Aujourd'hui, j'ai les gamins à aller chercher après l'école donc pas moyen de partir à la manouche sans assurer le retour... Du coup, l'idée c'est de me faire plaisir autour du déco, de retrouver de bonnes sensations sous la Gangster, avec laquelle je viens de refaire quelques vols, et de progresser un peu vers un de mes objectifs pour cette année: la toupie pakistanaise (plus couramment appelée hélicoptère je crois). C'est une figure qui m'attirait pas du tout il y a 2-3 ans, je préférais visuellement les beaux wings et j'avais de toute façon pas le niveau. Maintenant que je suis plus à l'aise en décro et que je vois des pilotes envoyer de superbes hélicos bien stables, ça me donne carrément envie.
Rendez-vous à Montagny comme d'hab', montée express à Vérel qui me coûte quelques litres de transpiration, réglages de dernière minute pour raccourcir un poil mes freins et zou!
Y a pas à dire, c'est toujours le même bonheur de voler en short et t-shirt, il me manque plus que les pieds nus pour être vraiment bien

Ca monte direct, je tente une nouvelle option pour raccrocher au 2e relief, mais ça marche pas du tout. Je reviens sur Vérel quand le téléphone se met à sonner

Merde, c'est un client et il insiste plusieurs fois... Je monte donc au Sire par la voie classique, je réponds à ce client qui a la bonne idée de vouloir m'envoyer du boulot, je lui promets de lui confirmer ma réponse d'ici 17h00 et je peux enfin redécoller.
Forcément, au Sire, je cède à la tentation des wagounets et des reposes au déco. Mais bon, c'est pas tout ça, je m'envoie quelques wings et décros pour reprendre le pli, puis j'assure un peu de gaz, et c'est parti!
Je fais ce que j'avais déjà fait avec l'Addict, sauf que je galérais à trouver la parachutale et à tourner de manière stable. Donc je freine bien la voile, puis petit coup supplémentaire, la voile se plie un peu et entre en parachutale. Je relève à gauche, ça part, je relève à droite, et là... Magie du parapente, ça tourne et ça tourne encore, l'aile est droite, stable, je la sens bien et je me permets même quelques légères corrections instinctives. Je tourne donc un certain temps, les yeux rivés sur l'aile, puis je me dis qu'il y a une fin (provisoire

) à tout et je mets du frein à gauche. Ca repart en marche arrière, je sors et je pousse un grand cri de joie! Yes, mon premier vrai hélico!!!
Ensuite, après quelques wings et un nouveau gain, je remets ça histoire de bien enfoncer le clou. Pareil, parachutale, frein gauche, frein droit... sauf que là ça part assez rapidement en sucette et mes tentatives de corrections ne font qu'empirer le truc. Ca sort de traviole et ça shoot méééééééchamment! Ca rate pas, l'aile se plie, le bord d'attaque tente de me prendre dans son filet et je m'offre un petit vol pas si plané que ça avant d'entendre et de sentir le "djoïïïng" des suspentes qui se retendent d'un coup.
Bon, ben c'est pas tout ça, on va se calmer là... De toute façon, il est 16h30, je dois aller répondre à mon client pis ce soir j'ai piscine.

Alors je crame ce qui me reste de gaz avec des trucs que je maîtrise mieux que l'hélico, pis pour la suite de l'apprentissage on verra ce week-end!
Mais putain que c'est bon quand pour la première fois ça le fait comme dans les rêves!!!
Même si j'apprécie chaque vol, il y a certains moments qui se dégagent et qui sortent du lot, comme cet après-midi. On a quand même un bol énorme de vivre à une époque qui permet de partir avec un sac à dos, d'en sortir un aéronef génial et de pouvoir se faire plaisir comme on le souhaite à ce moment, que ce soit avec cross, la voltige, la rando, le vol contemplatif, les jeux au sol, etc. Bref, je tiens à déclarer ici publiquement mon amour éternel pour cet engin magique qu'est le parapente, et aussi bien sûr pour Vérel, le centre du monde connu, où je retournerai dès que possible pour essayer de retrouver cet instant magique.