+ Le chant du vario +

Le troquet => la vie de la cité => Discussion démarrée par: BenHoit le 01 Mars 2015 - 12:08:44



Titre: le bonheur au travail
Posté par: BenHoit le 01 Mars 2015 - 12:08:44
ah tiens ... pas encore réussi à la finir cette émission mais je serais curieux d'avoir vos avis (on fait un fil à part Piwi ?)
Parce que partir du principe que le lean management conduit au bonheur au travail (même si c'et un peu raccourci de ma part) , ça me fait bien marrer !


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 01 Mars 2015 - 12:21:10
ça ne me dérange pas qu'on continue sur ce fil (si personne n'oublie ma demande initiale)

Parce que partir du principe que le lean management conduit au bonheur au travail (même si c'et un peu raccourci de ma part) , ça me fait bien marrer !
non ... c'est bien indiqué (ou du moins ça m'a bien parlé) à un moment dans le film ils parlent des dérives du système où des gars on appliqué du lean management et n'ont pas fait du bonheur du tout, bien au contraire (et je connais un paquet de boite comme ça qui ne font descendre que de la pression sur les employés, sans chercher à améliorer le bonheur)


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: Triple Seven France le 01 Mars 2015 - 12:22:20
Je l'ai vue.
L'à priori est là en effet mais l'émission ne fait quand même pas l'impasse sur les inconvénients, perversions et dérives du concept.

Là où le propos semble orienté, c'est qu'on imagine bien que dans toutes les entreprises montrées à l'écran il doit y avoir des mécontents, or ceux-ci n'ont pas eu la parole.
Une émission qui laisse donc une impression un peu étrange mais qui apporte quand même l'ensemble des éléments de réflexion nécessaires si on veut aller plus loin.

Au final je dirais : partisan mais bien traité.




Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: BenHoit le 01 Mars 2015 - 12:41:51
Là où le propos semble orienté, c'est qu'on imagine bien que dans toutes les entreprises montrées à l'écran il doit y avoir des mécontents, or ceux-ci n'ont pas eu la parole.
on en parle des mécontents dans le reportage et comme à chaque fois qu'on parle "d'autogestion" : les mécontents s'éliminent d'eux même (ou plus exactement le groupe les élimine mais c'est moins vendeur)


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 01 Mars 2015 - 12:55:30
mouaip ...
du coup la question que je me pose c'est "l'entreprise libérée" ... est-ce que c'est un fait ou bien un point de vue personnel ?

j'aurais un peu tendance à dire qu'on mélange un peu 2 sujets
* des entreprises "destructurées"
* le bonheur au travail

le 1er permet largement à certaines personnes de s'épanouir parce que cela permet de prendre des responsabilité si on veut, d'être reconnu quelque soit la position sociale, cela remet en route l'ascenceur social
mais cela ne convient pas à certaines personnes (le reportage met le point sur 10% de l'encadrement qui a besoin de faire taire son égo, mais certainement aussi des ouvriers qui aiment ne pas avoir à "réfléchir") qui ne 'sy retrouvent pas


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: Man's le 01 Mars 2015 - 13:06:38
Merci Piwi ! :pouce:
Un collègue m'en a parlé parce que ça se rapproche de ce qu'on veut mettre en oeuvre au boulot (lean, etc et un changement d'organistion "disruptif", pour employer un terme à la mode) mais je ne l'avais pas trouvé sur le replay...
Je la regarde et je vous dis ce que j'en pense.


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: BenHoit le 01 Mars 2015 - 13:40:28
Un collègue m'en a parlé parce que ça se rapproche de ce qu'on veut mettre en oeuvre au boulot (lean, etc et un changement d'organistion "disruptif", pour employer un terme à la mode)
et sais-tu pourquoi "vous" (c'est qui vous ?) voulez mettre ça en place ?


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 01 Mars 2015 - 14:02:02
en attendant la réponse de Man's, je peux te dire pourquoi moi, mon entreprise, est sur ce modèle là (enfin je pense ;) vu que je pense que c'est une perception personnelle):
* (et vraiment historiquement) parce que d'autres visionnaires m'ont permis de démarrer sur ce modèle
* par ce que moi personnellement, je suis incapable d'aller (trop longtemps) au taf parce que j'ai besoin de manger.
parce que j'ai un avis sur comment je veux bosser, sur quel est mon bonheur ...
* par ce que je n'aime pas bosser avec des gens qui traînent les pieds (donc je ne recrute pas sur le modèle "classique")
* parce que si j'ai eu la chance du premier point, il n'y a pas de raison que je ne transmette pas cette chance à d'autres
* parce que ce qui est beau c'est la diversité, y compris la diversité des objectifs, des envies des gens (*)
* parce que la joie est communicative :!:

(*) tiens ... je te propose de regarder autour de toi : à force d'être lessivés, les gens n'ont plus d'envie. une majorité d'entre eux ne cherchent pas un boulot, ils cherchent (à peine) de quoi manger.
Hier j'étais en séance de recrutement. je vous propose deux questions soumises aux (peut être) futurs nouveaux
  • Si je n’avais pas à travailler pour gagner ma vie, qu’est-ce que j’aimerais faire ?
  • Si l'on me donnait 10 000 000 €, quelle est la première chose que je ferais ?(en dehors de tout ce qui concerne la "survie")
croyez moi ... ces questions sont vraiment les plus dures du process de recrutement ! (et pourtant il n'y a pas de "mauvaise" réponse)


Titre: Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: plumocum le 01 Mars 2015 - 14:42:22
Hier j'étais en séance de recrutement. je vous propose deux questions soumises aux (peut être) futurs nouveaux
  • Si je n’avais pas à travailler pour gagner ma vie, qu’est-ce que j’aimerais faire ?
  • Si l'on me donnait 10 000 000 €, quelle est la première chose que je ferais ?(en dehors de tout ce qui concerne la "survie")
croyez moi ... ces questions sont vraiment les plus dures du process de recrutement ! (et pourtant il n'y a pas de "mauvaise" réponse)

A quoi elles servent ces questions pour un recrutement?


