+ Le chant du vario +

Progresser en parapente => Techniques de base du pilotage => Discussion démarrée par: Triple Seven France le 12 Octobre 2015 - 17:53:31



Titre: Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Triple Seven France le 12 Octobre 2015 - 17:53:31
Il semble que nous sommes à la période où de nombreux débutants s'inscrivent sur le forum, avec le traditionnel et récurrent package de questions afférentes à leur inexpérience.
On dirait que l'époque a changé et qu'on a dorénavant une infinité d'interrogations lorsqu'on débute l'activité, à peu près l'opposé de l'attitude du temps de mes débuts où on fonçait d'abord et on réfléchissait ensuite.

Ce fil
http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/autonomie-au-bout-de-combien-de-vols-t41739.0.html
m'a fait repenser à un vécu récent après lequel j'ai eu à répondre aux questions de débutants.
Sur un décollage où les conditions n'étaient pas parfaites, les débutants du club choisissent de ne pas décoller ainsi que plusieurs pilotes expérimentés. Personnellement, je décide de me mettre en l'air.
Le lendemain, je suis interrogé par mail sur le pourquoi du comment. J'essaie alors de faire l'analyse des éléments impliqués dans ma prise de décision. Je vous retranscris l'essentiel de l'échange, qui pourra peut-être aider quelques lecteurs supplémentaires.
Si vous pensez à des exemples personnels, je vous invite à en faire part aussi.

Donc, retour sur le vol d'abord, puis réponse aux questions sur la décision :
Petit retour sur les conditions du vol de soirée d'hier assez étonnantes pour moi. Ceux qui sont sur le site depuis longtemps connaissent sûrement déjà.
7 - 23 km/h de sud à la balise d'Allevard... hum...
On arrive sur le déco assez bien alimenté, parfois faiblissant, avec tendance à osciller face/sud, mais sans grosses rafales. On aura pu noter en sortant des véhicules que la pente côté sud a tendance à donner.
Deux voiles se mettent en l'air et montent lentement. Vu du sol, ça ne fait pas très envie car elles semblent scotchées. pendant ce temps, je détricote mon suspentage. Ensuite, installé près du mat à l'endroit le plus turbulent, je me bats un moment avec mon aile. Bon, d'habitude j'aime pas bien du tout lorsqu'il y a du vent dans les reliefs, mais là tout un ensemble de choses fait que je décolle.
Le déco n'est plus trop au vent, je crois même un instant que je vais reposer sur le replat, puis la combe est bien bousculée. Tout ça dure une vingtaine de secondes puis je touche la vague doucement ascendante, je me replace globalement sur les reliefs sud et c'est parti.
En fait toute la zone monte en thermo-dynamique laminaire. Ça faisait des lustres que je n'avais pas gardé les freins aussi longtemps dans une position figée sans rien faire d'autre que se laisser monter ! 2300 m au pied des Grands Moulins, Stéphanie fait mieux en s'arrêtant à 2500 par peur d'avoir du vent plus fort. Aux altitudes où on vole on a en permanence 15/20 de Sud-Ouest. La seule turbulence rencontrée est un déclenchement agité en repassant le col en bas des Grands Moulins ; ça a duré 10 secondes...
Assez bluffant : en revenant dans la combe Sud-Ouest au-dessus du déco, face au vent, ça monte en permanence jusqu'à l'aplomb du fond de vallée. Car on tire jusqu'aux crêtes du Collet toujours sans une turbulence (si, la trainée de sillage de Stéphanie). Demi-tour, je me demande comment ça va être en bas... 1200 m de 360, tout est calme, pas de vent pas de brise qui rentre au Molliet, la masse d'air est très porteuse mais rien ne bouge. Posé dans la douceur du soir dans une aérologie plus calme qu'un vol du matin... Épaté...
Voilà, ça servira peut-être à certains pour d'autres fois.
Attention, c'était stable ; je ne sais pas ce que donne la même configuration de vent en atmosphère instable !
Ceux qui ont renoncé à voler, ne râlez pas ; les indices vus du sol n'étaient pas encourageants et puis ce qui est certain, c'est qu'il y en aura d'autres et que vous y serez !

> Tu dis "un ensemble de choses fait que je décolle". Si ce n'est pas trop personnel quelles sont les raisons de cette mise en l'air ? Ton analyse au déco donnait des signaux vert (ou au max orange pointant vers le vert) ?
>
>
C'est un point intéressant pour les gens qui débutent car il montre bien comment cette activité est en permanence sur le fil.
A d'autres moments, ce qui fait que je décolle peut conduire à un accident et là ça débouche sur un vol méga-cool !

