Vendredi am au boulot, pffffff, fait pas beau!
Coup de téléphone
Yann?!!!, un ami alsacien : "la météo s'annonce pas top, il y a plein de désistement pour la compèt du Markstein, ça t'interresse?"
fertito : "heu, ben c'est à dire que j'avais prévut des chose pour le grand week-end comme dormir, préparer mon départ pour Gre, ..., ho et puis merde, vas-y inscrit moi!"
- cool!, rendez-vous au camping de l'aérotek ce soir...
Voila comment tout à commencé
Markstein Acte I:
juste le temps de préparer 2 ou 3 affaires de charger ça dans le kangoo et ma voila sur la route direction thann, j'arrive sur le camping, il est 23h juste le temps de siffler une binouse
et au lit, demain s'annonce comme la meilleur journée du week-end, il faut dormir. Je me glisse dans les deux sacs de couchages pour un sommeil frais, brrrhhhh.
9h du mat, premier brieffing, blablabla TMA, blablabla goutte froide,
rendez-vous à 11h au "ballon d'alsace", go go go, on arrive sur place, ça vole! Yes, brieffing, 60km ballon-Beaume les dames, on matte la carte, yes, début collines et fin plaine, de plus si on est pas trop fatigué, c'est Besac qu'on peut aligner, on attend le start, ...,
, qui ne viendra jamais, le vent se renforce à 45km/h en pointe....
Luke tente de nous faire une démo d'accro sous sa nouvelle N-Gravity, et arrête rapidement après la méga frontale au déco
bref, c'est complétement congelé que l'on retourne à l'aérotek, petit resto entre potes
et
Markstein Acte II:
J'ouvre un oeil, j'ai les oreilles glacés
pinaise, j'ai du givre même à l'intérieur du kangoo!!!!
la température est tombée à -7°C dans la nuit
ça s'annonce frais, l'attero est tout blanc, mais il y a déjà des écoles en l'air
10h, briefing, blablabla treyh, blablabla midi
, merde c'est dans 30minutes, banzaï!
au déco ça s'annonce top, petits nuages, soleil (10°C sous abris), et -1°C au déco(1200m), 15km/h, ça s'annonce sportif
mais il faut décoller vite, car les nuages menaces de s'étaler. start à 13h15 pour une épreuve de 43km.
12h45, je prend mon envole et me glisse dans la grappe, ça monte bien +3/+4 jusqu'au nuage (2200), mais un peu éloigné du start qui est 1km devant le déco, et là première surprise, ça gèle sévère! -10°C, je n'ai que 5 couches sur moi, mais c'est suffisant, par contre les doigts...
, je voudrais qu'on me les arraches tellement j'ai froid sous mes gants hiver. J'ai volé avec toute la saison hivernal, c'est la première fois que j'ai autant froid avec ces gants... 15min avant le start, je redescend un peu histoire de me réchauffer un peu, je lutte plus contre le froid qu'avec la voile.
Start dans 4,3,2,1, Start!
je me jette dans le bain, direction la première balise, une petite coline qui ressemble à un sein surmonté d'un arbre perdu devant le déco, c'est à 2km, mais ça dégueule à plein badin, -4/-5 tout le long, je suis avec une Trialp, et elle me laisse sur place en transition, faut adopter une stratégie, je vais être à la ramasse en trans, je dois donc assurer tout mes plafs...
, mais il fait si froid là haut!
Bref, je passe la balise, je suis au niveau du déco, et merde! ça commence bien!
aller, je fonce sur la pompe à couillons, à ce niveau elle est complétement hachée, je me fait rouster sévère, j'enroule des bouts de noyaux à +3, je me fait éjecter 2 ou trois fois, remonte timidement au déco, et BAM!
je matte ma voile : une boule de tissu!