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: piment le 01 Mars 2015 - 14:52:54
Citation
Si l'on me donnait 10 000 000 €, quelle est la première chose que je ferais ?

Acheter une vallée perdue en Aragon, une pelleteuse pour me faire des itinéraires VTT, des décos et un attero, faire le bois et éclaircir la forêt pour que ça passe nickel à ski de rando. Et jouer à la bourse avec le reste du pognon...
Si le vautour était encore là je rajouterai faire venir un troupeau de gueuses pour les soirées d'hiver?


Titre: Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: BenHoit le 01 Mars 2015 - 14:56:41
* par ce que je n'aime pas bosser avec des gens qui traînent les pieds (donc je ne recrute pas sur le modèle "classique")
il y a une excellente question au début du reportage à ce sujet : est-ce que les gens qu'on a recruté était déjà lessivés ou est-ce de notre fait ?
Ma réponse : ce n'est pas au recrutement que tu auras des gens qui trainent les pieds ... mais c'est l'organisation de l'entreprise par la suite qui maintiendra cette envie. et ce n'est surement pas en faisant des tables rondes sur l'organisation du travail qu'on motive ... presque personne ne parle de la valorisation du travail de l'individu (pas uniquement par le salaire !).

Quand on te met la pression pour rendre ton projet en temps et en heure (quitte à sacrifier la qualité), que personne ne l'utilise et que tout finit à la poubelle dans l'année qui suit ... tu peux faire toutes les tables rondes de la terre, tu auras toujours des salariés démotivés !

Pour tout dire, j'ai souvent l'impression que cette technique de management compense l'incompétence du management intermédiaire qui ne fait que répercuter ce qui vient du dessus sans comprendre ni filtrer (management intermédiaire qui n'a de cesse de désinformer l'étage supérieur ce qui conduit à des décisions pour le moins "étonnantes" vu du bas).


Titre: Re : Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 01 Mars 2015 - 14:57:13
A quoi elles servent ces questions pour un recrutement?
à déterminer les (_vraies_) déterminations ... au delà du revenu.
Quels sont les axes sur lesquels les candidats vont se réaliser. Bref ... qu'est-ce qui va faire qu'ils vont se lever chaque matin.

La réponse n'est pas là pour moi, mais pour eux.
En ce qui me concerne, je (me) dois de m'assurer qu'ils se sont posés la question et ont une réponse suffisamment forte pour affronter les (inévitables) moments de doute, de difficulté...


Titre: Re : Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 01 Mars 2015 - 15:07:08
* par ce que je n'aime pas bosser avec des gens qui traînent les pieds (donc je ne recrute pas sur le modèle "classique")
il y a une excellente question au début du reportage à ce sujet : est-ce que les gens qu'on a recruté était déjà lessivés ou est-ce de notre fait ?
Ma réponse : ce n'est pas au recrutement que tu auras des gens qui trainent les pieds ... mais c'est l'organisation de l'entreprise par la suite qui maintiendra cette envie. et ce n'est surement pas en faisant des tables rondes sur l'organisation du travail qu'on motive ... presque personne ne parle de la valorisation du travail de l'individu (pas uniquement par le salaire !).
Quand on te met la pression pour rendre ton projet en temps et en heure (quitte à sacrifier la qualité), que personne ne l'utilise et que tout finit à la poubelle dans l'année qui suit ... tu peux faire toutes les tables rondes de la terre, tu auras toujours des salariés démotivés !


je suis d'accord avec toi : ce n'est pas en faisant des tables rondes qu'on change quoi que ce soit.

en revanche, pas d'accord : le film montre la nouvelle organisation où chaque ouvrier devient responsable de sa production, sans avoir de contre maitre pour lui dire s'il à le droit d'aller pisser / s'occuper de ses gamins

là où le film n'a pas assez insisté (àmha) c'est que toute liberté entraîne forcément des responsabilités (mais comme je disais, tout le monde ne cherche pas forcément ces libertés)


Titre: Re : Re : Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: BenHoit le 01 Mars 2015 - 15:29:31
en revanche, pas d'accord : le film montre la nouvelle organisation où chaque ouvrier devient responsable de sa production, sans avoir de contre maitre pour lui dire s'il à le droit d'aller pisser / s'occuper de ses gamins
moi non plus, pas d'accord du tout avec toi : aller pisser et s'occuper de ses gamins, ça c'est ce qu'on nous vend pour faire passer la pilule ... vu de l'entreprise, c'est surtout moins de charges (en ayant moins d'étages de pilotage), et une pression plus efficace sur le salarié qui produit en le responsabilisant (c'est à dire en le rendant responsable de ces échecs comme de ses réussites (mais enfin qd même moins de ses réussites que de ses échecs faut pas déconner trop qd même))
dans toutes les entreprises, on a ça aujourd'hui pour les cadres (dans le monde informatique des bisounours, quasi tout le monde est cadre) : des objectifs individuels et des objectifs collectifs (parce qu'on s'est rendu compte de la débilité des objectifs individuels où chacun servait son objectif quitte à desservir l'intérêt de l'entreprise).
ces mêmes objectifs collectifs sur lesquels nous n'avons aucun moyen d'agir.