Ce que je vois en arrivant ne me plait pas :
- décollage bien alimenté alors qu'on est en situation stable, ce qui signifie qu'il y a du vent et qu'il rentre
- manche à air qui oscille ouest/sud-ouest/parfois sud
- en arrivant du parking j'ai noté en regardant les arbres que ça bougeait bien en sud
Pour moi, vol avec du vent dans les reliefs = vol déplaisant donc je pense renoncer.
Mais d'autres signaux tempèrent :
- vent très régulier en force, ça peut faiblir mais on n'a jamais de forte rafale
- lorsque ça rentre franchement sud c'est toujours en douceur (je lève plusieurs fois la voile dans cette situation pour tâter l'aérologie)
- le premier décollé monte dans la combe et le long de la pente donc il y a une petite couche de brisette ; on voit ensuite qu'en montant il touche du sud et tout semble progressif
Au contraire peu après :
- le décollage de Stéphanie est plus turbulent, la couche de brise tend à disparaitre
- en l'air les deux ailes sont parfois scotchées (en fait non, au pire elles continuent d'avancer à 5 -10 km/h) mais depuis le sol ça fait mauvais effet
Donc :
- je n'ai pas volé depuis longtemps et l'envie est là, bien présente
- je trouve qu'il fait chaud pour tout replier et ranger
- j'ai une aile d'un niveau bien en-dessous de ce à quoi je suis habitué
- elle revient de plusieurs essais, je dois l'amener ce week-end à Mieussy et je voudrais m'assurer que tout est en ordre et qu'elle fonctionne bien
- je voudrais pouvoir comparer les perfs avec laTala de Stéphanie
La décision est prise : je vole.
Si les choses tournent mal, je m'attends au pire à me faire démonter en l'air ou à me faire reculer si ça forcit.
Je compte sur mon expérience et j'ai la faiblesse de penser que même en turbulences sévères j'arriverai à garder l'aile au-dessus de la tête. J'aurai peur jusqu'au retour au sol mais tant pis.
Pour du vent éventuellement trop fort, j'ai un plan B qui consiste à aller me poser si nécessaire en zone plus dégagée au-dessus de chez moi, ou en bas après La Rochette, en comptant qu'en basse couche près du sol le vent soit moins fort.

En fait dans ce cas là, la prise de décision se fait autour d'un paramètre crucial : est-ce que je veux voler même si ça doit être désagréable ? C'était une des très rares fois où pour moi la réponse était "oui".



Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: wowo le 12 Octobre 2015 - 21:10:08
Il semble que nous sommes à la période où de nombreux débutants s'inscrivent sur le forum, avec le traditionnel et récurrent package de questions afférentes à leur inexpérience.

...

...
...

...
En fait dans ce cas là, la prise de décision se fait autour d'un paramètre crucial : est-ce que je veux voler même si ça doit être désagréable ? C'était une des très rares fois où pour moi la réponse était "oui".[/i]


Merci pour ton récit intéressant qui me soulève deux questions ;

1) Si tu étais convaincu de vivre un vol désagréable voire potentiellement risqué (à la lecture de tes doutes) Quel à été le mécanisme dans ta réflexion qui te fait quand même répondre "oui" ? Alors que la grande partie de tes posts que j'ai le plaisir de lire, relève plutôt de l'appel à la raison, à la prudence, à la sécurité.

2) Quel peut, d'après toi, être l'impact de ton récit sur les "nombreux débutants qui s'inscrivent sur le forum..." N'est-il pas pensable que certains vont l’interpréter, à tort, comme un blanc-seing à décoller même en présence de doute sur la pertinence de le faire ?

 :trinq:


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Slov4s le 13 Octobre 2015 - 08:52:15
Juste une question au hasard : Est ce que tu peux donner la date de ce vol, savoir si je fais parti de ceux qui sont resté au sol, ou si j'étais absent ce jour là...
Parce que c'est le site sur lequel je fais mes armes et que j'ai déjà croisé des conditions de sud qui donne l'impression d’être scotché mais qui dans le même temps permettent de se maintenir un peu, mais aussi des conditions où j'ai juste eu l'impression de voler dans les secteur pavés de Paris Roubaix.
Bref, ça ne me poussera pas à voler dans des conditions bizarres. ta phrases " en arrivant du parking j'ai noté en regardant les arbres que ça bougeait bien en sud" me fait dire que je n'aurais pas décollé, s'il y a du bruit dans les arbres ou si certain buisson à droite du décollage bouge, je ne déplie même pas la voile, je sais que je risque d’être au dessus de mes capacités...


Titre: Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Triple Seven France le 13 Octobre 2015 - 09:06:16

1) Si tu étais convaincu de vivre un vol désagréable voire potentiellement risqué (à la lecture de tes doutes) Quel à été le mécanisme dans ta réflexion qui te fait quand même répondre "oui" ? Alors que la grande partie de tes posts que j'ai le plaisir de lire, relève plutôt de l'appel à la raison, à la prudence, à la sécurité.


Juste que je n'avais aucun doute sur la sécurité, simplement sur l'agrément.


2) Quel peut, d'après toi, être l'impact de ton récit sur les "nombreux débutants qui s'inscrivent sur le forum..." N'est-il pas pensable que certains vont l’interpréter, à tort, comme un blanc-seing à décoller même en présence de doute sur la pertinence de le faire ?


