Récit de compétiton a Poupet
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manu:
Ouai, alors en fait... Que j'vous explique !
Le récit là je l'ai fait à la volée avec les souvenirs que j'en avais. Dans la réalité, ça s'est passé très légèrement mieux... Enfin vraiment légèrement !

J'ai retrouvé (et relu le récit que j'avais fait à l'époque). Si vous avez aimé le premier, vous aimerez celui-ci. Je vous le mets ci-dessous. Celui-ci est beaucoup plus proche de la réalité.

A l'époque, c'était mon record à poupet ! Le vol date du mois de juillet 2003.

Citation

Pfff... Compétition sur compétition... Je ne vol plus pour moi cette année... Oui, je sais, j'suis pas obligé mais bon... C'est bien aussi la compète ! Ca m'éclate bien aussi ! Mais j'avoue que faire un ou deux cross pour moi, ça me manque un peu...

Je passe ce long week-end du 14 juillet à Poupet. Le site où le parapentiste que je suis est né. Théoriquement, je viens pour faire des biplaces. Mais si un créneau cross se présente, je n'hésiterais pas.

De plus, je branche un peu Agnès histoire d'avoir quelqu'un avec qui me mettre en concurrence... Ca doit être l'esprit compète qui ressort !

Dimanche 13 juillet : Les conditions n'avaient pas l'air top : pas ou peu de brises en début d'après-midi, pas un cum, une grosse couche d'inversion bien visible depuis le déco. On décolle quand même à plusieurs assez tôt pour avoir plus de temps devant nous en l'air et nous sommes 3 à bien monter assez vite. Ca plafonne à 1200. Patrice fini par aller se poser car il a commencé son vol par du +7 et ça ne lui a pas trop plu. Agnès monte à 1300 péniblement et tente un départ en direction du sud-est avec sa dérive. Au même moment, je me suis jeté sur la 'face' sud d?Ivrey qui doit chauffer plus pour tenter de percer la couche d'inversion. Effectivement, une bulle plus chaude mais aussi plus turbulente me hisse péniblement à 1550. Agnès me dit à la radio qu'elle est partit mais je m'en étais bien rendu compte car je la surveillais de près !

Je trace directe en sa direction et la rejoins légèrement plus haut sans avoir besoin de plafond intermédiaire alors qu'elle a du refaire un thermique entre temps. On est juste derrière le Poupet et déjà assez bas. On tente le thermique habituel en direction de Nans mais ça fait pas. Retour sur nos pas vers Saizennay.  Ca le refait péniblement. C'est petit et il faut recentrer sans arrêt dans tout les sens mais on enroule plume contre plume très serré pour optimiser. Les données GPS indiqueront après coup que nous avons enroulé ce thermique pendant plus de 20 minutes, sur 55 tours (tous à droite) pour gagner juste un peu plus de 700 mètres. Vario moyen : 0.3 m/s. Du vrai vol de plaine ou il faut s'accrocher ! Malgré tout, le temps d'enrouler tout ça, la dérive nous a fait gagner un peu plus de 3,5 km. Avec le plané derrière le plaf, on sera déjà moins ridicule que si on était posé de l'autre côté du Poupet ! M'enfin 3.5 km en 20 minutes, ça fait pas une grosse moyenne ! Il va falloir du temps pour aligner les bornes... Qu'importe, nous sommes motivés !

