J'ai beaucoup grimpé dans les Dol's et il y a énormément de belles voies à faire un peu partout, en général très verticales donc "chères" mais pas toujours abominables, certaine ne dépassent pas le V.
Il y en a entre autres une très belle sur la 2e tour de Sella, une démentielle à la Torre Delago dans le Vajolet (Piaz voulait renoncer mais son client, un Allemand, avait sorti un revolver et lui avait dit : "tu peux !"... et Piaz était passé. Question ambiance, c'est plus impressionnant sur cette petite tour de 200m que sur pas mal de grandes voies que j'ai parcourues.
Corvara est une très jolie petite bourgade, le val Badia est magnifique et l'atterro est spacieux. On décolle à la Rodella dans une ambiance grandiose mais il faut faire très attention dans les Dol's : les pierriers et les parois au soleil génèrent des thermiques très "velus" et c'est quasiment involable en été. Cela s'humanise à la mi-septembre et normalement je devrais y aller avec mon club... ce sera pour une autre année.
Le grand vol classique à partir de Rodella consiste à aller faire le plein sur le Sassolungo puis de traverser sur le Ciavazes, refaire le plein, idem au Pordoï après quoi on peut transiter sur la Marmolada, la "Reine des Dolomites" où se trouve l'unique vrai glacier du massif (il y a aussi un peu de glace du côté du Cristallo mais on ne peut pas appeler cela un glacier).
De la Marmolada (Punta Penia et Punta di Rocca), on peut boucler sur Rodella avant d'aller poser.
Stéphane Boulenger a fait de ce vol une vidéo magnifique (avec une Diamir, évidemment) :
Pas moyen d'insérer ce p... de lien, je l'ai découpé en tranches) :
https://
vimeo.com/
74063981
On décolle de quasiment tous les sommets qui, contrairement à ce qu'on trouve dans les Alpes occidentales, sont de gros plateaux caillouteux. C'est le paradis quand on a une UFO de 1,6kg, qui se décolle en deux pas, avec une micro-sellette de 100g.
Si le parapente avait été inventé à mon époque, combien de descentes épouvantables j'aurais pu éviter... avec parfois des bivouacs plus ou moins pénibles.
Pour l'escalade, le rocher n'est pas très favorable aux coinceurs et je me suis fait des chaleurs dans le pilier central du Lasties (entre le Ciavazes et le Pordoï), avec des longueurs entières en V sans point d'assurage intermédiaire. C'était en 1980, le topo (en allemand) était très vague et c'était probablement la 2e ascension.
C'est après cette voie très engagée, avec la bébé de 8mois au camping, gardée par des amis, que j'ai cessé de grimper en montagne.
Le rocher est plus favorable aux coinceurs dans d'autres secteurs et notamment dans le Brenta (rocher extraordinaire).
Bonnes escalades et bons vols, c'est bath les Dol's !