UN PLOUF N'EST PAS UN VOL LOUPE ! Les seuls vols loupés sont ceux où la peur prend le pas sur le plaisir. N'écoute pas la dictature actuelle qui voudrait que seuls les vols thermiques et le sacro-saint 'cross' seraient de 'vrais' vols. Continue à accumuler les vols cools même s'ils te paraissent trop courts, ils participent à ta progression.
On mélange en fait sur ce fil deux sujets différents :
- un vol plouf est-il un vol "loupé" ?
- importance et plaisir d'emporter ou non un vario avec soi.
Sur le premier sujet, je suis tout à fait d'accord avec la réponse de Patrick.
J'ai accumulé des centaines de "ploufs" directs depuis que je fais du parapente.
Il faut dire que j'ai appris à une époque (à présent lointaine) où personne ne pensait qu'il serait un jour possible de rester longtemps en l'air !
On enchaînait des "ploufs" en étant si heureux d'être quelques instants en l'air !
Mon 1
er vol de plus d'une heure a été mon 132
e et mon premier de plus de deux heures le 281
e.
Et mes multiples vols rando en moyenne montagne ou mes vols en haute montagne, toujours réalisés en conditions calmes le matin, ont tous été des "ploufs" directs, même si certains ont quand même duré quelque temps (par exemple le plouf du sommet du Mont-Blanc est un plouf un peu particulier
).
Je ne vais en effet pas voler en montagne pour enrouler les thermiques !
Mais même ici à Sainte-Victoire où il est très souvent facile de rester en l'air longtemps, il m'arrive encore (rarement, mais...) de faire encore des "ploufs" !
L'explication est simple : le décollage principal utilisé est assez petit et on ne peut y étaler simultanément que deux voiles.
Il y a souvent pas mal de pilotes qui décollent de là.
Comme j'ai besoin de faire une prévol soigneuse (et donc un peu longue) avec ma voile ultralégère dont le suspentage est entièrement dégainé et dont les élévateurs en dynemma tressé ne sont pas du type "sangle" et nécessitent donc d'être bien vérifiés.
Du coup j'aime bien (pour ne gêner personne) arriver assez tôt, prendre mon temps et décoller dans les premiers, voire le premier (il m'arrive régulièrement de faire fusible).
Et il m'arrive du coup de faire des erreurs : croyant que la convection est établie et me permettra de monter facilement au-dessus de la montagne, il m'arrive parfois de décoller trop tôt, de "gratter" sans rien trouver et d'aller directement au tas à l'atterro ; cela s'appelle un "plouf" de quelques minutes.
Les pilotes au décollage voient ainsi que cela ne monte pas, attendent encore un peu et se mettent en l'air pour un vol facile de 2h ou 3h en soaring alors que je viens de replier ma voile et que je rejoins ma voiture.
La belle affaire !
Je n'ai jamais pensé que ces vols étaient "loupés".
Ils me confortent simplement dans l'idée que je me précipite parfois un peu trop pour décoller et que j'analyse mal les conditions, malgré ma connaissance du site et mes années de pratique !
Il y a aussi l'exemple inverse : à l'automne dernier, je monte assez tôt à ce décollage où il n'y avait encore personne.
Je prépare ma voile, la convection semble bien établie et je décolle.
Je me retrouve sans aucun problème en quelques minutes au-dessus de la crête sommitale et ce jour-là le second pilote à décoller (et à me rejoindre là-haut) a décollé 1h15' après moi !
Pendant plus d'une heure j'ai donc eu cette montagne magique (que j'aime tant) tout seul pour moi, ce qui reste un magnifique souvenir !
Moralité : on est toujours tellement bien en l'air (je ne m'en lasse pas), même si le vol dure 10' au lieu de 2h !
Marc