J'y vais de ma petite expérience personnelle et
je déconseille fortement tout pilote débutant d'essayer ; allez d'abord voir à quoi cela ressemble en SIV.
J'ai fait mon premier 360 engagé en SIV à 50 vols ; c'est effectivement fortement non linéaire.
Comme je ne maîtrisais pas les 3 axes et je ne visualisais pas bien la manoeuvre ; j'ai été pris de cours par l'accélération subite et je dois la sortie à un relevé de commande et une voile gentille.
Le moniteur m'avait demandé d'enfoncer la commande ; je l'ai fait aveuglement et j'ai été dépassé par les évènements.
J'ai pris suffisamment cher pour me retrouver en pleine viscosité mentale et poser ... dans le lac ... (PTU main gauche trop haute à l'attéro. du SIV et très très très longue finale dans le lac sans aucune réaction).
Une autre tentative avec l'oreille extérieure fermée a été pire.
Je n'ai pas renoncé à apprendre à descendre en 360 engagés (sans entrer dans le débat de l'utilité de la manoeuvre ; chacun se ferra son opinion).
J'ai épluché les deux articles de David Eyraud sur le sujet.
Pour l'apprentissage je me suis fixé un cadre :
1) hauteur de départ / hauteur d'arrêt
2) zone d'évolution dégagée d'habitations et de pilotes ; de préférence une forêt de feuillus sous les fesses
3) secours vérifié
4) bonne forme visite et esprit détendu et reposé
5) météo clémente (ni thermique ni vent fort)
6) j'ai un point de repère pour compter mes tours que j'énonce à voix haute (ce que je fais beaucoup par ailleurs)
7) j'ai commencé par deux tours ; et une alarme à 1,5g et j'ai augmenté les seuils très lentement (jusqu'à 20 tours et 4g et au delà je vois pas trop ce qui se passe et je testerai en SIV)
Durant l'exercice le placement du regard est essentiel et je surveille dessous et sur le côté de la rotation (à droite pour moi) et le vario. Si je sens que je perds le décompte ou que je me sens pas bien ou qu'un début de confusion apparaît je sors (ma voile sort en remontant la commande mais je connais la sortie d'urgence) en dissipant
De mes petites expérimentations ;j'ai tiré plusieurs conclusions :
1) ne pas essayer de forcer l'entrée par exemple en
j'ai fait un petit virage à droite pour engager mon 360 à gauche avec plus de dynamisme.
je pense que cela pourrait provoquer une vrille si trop brusque ; au contraire je me penche dans la sellette et je descends normalement la commande ; l'entrée en 360 se fait lentement mais sûrement ; il suffit de patienter et de mettre beaucoup d'appui sellette.
2) il existe un seuil à partie duquel la rotation s'accélère fortement avec le paysage qui défile et l'air qui siffle et les g qui se font ressentir ; c'est impressionnant au début mais une légère remontée de commande (j'ai une Vivo pas un gun
) permet de revenir dans un meilleur monde.
Toutefois même passé le seuil de forte accélération, il est possible de piloter finement la vitesse de rotation.
3) la gestion de la sortie est plus complexe à sentir et demande de bien identifier la sortie (surtout pour faire une belle chandelle). Si le roulis n'est pas compensé ; on sait que cela va finir en attaque oblique ; rester détendu permet de mieux gérer la suite (d'où l'intérêt de garder de la hauteur).
Je ne crois pas que l'on puisse maîtriser cette descente en deux jours de SIV ; en particulier si on souhaite l'utiliser en conditions dégradées pour se tirer d'un mauvais pas.
A contrario, la découverte du face planète est plus approprié en SIV car cela peut surprendre.
Travailler sur quelques tours est intéressant mais je trouve que c'est différent de le faire après une grosse descente tout ébouriffé.
La tolérance au g est une affaire personnelle et probablement une question d'entraînement.
laurentgedm a tout dit sur les risques du 360 engagé. Ne prenez pas de risque inutile ; y rentrer est facile ; en sortir parfois moins.
Volez prudent, volez content