Un Plouf inoubliable

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xolivie: Samedi 30 Septembre, je suis sur le déco de Gréolières et il est 9h30. Le pilote qui est monté avec moi dans le 4X4 vient juste de décoller, et j'attends le prochain cycle pour y aller. Ca fait plus d'un an que je n'ai pas volé, une année de galère médicale avec à la clé 5 hospitalisations, 3 interventions dont une qui a duré plus de 5h, et surtout ce foutu traitement médical qui m'interdisait toutes les activités présentant un risque de blessure, donc pas de ski toute la saison dernière (même mes randonnées hivernales en raquettes étaient "fortement déconseillées" au cas où je me serais blessé loin de la civilisation...) et donc pour le parapente veto absolu du corps médical; une année complète à me demander si j'allais voir le bout du tunnel et à vivre le parapente par procuration en regardant les vidéos et les récits sur le forum,et il y a 3 semaines, à l'issue du dernier d'une longue série de bilans indiquant tous que j'étais tiré d'affaire, enfin la suppression du traitement et le feu vert pour reprendre toutes mes activités outdoor! Et là ça y est je suis de nouveau sur un déco avec ma voile étalée en corolle derrière moi, je savoure l'instant. Je n'ai pas d'appréhension pour le décollage car contrepartie bénéfique de l'interdiction de voler j'ai fait du gonflage à raison de 2 à 3 h/semaine depuis le mois de mars et j'ai bouffé du dos voile, du face voile à gogo jusqu'à arriver à bien ressentir mon aile, mais pour le reste du vol je suis moins sûr de moi et j'ai pris quelques vols encadrés avec le responsable de l'école de parapente du site. Ca y est la rubalyse attachée au piquet commence à s'animer et je sens un petit souffle sur mon visage, j'y vais; je marche tranquillement en sentant monter mon aile au travers de mes élévateurs, quand je la sens arriver presque en haut petite tempo je lève les yeux par acquit de conscience mon aile est exactement à l'endroit où je l'attendais je charge la ventrale et je me sens pris en charge, c'est magique je voudrais que cet instant se prolonge, une petite bascule en arrière pour rentrer dans ma sellette en prenant les poignées en dragonne, et vieux réflexe je vire à droite pour essayer d'aller trouver un appui sur la pente.Ma radio se réveille instantanément et Pierre me demande de mettre du Sud dans mon cap. Il a raison un vol de reprise n'est pas le meilleur moment pour taquiner de trop près le relief et je vire vers la vallée en direction du terrain. Les mouvements sont très doux, mon aile est magnifique et je retrouve des sensations oubliées. C'est le moment d'aller chercher la porte d'entrée du circuit d'approche, Pierre me reprend en charge en radio, il connaît mon histoire et il sait que c'est maintenant que je vais avoir besoin de ses conseils. La PTU se déroule comme dans un rêve et même si mon posé final ressemble plus à un appontage sur porte avions un jour de grosse houle, je m'en moque car ça y est, j'ai enfin revolé, la vie est trop belle, et même si ce plouf est vraiment très court je sais qu'il restera un merveilleux souvenir dans ma mémoire. Je ferai 2 autres rotations ce matin.

mouette rieuse: c'est moi qui etais avec toi et je confirme que ton bonheur faisait plaisir a voir (ne regrette pas l'aprem,ca tenait un peu mieux mais pas terrible ) .pour moi aussi c'est une bonne journée car j'ai fait mes premiers vols sans que Pierre me dise quelque chose. a bientot. Alain

Lassalle: Salut, Ton récit me rappelle ma propre interruption de l'activité (j'avais parlé de mon vol de reprise sur le forum). En ce qui me concerne, petit rappel synthétique chronologique : - maladie auto-immune très rare ; - traitement de choc pour l'enrayer ; - effondrement de mon système immunitaire ; - déclenchement d'une septicémie + embolie pulmonaire + phlébite ; - hospitalisation en soins intensifs (10 jours), puis en service "normal" ; - 7 semaines dans un centre de rééducation pour réapprendre à marcher... A la fin du processus je ne pouvais toujours pas monter un escalier et j'ai cru que toute activité de nature (randonnée à pied, en raquettes ou à skis, alpinisme et bien sûr parapente) allaient basculer dans la case des bons souvenirs... A force de kiné et de temps la condition physique est ensuite revenue. Je me souviens très bien de mon vol de reprise à Sainte-Victoire en conditions calmes et tranquilles. Mon vol précédent avait eu lieu 22 mois avant (pratiquement deux ans) : un peu de tension et beaucoup d'émotion au moment du décollage.  :soleil: Comme quoi il faut continuer à y croire, même quand on pense que l'on n'arrivera pas à remonter la pente. Merci pour ton témoignage, il fait du bien... Et je connais Pierre à Gréolières : c'est lui qui m'a vendu deux de mes voiles !  :trinq: Marc

Christian-Luc:  :bravo:  :pouce:

Gillesf:  :pouce:   :trinq: Après de gros soucis de santé, on ne savoure que mieux le bonheur de vivre et voler.  ;)

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