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: Willow16 le 01 Mars 2015 - 15:37:15
euh desole, je suis pas sur le fil d'origine, donc je sais pas d'ou ca part...

il est possible de mettre le lien ou la reference du documentaire / film dont vous parlez (ou m'indiquer le fil que j'ai rate), que je raccroche les wagons et que je me couche moins bete...

ah si, un projet d'entreprise ou on va au boulot avec la banane (quand c'est pas la sienne), je veux en savoir plus...je croyais qu'hormis chez les traders, ca avait disparu il y a bien longtemps  :mrgreen:


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 01 Mars 2015 - 15:42:32
mais je suis entièrement d'accord avec toi !
Il y a de nombreuses dérives qui tentent de faire passer des pilules surtout dans le monde de l'informatique. Mais les gens ne sont pas dupes quand ils cherchent vraiment à aménager leur travail (maladie des gamins, gréve des transports en commun, rendez vous perso).
prenons un exemple simple : tu prends rendez vous avec un plombier. forcément, il viendra mardi vers 15h ... tu fais comment ?
1/ tu y vas sans te poser la moindre question ?
1bis/ tu t'arranges par toi même avec un de tes collègues parce que tu travailles à la chaîne
2/ tu averti ton chef
3/ tu demande l'autorisation à ton chef ?
4/ tu prend rendez vous avec le plombier pour dans 3 semaines mais après les horaires de travail parce qu'aucune des autres options précédentes n'est envisageable.

nous sommes bien d'accord que
- hors le 1/ et 1bis/ l'ouvrier n'est pas libre.
- beaucoup d'entreprises sont en mode 4/ parfois 3/ sympa



Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: Man's le 01 Mars 2015 - 15:48:36
ah tiens ... pas encore réussi à la finir cette émission(...) le lean management conduit au bonheur au travail (même si c'et un peu raccourci de ma part) , ça me fait bien marrer !
L'as-tu depuis regardé en entier ? Vers 53' ton point est abordé, avec les dérives de la mise en oeuvre du lean dans les entreprises occidentales...

et sais-tu pourquoi "vous" (c'est qui vous ?) voulez mettre ça en place ?
"nous", c'est pour l'instant moi et mon responsable direct.
Pourquoi on veut mettre ça en place ? Parce que personnellement, je suis convaincu que l'efficacité au travail passe par l'épanouissement personnel des collaborateurs et ce reportage le montre assez bien.
Or pour l'instant, nous ne sommes pas vraiment dans ce mode là, en partie pour les raisons que tu cites toi-même :
Quand on te met la pression pour rendre ton projet en temps et en heure (quitte à sacrifier la qualité), que personne ne l'utilise et que tout finit à la poubelle dans l'année qui suit ... tu peux faire toutes les tables rondes de la terre, tu auras toujours des salariés démotivés !

Pour tout dire, j'ai souvent l'impression que cette technique de management compense l'incompétence du management intermédiaire qui ne fait que répercuter ce qui vient du dessus sans comprendre ni filtrer (management intermédiaire qui n'a de cesse de désinformer l'étage supérieur ce qui conduit à des décisions pour le moins "étonnantes" vu du bas).
et je te rejoins complètement. Rajoute à ça une structure organisationnelle éclatée dans le monde, mais qui fonctionne en silos fonctionnels, et on se retrouve dans une situation qui montre chaque jour son inefficacité.
On cherche donc à mettre en place une approche basée sur la confiance, la transparence, la responsabilisation des équipes, au sens où elles soient écoutées et en capacité de prendre des décisions, sans avoir le filtrage du middle-management techniquement incompétent  qui ne sert à rien à part tenter de minimiser les problèmes, ce qui est complètement contre-productif (les décisions "surprenantes" dont tu parles), et (re)mettre en place la colocalisation (même à notre ère, on bosse mieux quand on a un gars qu'on connait à coté de soi qui parle la même langue a la même culture, les mêmes horaires, qu'un gars à l'autre bout du monde dont on ne connait au mieux que la voix, qui parle anglais encore plus mal que soi, qui a une culture ou un "oui" peut vouloir en fait dire "non", et avec qui tu ne peux intéragir que deux heures par jour), des équipes pluridisciplinaires, etc, bref, du bon sens comme dirait l'ami JC.
Bon, on a beaucoup de boulot, parce que tant du coté du management que du côté des équipes, ça implique un gros changement d'états d'esprit, mais je dois dire qu'au moins, ça me motive et que contrairement à il n'y a pas si longtemps, je sais pourquoi je me lève le matin, et j'espère bientôt ne plus être le seul dans ce cas parmi beaucoup de mes collaborateurs.

En fait, dans le documentaire, on voit pas mal d'aspects qui concernent la hiérarchie; j'ai suivi il y a peu une formation intitulée "Management 3.0"  (http://management30.com/about/ ) où beaucoup de ces concepts (responsabilisation, aplatissement de la hiérarchie, confiance, etc) sont repris, au travers des approches Agiles (et Lean qui les sous-tendent).
(http://management30.com/wp-content/uploads/2015/02/m10m20m30.jpg)
En gros :
- Manager 1.0 = le contremaître éduqué du XIXe siècle qui gère des gens inéduqués
- Manager 2.0 = le manager actuel, qui essaye de faire le pont entre sa propre hiérachie et son équipe et gère comme il peut tout un tas de paradoxes
- Manager 3.0 = manager qui a compris qu'il gérait des gens aussi éduqués et probablement plus compétents que lui, qui est là pour être à l'écoute de son équipe, la servir et être son guide et son entraîneur

Il existe d'ailleurs des boites où ils ont réussi à fonctionner sur ce genre d'approche, par exemple chez Spotify, où "la Communauté est plus important que la Structure" :
https://vimeo.com/85490944
(regardez, surtout ceux qui bossent dans l'info, mais les autres aussi ; ça dure 13 minutes, mais c'est tellement intéressant qu'on croirait que ça en dure trois)
Notez d'ailleurs le "wants to be like Spotify" sur le post-it Ma 2.0 de la photo ci-dessus ;)

Le challenge, c'est donc de mettre en oeuvre dans une grosse boite "classique" des approches proches de ce qui existent dans les startups, où c'est plus facile puisqu'on part de rien, mais les transformations sont possibles, comme le montre le doc d'Arte; pour moi les ministères Belges sont des exemples très intéressants.

Sinon on a vu le patron de Chronoflex, une des boîtes du documentaire, nous raconter son histoire à la conférence "Agile Grenoble" pendant une heure : il a captivé 500 personnes, c'était passionnant !