, pinaise de b**del de m**de, c'est quoi ça!?, je réouvre complétement en assym, pompe la partie gauche qui est encore chiffonée et revient en vol "normal", ça va, j'ai juste fait 180°...
là je m'inquiète un peu, qu'est ce qui a put exploser ma voile d'habitude si gentille?
je retourne dans l'arêne et là je comprends mieux, -4, -4, -4, +6, +8
, vache!, je peux jouer de la harpe sur les suspentes tellement elle sont tendues, j'ai l'estomac qu'est tombé dans les talons.
Je retrouve Eric et son Oméga autant à la ramasse que moi, dans l'histoire, je me bat pour monter, les autres sont déjà à la 3ème balise (7km plus loin)
Bref on centre le thermique à deux, regardant chacun les plumes de l'autre, histoire de voir où est le bord de l'engin...
arrivés à 1800, eric quitte le thermique
, direction la 3ème balise, je le laisse partir et j'assure le 2100 avec une onglé à m'arracher les doigts avec les dents...
puis j'enquille, ça va je suis pas trop à la ramasse, toute la grappe est en train de patienter en fin de cycle devant la 3ème balise, je suis Eric qui depuis son départ dégueule, dégueule, dégueule et pose à 1km de la balise
et merde! y a rien le long de la crête, je décide de faire le cheminement en vallée, c'est pas mieux, -3,-3,-3, ...
et là je suis bien coincé! dans une vallé à finesse 7, aucun attéro en vue, juste des arbres et ça dégueule, je longe la route histoire de trouver un parking ou une trouée, rien!
Bref à ce moment j'en mène pas large, je pense plus du tout à la compèt, je pense une chose trouver un atterro potable... et là
+0.5, +0.2, ..., j'enroule, c'est toujours ça de pris, je patiente, j'analyse, et je remonte timidement, je reprends 100m, juste assez pour me placer en finesse à une trouée dans la foret, je décale vers ladite trouée, +1, +2, je recommence à respirer
, +3, mais mais mais, +4, ..., +6 je refait mon plaf à 2100m
me revoila! et revoila l'onglée
bing, je fonce sous les nuages qui se sont bien étalés, je passe la balise et repart vers le déco direction le "grand ballon", je suis congelé, fatigué (ça fait pourtant moins d'une heure que je vole), pour ne pas dire épuisé et je contemple tout ceux qui ont loupés la pompe à la 3ème balise, il y a une dizaine de voile posée le long de la route des crêtes, je refait un plaf, argh, je peux plus, il fait vraiment trop froid
c'est décidé, je dépasse plus les 1800m, si ça le fait pas je pose!
je tente de passer par le déco, et là ça dégueule à plein pot, personne ne vole car les nuages ont tué le thermique, la grappe est déjà loin et toujours au soleil, je revient derrière le déco, rien, et la seule opportunité qui s'offre à mes yeux, c'est retourner dans la vallée où je me suis refait, non
, je repose au déco et je reste assis dans ma sellette 10 bonnes minutes, rien que pour me réchauffer, boire un coup et manger une barre de céréales. J'ai des crampes aux bras, je suis crevé, mais content tout de même
je range lme cockpit, et redécolle pour un petit vol tranquille, je joue dans les bulles, un peu de wings pour me réchauffer et je rejoint l'atterro pour un café brulant.
Bref au final j'ai pas fait des étincelles, finit 29ème/47, 17km/43, mais c'est pas grave.
au debrieffing, blablabla, ..., et on commente, certains ont pris du +9 intégré
, la pluspart +8 devant le déco, tout le monde a pris au moins 1 vrac, et il y a une ultima3 qui a fait secours : Stéphane changeait pour la 3ème fois de paire de gants, en mettant des mouffles il a dut lacher l'U3 devant le déco à 100m/sol..., il a dut retirer son mouffle avant de jetter le pépin
, bref au final il dépareillé 2 paires de mouffles
Bref, les vosges c'est sympa, mais à chaque fois que je vais voler au Treyh, je m'en prends une!
on se quitte sur un resto et je retourne à Besac, vidé...
