Il y a un remède aux sacs trop petits pour contenir des voiles trop grandes, c'est comme pour les godasses trop petites pour des pieds trop grands : si on s'entête, on va souffrir.
Donc soit on rogne les orteils pour faire entrer les panards dans les tatanes, par exemple à la manière de la Chine ancienne, soit on agrandit les grolles par un mécanisme nouveau.
Bref il y a pour nos matériels une solution évidente : changer de voile ou changer de sellette.
Ou les deux ? Non, autant investir.
C'est ce que j'ai fait en 2009 après avoir beaucoup souffert (et marqué un but) lors du Raid Chamois en octobre 2008.
Une voile standard (5,6kg) avec une sellette réversible Altirando, cela allait bien pour voler sur site, cela allait encore pour un vol-rando de temps en temps, mais après ma fracture de 2007 j'avais horriblement souffert tout l'automne 2008 sur les sentiers des Aravis, le Raid Chamois ayant seulement enfoncé le clou.
L'été 2017, j'ai eu en prêt la Diamir 2 (taille S) et j'ai voulu la porter pour voir.
J'ai vite vu : pas moyen de la faire entrer dans mon sac d'origine ITV (celui de l'Awak) monté sur sellette Radicale. J'ai fait comme le trav lambda qui chausse du 43 et qui veut absolument mettre des escarpins à talons pointure 41 : j'ai comprimé tout ce qui était comprimable, mais ballepeau !
J'ai donc mis la voile dans un sac de portage pas trop grand (celui livré avec la Skin) avec la sellette au-dessus, cela me fit pas loin d'1kg de trop sur le dos par rapport à la même sellette avec dedans ma "vieille" Diamir.
Pour 430m et 45' de marche tranquille, c'était supportable.
Il existe maintenant sur le marché un certain nombre de sellettes super-légères, mettant les sellettes "légères" du genre Altirando ou Escape dans la catégorie des enclumes. Si on veut absolument du réversible, le remède est évident : on achète une sellette-string et on fait monter dessus par RipAir un sac en toile de parapente avec trous-trous, bretelles et petites sangles où on en a besoin.
Cela revient moins cher qu'une sellette réversible toute faite et ni vraiment légère, ni adaptée à la voile.
Le nec plus ultra consiste en un sac hyper-léger sur mesure, une sellette-string dedans avec la voile.
En montagne, les solutions mixtes ne valent rien, elles cumulent les inconvénients à l'usage quand les marchands prétendaient cumuler les avantages.
Donc soit on souffre avec du matériel inadapté, soit on investit dans du matériel adapté.
On en revient à l'adéquation pieds / chaussures.
Et réciproquement.
Quant à l'accélérateur...
Quand on fait du vol-rando, c'est le plus souvent le matin en air assez calme, on décolle rarement après midi.
L'accélérateur s'avère utile pour faire les oreilles (c'est rare en air calme par beau temps) et pour avancer dans du vent fort (c'est rare aussi en air calme le matin). On peut éventuellement encaisser une rentrée de vent inattendue, ou un vent de vallée plus matinal que d'habitude, il n'est donc pas absurde d'embarquer pour voler sur certains sites un mini-accélérateur.
On le règle sur portique de façon à ce qu'il serve de cale-pieds, un pied dans la boucle inférieure engagé par-dessous et l'autre croisé par-dessus, ce qui permettra d'attraper le barreau avec le talon en cas de besoin.
Cette manière de faire est d'un inconfort qui vaut celui de la sellette sans accélérateur, inconfort dont on s'accomode lors des vols courts et qui - dans ma pratique - devient vraiment désagréable au bout d'une demi-heure de vol.
Pour mettre cette technique en oeuvre, il faut engager un pied entre les drisses de l'accélérateur. Cela ne pose aucun problème pour décoller ni une fois en l'air pour s'installer dedans, et on se pose sans souci avec toujours la même jambe entre les drisses.
Si on ne fait pas ainsi, il sera à peu près impossible de choper l'accélérateur en vol.
Pour l'avoir essayé avec l'Ultralite dans divers montages, j'ai préféré opter pour une voile rapide quand il a fallu la remplacer.