Titre: Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: Willow16 le 01 Mars 2015 - 15:56:19
euh desole, je suis pas sur le fil d'origine, donc je sais pas d'ou ca part...

il est possible de mettre le lien ou la reference du documentaire / film dont vous parlez (ou m'indiquer le fil que j'ai rate), que je raccroche les wagons et que je me couche moins bete...

ah si, un projet d'entreprise ou on va au boulot avec la banane (quand c'est pas la sienne), je veux en savoir plus...je croyais qu'hormis chez les traders, ca avait disparu il y a bien longtemps  :mrgreen:

j'ai retrouve le fil d'origine, merci

je regarde ca et viendrais sans doute en debattre avec vous prochainement

 :trinq:


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: Tangocharly le 01 Mars 2015 - 18:24:06
J'ai pas retrouvé... quelqu'un pour le lien SVP ?

MErci


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: wowo le 01 Mars 2015 - 18:47:58
Je n'ai pas vu l'émission et je n'aurais pas l'occasion de la voir...

Maintenant à vous lire et tenter de comprendre de quoi il reléve, le sourire me vient. Je m'explique ;

Je suis entré (comme d'autre en religion) à 16 ans avec un C.A.P. (késako) en poche dans les mines de charbon. Ce n'était plus Germinal depuis longtemps mais cela n'était pas non plus une étude de notaire (pour imager) la hiérarchie y était toute militaire, le travail pénible quand pas dangereux (histoire de gagner 5 minutes...) les anciens n'avaient pour la plupart pas du tout la culture de partager leurs savoirs (histoire de rester indispensables) etc. Et pourtant j'y ai fait une carrière dont, avec le recul, je ne garde que des bons souvenirs et si vraiment il me fallait faire un ratio entre moments moins heureux et heureux (des vraiment malheureux, j'en ai pas) Je placerais la fraction à 2/30èmes. Bref j'ai été un homme heureux au travail...

J'en connais beaucoup qui ont vécu leur carrière (même si début et fin n'ont pas été identiques) comme moi et j'en connais malheureusement aussi une flopée qui très frustré de leur vies professionnelles n'ont que ressentiments négatifs envers cette entreprise qui m'a tant apporté en termes de confort de vie et de réalisation de moi-même.

Alors, est-ce que le bonheur au travail ne serait pas avant tout une question de caractère, de conscience personnelle de ce que l'on est, de ce que l'on cherche ? Est-ce que vouloir formaliser des méthodes, des process pour l'assurer n'est pas que leurrer, se leurrer ? Ré-inventer un Prozac organisationnel pour pallier à la faiblesse psychologique des individus ? Une autre façon de diriger... ?

 


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 01 Mars 2015 - 19:23:16
le fil d'origine (avec des liens pour voir l'émission)
http://www.parapentiste.info/forum/videos/help-urgent-enregistrement-video-t38883.0.html


Titre: Re : Re : Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: Stef7550 le 01 Mars 2015 - 20:31:29

là où le film n'a pas assez insisté (àmha) c'est que toute liberté entraîne forcément des responsabilités (mais comme je disais, tout le monde ne cherche pas forcément ces libertés)

et surtout,
Etre libre au boulot c'est pas faire ce qu'on veux c'est faire ce qu'on doit faire comme et quand on veut.


Titre: Re : Re : Re : Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: BenHoit le 01 Mars 2015 - 21:03:16
Etre libre au boulot c'est pas faire ce qu'on veux c'est faire ce qu'on doit faire comme et quand on veut.
euh ... ça serait pas un peu (beaucoup) utopique ça ? y a que moi qui travaille en environnement contraint (cout et délai sous pression continue en augmentant la qualité). La seule marge à notre main concernant le quand est : "est-ce que je vais pisser à 11h00 ou 11h15 et pour le repas plutôt 12h00 ou 12h30 ... m'enfin tout doit être fini à 18h00 pile".
et concernant le comment, dans toutes les grandes boites, des équipes chargées de dire comment on doit faire ont déjà tout normalisé ... donc on fait comme ils ont dit. Pourtant, bizarrement, ça ne les empêche pas de vendre de l'agile a tout bout de champ ??


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: Stef7550 le 01 Mars 2015 - 23:02:07
je dis pas que tous le monde est libre au boulot, je dis juste qu'être libre au travail ça veut pas dire faire ce qu'ont veux.


Titre: Re : Re : Re : Re : Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 01 Mars 2015 - 23:14:51
Etre libre au boulot c'est pas faire ce qu'on veux c'est faire ce qu'on doit faire comme et quand on veut.
euh ... ça serait pas un peu (beaucoup) utopique ça ? y a que moi qui travaille en environnement contraint (cout et délai sous pression continue en augmentant la qualité). La seule marge à notre main concernant le quand est : "est-ce que je vais pisser à 11h00 ou 11h15 et pour le repas plutôt 12h00 ou 12h30 ... m'enfin tout doit être fini à 18h00 pile".
et concernant le comment, dans toutes les grandes boites, des équipes chargées de dire comment on doit faire ont déjà tout normalisé ... donc on fait comme ils ont dit. Pourtant, bizarrement, ça ne les empêche pas de vendre de l'agile a tout bout de champ ??

le film ne t'a t il pas donné quelques contre exemples de ce que tu vis ?
je comprends que ça soit dur à admettre mais oui, cela existe réellement !


Titre: Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: Willow16 le 01 Mars 2015 - 23:43:09
- Manager 3.0 = manager qui a compris qu'il gérait des gens aussi éduqués et probablement plus compétents que lui, qui est là pour être à l'écoute de son équipe, la servir et être son guide et son entraîneur


pas encore pu voir le reportage (on le trouve par plusieurs biais sur Youtube donc il devrait etre dispo longtemps), mais ta remarque me fait penser a ce que j'ai connu quand je suis arrive sur les travaux, j'avais a peine 20 ans, je sortais d'une ecole de l'entreprise "sur-mesure" (ca n'existe evidemment plus, trop couteuse  :fume: ), et on m'a confie 4 equipes, au total  la responsabilite de 60 personnes.

Je ne connaissais de leur travail que la theorie enseignee a l'ecole, et ma seule option pour avancer a ete de me mettre a leur ecoute, a leur service, d'apprendre d'eux, pour trouver ensemble des solutions au quotidien pour resoudre les problemes qu'on rencontrait...ca a ete tres enrichissant, meme si j'ai bien sur eu affaire a un peu de defiance de la part de certains au debut (sans compter mon look "particulier" de l'epoque qui faisait que les gars me regardaient au premier abord comme un clown :mrgreen: ).

