Titre: Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: Dr_Patrick le 04 Juillet 2025 - 22:37:50 Bonjour à tous,
Je me permets de partager mon carton survenu lundi. Il ne s’agit aucunement de faire ma psychothérapie auprès de vous mais juste de partager ma réflexion. J’ai refait 300 fois le film et comme souvent tout était évitable. Comme souvent, que ce soit en montagne, en moto, ou autre, l’accident s’annonce de lui-même… un ami s’est fait coffrer un jour dans une avalanche et m’a dit « je l’ai vu venir, aucune surprise. Ça allait arriver ». C’est exactement ça. Tout commence, bien sûr, avant, avec beaucoup de boulot et pas mal de contrariétés accumulées (comme beaucoup d’entre nous, je ne pleurniche pas). Le we, un grand vol de 7h, mon premier triangle de 150km. La semaine de boulot qui suit, est intense avec deux nuits de taf. J’enchaîne et pars à Cham dès le vendredi soir. Mont-Blanc à la journée le samedi avec déco du sommet vers 14h30 (trop bien). Et le dimanche biplace avec les enfants :) Tout allait bien. J’en étais à 65h de vol depuis le début de l’année avec une belle progression (à mon niveau, bien sûr). Et lundi, bah j’étais naze en fait. Je me suis dit que j’allais allé voler plutôt que de ne rien faire, augmenter mon nombre d’heure de vol (et flatter mon égo) Dès le déco, c’est pas bon. Geste pas beau (alors que le déco est devenu mon moment préféré). Petite balade d’1h30 et j’envisage de reposer au déco pour redécoller et faire un vrai joli déco. J’y renonce, je suis fatigué et les nuages développent. Je me dis de ne pas forcer. Je n’ai pas de voiture (l’argument pourri) donc c’est bien si je pose près de la maison. Genre dans le petit champ fauché juste à côté, au sommet de la colline où j’habite. C’est petit mais je l’ai déjà fait (mais à l’automne, pas à cette saison). Mais je peux tout à fait y arriver… péché d’orgueil. Et je manque de clairvoyance, je me jette dans le piège, parfaitement annoncé. J’arrive sous le vent d’un thermique qui déclenche et ma voile ferme à 5-6 mètres du sol. Je tombe du ciel. Debout, c’est le but. Instantanément j’ai entendu craquer, comme des branches. Vu la hauteur, aucun doute, mes deux jambes viennent de casser…. Je suis par terre comme un naze. Ça pique. J’appelle ma femme, qui a tout vu, puisque j’ai « atterri » devant la maison… belle illustration de mon talent… J’ai été opéré mardi des deux jambes, fixateur externe, etc. 🥳 pas de rachis, pas de bassin, pas de trauma thoracique ou autre. Je suis rentré aujourd’hui et serai réopéré prochainement. Je m’en veux tellement… c’était prévisible. Donc tout ça pour dire (ou plutôt pour nous rappeler à tous) : - jouer à l’oiseau dans le ciel n’est pas anodin. C’est pas tout à fait de la pêche à la mouche comme prise de risque, - mon orgueil et ma fatigue accumulée m’ont empêché de prendre du recul et d’analyser simplement les choses. Fallait rester à la maison, fallait pas atterrir là, fallait se poser à l’attérro 5 étoiles et marcher 20 minutes. - pour voler faut être frais et dispo intellectuellement (se disputer avec Madame n’est pas vraiment une bonne raison de se mettre en l’air par exemple). Je sais que je rappelle des évidences mais si ça peut en aider un seul d’entre vous, alors c’est gagné. À bientôt ✌️ Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: tesseract le 04 Juillet 2025 - 22:48:30 Bon retablissement Patrick !
Merci pour to RETEX ! Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: piwaille le 04 Juillet 2025 - 22:59:22 Je te souhaite un prompt rétablissement.
C'est effectivement le truc trop bête : savoir identifier la fatigue et redescendre tous les warnings de niveau d'un cran, à commencer par choisir un atterro facile quitte à appeler ta femme pour qu'elle vienne t'y chercher. Il ne te reste plus qu'à te faire dorloter et lire le :forum: Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: wowo le 04 Juillet 2025 - 23:38:56 Tous mes vœux pour une convalescence et un rétablissement aussi prompt que possible même si au vu de ton récit, il va te falloir faire preuve de courage et patience.
