Il me semble que cet article de Marc Boyer dans Parapente Mag a déjà été publié sur le forum, mais je remet le lien vu qu'il colle bien au sujet:
https://www.soaring.fr/wp-content/uploads/2018/01/PARA0170_Virage-a-plat-1.pdfQuelques passages clés que je trouve très instructifs:
Les priorités sont, par ordre d’importance : 1) le placement, 2) le taux de chute en virage, 3) la stabilité pendulaire.
Monter dans un thermique c’est rechercher le compromis idéal entre ces trois priorités.
Quand l’ascendance est large et laminaire, on peut tourner avec des rayons assez grands. Le placement se complique quand l’ascendance est faible et étroite (moins de 30m de diamètre).
En optimisant notre placement dans le noyau du thermique, on montera plus vite qu’un pilote évoluant en bordure ou à l’extérieur. C’est pour cela que vous vous faites parfois doubler dans les thermiques par des pilotes qui tournent avec des inclinaisons plus fortes : ils sont simplement mieux placés que vous ! Et même si leur taux de chute est moins bon que le votre, ils montent plus vite que vous car ils noyautent en tournant plus court et en se plaçant dans le noyau du thermique.
Avec l’augmentation des performances de nos ailes, le taux de chute en virage reste bon jusqu’à 30° de roulis. C’est lors de la mise en virage que nous dégradons le plus le taux de chute.
Ensuite, dans la phase de conduite, le taux de chute se stabilise et redevient meilleur. Mais il se dégrade si cette phase de conduite se heurte à des turbulences, ou à cause d’un pilotage approximatif provoquant des mouvements de pendule lors du virage qu’on appelle “carré”.
Il faut donc à tout prix limiter les mouvements de pendule au cours du virage. Si l’on n’y parvient pas, l’aile tourne avec des phases d’accélérations et de décélérations, alternant des mouvements à cabrer et à piquer. On parle alors de “virage carré” : le taux de chute est mauvais, le virage et la trajectoire sont imprécis, on a du mal à bien se placer. C’est souvent là que se fait la différence dans une montée en thermique : dans la capacité du pilote à préserver son équilibre pendulaire et à bien conduire son virage tout en optimisant son placement.
Ce qui se passe quand on tourne carré dans un thermique est assez simple. Vous arrivez dans un thermique, le vario sonne, vous mettez l’aile en virage, elle tourne sur environ 180° et là le vario forcit... vous vous dites : j’arrive dans le noyau ! Erreur, vous venez de faire une ressource ! L’aile a cabré mais cela ne signifiait pas forcément que vous étiez mieux placé dans le thermique. Ce mouvement à cabrer a pour effet de ralentir le virage. Vous allez donc utiliser à nouveau votre commande intérieure pour continuer de spiraler. Après le vario forcissant (mouvement à cabrer) et le rappel pendulaire, votre aile repart en virage, accélère à nouveau. C’est ainsi qu’après environ 180° de rotation supplémentaire, le vario couine lamentablement : zut ! vous vous dites : je sors du thermique ! Erreur, votre aile vient simplement de faire une petite abattée. Vous avez eu la sensation de chuter et vous pensez avoir traversé le thermique... alors que vous êtes toujours dedans !
Quand on tourne “à plat”, l’aile génère moins de portance et de stabilité que lors d’un virage plus incliné. On est alors beaucoup plus exposé à la turbulence et au risque de fermeture massive. Donc, ne choisissez pas de tourner à plat dans des thermiques turbulents, près du sol !