Cet apprentissage de l'encadrement sur le terrain m'a construit professionnellement, et j'ai toujours garde ce principe de fonctionnement : pour moi, un bon encadrant (manager on dit maintenant) est quelqu'un en premier lieu capable d'ecoute, et ensuite capable de synthetiser pour prendre la meilleure decision...ca ne veut pas dire etre faible et se laisser embobiner, mais savoir creer une relation de confiance mutuelle pour le bien de tous.

Malheureusement, aujourd'hui j'ai 'impression que ca n'est plus ce qu'on attend des managers, en tout cas c'est ce que je ressent dans ma boite  :? 


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: tanga le 02 Mars 2015 - 07:42:52
Intéressant comme émission, j'ai la chance d'avoir les horaires libre, suivant le boulot bien sûre  :mrgreen:  mais les journée vraiment canon je m'arrange de pouvoir me libérer pour profiter de ma passion, j'aurais du mal a revenir sur cet acquis, quand j'y pense ca me fait froid dans le dos.
Á moins que le travail soit sa passion ce n'est pas ce taper les bouchons pendant des heure, d'avoir des heures fixes, de ne pouvoir ce libérer quand ca vol ( vu les bouchons pendant les heures de pointes beaucoup n'ont pas le choix  :evil: )



Titre: Re : Re : Re : Re : Re : Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: BenHoit le 02 Mars 2015 - 08:25:52
le film ne t'a t il pas donné quelques contre exemples de ce que tu vis ?
je comprends que ça soit dur à admettre mais oui, cela existe réellement !
si seulement ce n'était que ce que je vis ... mais il suffit de regarder autour de soi pour voir que nombreux sont ceux qui vivent la même chose ...
L'exemple de l'administration belge est exactement ce qui a été mis en place dans nombre d'entreprises, mais ils vendent ça comme une révolution.
Je me fous totalement de voir le responsable perdre son grand bureau, mais vivre en open space, c'est l'horreur : ça ne facilite en rien la communication puisque tout le monde s'empresse de mettre un casque pour s'isoler  :mrgreen:
un décideur a besoin de pouvoir passer des coups de fil confidentiels donc me faire croire qu'il le fera dans l'openspace : je me marre !
idem pour les images de spotify qui vend du rêve avec la vidéo de ses locaux ...

Tout ça, c'est de la poudre aux yeux ... Alors qu'il y aurait tant de chose à faire pour valoriser chaque individu ... (pas en lui donnant 1000€ parce qu'il a glissé un papier dans une boite à idée) ...


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: PiRK le 02 Mars 2015 - 08:57:00
J'ai une expérience personnelle de passage d'une compagnie avec un management 3.0 à un management 2.0 (voir 1.0les mauvais jours) (selon la définition de Man's). C'est clair que je fais beaucoup moins bien mon boulot maintenant. Et ce n'est pas volontaire, je ne suis pas encore "activement désengagé", mais simplement je ne peux plus rien apporter de nouveau, toute innovation est impossible. Avant on me disait ce qu'il fallait faire et on me laissait les mains libres pour le faire,  je passais l'intégralité de ma journée à trouver la manière la plus efficace de le faire (programmation, scripting, optimisation...etc), et je m'assurais que mes innovations profitaient à mes collègues (documentation de mon code). Maintenant j'appuie sur les boutons qu'on me demande de presser en me dépêchant pour pouvoir prendre une pause plus longue.

Avant je disais du bien de ma compagnie, j'ai fait embaucher des copains compétents, aujourd'hui je déconseille fortement à tous ceux qui me le demandent de se faire embaucher dans ma boîte. Rien qu'avec ça, je participe à faire couler ma boîte.


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: PiRK le 02 Mars 2015 - 09:03:37
Je précise que je fais strictement le même travail au même endroit. Mon ancienne compagnie a été rachetée par un concurrent, mon poste n'a pas changé.


Titre: Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 02 Mars 2015 - 09:11:35
intéressant le témoignage de PiRK  :pouce: (et désolé pour la perte d’intérêt de ton poste)

Intéressant comme émission, j'ai la chance d'avoir les horaires libre, suivant le boulot bien sûre  :mrgreen:  mais les journée vraiment canon je m'arrange de pouvoir me libérer pour profiter de ma passion, j'aurais du mal a revenir sur cet acquis, quand j'y pense ca me fait froid dans le dos.
Á moins que le travail soit sa passion ce n'est pas ce taper les bouchons pendant des heure, d'avoir des heures fixes, de ne pouvoir ce libérer quand ca vol ( vu les bouchons pendant les heures de pointes beaucoup n'ont pas le choix  :evil: )

les horaires libres ne sont qu'un exemple. On peut -malheureusement- avoir des horaires très souples sans être dans ce genre de structure qui permettent de se réaliser.


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: Man's le 02 Mars 2015 - 09:18:31
un décideur a besoin de pouvoir passer des coups de fil confidentiels donc me faire croire qu'il le fera dans l'openspace : je me marre !
ça peut se gérer ; il suffit de prendre une petite salle de réu le temps du coup de fil, un coup de fil confidentiel, c'est pas tout le temps improvisé.
A mon boulot, c'est assez rigolo ; on est deux services, chacun avec un plateau : le mien et un autre dont le responsable vient d'une startup internet ; dans un cas, il n'y a pas de bureau pour les chefs, ils sont dans l'open space comme tout le monde, et dans l'autre tout le monde est en open space... sauf les petits chefs qui ont des petits bureaux alignés et le grand chef qui a fait construire les cloisons de son bureau en empiétant sur l'open space et en accaparant un tiers des fenêtres de l'open space à lui tout seul. Je vous laisse deviner dans quel service je suis et pourquoi je vous dis que je vais avoir du boulot ! :mrgreen:


Alors qu'il y aurait tant de chose à faire pour valoriser chaque individu ...
Tu penses à quoi ?


