Je suis tombé sur ce post tout à l'heure, j'ai lu les 5 premières pages environ et je voulais quand même réagir parce que j'ai bien rigolé quand même... (désolé si je réponds avec quelques mois de retard, je suppose que m@thieu s'est un peu calmé ?)
J'ai un vol (un seul), duquel je ne suis pas trop fier, je vais raconter un peu le sketch...
On a décidé d'aller voler au Revard avec mon paternel (qui m'a toujours accompagné en vol même si on ne prend pas souvent les radios), deux copains de longue date (dont un qui a presque fait ses débuts avec mon père et Piwaille à la fin des années 90), et Akira qui venait de l'autre bout de la France.
Le déco était pile au niveau de la couche d'inversion, et on a du attendre 1h et demi, voire deux heures avant d'avoir un créneau face. Des bi commerciaux décollaient et foiraient leurs décos systématiquement (souvent 3 tentatives avant d'y arriver), et il y en à même un qui a envoyé chier mon père quand il le conseillait. Bref, je suppose que les gars étaient des pros (on fait pas des bi commerciaux sinon...), mais j'ai pas peur de dire que leur décollages étaient vraiment dégueulasses (désolé s'ils me lisent sur le forum).
Mon père décolle en bi avec un pote du lycée (c'était cet été, on était tous frais sortis du bac), avec la voile qui traîne grave de travers sur la prise d'élan. Mon père n'étant pas de la dernière pluie, je savais que le déco serait sportif, mais j'avais VRAIMENT envie de voler, et puis avec le bagage technique que je me trimbale grâce à mes heures de gonflages (pour vous donner une idée, ça fait deux jours que je passe devant la fenêtre à voir si le vent se lève pour prendre la voile, et aller sur le coin de gonflages à 30 minutes de vélo avec la voile sur le dos).
Je décide de m'y aller, prépa correcte, tout est ok.
Je lève la voile en face voile (il me semble), elle est parfaite, petite tempo qui passe bien, bonne prise d'élan, et ça vole. Comme d'hab, le déco est selon moi vraiment beau.
Sortie de déco, je me prends tout le vent météo (je le suppose météo car il avait la même orientation à l'aterro, je me rappelle plus du blabla des balises météo) venant de droite (le déco était alimenté grâce à un thermique vu la tête que tirait la manche à air).
J'était encore pendu comme un saucisson dans ma sellette, en train de penser à m'installer.
Problème: je me mange une grosse asymétrique (à cause du vent supposé météo venant de droite). N'ayant pas la présence d'esprit de pomper ma commande pour empêcher la fermeture, ni la contrer tôt pour garder le cap, je dévie et me retrouve à foncer sur la falaise sous le déco, je contre comme un grand malade à la sellette tout en pompant à mort ma commande droite pour rouvrir le plus vite possible.
Grâce à ce contre de la gloire et de la chance absolue, je me retrouve à penduler le cul à 2 mètres de la falaise seulement, la voile rouvre pendant ce temps, et je me recentre (alors que la voile était encore en virage vers la gauche) pour passer ENTRE (la voile devait être au niveau de la cime) les deux arbres qui m'attendaient à bras ouverts.
Accéléré, je décide de foncer le plus vite sur l'atterro, et à cause du gros stress que j'avais, je gère mal mon approche et fais un hors terrain (j'ai posé dans le petit champ carré entouré d'arbres et à côté d'une maison juste au sud de l'atterro).
Je regarde mon téléphone, essaye de joindre Akira, encore au déco, pour lui dire que tout va bien, je rejoins l'atterro avec la voile en bouchon, et joue à faire un peu de gonflages (je suis un grand fan) en attendant que mon père pose avec mon pote.
Pendant ce temps, je reçoit un message d'Akira (une fois qu'il a posé, ou en vol, je sais pas, me disant en gros "Ouaaaaah la monstre fermeture que tu t'es prise, j'ai hésite à décoller tellement j'avais le moral dans les chaussettes !".
Peu après, mon père pose et me dis qu'en l'air c'était vraiment pourri, et que des sketches, j'en aurais d'autres, l'important étant d'en tirer des leçons.
Conclusions:
-Le vol d'après, à Aiguebelette, je me suis repris une grosse fermeture, et je l'ai géré comme il se devait.
-Je suis devenu très très humble quant à mon niveau, et vérifie plus consciencieusement que les conditions se rapprochent au maximum de mes capacités.
En revanche, ce sketche, même s'il m'a vraiment traumatisé (je me fais encore dessus quand je sens uns bullette), je ne m'en passerais pas, car c'est grâce à lui que j'ai le plus appris dans ma vie de parapentiste, principalement sur moi même.
Je sais que mon avis sur les vracs fera polémique, mais à chaque fois que je vois des personnes décoller en jouant la carte de la chance, ou poser en se tassant les vertèbres, je me dis qu'il lui faudrait une bonne saloperie comme j'ai eu pour les calmer...
En tout cas, petite pensée pour Akira, Marco et Nystao qui ont du avoir un peu les boules ce jour là, m'ayant accompagné à presque tous mes vols depuis que je vole en autonomie