Aujourd'hui, fin de la tolérance pour les retours de vacances de Toussaint.
Je vais pouvoir aérer mon aile encore humide des embruns qui l'ont émoustillée lors de la dernière sortie avant confinement, sur une dune que je ne nommerai pas.
Me voici donc de retour en mon petit pays de montagne à vaches.
Une séance de gonflage et contrôle ne ferait pas de mal à ma pauvre vieille faial un peu fatiguée, et j'en profiterai pour vider le sable.
C'est bon de se retrouver sur cette pente école dégagée. Un petit vent d'ouest permet de prendre l'air à pleins poumons.
Quelques promeneurs rebelles passent par là. Personne ne porte de masque.
On discute gentiment, tout en gardant nos distances.
Les dérogations, grosse rigolade
Chacun prend ce nouveau confinement comme le premier: une aubaine ...
Je vois quelques génisses au loin qui broutent et profitent elles aussi paisiblement de l'Automne
Bon, il est temps de gonfler. Un peu lourde mais docile la vieille ... et en quelques pas je décolle dans la pente pour une petite fléchette, toujours bonne à prendre
Après ce premier joli vol plané, Je met la voile en bouchon, et je remonte... Mais mais mais que vois-je ? Le troupeau arrive au grand galop vers moi !
Purée, toutes les étables du coin ont décidé de venir paitre ici ? J'arrive au déco, dans un concert de cloches, cerné par des dizaines de génisses curieuses comme des fouines.
Et vas y que je souffle sur la sellette en me poussant avec le mufle, et vas y que je tente de mordiller le bord d'attaque, et que je bave sans modération dans les caissons.
Les promeneurs restés par là se marrent comme des bossus (ah non attention, du respect pour les bossus
) Enfin bref tout le monde prend son pied sauf moi.
Je me réfugie dans un petit enclos pas loin. L'aile et la sellette hors de portée de ces dames, je tente une sortie pour leur faire quitter la zone.
Dommage, sans les batons de rando, c'est pas facile. J'essaie les grands moulinets avec les bras. Des cris, de vieux jurons ariégeois. Ici, ça marche pas.
Soudain une idée: j'aboie, et l'incroyable se produit: elles se figent puis décident de se déplacer mollement, ne sachant pas si c'est du lard ou du cochon.
Je continue: ouah ouah, qui se transforme en wo wo ... wowo wowo
Et oui me dis-je "wowo sort de ce troupeau" Ce troupeau, possédé qui voudrait me priver lui aussi d'une sortie bon enfant
Ces incantations semblent porter leur fruit. Une joggeuse arrive avec son border collier. En deux minutes, elle a compris la situation et demande en deux/trois mots à son chien de faire le ménage. Tout le monde reste sur le c.. car le gentil toutou déplace le troupeau sans violence en quelques aller-retour, aboiements, et grognements menaçants.
Je demande si le chien s'appellerait pas plumocum mais non
Les génisses ont quitté le déco, mais sont quand-même toujours pas bien loin. Je ne pourrai pas vraiment pratiquer comme j'aurais voulu, mais je contrôle et soigne ma vieille compagne. Les couleurs d'Automne sont belles. Je redescends accompagné une fois de plus par le troupeau, qui ne respectera décidément aucune distanciation