Titre: Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 02 Mars 2015 - 09:23:49
Je vous laisse deviner dans quel service je suis et pourquoi je vous dis que je vais avoir du boulot ! :mrgreen:
:bravo:

tiens... j'en profite pour te donner un petit truc que j'ai noté (depuis ma sortie d'école, il y a ...  :fume: 25 ans)

quand les gens sont biens dans leur service / entreprise, ils portent fièrement le Tshirt avec le logo de la boite.
Tu peux compléter ce sentiment en faisant créer un logo de service et le tshirt associé (les benêts font imprimer le tshirt lequel servira de serpillière à maman :mdr: )


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: gilouB4 le 02 Mars 2015 - 11:48:19
Sur ce sujet, une petite louche de (bonne) littérature :

« Cela me semble tout aussi stupide et tout aussi infernal de devoir aller au bureau lundi prochain, reprit Jonathan, que cela l’a toujours été et le sera toujours. Passer les meilleures années de sa vie sur un tabouret de neuf heures à cinq heures à scribouiller dans le livre de comptes de quelqu’un d’autre ! C’est faire un curieux usage de la seule et unique vie que l’on ait, non ? Ou est-ce que je déraisonne vraiment ? Dis-moi quelle est la différence entre ma vie et celle d’un prisonnier ? La seule différence que je vois, c’est que je me suis mis moi-même en prison et que personne ne m’en fera jamais sortir. C’est une situation moins supportable que l’autre. Car si j’y avais été poussé contre mon gré, à mon corps défendant même, une fois la porte fermée à clé ou du moins au bout d’à peu près cinq ans, j’aurais sans doute fini par accepter la situation et j’aurais commencé à m’intéresser au vol des mouches ou à compter les pas du gardien dans le corridor en prêtant une attention particulière aux variations dans sa façon de marcher et ainsi de suite. Mais telles que sont les choses, je suis comme un insecte qui est entré dans une pièce de son propre gré. Je me jette contre les murs, contre les fenêtres. Je me cogne au plafond, je fais tout ce qu’il est Dieu possible ici-bas, sauf sortir. Et tout le temps, je me dis comme cette phalène ou ce papillon, peu importe : « La vie est courte ! la vie est courte ! » Je n’ai qu’une journée ou qu’une nuit à vivre et il y a ce jardin immense et dangereux qui m’attend à l’extérieur, inconnu, inexploré. »
Sur la Baie, de Katherine Mansfield, trad. Fabrice Hugot, Criterion.

Gilou


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 01 Mars 2018 - 08:16:17
 :coucou:

Petit up d'un sujet d'il y a 3 ans ...
pour ceux qui réfléchissaient au sujet dans leurs entreprises : vous en êtes où aujourd'hui ?


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: PiRK le 05 Mars 2018 - 09:40:59
J'ai pris la première opportunité de me barrer avec une indemnité de licenciement. Je me suis fait embaucher en CDD de 3 ans dans une autre boîte pour beaucoup moins de salaire pour l'opportunité de faire une reconversion professionnelle. Avant je programmais déjà pour mes propres besoin et ceux de mes collègues proches, maintenant j'ai le titre d' informaticien sur mon CV (en plus de mon ancien titre de géophysicien). Et ça m'a donné l'opportunité de voir que la programmation sans jamais utiliser ses propres logiciels en prod,uction programmer pour des utilisateurs lointains, c'est beaucoup moins fun que programmer pour ses propres besoins.
L'ambiance dans la boîte est bien meilleure que dans mon ancienne boîte, mais je constante quand même qu'il y a encore trop de hiérarchie et de verticalité dans l'organigramme à mon goût. Mais je vois aussi que ça dépend beaucoup du service, à l'intérieur de la même boite.

Mon contrat se termine en fin d'année, et il va falloir que je recommence encore une fois à me poser des question sur mon prochain job.

Pour anticiper la transition, j'ai aussi beaucoup avancé sur mon propre projet personnel de résilience : j'ai une maison avec du terrain, j'ai planté une vingtaine d'arbres fruitiers et des centaines d'arbustes fruitiers, installé une serre et des ruches, un poulailler, un potager. Tout est calibré pour fonctionner avec une demi heure de travail quotidien en semaine et deux heures le weekend (hors récolte, bois de chauffage, tailles des arbres... qui sont des jours de vacances ponctuels à prendre). Mais à tout moment je pourrais agrandir le potager et augmenter le nombre de volailles, récolter tous les fruits au lieu de ~30%... Je pourrais assez facilement me débrouiller pendant quelques mois, avec juste des petits boulots pour payer les factures et les taxes foncières, au cas où je ne trouverais pas rapidement un poste qui me plaît. Je trouve ça important de ne pas avoir la corde au cou.

C'était un énorme boulot pendant ces deux dernières années de tout mettre en place, mais j'ai pris ça comme un hobby. C'est vraiment génial d'avoir des hobbys qui vont générer plus de revenus dans le futur qu'ils n'ont coûté à la mise en place.


Et en parallèle, j'ai testé la chaîne YouTube et maintenant un podcast, qui sont principalement des hobbys mais qui pourraient éventuellement dans le futur générer une petite partie de mes revenus.


Titre: Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: Nicolas - AirDesign le 05 Mars 2018 - 10:22:15

Pour anticiper la transition, j'ai aussi beaucoup avancé sur mon propre projet personnel de résilience : j'ai une maison avec du terrain, j'ai planté une vingtaine d'arbres fruitiers et des centaines d'arbustes fruitiers, installé une serre et des ruches, un poulailler, un potager. Tout est calibré pour fonctionner avec une demi heure de travail quotidien en semaine et deux heures le weekend (hors récolte, bois de chauffage, tailles des arbres... qui sont des jours de vacances ponctuels à prendre). Mais à tout moment je pourrais agrandir le potager et augmenter le nombre de volailles, récolter tous les fruits au lieu de ~30%...

 :bravo:  :pouce:
Magnifique! Bonne chance à toi!!!