Merci pour ton RETEX qui est très parlant et apte à nous faire réfléchir sur nos fragilités d'humains qui commence, comme tu le décris fort à propos, bien avant la sortie de notre aéronef de son sac. Ce qui m'amène à te demander si tu étais d'accord à ce que l'on puisse réutiliser ton RETEX dans le cadre des clubs et clubs-écoles où je suis adhérents dans une démarche de prévention ? :trinq: Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: Dr_Patrick le 04 Juillet 2025 - 23:51:31 Oui. Sans souci. Si ça peut aider !
Titre: Re : Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: wowo le 05 Juillet 2025 - 00:05:53 Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: 2bbc le 05 Juillet 2025 - 06:59:42 ... et que les jambes sont le meilleur amortisseur du monde pour préserver le reste !
Bon courage à toi ! Forza ! Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: Michou le 05 Juillet 2025 - 07:31:03 Merci pour ton partage et ta lucidité !
Bon courage à toi! Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: airsinge le 05 Juillet 2025 - 10:04:18 Merci pour tout ce contexte !
Bon courage, et bon retour à la marche... Puisque l'idée est que ton récit serve collectivement, je cherche à relever et à questionner des biais d'auto-interprétation résiduels (ceux qu'on trouve beaucoup plus facilement chez les autres que chez soi-même). Le principal que je vois pourrait être ici : Citation J’arrive sous le vent d’un thermique qui déclenche et ma voile ferme à 5-6 mètres du sol. Je tombe du ciel. Debout, c’est le but. - Est-ce que tu sais vraiment si ta as eu conscience d'arriver sous le vent d'un thermique qui déclenche dangereusement avant que ça cause l'incident ou bien est-ce que c'est un arrangement chronologique qu'on se fait dans la mémoire après avoir connu la situation finale ? - Pense-tu que ton "but" de toucher le sol debout ait été présent à un moment clé qui t'a permis d'empêcher un balancier ou une rotation qui t'aurait fait percuter sans pouvoir être debout (comme ça arrive à ceux qui ont plus de séquelles que toi, vertébrales et plus, après une fermeture à 5-6 m sol), ou bien est-ce que la chance d'une fermeture qui ne te met ni en rotation ni en balancier avant ni arrière qui te laisse penser que ton but a compté dans le résultat ? Bref, le pendant de l'introduction de ton récit, insistant pour rappeler que "tous" les indices de danger pouvaient être remarqués par avance (alors qu'on est de toutes façons jamais des machines à lucidité), c'est peut-être que ça t'autorise en contrepartie un autre biais d'interprétation à posteriori pour te dire qu'il ne pouvait quand-même pas t'arriver pire. Dans l'exemple d'un tiers comme ton copain coffré dans une avalanche (plus facile à discuter que dans un cas personnel tout frais) le fait de dire à postériori que tous les indices précurseurs étaient repérables a de l'intérêt pour dire que si ça s'était quand-même bien passé dans les mêmes circonstances on aurait pourtant tort de croire qu'on avait raison d'y aller. Mais en réalité quand on a eu de la chance que ça se passe bien, on croit plus facilement à postériori qu'on avait bien en tête la limite précise des risques (et on a peut-être raison de croire quelque-chose qui ne nous rende pas trop sédentaires). Mais ce type d'interprétation à postériori de la visibilité des indices peut aussi permettre de se dire qu'on est lucide si on le veut bien, ce qui est faux, on n'est pas lucide, on regarde ce qui nous arrange (avec plus ou moins de capacités de diversification de point de vue, de prise de recul...), puis à postériori on fait le ménage dans ce qu'on pouvait voir et on serait capable de dire qu'on pouvait tout voir. Caisse tandis ? Continues bien ! Titre: Re : Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: wowo le 05 Juillet 2025 - 10:49:15 Quand il me semble vilain, je ne suis pas gêné de le l'écrire. Alors du coup c'est normal aussi d'écrire combien son msg ci dessous me semble intéressant à considérer dans une réflexion globale au-delà de cet accident-ci.
