Message n° 3 :
Aérologie locale et usage des décollagesEn fait la convection tout le long de la montagne suit la trajectoire du soleil.
Le matin la brise est en général plutôt orientée sud-est et des vols tranquilles ont lieu depuis le Pic des Mouches.
Il n'est pas toujours facile de tenir (vallons successifs encaissés), mais si on arrive à monter au-dessus de la crête sommitale, il est possible de rester longtemps en l'air.
L'objectif habituel est d'essayer de faire l'aller-retour Pic des Mouches / Fauteuil des Allemands et retour, soit 2 x 6 km !
Si les conditions sont bonnes, il arrive que l'on arrive à faire deux fois de suite, voire trois fois, cet aller-retour au cours du même vol.
Mais dans la matinée, selon les conditions, un plouf direct est aussi possible.
Attention : le vallon situé dans l'axe du décollage redresse les filets d'air qui arrivent alors bien de face, mais il y a un véritable danger s'il y a du vent météo d'est (il faut regarder la manche à air au sommet) !
En effet par vent d'est il y a un rouleau qui se forme sur l'arête qui borde la rive gauche du vallon sous le décollage ; des accidents graves ont déjà eu lieu dans ces conditions (dont un mortel il y a longtemps).
Par vent météo d'est on ne vole pas et on redescend à pied !
En gros le vol local "tranquille" au Pic des Mouches s'effectue jusqu'à 11 h du matin environ.
De 11 h à 15 h les thermiques s'organisent et les ascendances devant le décollage peuvent devenir puissantes et nécessitent d'avoir pas mal d'expérience.
Ce sont les conditions attendues par les pilotes de distance : ils décollent en général entre midi et 13 h, ils prennent 1000 m de gain au-dessus du décollage, voire plus, puis partent :
- soit vers le nord-est en direction de St Vincent-des-Forts, d'Embrun ou de Briançon ;
- soit vers le nord en direction du Luberon, puis du Vercors et Grenoble, voire Annecy et même plus loin (le record du site est détenu par Guillaume Chatain qui a décollé de là et à rejoint Passy à côte de Saint-Gervais !
Dans l'après-midi la brise de mer orientée sud-ouest, qui se lève régulièrement, entraîne qu'un flux d'ouest parcourt alors la montagne.
Au Pic des Mouches :
- soit les filets d'air sont encore redressés face au décollage ;
- soit les flammes au décollage deviennent travers en venant de la droite.
Ensuite le vol (si on décolle de là dans l'après-midi comme l'a fait Jibs) risque d'être vraiment turbulent et délicat.
De plus, par vent d'ouest l'atterrissage de Saint-Ser devient très turbulent et pas confortable du tout.
C'est pourquoi il n'y a plus de décollages au Pic des Mouches à partir de 14h/15h environ.
De 14h à 17h environ (cela dépend des saisons bien sûr) l'activité thermique est forte.
Les pilotes attendent alors de monter au décollage de l'Escalette en fin d'après-midi (décollages en général à partir de 17h).
Ce décollage est orienté sud-ouest face à la brise de l'après-midi et il est vraiment facile de monter au-dessus de la crête sommitale et de faire du soaring laminaire et magnifique jusqu'au coucher du soleil.
Il n'est pas rare que des pilotes décollent de là à 19h et se posent vers 21h30 après 2h30 de vol (cela m'est déjà arrivé pas mal de fois).
L'atterro à l'ouest est vaste et bien dégagé (avec une manche à air située à droite du terrain), mais il est légèrement en pente, ce que l'on ne voit pas quand on est au-dessus.
Si les conditions sont douces, il faut impérativement faire son dernier virage au vent du terrain très bas au-dessus du sol.
Si on rentre en finale avec 20 ou 30 m sous les pieds, on risque de parcourir tout le terrain d'atterro sans s'y poser.
Si c'est le cas, au lieu d'aller se poser au milieu des oliviers qui se trouvent au bout du terrain, il faut juste se décaler un peu sur la droite et se poser sur la grande piste qui borde le terrain sur sa droite.
Si ces informatisons peuvent être utiles à des pilotes de passage...
Marc