Un petit vol pour l'histoire du parapente, mais un grand vol pour moi!
Depuis quelques mois je commençais à être plus à l'aise dans les petits thermiques hivernaux. Je me suis surpris 2-3 fois à me retrouver haut, bien trop haut sans vraiment l'avoir vraiment prévu et à devoir écourter le vol pour cause d'extrémités congelées. balot.
Les beaux jours arrivant je me suis dis qu'il allait falloir faire quelque chose de ce gain d'altitude potentiel. Donc ce matin je m'arme des mes gros gants d'hiver, sur-chaussures néoprène, doudoune et batons de rando et en avant direction le Fort de la Platte (pratique, je peux partir à pieds de la maison!
).
Il y a du monde au déco, c'est bon signe. Chacun cherche une place entre les névés qui se sont bien installés et ne semblent pas vouloir nous laisser le printemps une bonne fois pour toute
!
Le ciel est bleu, l'air est agréable, les 1000m de D+ dans les pattes se laissent oubliés par la promesse d'un beau vol. Je suis prêt à plouffer, mais pas sans me battre un peu. Je décolle après quelques pilotes qui confirment par leur ballet aérien que les conditions sont très bonnes. Je les rejoints à mon tour et fait le yoyo au dessus du fort entre 2000 et 2500m pendant une bonne heure. Ca grimpe facilement. Je mets la Susi en pilotage automatique, finalement elle sait bien mieux que moi trouver les thermiques (quand on parle de voile "idiot-proof"!
).
A ce moment j'ai déjà fait le plein de bonheur pour la semaine! Et pourtant j'en prendrai volontiers une part de plus! Allez, je me motive pour monter plus haut. J'arrive vers 2700-2800m, il est pas loin de midi ça commence à être facile. Je me sens suffisamment haut, alors je quitte mon Fort, direction le dôme de Vaugelaz, puis la Roche à Thomas au dessus de Aime, avec quelques "pauses" pour reprendre un peu de gaz. Ca monte facile et partout sans trop secouer quand même, un immense terrain de jeux s'ouvre à moi!
Malheureusement les doigts commencent à perdre en sensibilité, j'ai une affreuse envie naturelle pressante qui se rappelle vicieusement à moi à chaque appui sellette... et surtout je réalise que ma chère moitié doit commencer à se faire du soucis (mes vols du matin durent rarement plus de 30mn) et que le rôti va être trop cuit
! La concentration commence à faiblir.
Je bascule en versant Ouest puis je me décide à retrouver le sol. Ce sol si dur, si ferme..., qu'on est bien là haut quand même! Ma précipitation à
aller pisser retrouver ma chère et tendre me fait faire de mauvais choix, ce qui ne me permettra pas de rejoindre l'atterro initialement prévu. Qu'à celà ne tienne, ce ne sont pas les prés à vache qui manquent içi alors profitons-en!
Une heure cinquante-six minutes et 23 km plus tard, me voici à la triste altitude de 750 mètres. Mais seule l'altitude est triste, moi je suis heureux comme ... comme un mec qui a fait son premier petit tour de bocal et qui sent que le printemps lui réserve pléthore de belles balades!
(oui j'aime bien placer pléthore quand l'occasion se présente.)Ca m'a fait plaisir de vous partager ça!
