Tu le dis fort à propos, en parapente on fait du vol à vue.
Maintenant il existe dans le panel des instrument de vol disponible des appareils très perfectionnés (et tout autant compliqués) qui peuvent "t'aider" dans l'exercice. En analysant pour toi ta vitesse-sol et air, ton cap théorique donné par un waypoint entré préalablement comme aussi les valeurs de polaire de ton aile, ta dérive par rapport à ce cap théorique et de fait le cap à tenir avec aussi l'indication du meilleur régime de vol pour obtenir la meilleure finesse possible voire la finesse à tenir pour atteindre le dit-waypoint, etc.
Seulement au vu de l'imprécision qui résulte des valeurs références entrées, de l'aléatoire des performances de nos ailes et... de leurs pilotes, aussi des variations de masses d'air qui joent autrement pour nos parapentes que pour un avion du fait des faibles vitesses de vol de nos engins. C'est beaucoup se compliquer la vie pour pas grand chose à moins de viser le top-ten de la CFD.
Le plus efficace reste à mon avis tout perso, l'expérience et la connaissance de son aile résultant d'expérimentations progressives et ordonnées en y prenant plaisir.
Se fier à son regard pour évaluer sa finesse rapport au point visé en adoptant un cap qui tient compte de la dérive pour nous mener à bon port.
Si le point visé descend dans notre champ de vision, il est probable que notre finesse est satisfaisante. Par contre s'il monte dans notre champ de vision, il faut peut-être envisager un plan "B" car il est probable que notre finesse ne suffira pas.
Si le point de visée se déplace dans notre champ de vision de plus en plus sous le vent de notre trajectoire (c.à.d que nous remontons au vent tout en allant vers lui) alors il est probable que notre dérive (on parle aussi de faire une "laisse de chien"/ une courbe) est bonne et nous permettra de voguer vers lui. Par contre si notre point de visée commence à se positionner au vent de notre trajectoire (c.à.d que nous dérivons avec le vent plutôt que de le remonter pour espérer aller sur lui) alors il est probable que nous risquons de nous retrouver sous le vent de notre point de visée et de devoir remonter vraiment face au vent par ex. Là aussi il est bon d'avoir le plus tôt possible un plan "B" pour y remédier.
Forcément, les références issues de nos expériences passées ne sont pas à prendre comme vérités vraies. Les conditions d'un vol n'étant jamais les mêmes que celles d'un vol précédent mème avec les mêmes point de départ et d'arrivée comme plan de vol.
Si on prend ton exemple de raccrocher au Criou depuis le plateau de Saix, cela dépend de l'heure de la journée, du vent météo, des conditions aérologiques particulières du jour en termes de thermiques, plafond, etc.
Edit : grillé partiellement par Plumocum.