Je pense que ce qui m'a été le plus utile dans ma "carrière", ça a été d'écouter et de lire des récits de vol.
Je témoigne pour ceux qui fonctionnent comme moi.
Ensuite, je pense que "ce loisir est aussi sécurit' que l'est son pilote", avec ses corollaires qui sont "si tu joues au plus con, tu gagnes" et "si tu cherches les ennuis, tu vas les trouver". Donc si quelqu'un cherche dans mes propos des justifications et des prétextes qui n'y sont pas pour autoriser sa propre prise de risque excessive, il va les y voir. Lui n'a pas besoin de moi pour aller se mettre une tartine.

Les autres retiendront qu'il faut décoller après avoir réfléchi à la situation et que le fait d'avoir plein d'outils dans sa boîte à outils ouvre l'éventail des possibilités de vol.


Titre: Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Triple Seven France le 13 Octobre 2015 - 09:11:47
est ce que tu peux donner la date de ce vol,

C'était le 2 Juillet.


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Slov4s le 13 Octobre 2015 - 09:14:19
Merci!
Donc j'étais pas là  :lol:


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: chatmalo le 13 Octobre 2015 - 09:25:09
Ce que m'évoque ce récit, en miroir avec le post d'origine, c'est qu'il faut toujours se faire sa propre opinion des conditions AVANT d'écouter celle des autres. Par contre si on n'est pas assez sûr de son opinion il fautu après la confronter pour éviter les conneries. Mais écouter les autres avant sois même c'est petit à petit se priver de ses capacités de jugement et prendre des risques.

C'est le meilleur moyen de devenir complètement autonome dans l'exercice au combien difficile de l'appréciation des conditions aérologiques...


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: BenHoit le 13 Octobre 2015 - 09:32:30
un avis tout personnel :
les point suivants ne doivent pas entrer dans la prise de décision de voler.
- je n'ai pas volé depuis longtemps et l'envie est là, bien présente
- je trouve qu'il fait chaud pour tout replier et ranger
- elle revient de plusieurs essais, je dois l'amener ce week-end à Mieussy et je voudrais m'assurer que tout est en ordre et qu'elle fonctionne bien
- je voudrais pouvoir comparer les perfs avec laTala de Stéphanie


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: brandi le 13 Octobre 2015 - 09:39:46
un avis tout personnel :
les point suivants ne doivent pas entrer dans la prise de décision de voler.
- je n'ai pas volé depuis longtemps et l'envie est là, bien présente
- je trouve qu'il fait chaud pour tout replier et ranger
- elle revient de plusieurs essais, je dois l'amener ce week-end à Mieussy et je voudrais m'assurer que tout est en ordre et qu'elle fonctionne bien
- je voudrais pouvoir comparer les perfs avec laTala de Stéphanie
Oui mais ce sont les facteurs humains si dangereux pour notre activité, il ne faut pas les occulter, en être conscient et les comparer aux risques estimés.
Pourquoi je veux voler et est ce que cela vaut le risque que je vais prendre  ?

 


Titre: Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: piwaille le 13 Octobre 2015 - 09:41:31
Ce que m'évoque ce récit, en miroir avec le post d'origine, c'est qu'il faut toujours se faire sa propre opinion des conditions AVANT d'écouter celle des autres. Par contre si on n'est pas assez sûr de son opinion il fautu après la confronter pour éviter les conneries. Mais écouter les autres avant sois même c'est petit à petit se priver de ses capacités de jugement et prendre des risques.

C'est le meilleur moyen de devenir complètement autonome dans l'exercice au combien difficile de l'appréciation des conditions aérologiques...
:+1:


Titre: Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: BenHoit le 13 Octobre 2015 - 09:45:00
Oui mais ce sont les facteurs humains si dangereux pour notre activité, il ne faut pas les occulter, en être conscient et les comparer aux risques estimés.
Pourquoi je veux voler et est ce que cela vaut le risque que je vais prendre  ?
on est d'accord : ne pas les occulter.
mais les identifier pour mieux les sortir de la décision de voler ou pas. non ?


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Triple Seven France le 13 Octobre 2015 - 09:47:02
un avis tout personnel :
les point suivants ne doivent pas entrer dans la prise de décision de voler.
- je n'ai pas volé depuis longtemps et l'envie est là, bien présente
- je trouve qu'il fait chaud pour tout replier et ranger
- elle revient de plusieurs essais, je dois l'amener ce week-end à Mieussy et je voudrais m'assurer que tout est en ordre et qu'elle fonctionne bien
- je voudrais pouvoir comparer les perfs avec laTala de Stéphanie
Je les ai mis pour bien montrer ce qui se passe en vrai (et non pas dans un fantasme de discours idéalisé) dans la tête de quelqu'un qui vole.
Ce genre de paramètres a toujours fait partie de mes processus de prise de décision. Je ne connais pas de pilote régulier expérimenté qui y échappe ; chacun les pondère à sa manière mais ils sont bien présents.
En plus il ne faut pas oublier que le parapente c'est pour moi aussi (et parfois, avant tout) du boulot... avec ses impératifs et contraintes.