Merci pour tout ce contexte ! Bon courage, et bon retour à la marche... Puisque l'idée est que ton récit serve collectivement, je cherche à relever et à questionner des biais d'auto-interprétation résiduels (ceux qu'on trouve beaucoup plus facilement chez les autres que chez soi-même). Le principal que je vois pourrait être ici : Citation J’arrive sous le vent d’un thermique qui déclenche et ma voile ferme à 5-6 mètres du sol. Je tombe du ciel. Debout, c’est le but. - Est-ce que tu sais vraiment si ta as eu conscience d'arriver sous le vent d'un thermique qui déclenche dangereusement avant que ça cause l'incident ou bien est-ce que c'est un arrangement chronologique qu'on se fait dans la mémoire après avoir connu la situation finale ? - Pense-tu que ton "but" de toucher le sol debout ait été présent à un moment clé qui t'a permis d'empêcher un balancier ou une rotation qui t'aurait fait percuter sans pouvoir être debout (comme ça arrive à ceux qui ont plus de séquelles que toi, vertébrales et plus, après une fermeture à 5-6 m sol), ou bien est-ce que la chance d'une fermeture qui ne te met ni en rotation ni en balancier avant ni arrière qui te laisse penser que ton but a compté dans le résultat ? Bref, le pendant de l'introduction de ton récit, insistant pour rappeler que "tous" les indices de danger pouvaient être remarqués par avance (alors qu'on est de toutes façons jamais des machines à lucidité), c'est peut-être que ça t'autorise en contrepartie un autre biais d'interprétation à posteriori pour te dire qu'il ne pouvait quand-même pas t'arriver pire. Dans l'exemple d'un tiers comme ton copain coffré dans une avalanche (plus facile à discuter que dans un cas personnel tout frais) le fait de dire à postériori que tous les indices précurseurs étaient repérables a de l'intérêt pour dire que si ça s'était quand-même bien passé dans les mêmes circonstances on aurait pourtant tort de croire qu'on avait raison d'y aller. Mais en réalité quand on a eu de la chance que ça se passe bien, on croit plus facilement à postériori qu'on avait bien en tête la limite précise des risques (et on a peut-être raison de croire quelque-chose qui ne nous rende pas trop sédentaires). Mais ce type d'interprétation à postériori de la visibilité des indices peut aussi permettre de se dire qu'on est lucide si on le veut bien, ce qui est faux, on n'est pas lucide, on regarde ce qui nous arrange (avec plus ou moins de capacités de diversification de point de vue, de prise de recul...), puis à postériori on fait le ménage dans ce qu'on pouvait voir et on serait capable de dire qu'on pouvait tout voir. Caisse tandis ? Continues bien ! Titre: Re : Re : Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: airsinge le 05 Juillet 2025 - 12:31:18 Quand il me semble vilain, je ne suis pas gêné de le l'écrire. Alors du coup c'est normal aussi d'écrire combien son msg ci dessous me semble intéressant à considérer dans une réflexion globale au-delà de cet accident-ci. C'est gentil comme tout qu'on sache à qui tu donnes un bon point, ou un mauvais, si tu as le devoir de réclamer un lynchage, ou une grâce, quand on doit aller au coin ou pas... mais le coeur de mon message consiste à relancer Dr_Patrick sur quelques questions concrètes. Te rends-tu compte que tu en es à ne pas savoir te retenir de donner des notes à des... questions !? Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: MisterUbu le 05 Juillet 2025 - 12:55:49 Merci Dr_Patrick pour ce témoignage ! Ca me permet de me remettre aussi en question sur mes choix, vraiment très utile.
Wowo et Airsinge, est-ce que vous pouvez peler vos oignons tous les 2 comme des grands s'il vous plait, en message personnel, merci... Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: JMPiou le 05 Juillet 2025 - 16:53:34 Merci de ce Retex fort en enseignements, pour moi : quand on est tenté de jouer de notre apparente liberté et de changer les plans, si on en avait, se méfier des apparentes facilité qui apparaissent soudain.
