Et voila le dernier vol du séjour :
La deuxième journée a commencée moins brutalement que la veille, par un appel au creux de l’oreille plutôt qu’une arrivée fracassant d’un fou et sa guitare. Le p’tit dèj se passe comme la veille sauf qu’il n’est pas 8h mais 9h30, ça sent la grosse motiv’. Du coup, on arrive à 12h au déco, cette fois ci le choix est vite fait on, va à l’ouest.
Aujourd’hui il n’y a personne, même le vent ne semble pas être au rendez-vous (même la veille à 21h30 la
était plus en forme) mais bon il y a un voile devant le soleil, le temps de raconter quelques conneries
et il revient entre les altocums qui se détachent. D’un coup, un allemand décolle, il zizouille ne monte pas terrible mais ne fait pas ce qu’il faut non plus, parce que 10m plus à sa gauche ça monte !!
On se prépare donc doucement puisque le ciel se découvre. Sté y va en prem’s part à gauche
, le temps que je me prépare et que je décolle il n’est déjà plus parmi nous. Pascal me suit, on zizouille en prenant un peu mais trop peu. Et Dom décolle quelques minutes plus tard part à droite et bipbipbipbipbip j’ai à peine le temps de trouver une bulle (enfin appeler ça une bulle quand tu monte à +4 c’est peu dire !!) que j’enroule avec un delta, que je le vois au même niveau que moi en 3s, je suis verte et du coup je le perds. Grrrr cette fois je suis bien mure !!
Je ravance, me fais dégueuler et ne retrouve rien. Pendant ce temps, Dom et Pascal partant en direction de Cheval blanc, là j’ai vraiment les boules…je m’avance vers eux en les regardant se faire enterrer aux antennes niaf niaf niaf niaf.
Oh bonheur mon vario se met à chanter +2 +4 +6 youhou !! Trop cool ça remonte. Je le travaille, je m’applique et je trépigne. Ça y est me voila au nuage à 3200 en quelques minutes. C’est trop beau je vois le cross qui me tends les bras. En balayant le ciel du regard j’aperçois Dom à la même hauteur que moi.
Un coup de radio et voila qu’on se dirige en direction de notre 1er point, Cheval Blanc. Je fais une trace directe. A cette altitude je vais bien reussir à atteindre la montagne avant la transit.
Ça avance pas mal, dom est devant moi, on est à peut près au même niveau mais plus on avance, plus il perd de l’altitude, je rigole et puis je me dis merde je vais au même endroit et j’ai une SIGMA aie aie aie !! Ça ne loupe pas, j’arrive dans la zone et beuuuuuuu -5 ça tombe du cile mais on est au début de la crête ça va reprendre…
Beuuuuu ça continue. J’entends à la radio « Tavance à combien là ? » Je regarde le GPS : 25km/h c’est bon ça le fait…mais plus ça descend moins je vois le paysage défiler sous mes pieds, Dom me distance et j’ai l’impression que je n’avance plus. Je rejette un coup d’œil au GPS,
il indique toujours 20km/h…mais en fixant un point devant moi il avance...
c'est donc ca je recule en fait
A ça craint. Je regarde autour de moi
, à gauche il y a une vallée étroite avec des arbres et une route point barre. Derrière il y a une forêt, une gorge et une route. Devant il y a bien des champs mais ça n’ira pas…Il ne me reste plus qu’à droite, il y a une gorge et plus loin la vallée d’hier. Ça va le faire c’est vent de cul.
Ok demi-tour. Je m’appuie sur une crête
mais me rend vite compte que
je suis sous le vent. Je sers les dents, toute manière, j’ai pas le choix si je veux poser au bout.
En m’appuyant sur cette crête je retrouve un truc mais ça me démonte la tête.
J’entends à la radio c’est dommage ça remontait devant et là tu reprends…Naaaann pas moyen c’est un coup à se retrouver sur la plaine où il n’y a pas de route. Alors j’avance…
Cette fois ci je vais bien à 40km/h mais ça descend à -5
, je ne suis déjà pas très haute mais alors là je me demande si je dois aller poser sur la crête où m’engouffrer dans cette gorge….Je regarde le plateau, il n’y a pas de route et les arbres sont couchés alors que dans la gorge ça me laisse une chance d’avancer et il y a de la place pour poser.
Ok j’avance. Mais en passant en dessous de la crête, je me mets encore plus dans les rouleaux, la SIGMA prends des airs de jamais vu
.