On ressort du thermique à 1400. Comme nous sommes sur le plateau, ça nous fait 600 mètres de gaz pour trouver la prochaine pompe. Il ne nous en faudra pas tant ! On repars en spirale toujours plume contre plume à 1300 pour ressortir à plus de 1500 cette fois ci. Le vario moyen n'est guère meilleur (0.4 m/s). On se présente ensuite au pied d'une forêt à Arc-sous-Montenot. Agnès arrive bien plus bas et elle me dit à la radio de m'accrocher au cas où. Finalement, on s'accroche tout les 2. Faut dire que la configuration du terrain cache forcément un thermique : village au pied d'une clairière bien sèche au pied de la forêt dans une pente frappé par un soleil caniculaire ! Le genre de coin qui donne chaud rien que de le regarder ! On se refait doucement mais sûrement. Je jette un oeil sur Agnès, l'écart de hauteur qui nous séparait paraît constant. Ca va, elle ne me lâchera pas ici. Le thermique nous dérive un peu sur la forêt et alors que je suis en train de monter dans du +1 à +2 déjà honnête par rapport aux conditions précédentes, je vois Agnès me doubler à une allure impressionnante ! Je n'hésite pas à quitter mon thermique pour le sien. Effectivement, le vario hurle du +7 ! Cool ! Voilà qui devrait nous aider à passer cette couche un peu merdique. Effectivement, on plafonne plus haut. Agnès part à 2000 alors que j'assure un 2150. A ce moment, je suis heureux des efforts fournis précédemment. Elle m'a mis une bonne longueur d'avance pendant que j'essayais de faire le plaf maxi. Je la rejoins environ 6 km plus loin alors qu'elle se bat de nouveau à quelques 150 mètres/sol. Elle me dit qu'elle enroule avec une buse et que c'est magnifique. J'arrive juste à peine plus bas (elle a déjà repris quelques mètres) et trouve le thermique. Je le trouve merdique, un peu comme les précédents. Je remonte un peu au-dessus d'elle et on enroule de nouveau ensemble mais plus tout à fait à la même hauteur. Je retrouve sa buse qui m'offre à mon tour quelques tours de thermiques magnifique (très proche de l'aile et quasi le même rayon de virage mais pas agressive du tout). On se laisse décaler sur la forêt qui arrive. Je jette un oeil en dessous et recentre dans le sens de la dérive presque à tout les tours. Au bout d'un moment, Agnès, qui montait un peu moins fort, se jette de l'autre côté et pose. Je me dis que peut être la fin est proche mais je me bat avec la radio pour annoncer à la récup où elle se trouve et avec les commandes pour contrer mon aile qui part dans tout les sens. Quelques injures m'échappent même en plein milieu d'une phrase tellement je me fais ?tarter?... Je repasse les 1700 mètres et de nouveau le thermique est meilleur et plus franc. Je continue d'enrouler. Des avions biplans de toute les couleurs passent sous mes pieds ! Quel spectacle ! Ca s'arrête de nouveau près de 2100. Je continue et retrouve un thermique avant de passer la première crête qui annonce les reliefs du haut jura. Thermique franc comme les autres que j?ai pris au dessus de 1700 et qui m'emplafonne à 2260 ! Pas de problème pour passer la crête. Je reprends la radio pour annoncer à Patrice et Simon (notre récup suiveur) que je passe la crête en direction de 2 lacs (lac de St Point).

Maintenant, quelques petites crêtes pas très franches et juste après ce sont les reliefs du haut jura bardés de cumulus... J'en veux et je me jette. J'enroule des m... qui me font perdre plus que gagner par moment. En plus, je suis dans la couche qui tarte bien. Je n'ai pas vraiment suivi la dérive pour essayer de jouer avec le relief... Certainement une erreur. J'arrive au pied des crêtes du Risoux qui conduisent d'après Agnès tout droit au col de la Faucille mais je n'arrive pas à me refaire et pose... Villedieu-les-Mouthe, proche du village le plus froid de France (Mouthe).

44,5 km au compteur quand même. Mon record sur ce site. Et surtout 3 heures de vol et de bonheur : Le vol à 2 souvent en ?thermique serré?, le thermique avec la buse, la traversée du plateau jurassien et l'arrivé sur le Haut Jura (j'en rêvais !), les avions biplans, et les quelques difficultés du vol me laisseront un super souvenir !

Grand merci à Patrice et à Simon qui nous ont suivi jusqu'au bout (ils pensaient qu'on irait pas si loin les bougres !) : La récup était quand même à mes pieds alors que je n'avais même pas eu le temps d'enlever la combinaison ! Efficace nan ?

Manu.

Julien:
 karma+  karma+

Génial ce bon cross, surtout au Poupet, c'est dur de partir dans ces conditons. Belle combativité en tout cas :bravo:
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