Le sujet ici c'est justement quels sont les paramètres qui font réellement partie de la prise de décision et comment on les gère.
Un autre jour, j'aurais pu faire le récit des paramètres qui m'auraient conduit à ne pas décoller et comment on gère la frustration.
On pourrait aussi faire le récit de comment on se trompe et comment on gère les fois où rien ne se passe comme on l'envisageait.

Donc oui, la théorie dit que certains points ne devraient pas entrer en ligne de compte, mais le fait est que dans ma réalité, ils sont primordiaux.


Titre: Re : Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: wowo le 13 Octobre 2015 - 09:59:04

1) Si tu étais convaincu de vivre un vol désagréable voire potentiellement risqué (à la lecture de tes doutes) Quel à été le mécanisme dans ta réflexion qui te fait quand même répondre "oui" ? Alors que la grande partie de tes posts que j'ai le plaisir de lire, relève plutôt de l'appel à la raison, à la prudence, à la sécurité.


Juste que je n'avais aucun doute sur la sécurité, simplement sur l'agrément.


2) Quel peut, d'après toi, être l'impact de ton récit sur les "nombreux débutants qui s'inscrivent sur le forum..." N'est-il pas pensable que certains vont l’interpréter, à tort, comme un blanc-seing à décoller même en présence de doute sur la pertinence de le faire ?


Je pense que ce qui m'a été le plus utile dans ma "carrière", ça a été d'écouter et de lire des récits de vol.
Je témoigne pour ceux qui fonctionnent comme moi.
Ensuite, je pense que "ce loisir est aussi sécurit' que l'est son pilote", avec ses corollaires qui sont "si tu joues au plus con, tu gagnes" et "si tu cherches les ennuis, tu vas les trouver". Donc si quelqu'un cherche dans mes propos des justifications et des prétextes qui n'y sont pas pour autoriser sa propre prise de risque excessive, il va les y voir. Lui n'a pas besoin de moi pour aller se mettre une tartine.

Les autres retiendront qu'il faut décoller après avoir réfléchi à la situation et que le fait d'avoir plein d'outils dans sa boîte à outils ouvre l'éventail des possibilités de vol.

 :pouce:

Il me semble que ces précision sont essentielles pour ne permettre à personne de dire après carton ; "Oui mais... 777 a dit que patois même quand on doute, un beau vol s'offre derrière... J'ai pas eu de chance par rapport à lui"


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: BenHoit le 13 Octobre 2015 - 10:02:21
Je suis d'accord avec pas mal de choses, mais personnellement, ça reste du loisir et j'évacue volontairement tout ce qui est émotionnel (j'ai envie de voler, j'ai pas envie de replier, j'ai fait le trajet jusque là en voiture ... etc).
Il est inquiétant (est-ce le bon mot ?) mais pas étonnant de voir que des pros font entrer dans cette prise de décision des notions économiques (il faut que je tourne mes bi, il faut que j'essaie cette voile avant de la rendre, ça passera bien à travers ce petit nuage)

Objectivement, si on évacue la pression économique, il y a qques vols qui n'ont pas lieu ...


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: wowo le 13 Octobre 2015 - 10:22:16
Perso je rejoint 777 sur le fait que nos prises de décisions se font avec comme critères de choix ou éléments de décisions des réflexions qui n'auraient pas lieu d'être. Mais si on est réaliste et honnête c'est bien ainsi que cela se passe. Tant mieux si certains d'entre nous sont imperméable aux pressions personnelles qu'elles soient professionnelles, émotionnelles ou même égocentrique voire un mix de tous cela et du reste qui nous agité intérieurement (fainéantise de replier sa voile, par exemple)

Pour ma part, je soient ou hâte être très prudent mais je n'échappe pas totalement aux prises de décisions irrationnelles. Se les reconnaître ces erreurs est sans doute le meilleur moyen pour espérer les éviter à l'avenir. Penser que parce que tous s'est bien passé malgré les doutes que l'on avait avant de décoller, que l'on avait raison à 100% de décoller serait une erreur qui un jour peut-être se vérifiera.



Titre: Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Slov4s le 13 Octobre 2015 - 10:26:58
Objectivement, si on évacue la pression économique, il y a qques vols qui n'ont pas lieu ...
Objectivement, si on évacue la pression Economique, on fait beaucoup plus de vol parce qu'on ne va pas bosser le matin...
 :mrgreen:


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Man's le 13 Octobre 2015 - 10:36:54
je soient ou hâte être très prudent

T'as découvert la saisie vocale sur ta tablette ? ;)


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: wowo le 13 Octobre 2015 - 10:46:16
(@) Man's,

Bah, après avoir grâce au fil sur l'orthographe de Marc, compris à quel point écrire juste, est difficile et pour ne pas dire inaccessible pour moi, d'adopter définitivement la rebel-attitude de l'écrivain du 21 ème siècle qui fait confiance à Google plutôt qu'aux Académiciens.

Blague à part, même en relisant au fil de l'eau, je me fais piéger par le correcteur de ma tablette et je suis trop fainéant pour allumer l'ordi.