Titre: Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 17 Mars 2018 - 12:05:36
maintenant j'ai le titre d' informaticien sur mon CV (en plus de mon ancien titre de géophysicien). Et ça m'a donné l'opportunité de voir que la programmation sans jamais utiliser ses propres logiciels en prod,uction programmer pour des utilisateurs lointains, c'est beaucoup moins fun que programmer pour ses propres besoins.
en tant qu'ancien informaticien (c'était ma toute première passion dans les années 80) je confirme que c'est pas fun du tout. L'ambiance générale s'est peut être améliorée (ou bien tu bénéficies d'un micro climat favorable :roll: ) mais a l'époque cela me plaisait très moyennement. Je m'étais orienté vers l'AMOA pensant me rapprocher des utilisateurs (pour moi il n'est de valeur que d'hommes) et pour me libérer de la hiérarchie j'étais indépendant... mais j'ai assez rapidement trouvé les limites de (ce) système (pour moi).

 :pouce: chouettes projets ;)


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: PiRK le 19 Mars 2018 - 09:26:03
Disons que la programmation en elle même peut être très ludique, voire une forme d'art. Le tout est de trouver un projet passionnant à programmer. Et c'est là que ça devient difficile, si on veut aussi avoir un salaire pour ce travail ;)


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: piwaille le 29 Mai 2019 - 15:38:02
 :coucou:

Je me permets un méchant déterrage de topic vu que j'ai trouvé une nouvelle vidéo

http://www.youtube.com/watch?v=7PmmhzljJdw


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: PiRK le 29 Mai 2019 - 18:02:04
 :pouce:
L'élément clé de sa présentation, c'est le fait que les employés de sa boîte ont conscience de la vision de  l'entreprise. Quand tu arrives à faire adhérer tout le monde dans une équipe à une vision commune, et que le fonctionnement de l'équipe est transparent, le management devient presque inutile. Chacun se met à chercher le prochain point faible à améliorer, et prend l'initiative de le faire lui même.
Le manager devient juste un espèce d'assistant, qui doit s'assurer que tout le monde a accès aux ressources et outils dont il a besoin.

Sur ce point là, ça rejoint un peu le discours de Rick Falkvinge, dans son livre Swarmwise : https://amzn.to/2W2yzqx
Il a monté le parti pirate suédois avec quasiment aucun moyen, en se basant sur ce type de principe. Les gens s'organisent comme ils veulent. Si 3 personnes pensent qu'une initiative est une bonne idée, ils ont l'interdiction de demander la permission à qui que ce soit de la mettre en pratique. Ils doivent prendre l'initiative de le faire, et ils ont le droit de le faire au nom du collectif (parti, entreprise...).

La difficulté, c'est comment monter une boite sur une vision partagée. Si tu innoves avec un produit qui doit sauver le monde, guérir le cancer... c'est plutôt facile. Si ta vision c'est juste maximiser le profit des actionnaires, t'as intérêt à bien associer les employés aux profits (transparence, primes corrélées aux résultats...).


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: Mme POB le 19 Juin 2019 - 21:11:52
Après quelques "petits boulots" plus ou moins bien payés, notamment quand je travaillais aux Arcs lors de la construction de la station, j'ai eu un poste de prof à la rentrée 1972.
Au début, ce fut un vrai bonheur, avec des enfants adorables et bien élevés, des parents sympas et une administration qui me foutait la paix.
Avec le temps, cela se dégrada peu à peu : les enfants n'étaient plus les mêmes, ils n'étaient plus correctement socialisés et certains étaient carrément de futurs gangsters, mais je faisais avec et le boulot restait sympa...
Cela changea brutalement à la rentrée 1992 quand l'équipe de direction partit en retraite, ceux qui lui succédèrent s'avérèrent rapidement (je les connaissais déjà) complètement incompétents, et ce fut le bordel.
Je partais de chez moi à reculons et je quittais le bahut en cavalant, assurer dans des conditions aussi moisies un service public de qualité me bouffait complètement mais je n'ai jamais cédé et jamais  séché une seule heure de cours.
Le Service Public, c'est aussi ça.
Avec le temps et l'usure, je finis par demander une mutation pour Paris intra-muros, après avoir passé 18ans dans le même bahut "ZEP / sensible" et je retrouvai le bonheur de travailler correctement avec un public agréable, bien que dans un des deux lycées les plus "difficiles" de Paris, ceux dans lesquels il y avait toujours 100% de grévistes quand il fallait dire NON.
On me mit au placard à la rentrée 2004 d'une façon tout à fait illégale et discriminatoire mais cela me protégea de quantités de tracas pendant les 4 années qui me séparaient de la retraite.
Avec le recul, la DRH du rectorat eut raison de me mettre au placard, officiellement "en mission".
---
Paradoxalement, mes souvenirs les plus forts furent liés au conflit ouvert avec ma direction dans les années 1992-97. Après une phase conciliatrice - ce n'était pas trop dans mon caractère, je pris le dessus en exploitant les fautes de l'adversaire et en le poussant à commettre d'autres fautes, la plus grave fut de me faire convoquer par le Recteur en personne... que je mis sans mal dans ma poche parce que je n'avais jamais commis la moindre erreur qui pût m'être reprochée.
Quelle rigolade avec le Recteur ! Dialogue :
- Bon, on ne vous mutera pas. En quels termes êtes-vous avec votre direction ?
- Exécrables.
- Je l'avais compris. Vous pouvez préciser ?
- Quand son incompétence - que vous connaissez - s'est heurtée à mon sens du Service Public (que vous avez sans doute senti) cela a fait des étincelles et elle a mis le pavillon rouge au mât d'artimon.
- Ce qui signifie ?
- Au temps de la flibuste, cela signifiait "combat à mort, pas de prisonniers".
Là il se marra, j'avais gagné. Nous bavardâmes ensuite de choses et d'autres, très loin d'une relation hiérarchique que ma direction imaginait pour me châtier de lui tenir tête.
---
Je me suis aussi bagarrée plusieurs fois avec des inspecteurs qui m'emmerdaient, c'était mauvais pour mon avancement mais je m'en foutais. D'autres inspecteurs furent enthousiasmés par mon travail, c'était sympa mais je m'en foutais aussi : je ne bossais pas comme ça spécialement pour eux mais pour mes élèves.
Je n'ai JAMAIS adhéré à un syndicat ni à un parti politique. Brassens chantait "bande à part sacrebleu c'est ma règle et j'y tiens".
Cela aurait sans doute été différent dans une entreprise face à des "petits chefs" cons et sournois.
---
Aucun inspecteur ne put jamais me prendre en défaut ni me faire flipper : j'avais fait mes armes à l'armée face à des officiers qui pouvaient me causer pas mal d'ennuis mais j'avais toujours su ne pas courber la tête. Après tout ces mecs-là, avec tous leurs galons, se grattaient les couilles le matin en allant pisser, ils chiaient comme tout le monde, leurs bonnes femmes les engueulaient, il n'y avait aucune raison de flipper devant eux.
Ce fut ainsi dès mon incorporation, dans le bureau du pitaine :
- Vous avez 25ans, je vous affecte au PEG (peloton d'élèves gradés)
- NON, refus catégorique.
- Quoi ? (étonné qu'un bleu ose le contrarier)
- Simple, mon capitaine. J'ai refusé de faire les EOR (écoles d'officiers de réserve) et de finir sous-lieutenant, ce n'est pas pour finir caporal. Je n'ai jamais été capable d'obéir à un ordre et ma mère me tapait dessus, au lycée je passais mes samedis en colle, à l'armée on me mettra au trou. Ne sachant pas obéir, je serais incapable de commander.
- Oui, évidemment... vous avez un souhait ?
- Les éclaireurs, si possible, le reste ne m'intéresse pas.
- Vous avez des dispositions ?
- Retournez-vous mon capitaine : vous voyez cette magnifique photo des Grandes Jorasses derrière vous, et le puissant éperon qui descend du sommet... je l'ai fait l'été dernier, dans la journée. A part ça, je skie à un très bon niveau en toutes neiges, je suis increvable et je me présenterai à l'ENSA en revenant à la vie civile.