A gauche, à droite, devant derrière j’ai les mains qui s’agitent pour la retenir et ma lanterne qui s’est cachée de peur… Lorsque j’arrive enfin sur la crête, je me dis que je commence à sortir de ce guêpier c’est à ce moment là que mon stab gauche décide d’aller faire un bisou à son pote à droite
. J’ai les pieds qui s’élèvent plus haut que ma tête et qui se mettre à battre l’air frénétiquement. La mon cerveau se réveil pour leur dire que ça ne sert à rien et que c’est plutôt au niveau des bras et du corps qu’il devrait y avoir une réaction…aussitôt dit aussitôt fait. Je range mes pieds sous la sellette et me penche du coté ouvert, mais c’est aussi le cote du relief et lorsque mes yeux voit les arbres j’ai un mouvement d’hésitation…c’est pas par là ma route ?? Je suis tout de même assez loin et le temps que ça rouvre ne m’a pas tant rapproché que ça. Ensuite je redécouvre mon profil comme je le connais et je l’aime bien comme ça d’ailleurs !!!
Je jette un coup d’œil au sol, ça y est je suis dans la vallée accueillante avec plein de champs Ouf !!! Oui mais je ne suis pas encore au sol.
La radio grésille et me demande comment ça va et comment c’est la où je suis. J’attrape la radio « Ben en fait je viens de me faire cacahuèter le gueule mais la ça va mieux, je vais aller poser….mais j’ai pas le temps de finir ma phrase déjà pleine de tremblements que je me prend une monstre dégueulante, le problème c’est que devant moi j’ai encore un petit mamelon à passer et derrière non seulement c’est sous le vent de la brise mais en plus c’est pas du tout accueillant…ça commence à faire long le tartage.
J’avance donc comme je peux en longeant le mamelon, je repère un champ accessible, un route et tout d’un coup bipbipbipbibpibip, ça remonte d’une cinquantaine de mètres. Ça y est j’ai des champs sous les pieds OUF !!! Je zone donc au dessus en me remettant un peu de mes émotions. Les larmes me montent dans les yeux, je vais craquer mais mais ma petite lumière rouge me reprends à l’ordre, « Tu n’est pas encore au sol c’est pas le moment ».
Et j’entends Dom à la radio qui me dit que je ne vais pas pouvoir aller poser dans le même champ que la veille…(ah euh ben je ne pensais pas aller jusque la bas) mais que j’ai bien géré mon aile, j’ai plus qu’à bien analyser le vent et de poser comme un fleur, il arrive…il continue de me parler pour me rassurer et être sur que je vais bien poser mais je suis déjà repartie sous mon aile à la sentir et la garder au dessus de ma tête. Je fais du yoyo pendant 10mn (enfin je ne sais pas mais ça m’a paru super long) mais c’est pas grave le sol se rapproche, j’attends ça va le faire je ne suis plus à ça prêt, je veux poser entière !!!
A un moment je me rapproche d’un champ à coupdechouck nan je ne vais pas prendre une douche en plus !! Mais nan je l’évite ! Et à 10m/sol mon aile droite se ferme et m’emmène vers une rangée d’arbre…nana ça non plus, je la contre et ça rouvre !!!
Ça y est j’ai enfin les pieds au sol OUF, bon je suis dans un champ de trèfle zut manquerais plus que je me fasse engueuler par le paysan !!!
Je prends mon aile en bouchon et me pose à l’ombre sur le bord du champ. Cette fois ci ma figure ressemble à une fontaine, je m’assieds dans ma sellette en combi avec les gants et sens mon corps partir en tremblement, je respire avec difficulté, mais je suis au sol avec tout mes membres.
Et malgré cette peur panique, j’ai été aux commandes jusqu’au bout. Pendant que j’essayais de trouver de l’air, dans mon dos Dom venu poser au même endroit se fait le même sketch, 50m en haut 10m en bas, la mantra qui ne veut plus tourner et à 20m/sol une belle frontale assymétrique, outch c’est du sport…tout ça pour venir voir si tout va bien…on en refait pas des amis comme ça. Merci Dom.
Pendant ce temps Pascal rester devant la crête de demande de quel coté partir. Du coup il enroule ce qu’il peut et va poser un peu plus loin dans la vallée pour être un peu moins sous le vent.
Une bonne leçon à retenir, quand ils annoncent 60km/h, même s’il n’y a rien au déco on s’abstient !!!!
Merci Sardine
d’être venue nous chercher deux fois dans cette vallée.
La morale de ce vol c'est qu'on a bien regardé la météo avant de monter au déco mais arrivé la haut il n'y avait pas tant de vent que ca et puis le fait de n'avoir pas pu faire les bornes voulus la veille, nous ont fait décoller quand même.
Ca aurait pu mal finir...rester humble la nature est plus forte que nous !!!