Ça me rappelle que c'est comme ça que ma première vache s'était terminée dans une piste caillouteuse en vent arrière sous le vent d'un relief... juste de grosses écorchures cuisantes en dégâts. Au passage, merci wowo d'avoir fait la citation d'un membre que j'ai banni... :| Titre: Re : Re : Re : Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: wowo le 05 Juillet 2025 - 19:04:19 Quand il me semble vilain, je ne suis pas gêné de le l'écrire. Alors du coup c'est normal aussi d'écrire combien son msg ci dessous me semble intéressant à considérer dans une réflexion globale au-delà de cet accident-ci. C'est gentil comme tout qu'on sache à qui tu donnes un bon point, ou un mauvais, si tu as le devoir de réclamer un lynchage, ou une grâce, quand on doit aller au coin ou pas... mais le coeur de mon message consiste à relancer Dr_Patrick sur quelques questions concrètes. Te rends-tu compte que tu en es à ne pas savoir te retenir de donner des notes à des... questions !? Ça m'étonnais aussi.... :P Plus sérieusement c'est une réalité que nos jugements personnels sur nos propres actions sont C'est aussi tout l'intérêt d'établir un arbres des causes en compagnie d'autres pilotes d'expérience qui sont aptes à avoir le recul et la franchise nécessaire (jamais facile entre amis( Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: Dr_Patrick le 06 Juillet 2025 - 12:19:54 Pour répondre aux remarques d’AirSinge,
- oui, j’ai vite compris que j’étais mal placé. J’ai senti le thermique, j’ai compris que j’étais sous son vent. J’aurais pu activer un plan B et me barrer. Mais comme évoqué, j’ai mal raisonné. C’est exactement comme la pente de neige que tu remontes en te disant « bon ça va partir ». - oui, j’ai pensé aux jambes en premier. J’ai pour habitude de sortir tôt les pattes ; c’est moins stylé que les flairs pendant 30 mètres à 50cm du sol mais je trouve ça plus raisonnable. Du coup, là, c’était vite la priorité. Essayer de contrôler la dérive pour pas risquer de poser sur le côté ou de travers. Bien sûr y a aussi une part de chance. - je suis bien d’accord. Y a toutes les fois où ça passe alors que tous les voyants sont allumés. Le genre de situation qui amène à des rires gras autour de la bière le soir, en gloussant bêtement « tu vois, ça passe mec ! ». Alors qu’en fait, ça s’est joué à un poil. On voit bien ça en alpi, ski, moto, vtt de descente, etc. - désolé si je ne suis pas clair. Entre les antalgiques et l’inconfort de position pour écrire 😂 - et une fois de plus, le but de mon récit, c’est juste de dire : écoutons-nous quand on est fatigué. On n’est pas obligé de se mettre en l’air. On a le droit de ne pas être en forme. Renoncer n’est pas échouer… Titre: Re : Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: wowo le 06 Juillet 2025 - 12:41:31 Pour répondre aux remarques d’AirSinge, - oui, j’ai vite compris que j’étais mal placé. J’ai senti le thermique, j’ai compris que j’étais sous son vent. J’aurais pu activer un plan B et me barrer. Mais comme évoqué, j’ai mal raisonné. C’est exactement comme la pente de neige que tu remontes en te disant « bon ça va partir ». - oui, j’ai pensé aux jambes en premier. J’ai pour habitude de sortir tôt les pattes ; c’est moins stylé que les flairs pendant 30 mètres à 50cm du sol mais je trouve ça plus raisonnable. Du coup, là, c’était vite la priorité. Essayer de contrôler la dérive pour pas risquer de poser sur le côté ou de travers. Bien sûr y a aussi une part de chance. - je suis bien d’accord. Y a toutes les fois où ça passe alors que tous les voyants sont allumés. Le genre de situation qui amène à des rires gras autour de la bière le soir, en gloussant bêtement « tu vois, ça passe mec ! ». Alors qu’en fait, ça s’est joué à un poil. On voit bien ça en alpi, ski, moto, vtt de descente, etc. - désolé si je ne suis pas clair. Entre les antalgiques et l’inconfort de position pour écrire 😂 - et une fois de plus, le but de mon récit, c’est juste de dire : écoutons-nous quand on est fatigué. On n’est pas obligé de se mettre en l’air. On a le droit de ne pas être en forme. Renoncer n’est pas échouer… karma+ Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: V'Ario le 06 Juillet 2025 - 14:17:46 Très intéressant ton retour Patrick. Aujourd'hui je me rends compte que j’ai regretté parfois d’avoir absolument voulu boucler un triangle, allonger un cross, reposer salement au déco pour ne pas avoir à remonter, ou proche de la maison/voiture pour économiser du temps, aller voler seulement pour ajouter des heures au carnet de vol (alors qu’une seance de gonflage aurait été bien plus adaptée et formatrice)... tout ça alors que les conditions étaient pas top et/ou que je n’étais pas en forme. :vrac: je me suis fait peur ou mal.