C'était un mec intelligent, je lui avais parlé franchement comme à un mec intelligent et il m'affecta à la section d'éclaireurs.
Plus tard, encore bleu, je fis connaissance avec l'adjoint du chef de corps (dans sa jeep, en tant que radio-bataillon). C'est long en convoi de Grenoble à Canjuers par la route Napoléon, et entre deux messages radio nous avions discuté de tas de choses, le bonhomme était cultivé et nous avions vraiment sympathisé.
Cela me fut très utile plus tard, quand je passai devant lui pour prendre du trou : non seulement j'eus le minimum mais il me muta dans ma compagnie d'origine, qu'on m'avait fait quitter pour des raisons disciplinaires. Au-delà des paroles réglementaires, l'échange de regards avait été essentiel.
---
Ce que je pus faire à l'armée, parce que je ne risquais rien, ou face à la direction de mon bahut parce que j'étais intouchable, aurait été beaucoup plus difficile voire impossible dans une entreprise privée. Si je n'avais pas obtenu un poste de prof à la rentrées 1972, je serais partie au Canada pour travailler sur les chantiers de la baie James, très avantagée par mon endurance au froid... et au lieu de grimper dans les Alpes j'aurais grimpé dans les Rocheuses.
Et je n'emmerderais pas les gens qui ne savent pas écrire en leur infligeant ma prose.
 :trinq:  et :bisous:  mon Pierrot


Titre: Re : le bonheur au travail
Posté par: PiRK le 20 Juin 2019 - 07:49:51
Disons que dans une entreprise privée la réponse aurait était incertaine. Dans certaines entreprises privées, la prise d'initiative, le fait d'être combatif... reste bien vu. Ce sont généralement des petites boîtes, ou alors il faut limiter la bagarre à un ou deux échelons hiérarchiques, avec les chefs que tu connais en personne et que tu vois une ou deux fois par semaine. J'ai vu des engueulades ouvertes, chroniques et très virulentes, dans mon ancienne équipe. Mais le chef, après s'être calmé, comprenait très bien que l'emmerdeur restait un membre productif et impliqué de l'équipe, et donc ça ne donnait pas lieu à sanctions. Il préférait les emmerdeurs impliqués que les employés complètement démotivés.

Dans les très grosses boîtes, ça fonctionne beaucoup plus comme l'administration (faut pas emmerder la chaîne de commande, mieux vaut la médiocrité que de causer du travail supplémentaire à tes chefs...). Mais effectivement, sans la sécurité de l'emploi.


Titre: Re : Re : le bonheur au travail
Posté par: MichM le 20 Juin 2019 - 08:15:44
Disons que dans une entreprise privée la réponse aurait était incertaine. Dans certaines entreprises privées, la prise d'initiative, le fait d'être combatif... reste bien vu. Ce sont généralement des petites boîtes, ou alors il faut limiter la bagarre à un ou deux échelons hiérarchiques, avec les chefs que tu connais en personne et que tu vois une ou deux fois par semaine. J'ai vu des engueulades ouvertes, chroniques et très virulentes, dans mon ancienne équipe. Mais le chef, après s'être calmé, comprenait très bien que l'emmerdeur restait un membre productif et impliqué de l'équipe, et donc ça ne donnait pas lieu à sanctions. Il préférait les emmerdeurs impliqués que les employés complètement démotivés.

Hahaha,
merci Pirk, ça me rappelle une bonne anecdote dans une ancienne boite.
J'avais un supérieur hiérarchique de mon âge qui voulait toujours regarder par dessus mon épaule ce que je faisais alors qu'il n'y captait que dalle.
Un coup mon sang n'a fait qu'un tour, un coup de poing sur la table, je me suis levé et je lui ai dit "maintenant tu dégages ou je te fais valser par la fenêtre".

Quelques heures plus tard il a passé la tête par la porte pour venir m'apporter un petit chocolat  ROTFL  ROTFL