Je me pose parfois la question de l'incidence réelle d'une variation de 1cm (taille d'un loop sur un maillon) pour une ligne de suspentage de plus de 7m de longueur (environ 0,15%) avec un aéronef à structure souple. Ceci évidemment à partir de la dimension préconisée.
dans le fond une modification de cet ordre sur une seule longueur ne change rien au pilotage. au bout d'un moment toutes les lignes bougent, le tissus se déforme un peu, et on commence à voir des petits plis apparaître sur la voilure, c'est le signe que la géométrie de l'aile n'est plus tout à fait comme quand on la sort du sachet et là c'est bien de faire retendre 2-3 lignes
Ben oui, justement puisque l'on recale à coups de loop ici ou là, soit comme le précise (façon de parler) Guy ; une réduction de de longueur de +/- un centimètre soit dix millimètre. Cela rime à quoi de se faire un nœud dans les neurones pour mesurer au millimètre prés.
Pour mes mesures j'utilise un octomètre (huit mètres) à rubans métallique de qualité correcte. Je ne l'ai pas sous les yeux pour vous préciser sa tolérance de mesure affichée dessus par son fabricant : Stanley, au moins deux gammes de qualité proposé, la meilleure des deux. De mémoire identique à ce que propose un télémètre laser d'un prix 5 à 10 fois plus cher.
Pour les essais que j'ai fait en renouvelant les mesures de la même longueur de suspentage (soit entre 5 et 7 mètres suivant la voile et la ligne choisie) sur 2 ou 3 jours d'intervalles et avec la même tension de cinq kilogrammes ou presque (peson électronique pour pesage bagages = variation autour de 5 grammes en plus ou moins pour une tolérance de 1 grammes annoncée) J'arrive à des mesures qui ne différent pas de plus de 3 millimètres au maximum entre les extrêmes mesurées.
Je considères personnellement que cela me satisfait largement pour me faire une idée raisonnable de la longueur de mon suspentage.
Au bout d'un certain nombres d'heures sous mon Artik 2, je m'étais persuadé qu'elle était devenue paresseuse du millieu. Elle avait tendance au gonflage de monter par les plumes plutôt que par le centre. Je l'ai envoyé dans un centre de contrôle connu qui me la restitué avec un beau tableau de contrôle qui faisait état de quelques décalages entre 3 et 13 millimètres mais qui n'avait visiblement amené aucun recalage (aucun loop de réalisé). J'ai encore volé une vingtaine d'heure avec toujours le même comportement désagréable (pour moi) au gonflage. Puis j'ai remplacé pour l'identique (mesuré) les 6 suspentes A car elles témoignait d'une usure (casse) de la gaine au niveau des maillons élévateurs, cela n'a rien changé à la question du gonflage (et pourquoi donc cela aurait dû ? n'est-ce pas) Du coup, j'ai tenté le coup en faisant des loop sur les A les plus centraux et là, j'ai eu l'impression d'un mieux sans régler totalement le souci (enfin si souci il y a) mais en me donnant aussi le sentiment qu'accéléré à fond mon bord d'attaque devenait plus sensible (sans pour autant avoir jamais pris de frontale)
Et là je me suis posé la question de qu'est-ce qui est affaire de l'aile, de ma gestuelle et aussi de mon ressenti subjectif.
J'ai enlevé les loop et modifié/travaillé ma façon de gonfler et mon Artik gonflait à nouveau comme à ses début (avec + de 400 h de plus tout de même) et en vol accéléré je me sentais de nouveau beaucoup plus serein.
Ma conclusion perso ;
Un cm n'affole pas mémère, au plus le pépé parce que lui il le sait. Je suis convaincu que la très grande majorité des pilotes à qui j'aurais prêté mon aile avec puis sans loop (ou vice-versa) n'aurait pas remarqué quoi que ce soit, sauf peut-être qu'elle tendait à gonfler par les plumes. Quoique cela n'est même pas sûr s'il était peut-être plus doué que moi dans cette phase.
A ce jour je n'ai pas idée de ce qui a introduit cette façon de gonfler par les plumes ; Calage de l'aile lié au cône de suspentage (pourtant vérifié par Pro et après moi-même) Déformation du profil lié aux distorsions invérifiables des tissus (pourtant porosité Ok vérifiée par Pro) ou peut-être plus simplement ; Dérive de ma gestuelle au gonflage et/ou ressentis...
Elle a passé les 500 heures et me sert encore de deuxième aile pour tous les endroits "usants" (Sud de l'Espagne, par ex.) ou toutes petites conditions prévisibles (comme en hiver par ex.) pour ses 2 m² en + (si ça se trouve... encore du ressenti subjectif)
Bref, Je ne me fais plus un plat avec ces histoires de contrôle d'aile. Je les réalises moi-même avec mes moyens certes limités mais pour des résultats dont je ne doute pas plus que si j'avais laissé faire les dits-contrôle par un Pro ou je ne serai pas à coté (ce qui se comprend bien sûr)
Alors il est évident mais je préfère le préciser pour éviter tout malentendu ; Que chacun fasse en son âme et conscience, compte-tenu des connaissances et de l'expérience dont il se pense pourvus.
Car le comportement d'une aile peut évoluer dans le temps comme notre pilotage d'ailleurs aussi. Il faut se méfier du risque d'accoutumance autant à l'un qu'à l'autre.
Chaque début d'année après une petite vingtaine d'heure de remise en train, dans une masse d'air qui me parait absolument saine sur un site ou une descente éventuelle sous secours ne me mettrait pas en danger de mort (pour une ligne THT, un lac ou torrent, une falaise, etc.). Je teste et me teste au-travers de certains exercices crescendo qui me servent de références ; tangages, wings, 3.6, vol accéléré et lent, décro aux B, frontale et asy non-maintenus, recherche du point de décro sans aller le trouver (Nota ; je maitrise le décro au cas ou)
Il va sans dire que chaque hiver j’extrais mon secours, l’aère et le replie après l'avoir vérifié.
Rien que sur ce forum, nombre de pilotes pourraient certainement agir ainsi. L'idée étant que comme dans tous sport mécanique ; être apte à expertiser, entretenir, dépanner soi-même son matériel est non seulement un plus mais aussi normalement une évidence pour qui a l'ambition de se prétendre pilote et non pas seulement conducteur.
Et bien sûr, les exercices-tests sont à imaginer en fonction de son niveau réel et servir justement à développer nos capacité de ressentis et non pas à se mettre en danger, crescendo voire pianissimo.