 :oops:


Titre: Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Parapente Samoens le 13 Octobre 2015 - 10:49:40
Il est inquiétant (est-ce le bon mot ?) mais pas étonnant de voir que des pros font entrer dans cette prise de décision des notions économiques (il faut que je tourne mes bi, il faut que j'essaie cette voile avant de la rendre, ça passera bien à travers ce petit nuage)

Objectivement, si on évacue la pression économique, il y a qques vols qui n'ont pas lieu ...

En quoi est ce inquiétant ?

C'est une réalité et la motivation économique n'est pas moins justifiable que l'envie de voler ou l'envie d'en mettre plein la vue à ses potes. Cette motivation économique existe et fait parti intégrante des facteurs de décisions d'un pilote professionnel, à lui de gérer l'equilibre sécurité/envie dans sa décision de se mettre en vol.

Ce facteur est souvent diabolisé alors que l'immense majorité des pilotes professionnels le gère avec sagesse.


Titre: Re : Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: wowo le 13 Octobre 2015 - 11:03:30
Il est inquiétant (est-ce le bon mot ?) mais pas étonnant de voir que des pros font entrer dans cette prise de décision des notions économiques (il faut que je tourne mes bi, il faut que j'essaie cette voile avant de la rendre, ça passera bien à travers ce petit nuage)

Objectivement, si on évacue la pression économique, il y a qques vols qui n'ont pas lieu ...

En quoi est ce inquiétant ?

C'est une réalité et la motivation économique n'est pas moins justifiable que l'envie de voler ou l'envie d'en mettre plein la vue à ses potes. Cette motivation économique existe et fait parti intégrante des facteurs de décisions d'un pilote professionnel, à lui de gérer l'equilibre sécurité/envie dans sa décision de se mettre en vol.

Ce facteur est souvent diabolisé alors que l'immense majorité des pilotes professionnels le gère avec sagesse.

 karma+

Ce n'est pas le critère qui motive notre envie de voler qui est critiquable mais bien notre réflexion personnelle qui décide que oui ou non le jeu en vaut la chandelle rapport aux risques potentiels que l'on identifié.

Après si on n'est pas apte à identifier ces risques potentiels, il ne sert pas à grand chose de se poser des questions sur nos motivations à voler.

(@) Patrick, le  karma+  est généreux mais je l'octroi autant pour la pertinence de ton post que pour permettre à Plumocum de faire de "l'humour"

 :sors:


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: M@tthieu le 13 Octobre 2015 - 11:24:31
Pas plus tard que dimanche à Bar sur Aube (où les pilotes parisiens furent nombreux !), je venais de faire deux vols de 1h30 environ dans des conditions tranquilles et en plus ça ne montait pas bien haut, donc tout le monde ou presque dans le bocal. j'ai fait quelques tentatives d'échappées vent de cul et puis face au vent plein est, pour aller poser dans un champ. Bref. Il est 18h, vais-je faire mon troisième vol ? Plus grand monde en l'air, les feuilles et branches des arbres sont bien agitées; je décide de patienter un peu; Par rapport à la fin de matinée et le milieu d'après-midi ça a quand même forci. Avec des rafales en plus (23 max). Et puis à force de regarder les cycles et les quelques rares voiles en l'air se faisant scotcher, je décide d'y aller. Car l'air n'est pas malsain. C'est juste un peu fort. Je'irai devant et ne tenterai pas de monter. Les prévisions annonçaient ce fameux renforcement. Au pire, j'irai accélérateur à fond me poser car la manche en bas ne bouge pas beaucoup, donc ce ne sont que des couches de vent.
Pour moi, c'est le décollage le moment critique. Si la voile se tortille dans tous les sens avant que je la fasse monter, c'est rédhibitoire. j'attends le bon créneau et hop j'y vais, un peu secoué au déco une fois en l'air, la sortie est propre mais pas mal de roulis. Une fois sorti, je mets le pied sur l'accélérateur au cas où, je surveille la vitesse GPS et la balise.  Ca monte partout, ce n'est pas fort mais soutenu, 13 km/h bras hauts environ. J'avais envie d'en découdre et étais prêt au combat. Puis 20 minutes plus tard, les débutants ont pu décoller et le reste a été de l'huile en restitution...
Donc comme Triple Seven, j'aurais regretté de ne pas me mettre en l'air et pendant 15 minutes j'avais quasiment le ciel pour moi tout seul ! ;)
Mes conclusions : quand on a le mental, c'est bon. Quand on a des plans de secours, c'est mieux. Entre scotché (comme la veille avec du vent jusqu'à 30 à la balise en rafales et parfois devoir rentrer à l'accélérateur deuxième barreau) et avoir un air malsain, mon choix est fait. Si on sait ce qui nous attend et si on sait qu'on peut le gérer (mais ça c'est chaque pilote qui doit s'écouter). Le pire c'est quand on ne s'attend pas à se battre et qu'on se demande ce qu'on fait en l'air. Et quand on ne le sent pas, on regarde les autres ;)


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Limonade67 le 13 Octobre 2015 - 12:09:39
On peut également réfléchir à la question atterrir ou pas !
Beaucoup de personnes une fois en vol renoncent alors que d'autres continuent quitte à se mettre en danger ou au mieux se font peur.


