300 000 visiteurs recensés aux portes du parc et ils peuvent aller où ils veulent et des autorisations au compte goutte pour nous. Quand on donne une parcelle de pouvoir on transforme vite des dirigeants en dictateurs. Quels dommages pourraient faire les quelques centaines de parapentiste qui pourraient y décoller par rapport à ces 300 000 piétons ?
Mais nous sommes évidemment d'accord !
Il y a d'ailleurs des Parcs comme le Parc national des Ecrins ou le Parc régional des Bauges avec lesquels les discussions se passent bien et pour lesquels les restrictions à la pratique du vol libre sont faibles et limitées dans le temps pendant l'année.
D'autres Parcs comme les Parcs nationaux du Mercantour, des Pyrénées, des Cévennes ou de la Vanoise ont d'énormes réticences à accepter la pratique du vol libre dans leur zone cœur.
Si tu penses être capable de convaincre facilement les responsables du caractère peu intrusif du parapente dans ces Parcs, viens donc participer aux réunions de travail avec eux et tu verras que cela n'est pas vraiment simple.
De toute façon cela dépend de la personnalité des interlocuteurs que vous avons en face.
Exemple : j'étais allé discuter au printemps 2009, au nom de la FFVL, avec le directeur-adjoint du Parc du Mercantour.
Il était tout à fait ouvert à la pratique du parapente, sachant qu'elle serait de toute façon marginale.
Il avait donné l'autorisation de survoler la zone cœur sans aucune restriction : autorisation de vol sur la totalité de la zone cœur, toute l'année et à toute altitude (sans demande d'autorisation).
On devait aussi discuter avec lui des sommets qui pourraient être ouverts au vol rando.
Mais ce Parc a été très pris pour élaborer sa charte de fonctionnement (procédure obligatoire contenue dans la nouvelle loi de 2006 et dans les décrets de 2009), ce qui a différé cette discussion sur les vols montagne.
Pendant trois ans cette réglementation de survol (pour les vols de distance) souple et ouverte n'a posé aucun problème !
Mais cette personne a quitté le Parc au printemps 2012 ; il est depuis devenu le nouveau directeur du Parc national des Ecrins et il a reconduit l'arrêté vol libre de ce Parc sans le remettre en cause (ouf !).
Pour le Mercantour il a été remplacé par deux personnes n'ayant aucune idée de ce qu'était un parapente.
Lors de notre première réunion ils nous ont appris que les autorisations valables depuis trois ans étaient purement et simplement supprimées(sans nous donner la moindre explication !).
Depuis nous avons obtenu :
- un unique couloir de survol (très limité) pendant une période courte, permettant de traverser la zone cœur en vol de distance avec demande d'autorisation à l'avance ;
- deux sommets complètement excentrés et ne présentant pas d'intérêt particulier pour des vols rando, avec des restrictions fortes (période autorisée limitée, autorisation à demander..) ; les sommets intéressants (très fréquentés d'ailleurs par les randonneurs à pied, en raquettes ou à skis) restent interdits au vol libre.
Tout ceci est irrationnel et sans aucune justification, mais ce sont eux qui ont le pouvoir d'autoriser ou non !
D'ailleurs les discussions avec ces Parcs sont tellement difficiles et improductives que plusieurs "référents FFVL", qui avaient accepté de participer à ces réunions au nom de la fédération, ont successivement démissionné de leur mission, complètement découragés par tant de mauvais foi de la part de nos interlocuteurs...
Marc