Ca y est, j'ai réalisé hier pour mon 140ème vol mon premier vachage... au milieu de nulle part...

(ben oui... je n'avais encore jamais atterri ailleurs que sur un site officiel... il y a un début à tout

)
La journée s'annonçait plutôt bien, je devais rejoindre Patrice et Laurent-Siou à Lumbin en fin de matinée. Mais après un coup de fil de GCB, l'espoir de voler à St-Hil s'amenuise... jusqu'à devenir impossible en arrivant à l'attéro :

nord trop fort ! Du coup on se rabat sur le site de Montlambert réputé pour être protégé du nord.
Mauvaise surprise en arrivant : les conditions de décollage sont limites pour moi avec un vent continu à 15 km/h et des rafales à 20 km/h... Je préfère observer dans un premier temps les autres parapentistes pour me faire une idée. Patrice me prévient que le voile nuageux qui arrive va calmer un peu le jeu et que je serai plus à l'aise d'ici peu. Il décolle sans problème, puis Laurent en biplace suit dans la foulée. Et comme prévu ça se calme 15-20 minutes après. Là je fonce, il ne faut pas que je loupe le créneau plus calme qui me convient mieux.
Je me prépare rapidos, aperçoit Gilles qui vient d'arriver

, et j'y go !
Le début est un peu laborieux... forcément les cycles sont plus faibles ce qui m'a permis de décoller sereinement... la contre partie est bien sûr de devoir galérer un peu plus après... mais ça le fait quand même bien... une fois que Patrice m'indique les meilleurs endroits où me placer pour enrouler les ascendances... c'est de la triche, je sais, mais sinon je n'y serais pas arrivé ce jour là.

Patrice !
Finalement j'assure un plaf au Mont Charvet (je crois que c'est ça son nom) à 1890m, et là Patrice propose de faire la transition en face (là par contre je ne connais pas du tout les noms...). Laurent renonce car son passager ressent après 25 minutes de vol le fameux "mal de parapente" qui donne l'étrange sensation aux novices de vouloir rendre à Dame Nature le petit déjeuner qu'ils ont au préalable pris soin de prendre avant de venir...
Du coup l'atterrissage est plus sûr (pour le pilote derrière

).
Moi je me sens bien motivé, donc je suis Patrice. La transition se fait bien sûr dans le plus grand calme, je surveille de très près ma perte d'altitude par rapport à Patrice qui a une Chili... évidemment ça plane plus que ma petite Mojo2... Au 3/4 de la transition qui fait 6-7 km sur GE, je commence à m'inquiéter car l'écart avec lui s'est franchement creusé et je me trouve déjà bien bas. Patrice me rassure en m'indiquant à l'avance où il faudra que je me place pour monter sur l'épaule à l'arrivée. C'est quand même super pratique d'avoir un guide spécialiste de l'analyse des conditions aérologiques, ça en devient même trop facile.
Comme prévu ça monte où il m'avait dit plusieurs kilomètres avant d'y être...
Par contre là je rame beaucoup plus que lui pour exploiter les ascendances, je ne comprends pas trop ce qui se passe et j'arrive avec peine à atteindre le plaf sous les cums, mais avec pas mal de retard déjà.
Patrice prend la direction du sud vers Allevard, je le suis et là grosse erreur de pilotage de ma part : je le vois se prendre une très forte dégeulante devant moi, du coup je me précipite sur mon accélérateur (encore tout bien scratché à ma sellette) et me dit qu'il faut accélérer à fond pour la passer le plus rapidement possible... sauf que j'aurais sûrement dû attendre d'être dedans pour commencer à accélérer... car je vous assure qu'entrer dans une dégeulante qui s'avéra être à - 7.3m/s accéléré à fond... ben... même avec une mojo2 ça fait bizarre !!!
Enfin c'est bien passé... ce fut le moment "sensation" du vol.
Cet épisode m'a fait perdre énormément d'altitude (car en plus ça a duré assez longtemps) et j'étais vraiment trop bas. J'ai alors renoncé à cet instant à poursuivre le vol et me suis préparer à mon premier "vachage" en pleine nature. Je repère un grand champs déjà fauché, pas d'obstacle, pas de barbelé en plein mileu : adjugé vendu !
Je cherche tous les indices qui peuvent m'aider à trouver le sens de la brise au sol, en regardant les arbres et les hautes herbes alentours ça a l'air de monter le long de la pente (logique), je fais mon approche classique et c'est tout bon : attéro sans encombre.
C'est alors que Laurent me demande par tel (la radio ne passait plus) où je suis... ben en fait j'en savais strictement rien !
Il a fallu que je marche 1h20 avec mes 20kg sur le dos pour enfin arriver dans un petit village (Ste-Hélène-du-Lac) où je n'avais qu'une envie : me poser à une terrasse de café et boire un grand verre bien frais... mais c'était sans compter sur le jour férié de la pentecôte... rien d'ouvert.
Voilà, ce fut mon premier vachage au milieu de nulle part... je retiens 3 leçons de ce vol :
1-rien ne vaut une bonne analyse de l'environnement pour arriver à faire des kilomètres en toute sérénité
2-ne pas accélérer "volontairement" avant d'entrer dans une dégeulante (ça paraît bête... mais bon...)
3-choisir un beau terrain d'atterrissage BEAUCOUP PLUS PRES d'une agglomération que ce que je viens de faire...
François