Juste pour information pour un novice en alpinisme, ça demande quel niveau de monter là-haut ? Il y a des difficultés qui demandent beaucoup de technique, ou c'est abordable à un sportif moyen motivé et sans connaissance particulière, en étant accompagné d'un cador bien sûr (ben oui, on peut rêver, non) ?
Salut,
Des informations sur les difficultés de l'ascension du couloir Whymper ont déjà été données sur un autre fil (il faudrait le retrouver).
Cette ascension n'est pas spécialement difficile lorsque le couloir est en bonnes conditions (neige et pas de glace), mais il ne peut en aucun cas servir de course d'initiation à l'alpinisme, même si on est bien encadré !
En effet :
- il fait quand même 600 m de dénivelée (soit l'équivalent de deux Tours Eiffel) ;
- il a une pente de 40-45° sur toute sa première partie et les 100 derniers mètres sont à 55°, ce qui est déjà une inclinaison respectable pour un couloir de neige.
Il faut donc impérativement avoir déjà une expérience de la marche en crampons et piolet en pente un peu soutenue et on ne peut pas découvrir cela en allant là-bas.
Il y a aussi un autre souci : si les conditions ne sont pas bonnes pour voler du sommet, il faut redescendre à pied et descendre un tel couloir (impressionnant vu d'en haut), n'est pas anodin :
- pour des raisons de sécurité il faut être impérativement sorti du couloir vers 10 h du matin au plus tard (il prend le soleil dans la matinée et des chutes de pierres sont alors à craindre) ; il ne faut donc pas traîner en route !
- il y a des anneaux métalliques rive gauche du couloir installés pour poser les rappels successifs (600 m à descendre quand même, ce qui fait un paquet de rappels !) ; il faut donc savoir descendre rapidement en rappel et il faut bien sûr l'avoir appris avant d'y aller !
Même s'il est sportif, je ne vois pas comment un pilote inexpérimenté en alpinisme pourrait s'engager dans cet itinéraire.
Il existe d'autres courses nettement plus faciles en haute montagne où il est possible d'emmener en sécurité un débutant en alpinisme à condition qu'il soit encadré.
En bonnes conditions (en mai ou juin par exemple) je pense par exemple aux objectifs suivants (il m'est arrivé d'emmener dans ces itinéraires des amis pilotes non alpinistes motivés qui sont montés en haut de ces sommets sans problèmes et qui en ont décollé) :
- les Ecrins : les jours de beau temps au printemps il y a une véritable "autoroute" tracée dans la neige qui monte là-haut avec des dizaines d'alpinistes par jour dont un certain nombre de "débutants" qui veulent ainsi faire l'ascension du sommet de plus de 4000 m le plus facile des Alpes (le Dôme) ; il y a de plus une pente en neige très vaste et confortable sous la rimaye du Dôme des Ecrins pour pouvoir décoller en sécurité (cf. mon avatar) ;
- le Mont-Blanc par la voie normale (refuge du Goûter) ;
- la Grande Ruine ;
- le Pic du Rif ;
- le Grand Paradis ;
- etc.
Marc