Titre: Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: chatmalo le 13 Octobre 2015 - 14:38:23
Je suis d'accord avec pas mal de choses, mais personnellement, ça reste du loisir et j'évacue volontairement tout ce qui est émotionnel (j'ai envie de voler, j'ai pas envie de replier, j'ai fait le trajet jusque là en voiture ... etc).
C'est justement par ce que c'est du loisir qu'il y a bcp de prises de décisions qui se font sur de l'émotionnel... Et surtout ce point : "je n'ai pas volé depuis longtemps et l'envie est là, bien présente", ou le "j'ai fais tout ce déniv, trop les boules de redescendre à pieds", ou encore "j'en rêve depuis si longtemps, aujourd'hui c'est le seul jour où je peux", voir même "me suis trop pris la tête au boulot ce matin, je fonce voler cet aprèm"...

Tous les jours des décisions de vol sont prises sur ces facteurs émotionnels, si le vol n'était pas émotionnel, il n'y aurait plus personne en vol, ni même les pros, puisqu'ils réalisent les émotions des autres.

Au contraire, les évoquer, savoir qu'elles participent au décollage, et même au vol lui même est important pour apprendre à les prendre en compte et les canaliser au mieux.


Titre: Re : Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: BenHoit le 13 Octobre 2015 - 14:58:17
Au contraire, les évoquer, savoir qu'elles participent au décollage, et même au vol lui même est important pour apprendre à les prendre en compte et les canaliser au mieux.
sauf si je ne comprends rien à ton message, tu dis exactement la même chose (peut être en mieux) : les identifier pour qu'elles ne viennent pas interférer (ie "les canaliser" dans ta phrase) avec les autres éléments dans ta prise de décision de voler ou pas !
Pour les évacuer (dans ma phrase), il faut bien les identifier au préalable.
Ce que je disais initialement, c'est qu'une fois que tu les as identifiés (les 4 points de 777 cités plus haut), ils ne doivent pas venir en positif ou en négatif (ce que j'appelais "les évacuer") dans la décision de se mettre en l'air.


Titre: Re : Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: py le 13 Octobre 2015 - 15:02:07
Et surtout ce point : "je n'ai pas volé depuis longtemps et l'envie est là, bien présente",
...
Tous les jours des décisions de vol sont prises sur ces facteurs émotionnels, si le vol n'était pas émotionnel, il n'y aurait plus personne en vol, ni même les pros, puisqu'ils réalisent les émotions des autres.

Au contraire, les évoquer, savoir qu'elles participent au décollage, et même au vol lui même est important pour apprendre à les prendre en compte et les canaliser au mieux.
:+1:  :+1:

... "j'ai fais tout ce déniv, trop les boules de redescendre à pieds"
celle là est particulierement pénible parce que pendant la montée on essaye de se cacher qu'il y a un souci dans l'analyse aerologique qui nous avait fait choisir cette rando  :averse:



Titre: Re : Re : Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Triple Seven France le 13 Octobre 2015 - 15:29:07

Pour les évacuer (dans ma phrase), il faut bien les identifier au préalable.
Ce que je disais initialement, c'est qu'une fois que tu les as identifiés (les 4 points de 777 cités plus haut), ils ne doivent pas venir en positif ou en négatif (ce que j'appelais "les évacuer") dans la décision de se mettre en l'air.

Mais au contraire ces critères font partie de ma décision.
Ce sont aussi des points pour lesquels je vole. Ils interviennent intimement dans mes prises de décision. Ils viennent ici en "positif" ; s'ils ne sont pas là, ma décision peut-être toute autre.
Voyons un peu :
- j'ai pas volé depuis longtemps et j'ai envie : ce critère là a un poids faible, les plus beaux vols sont toujours ceux à venir et les occasions de vol reviennent sans cesse, c'est pas ça qui va me pousser à me mettre dans un plan foireux.
- il fait trop chaud pour replier : ça n'a l'air de rien mais pour moi c'est important et il est rare que je ne décolle pas si j'ai préparé mes affaires (mais c'est arrivé 2 fois cette année). Ce jour-là, j'imagine que si je n'avais pas monté la pente, si je n'avais pas préparé mon matériel, si j'étais resté sur le parking et que j'avais vu redescendre à pied des pilotes qui m'auraient dit qu'ils renonçaient pour cause de conditions moisies, je n'aurai peut-être pas volé.
- je veux contrôler la voile : ça joue dans la décision, mais je pense qu'avec mon aile perso j'aurais volé aussi pour cause d'envie.
- je veux comparer avec la Tala : là ça compte fortement dans la décision ; c'est pas tous les jours que j'ai l'occasion de voler à côté d'une aile récente pilotée par quelqu'un que je connais.

Je ne tiens absolument pas à évacuer ces critères, ils font partie des raisons pour lesquelles je vole.


