Sur la 1ère vidéo, le pilote manque soit de sang-froid, soit d'expérience, soit des deux. J'ai fait 4 SIV avec David et je peux dire que ses instructions sont toujours très pertinentes, IL VOIT TOUT. Le départ en autorot n'est pas géré par le pilote (qui doit être en complète panique), la sortie de décro est tout aussi merdique, bref il s'en sort et il va être bon pour un débriefing copieux.
Sur la 2ème vidéo, avec la Zeno, il me semble aussi que le pilote manque de sang-froid et se laisse aller à la panique (croyez-moi, il est difficile d'y résister). Je n'avais encore jamais vu de voile se mettre en papillotte, c'est probablement lié à l'allongement de la Zeno.
Une fois stabilisé, le pilote reprend un peu ses esprits mais pas complètement, il lâche le secours comme une vache lâche sa bouse, il ne le jette pas au loin. La fin est plus paisible mais il ne sort pas de sa sellette, c'est un coup à se tasser des vertèbres.
Bref le pilote a sans doute appris pas mal de choses sur ce vol.
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Beaucoup de pilotes ont une trouille bleue de prendre une fermeture, pire encore une frontale et ils se chient dessus à la seule idée de partir en autorot.
Quelle blague !
On fait ça en SIV dès le 1er jour du 1er stage.
J'ai horreur de l'autorot, je me suis dégonflée deux fois tant cette sensation me stresse, et à chaque fois, le lendemain, j'ai fait exprès 4 tours pour laver ma honte.
Sortir d'une autorot féroce, comme celles que j'ai faites en SIV, c'est une rigolade. Un contre-sellette et la voile sort toute seule en moins d'un demi-tour... du moins avec l'Artik et la Diamir, et jadis avec la Joy, je ne pense pas que les A à B+ actuelles soient vicieuses dans cet exercice.
Il vaut quand même mieux ne pas entrer dedans, et c'est si facile ! Les fermetures asymétriques, on en fait assez souvent en aérologie thermique mais elles ne vont quasiment jamais jusqu'à une demi-voile sur la gueule, c'est de la gnognote... et quand on prend une demi-voile sur la gueule, on l'accompagne à la commande pour éviter la cravate et un moindre contre-sellette suffit à garder le cap.
Et cela même en sortie de décollage, c'est aussi facile que de gérer un dérapage avec des skis.
Les frontales, on les fait en SIV sur les fins de vols avant d'aller poser, freins raccrochés. Frontales de midinettes ou de guerriers, c'est kif kif : la voile se regonfle toute seule et si elle ne reprend pas de (pas de vent relatif sur le visage) on pousse sur les A.
En l'air, on en encaisse parfois en arrivant sur un thermique quand on prend la dégueulante périphérique, et c'est bon signe parce que cela va monter. C'est plus compliqué quand on se fait cracher par un gros pétard mais on s'y attend en fonction de la violence du pétard.
Quand on encaisse ça sur une demi-voile, cela peut dégénérer très vite en vrille si on ne fait pas ce qu'il faut quand il le faut, ou pire si on fait n'importe quoi. Cela m'est arrivé deux fois et je n'ai jamais eu besoin d'aller chercher la marche arrière, les deux fois il a suffi de temporiser le shoot au bon moment, c'est l'exercice qu'on fait le plus en SIV et une fois qu'on a pigé le truc c'est tout facile.
Mon dernier gros SIV (2x3jours) avec David Eyraud date de mai 2012, j'en ai fait un petit en novembre 2017 avec Seïko et ma Diamir pour compléter et étudier la spirale avec oreille extérieure.
L'expérience m'a appris - entre autres - que dans le sport on n'oublie jamais les réflexes éduqués, le cerveau se souvient. Même les gens qui ont une mémoire de poisson rouge et qui sont incapables d'apprendre un petit poème de deux strophes, même eux retiennent les sensations d'équilibre que le corps a appris et que le cerveau a enregistrées.
Le vélo, le ski, le patin à glace et le roller, la moto, le parapente, le "sport en chambre", la natation etc, cela ne s'oublie pas même si on reste très longtemps sans pratiquer. En quelques instants, on est à nouveau opérationnel(le).