En revanche je m’aperçois que lorsque j’ai fait le choix de la tranquillité en me disant sur le moment que ça n’était pas le plus pratique/optimisé. Avec le recul je n'ai finalement jamais tant galèré que ça, et les contraintes pratiques ont été vite oubliées. De plus, le souvenir des risques pris et des incidents est toujours bien présent... ce qui me pousse finalement à faire des choix sécu, au détriment de qq heures de vol/an, de minutes gagnées sur mon retour à la maison, d’une petite réussite au prix de sueurs froides... des trucs complètement futiles au regard de tout ce que la vie comporte. Poser loin alors qu'on est attendu pour le dîner est toujours mieux pris par notre entourage qu’un accident pour gagner du temps. :ange: Bon tout ça est assez personnel et facile à dire avec du recul... certains gardant une image positive de leurs prise de risques, au profit d'une recherche de performance qui permet aussi de progresser vite et loin. Ayant un volume de vol modéré sur l’année et ayant une vie sociale et de famille qui me plaît, j’ai choisi de faire une croix sur cette ambition. Titre: Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: Amilakvari le 07 Juillet 2025 - 09:31:31 Merci pour ce retex très intéressant, faisant fi de l'ego bien mauvais conseiller à l'heure de l'analyse !
Très bon rétablissement à toi, surtout. :trinq: Titre: Re : Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: PiRK le 07 Juillet 2025 - 19:40:39 - oui, j’ai pensé aux jambes en premier. J’ai pour habitude de sortir tôt les pattes ; c’est moins stylé que les flairs pendant 30 mètres à 50cm du sol mais je trouve ça plus raisonnable. J'ai aussi toujours sorti les jambe tot dans la finale. Je me rappelle qu'on en avait débattu sur ce forum et que certains trouvaient que ça "faisait débutant" et que c'était plus classe de faire le flair assis. Ca me semble très dangereux comme mentalité, parce que quand ça devient évident que l'atterrissage ne se passe pas comme prévu c'est souvent trop tard pour se mettre debout. Amha il faut etre debout à 10 ou 20 m du sol au plus tard. Surtout que rien n'empeche de faire le flair stylé debout, avec le meme style que le décollage stylé, penché en avant avec les pieds qui frolent l'herbe sur une longue distance. Titre: Re : Re : Si ma mauvaise expérience peut aider… Posté par: airsinge le 07 Juillet 2025 - 22:00:55 Pour répondre aux remarques d’AirSinge, - oui, j’ai vite compris que j’étais mal placé. J’ai senti le thermique, j’ai compris que j’étais sous son vent. J’aurais pu activer un plan B et me barrer. Mais comme évoqué, j’ai mal raisonné. C’est exactement comme la pente de neige que tu remontes en te disant « bon ça va partir ». - oui, j’ai pensé aux jambes en premier. J’ai pour habitude de sortir tôt les pattes ; c’est moins stylé que les flairs pendant 30 mètres à 50cm du sol mais je trouve ça plus raisonnable. Du coup, là, c’était vite la priorité. Essayer de contrôler la dérive pour pas risquer de poser sur le côté ou de travers. Bien sûr y a aussi une part de chance. - je suis bien d’accord. Y a toutes les fois où ça passe alors que tous les voyants sont allumés. Le genre de situation qui amène à des rires gras autour de la bière le soir, en gloussant bêtement « tu vois, ça passe mec ! ». Alors qu’en fait, ça s’est joué à un poil. On voit bien ça en alpi, ski, moto, vtt de descente, etc. - désolé si je ne suis pas clair. Entre les antalgiques et l’inconfort de position pour écrire 😂 - et une fois de plus, le but de mon récit, c’est juste de dire : écoutons-nous quand on est fatigué. On n’est pas obligé de se mettre en l’air. On a le droit de ne pas être en forme. Renoncer n’est pas échouer… Merci pour toutes ces précisions par-delà l'inconfort !!! J'avoue qu'une circonstance qui me pousserait presque parfois à décoller plutôt que d'essayer de trouver autre-chose à faire, c'est les moments de déconvenue, de contrariété voire de facherie à calmer... Pas sûr que ça soit bien favorable à la lucidité en vol ! Et pourtant, le vol fait parfois bien passer la mauvaise humeur ! Dilemme... Mais dans le cas de la fatigue (qui peut être simplement mentale pour des causes semblables) je repère bien comme toi que ça accentue fortement le risque de faire des choix dangereux (même si la sur-concentration temporaire que demande un décollage peut laisser penser que la fatigue est oubliée) ! |