Titre: Re : Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Lassalle le 13 Octobre 2015 - 19:26:26
C'est justement par ce que c'est du loisir qu'il y a bcp de prises de décisions qui se font sur de l'émotionnel... Et surtout ce point : "je n'ai pas volé depuis longtemps et l'envie est là, bien présente", ou le "j'ai fait tout ce déniv, trop les boules de redescendre à pied", ou encore "j'en rêve depuis si longtemps, aujourd'hui c'est le seul jour où je peux", voire même "me suis trop pris la tête au boulot ce matin, je fonce voler cet aprèm"...
Tous les jours des décisions de vol sont prises sur ces facteurs émotionnels ; si le vol n'était pas émotionnel, il n'y aurait plus personne en vol, ni même les pros, puisqu'ils réalisent les émotions des autres.
Au contraire, les évoquer, savoir qu'elles participent au décollage, et même au vol lui-même est important pour apprendre à les prendre en compte et les canaliser au mieux.

Bonjour,

Je trouve qu'il y a beaucoup d'infos intéressantes sur ce post.
Il est tout à fait clair que les facteurs émotionnels ou subjectifs interfèrent avec notre décision de décoller ou non.

Prenons l'exemple :
-------------
J'ai fait tout ce déniv, trop les boules de redescendre à pied.
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Je pratique le parapente en haute montagne depuis plus de 20 ans (c'est pour cela que je me suis au parapente) et je sais très bien depuis le début de ma pratique qu'il y a vraiment un gros risque à vouloir décoller à tout prix lorsque l'on est là-haut, histoire d'éviter des heures et des heures de descente fatigante et éventuellement compliquée.

Je crois que j'ai vraiment intégré dans ma tête qu'il vaut beaucoup mieux renoncer au vol (même en haute montagne !) si on ne le sent pas, même si d'autres pilotes ont décollé et même si la descente à pied va être longue et laborieuse.
J'ai cela quelque part dans ma tête pendant l'ascension et le vol sera éventuellement la cerise sur le gâteau, mais je pars toujours avec l'idée que le vol n'aura peut-être pas lieu...

J'ai réalisé un paquet de vols en haute montagne, mais j'ai aussi marqué quelques (rares) buts, alors qu'il aurait sans doute été possible de décoller (?).
Je suis ainsi redescendu, avec la voile sur le dos, du sommet du Mont-Blanc ou du Dôme des Ecrins alors que le vol aurait peut-être été possible, mais je ne le sentais pas...

Exemple : au sommet du Mont-Blanc, avec des amis, le vent était trop soutenu pour décoller en sécurité à mes yeux.
Nous avons rencontré là-haut Zébulon (que je connais bien), sa femme Claire et des clients à eux.
Zébulon est descendu sous le sommet pour aider ses clients à décoller et il nous a proposé de nous aider à décoller (sympa et sécurisant de sa part !).
Je ne sentais vraiment pas le coup et j'ai refusé son offre, en espérant que nous pourrions décoller de plus bas (du Dôme du Goûter ou du refuge Vallot).
En fait nous sommes redescendus à pied jusqu'à Chamonix (nous sommes arrivés trop tard pour la dernière benne de l'Aiguille du Midi) après avoir passé un temps fou à sortir du labyrinthe de crevasses de la Jonction sous le refuge des Grands Mulets.
Nous sommes arrivés à minuit à Chamonix et je n'ai jamais regretté de ne pas avoir accepté l'aide proposée par Zébulon (le vol aurait sans doute eu lieu et je ne vous parle pas de la descente à pied du sommet du Mont-Blanc jusqu'à Chamonix en étant partis le matin vers 2h30 du refuge des Cosmiques...   :grrr: ).

Des amis me disent parfois que je prends trop de marges pour envisager mes vols et que je pourrais accepter certaines conditions qui me semblent quelque peu foireuses.
Chacun de nous met son propre curseur au niveau qu'il souhaite.
Je préfère être trop prudent vis-à-vis de mes capacités personnelles plutôt que pas assez.
De toute façon je n'ai aucun plaisir à être en l'air lorsque je ne me sens pas bien là-haut (c'est déjà arrivé bien sûr), alors que je connais des amis pilotes qui apprécient d'avoir vécu un vol difficile et "éprouvant" !

Chacun a vraiment son approche par rapport à cela.
Personnellement cela ne me gêne pas d'avoir raté un vol magnifique qui aurait sans doute pu avoir lieu...
Qu'est-ce qu'un vol de plus ou de moins dans une vie ?

La plupart des pilotes que je connais qui se sont fait mal, voire très mal, étaient en général des pilotes qui se donnaient des marges de sécurité très faibles et qui avaient un vrai plaisir à se rapprocher au plus près de leurs limites personnelles.
Ils étaient vraiment contents d'avoir réussi à gérer un vol en conditions difficiles, voire carrément foireuses, alors que je déteste cela.
De toute façon, dès que les conditions en vol ne sont plus agréables pour moi, j'abrège le vol et je vais me poser, et certains pilotes viennent ensuite me trouver en me demandant pourquoi je suis allé me poser alors qu'il était possible de tenir encore en l'air...

