54h de vol sur un an cela ne me paraît pas incongru de concevoir de crosser surtout dans les Vosges, que tu connais je suppose et sur une crête par temps automnal ou d'hiver. Ca me me choque pas et chacun va à son rythme.
Quelque chose m'a frappé dans ton récit, l'aspect "je me dépêche" :
Arrivé au déco, je me dépêche de m'équiper. Attention, tu es en train de te précipiter, respire. Je vérifie mon secours, mon accéléro (le vent peut vite forcir et on peut avoir à s'en servir pour éviter de poser derrière), je vérifie que je suis bien attaché. C'est bon je peux partir ! Et voilà, il me manque le check météo. Bah oui, pas besoin d'y réfléchir, tout le monde décolle, est satellisé et avance. Je vais partir dans les derniers, je me dépêche !
Je suis bien dans mon tunnel de pensée. Je décolle léger travers et ça ne fait pas tilt. Une fois en l'air je suis persuadé (je ne sais toujours pas pourquoi) que le vent vient face à moi donc Nord alors que j'ai décollé travers sud... Et cette idée ne m'a pas quitté alors qu'à plusieurs reprises j'aurais dû regagner si le vent avait été orienté nord Est mais le fait de ne pas y trouver le dynamique attendu ne m'a pas alerté. Tout juste un "ah bon"...
En effet, j'ai le Sysnav3. Sauf que c'était mon premier vol avec. Un élément de perturbation plutôt que d'information.
Autre élément perturbant, les derniers vols que j'avais faits c'était par vent fort avec une GT22 ou une spiruline 18 m². Je n'avais donc plus l'habitude de mon parapente de 25 m², de son inertie, de son rayon de virage, de son planer. Et ça, je n'en ai pas du tout tenu compte.
Au lieu de faire l'essuie-glace pour reprendre mes marques, je voulais suivre les copains, faire mon premier chateau ! De toute façon pas un seul instant je ne me suis dit qu'il fallait peut-être que je reprenne mes marques avec ma voile.
Ensuite, j'avançais. Je ne voulais pas traîner à refaire le plein tout le temps, je tenais
C'est la première erreur me semble-t-il qui déclenche le reste : tu aurais pris ton temps, à ton rythme de crosseur débutant, tu aurais fait le plein à chaque fois que possible, tu aurais sans douté vu ton château. Tu serais resté haut et tu n'auras pas vaché. Un cross se savoure, se construit et à moins d'être un compétiteur avec une voile perf qui vole à l'accélérateur, pourquoi se dépêcher autant et pourquoi voler bas ? Les copains sont partis, ben ils balisent les thermiques, pas grave s'ils sont devant...
Baranosky,
Concernant le fait de vouloir suivre, ça me rappelle une journée de soaring aux Îles de la Madeleine.
Je fais un vol sur falaise en bord de mer. Les vagues frappent le bas des falaises. Je suis en M6 et pousse mon aile pour forcer des passages tel que pointe de falaise qui s’avance dans le vent.
Une fille que je ne connaissais pas encore volait sur une En B avec une aile trop grande pour elle et des freins mal réglés qui tire tout le temps. Elle était à sa première année de vol.
Je vais voler dans une cuve et en ressort. Quelques instants plus tard, je regarde par dessus mon épaule et vois qu’elle vole dans la même cuve mais plus bas avec son aile moins performante et en stationnaire avec son aile sous chargé et freiné. L’eau sous les pieds, elle est en danger. Elle finit par en ressortir.
Je continue le long du ridge et force un passage à l’accélérateur en m’avançant d’abord face au vent pour rester éloigné du rouleau venant du ridge au vent pour ensuite me laisser glisser devant et je continue à suivre le ridge.
2-3 minutes passent et je regarde la fille. Elle tente le passage en si prenant tout croche. Direct dans le rouleau, abracadabra, elle s’en sort.
Plus loin, j’essaie un passage ambitieux que si je réussir, je vais avoir accès à une partie spéciale du ridge.
Ma deuxième tentative de passage est la bonne mais c’est serré. Un rotor horizontal se mêle avec un rotor vertical dû à une genre de grotte dans la falaise en coin avec les beaux remous de la mer en bas.
Je prends beaucoup d’altitude sur le nouveau ridge.
Je la vois s’en venir tranquillement pas vite. Je me dis « j’espère qu’elle ne va pas essayer de me suivre ».
Je la vois essayer le passage 1 fois, 2 fois, 3 fois.
Elle n’a pas du tout l’aile pour passer le passage et positionne son cheminement de manière horrible. Elle se met en danger de mort. Finalement, elle renonce à poursuivre dans ma direction.
Plus tard à l’atterro, je fais sa connaissance. Elle est merveilleusement contente de son vol. Totalement inconsciente des risques qu’elle à traversé, je lui mets en pleine face les trucs foireux qu’elle à faites.
Elle me répond qu’elle voulait me suivre !
J’ai bien vu ça !
Est-ce que tu sais avec quoi je vole ? Réponse Non.
Connais-tu mon expérience ? Réponse Non.
Sais-tu si tu suis quelqu’un de talentueux ou suicidaire ? Non.
Je lui ai dit, T’ES BIEN MIEUX DE VIVRE TON VOL QUE D’ESSAYER DE VIVRE LE VOL DE QUELQU’UN D’AUTRE. (Inconnu en plus)
Elle est instructrice de Kitesurf et a « appris » le parapente seule en se disant que c’était pareil.
PILOTE EN SURSIS.