chose promise, chose due:
66, 51, 26 kilomètres :les résultats des cross que j’ai réalisés ces 15 derniers jours. Deux au départ du Saut de la Mounine (66 km, posé à Monclar de Quercy et 26km jusqu’à Sanvensa) et un au départ de Brunas à Millau ( 51km dans du thermique « alpestre ») : trois vols qui reflètent bien l’instabilité qui règne sur le nord de Midi Pyrénées ces derniers jours.
Il est 11 h ce premier de juillet et au vu des émagrammes et de la dérive nord voire nord est annoncée, nous nous décidons à retourner à la Mounine. Ce site à petit dénivelé orienté nord est à nord ouest a un rendement fabuleux et permet souvent de très beaux cross en direction du sud. Il y a quelques années certains ont posé près de Carcassonne. Le ciel est déjà bien allumé avec de jolis cums bien actifs quand nous arrivons au déco vers 14 heures.
Nous c’est: Marcel, pilote émérite depuis 20 ans sur les dents car pas un vrai cross depuis le début de la saison et votre serviteur, pilote depuis 5 ans mais dans le même état d’esprit que Marcel. Nous retrouvons là bas ce qui deviendront nos compagnons de vol pour ce qui suit. En particulier Daniel, Olivier, Marc et Eric, importateur firebird à Cajarc.
Au déco tout se présente bien : de bonnes bouffes passent assez régulièrement pour décoller « safe » (pour ceux qui connaissent le déco de la Mounine sans vent !!!!!), des oiseaux enroulent, les fameux buissons du rocher à gauche bougent et les fameuses risées sur le Lot que le monde nous envient sont bien présentes (n’est-ce pas Eric
)
Inutile d’attendre trop longtemps : Marcel se met en l’air en premier et nous montre que ça tient sans aucun problème. Malgré cela il nous faudra attendre presque 40 minutes avant qu’un autre thermique ne daigne passer. Je me mets en l’air suivi de Daniel, Olivier, Eric, puis Marc. La sortie du cirque ne fut pas évidente malgré le ciel d’anthologie qui nous entourait ; on perdra Eric dans l’affaire lors d’une baisse subite de l’activité thermique
. On a bien failli suivre le même chemin chacun son tour mais à force de « zigs » et de « zags » nous sommes 5 à nous retrouver au bon endroit au bon moment pour le thermique salvateur de la journée : comme de bien entendu, il n’est pas au relief , mais 400 mètres devant (merci le milan qui me l’a montré !!!!).
Ca fait déjà 40 minutes perdues à tourner en rond (1h20 pour Marcel), mais le saut de la Mounine, c’est comme ça, il faut savoir être patient. Quoiqu’il en soit, nous sommes maintenant dans du + 2.5 bien régulier avec Marcel, les autres étant plus loin dans une autre bulle. L’horizon se dégage au fur et à mesure où nous montons et nous laisse entrevoir de bien belles perspectives : les plafs sont hauts, les cums bien joufflus, peu de dérive et nous sommes cinq : toutes les conditions sont réunis. Nous sommes tous sur la même fréquence, nous allons pouvoir développer une stratégie de groupe. Arrivés à 2100 avec Marcel, nous décidons de transiter vers le premier cum afin de nous placer pour le reste du vol sous la superbe rue de nuage qui va droit vers Carmaux. N’ayant pas optimisé au premier thermique nous nous retrouvons à « sagagner » (désolé pour l’expression mais je trouve qu’elle veut bien dire ce qu’elle veut dire )
pour trouver l’alimentation du nuage, pendant qu’Olivier et ses comparses nous passent au-dessus après avoir tiré toute la quintessence du premier ascenseur. Pas bien grave, nous les rattraperons plus tard et utiliserons les infos qu'ils nous communiqueront. On s’applique pour se rapprocher des barbules ce coup ci et se positionner idéalement sous le nuage. A partir de là et jusqu’à Carmaux, facile : on s’amusera même à prendre des photos dans les thermiques en pilotant juste à la sellette. On a rattrapé les 3 daltons et on se prépare à continuer. Déjà 50 bornes d’avalées mais se présente un problème. La rue sous laquelle nous naviguions jusque là a tendance à disparaître et la seule solution se trouve loin sur notre droite au-dessus de Cordes-sur-Ciel et encore, le cum qui se trouve là a l’air d’être de la même famille que ceux de Carmaux. Derrière, ça a l’air quand même bien joli, ce qui nous décide à tenter le coup. Départ vers 2300 mètres pour une longue glissade de près de 16 kilomètres. Ca sent mauvais. Comme nous nous y attendions, le fameux cum disparaît au fur et à mesure que nous approchons. Olivier avec sa trango 3 est un peu plus loin devant. Alors que tout le monde s’apprête à choisir un champ pour poser, il nous dégote un morceau de thermique comme on les aime : + 2.8 du sol au plafond. Il y a deux minutes, j’en étais à compter les grains de blé dans le champ en dessous ( 200 mètres sol !!!) et croyez moi, celui-là je l’ai bichonné comme jamais
. Il nous ramène tous sauf Marc, qui a posé du côté de Cap Découverte, au plafond, quasiment verticale d’Albi. Sur notre droite, au sud ouest de Graulhet, un Cum commence à mal tourner. Nous nous décidons à obliquer vers l’Est pour éviter la bestiole. A partir de là, ça devient compliqué. Il est presque 19 heures, l’activité baisse et le cum devenu cunimb met à l’ombre la partie qu’on voulait traverser pour rejoindre Castres et les 100 kilomètres. Inutile d’insister : nous gardons un cap Sud Est et nous laissons glisser jusqu’au village de Saint Pierre de Trivisy dans une masse d'air bien porteuse. Je poserai le premier, étant parti d’un peu plus bas que les autres : je n’ai pas trop optimisé le dernier thermique suite à un gros sketch que j’ai bien du mal à m’expliquer dans la mesure où je n’ai pas eu le sentiment de faire une erreur de pilotage.
Ca ressemblait à un départ en vrille suivi d’une méchante attaque oblique que j’ai juste eu le temps de contrer et sur le rappel pendulaire un bon coup de frein parce que sinon je passais le tumbling : elle est un peu chaude la naspen dans cette configuration, elle a du jus à revendre. Ca fera un souvenir de plus .
En bref, un superbe vol de 95 kilomètres en deux points de contournement. Sans ce cunimb, nous aurions sans doute rallié sans trop de problème Castres, voire Mazamet. Il reste que nous avons fait çà en groupe, dans une ambiance très sympa et dans des conditions optimales, alors que demander de plus
.
La récup fut quant à elle épique, et le lit retrouvé vers minuit. Un grand merci, encore une fois, au parapentiste qui nous a avancés vers le barrage de Rassisse, à Marc qui, après s’être posé, est venu nous y récupérer et surtout à Daniel et sa compagne qui nous ont ramenés jusqu’à Villefranche où nous attendait le dernier « naveteur » en la personne de Philippe.
Le gps a mangé le début du vol il manque donc la première heure et demie et les 9 kilomètres associés.
A+
Arnaud
la trace dans le premier post.
quelques photos ici:
http://picasaweb.google.com/Mjcrodez/95Kms?authkey=Gv1sRgCJXJg7TTxM659QE#slideshow/5353632103301496850