Cela ne veut bien sûr pas dire qu'il ne m'arrivera jamais de me retrouver dans des conditions qui dépasseront mes compétences, mais j'aurais pris, autant que je puisse le sentir, les marges de sécurité qui me semblent nécessaires...
Cela n'évitera peut-être pas un jour le mauvais choix et de mauvaises conséquences et j'en suis tout à fait conscient.

A+ Marc


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: chatmalo le 13 Octobre 2015 - 20:41:43
(@) BenHoit : on ne dit pas exactement la même chose, toi tu dis que tu identifie pour ne pas laisser interférer, moi ce que je dis c'est qu'il faut savoir identifier pour se rendre compte que ca influence et surtout jusqu'à quel point.

(@) Marc : effectivement c'est une sacrée décision de redescendre du Mont-Blanc à pieds, bravo. J'ai aussi fais ça plusieurs fois à mon niveau (600m de D+), mais il est certain que des fois ça influence, certaines personnes plus que d'autres, il faut en tenir compte.


Titre: Re : Re : Re : Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: wowo le 13 Octobre 2015 - 20:57:12
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... je sais très bien depuis le début de ma pratique qu'il y a vraiment un gros risque à vouloir décoller à tout prix lorsque l'on est là-haut, histoire d'éviter des heures et des heures de descente fatigante et éventuellement compliquée.

...il vaut beaucoup mieux renoncer au vol (même en haute montagne !) si on ne le sent pas, même si d'autres pilotes ont décollé et même si la descente à pied va être longue et laborieuse.
...

...
Je suis ainsi redescendu, avec la voile sur le dos, du sommet du Mont-Blanc ou du Dôme des Ecrins alors que le vol aurait peut-être été possible, mais je ne le sentais pas...

...

Des amis me disent parfois que je prends trop de marges pour envisager mes vols et que je pourrais accepter certaines conditions qui me semblent quelque peu foireuses.
Chacun de nous met son propre curseur au niveau qu'il souhaite.
Je préfère être trop prudent vis-à-vis de mes capacités personnelles plutôt que pas assez.
...

Chacun a vraiment son approche par rapport à cela.
Personnellement cela ne me gêne pas d'avoir raté un vol magnifique qui aurait sans doute pu avoir lieu...
Qu'est-ce qu'un vol de plus ou de moins dans une vie ?

La plupart des pilotes que je connais qui se sont fait mal, voire très mal, étaient en général des pilotes qui se donnaient des marges de sécurité très faibles et qui avaient un vrai plaisir à se rapprocher au plus près de leurs limites personnelles.
Ils étaient vraiment contents d'avoir réussi à gérer un vol en conditions difficiles, voire carrément foireuses, alors que je déteste cela.
De toute façon, dès que les conditions en vol ne sont plus agréables pour moi, j'abrège le vol et je vais me poser, et certains pilotes viennent ensuite me trouver en me demandant pourquoi je suis allé me poser alors qu'il était possible de tenir encore en l'air...

Cela ne veut bien sûr pas dire qu'il ne m'arrivera jamais de me retrouver dans des conditions qui dépasseront mes compétences, mais j'aurais pris, autant que je puisse le sentir, les marges de sécurité qui me semblent nécessaires...
Cela n'évitera peut-être pas un jour le mauvais choix et de mauvaises conséquences et j'en suis tout à fait conscient.

A+ Marc


 karma+


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: papyon le 13 Octobre 2015 - 21:20:28
je suis l'exact contraire de Marc dont je respecte TOTALEMENT la prudence
Je n'ai jamais renoncé à un vol en étant au déco par moins de 30k/h de vent (rafales) (par contre je sais renoncer sur analyse météo préalable)
Je me suis souvent fait peur et souvent pensé que je serais mieux au sol qu'en l'air.  Mais arrivé au sol, toujours sans aucun bobo (les gros caramels je les ai pris par inadvertance au ras du sol, par conditions normales), quel bonheur d'en être sorti et donc d'y être allé!
Plus vivant d'avoir été mort de peur

Bon j'ai pas mal évolué vers le renoncement depuis qq années, normal à mon âge
Allez y j'ai le gilet pare balles...

PS ne vous faites pas croire qu'un ordinateur est à la place de votre libre arbitre sur un déco
Plein de facteurs perso entrent en compte, acceptez les et volez au mieux... chacun à sa façon   


Titre: Re : Le processus de décision : décoller ou renoncer, exemple vécu.
Posté par: Hub le 13 Octobre 2015 - 23:22:59
Bah s'il n'y avait pas les raisons (bonnes ou "mauvaises") d'avoir envie ou besoin de voler, on n'irait pas.
Objectivement, quoi qu'on fasse, on prend tout de même au moins un peu plus de risque à voler qu'à faire du macramé.
Donc si on décide de voler, c'est que le rapport bénéfice attendu / risques perçus est en faveur de la décision de décollage.

Il est bon de savoir analyser le risque, il est sain d'être conscient de notre perception du bénéfice attendu.