Allez, un petit témoignage… pour vous confirmer que débuter le parapente directement avec une mini-voile, ben oui, c’est possible !
Pour tout dire, cela faisait un bon moment que j’hésitais à me mettre au parapente. Mais c’est en découvrant les mini-voiles que j’ai décidé de franchir le pas – et sans cela je n’aurai peut-être pas fait la démarche ! Venant du snowboard de rando, passer des heures en l’air ne m’attirait pas plus que ça. Je voulais juste un bon moyen de me faire plaisir à la descente lors de mes sorties en montagne. Rapides, légères, solides : les mini-voiles semblaient intéressantes... Renseignement pris auprès d’Eric Aubert, celui-ci me confirme qu’il est possible de débuter sur de tels engins. Rendez-vous est donc pris pour un stage d’initiation d’une semaine au début du mois de septembre. Petit compte-rendu avec les ressentis personnels…
Journée 1. Rencontre avec Eric. J'ai du bol, je suis le seul stagiaire en cette semaine de rentrée scolaire, et Eric m’a l’air bien sympa. On se rend sur la pente école pour une première prise de contact avec la voile : une Spiruline de 18 m. C’est la journée de dégrossissage, je découvre l’anatomie d’une voile, je n’y connais rien, aucun repère parapente. On part pour faire quelques gonflages, mais manque de chance il y a pas mal de vent de travers avec de fortes rafales. On finit donc la matinée sur l’atterro de Doussard pour une séance de statique. Dos au vent, face à la voile, je gonfle la Spiruline au-dessus de ma tête comme je peux, découvrant peu à peu ses réactions. Je n’arrête pas de mélanger les commandes, mais ça vient petit à petit. En milieu d'après-midi, je commence à m’y faire… mais je n’imagine pas une seule seconde que dans quelques jours je serais capable de m’envoler.
Journée 2. Retour sur pente école. Cette fois-ci les conditions sont là ! Après quelques gonflages suivis de petites courses avec la voile au-dessus de la tête, hop : on grimpe sur la colline pour un premier petit vol. C’est très facile avec la mini-voile : elle monte facilement en l’air et, à condition de courir assez vigoureusement, elle s’envole sans problème. Drôle d’impression que ce premier décollage. L’atterro se fait en douceur quelques dizaines de mètres en contrebas. Mise en boule, remontée à toute blinde parmi les stagiaires parapentistes d’un autre école, et hop, encore un saut, et encore un, et encore un… ça commence à me plaire ! Mais le vent se lève et il faut retourner à l’atterro pour une seconde demi-journée de statique. Là, j’ai une impression de régression brutale : je me perds à nouveau dans les commandes ! Ça rentre… doucement !
Journée 3. Pente école à nouveau. Ce matin ça va mieux, les réflexes commencent à venir. La journée s’annonce belle. Après quelques gonflages suivis de courses avec changements de directions, on remonte sur la colline pour quelques petits sauts. Avec la Spiru, c’est facile de mettre la voile en boule et de la remonter, du coup on en profite pour répéter les gammes : dépliage de la voile, vérification de la sellette, pré-vol, harnachement, gonflage, temporisation, course, décollage… et atterrissage en douceur. Et c’est parti pour le « grand saut ». On rejoint un groupe de stagiaires (Libre envol) et direction la Forclaz. Premier saut, sans appréhension. Je me laisse guider par la radio, j’observe, tout se passe bien. 600 m de vide sous les pieds, gloups. Atterrissage PTU main droite, tranquille. Tiens, j’ai volé ? Après-midi statique, car le vent s’est levé à nouveau. Je me sens plus à l’aise cette fois-ci.
Journée 4. La plus belle journée. On commence par une petite rando au col des Frêtes avec Eric et les collègues de Libre envol. La mini-voile est légère dans le dos, le portage est agréable : on sent que ce genre d’engin est idéal pour la rando. Arrivés en haut, on déplie les voiles. Petite appréhension car la mini-voile est un peu plus longue à décoller et les arbres ne sont pas loin. Mais avec le petit vent de face, ça décolle tranquille. Superbe vol !! On enchaîne deux vols à la Forclaz, avec cette fois-ci un peu plus d’autonomie sur l’atterrissage. Je commence à « sentir » le sol, je suis capable de perdre de l’altitude quand il le faut pour bien arriver sur l’atterro. Ça vient ! On enchaîne par du statique l'après-midi, je sens que je commence à mieux maîtriser la voile…
Journée 5. Aïe. Mauvais vol. Départ de Planfait, je n’ai pas enregistré l’info concernant le vent à l’atterrissage et la radio ne fonctionne pas. Je lâche les commandes pour la triturer avant de recevoir à nouveau les infos. En attendant, je suis à l’ouest ! Eric me rattrape à la radio, me guidant point par point pour récupérer le coup… Je suis largué ! Grossssse impression de régression. Comme quoi, la progression n’est pas toujours linéaire. C'est comme ça qu'on apprend ! Le second vol de la Forclaz sera heureusement beaucoup plus tranquille et autonome.
Après-midi statique. Cette fois, j’ai enfin l’impression de comprendre et maîtriser les commandes. Je commence à envisager la Spiru comme un petit jouet, c’est bon signe.
Voilà. Fin de semaine. Une dizaine de petits vols en pente école, 6 grands vols et quelques heures de statique m’auront permis de me familiariser avec la voile. N’ayant pas de repère parapente, je ne peux pas comparer, mais je n’ai pas eu l’impression que la mini était handicapante pour débuter, au contraire (simple, robuste, facile à gonfler, réactive). Il faut dire qu’avec mes 60 kilos, 18 m ce n’est pas si mini que ça ! En plus Eric s’est avéré de bon conseil, il est patient et il sait laisser les gens se débrouiller, n’intervenant que lorsque c’est vraiment nécessaire (je luis fais un peu de pub, là
).
Bilan des courses : depuis le stage j’ai ingurgité le manuel du vol libre, acheté une Spiru 18, et enfin réalisé mes premiers vols tout seul… ça y est, j'ai le virus !!