Le sol meurt

[PiRK]

Pratiques agricoles, disparition des haies et bosquets, climat qui se réchauffe, sécheresses et canicule plus fréquentes : désertification.

La mort des sols va augmenter les problèmes de sécheresse, de canicule (moins d'évapotranspiration), d'érosion, et de manière peut-être contre intuitive d'inondations.


Photo satellite d'hier :


Les solutions : planter des arbres, remettre des racines dans le sol (50% de la production de matière carbonée est sous terre), arrêtez de tondre les pelouses à partir de début juin, arrêtez le labour et le désherbage, semis sous couvert, moins de céréales, plus de noix et de fruits, polyculture, sylvo-pastoralisme, plus de grands herbivores (contre-intuitif, cf Allan Savory)

http://www.youtube.com/watch?v=_1EfZhJoUFY

http://www.youtube.com/watch?v=_gpu7iUISB0

http://www.youtube.com/watch?v=xMjKcCfBtfI

[PiRK]

Sol fertile vs carrière d'argile :


Système racinaires d'une prairie de plantes vivaces vs une monoculture de plantes annuelles :

[dgtall]

Question un peu bête, ils mangent quoi les herbivores si on les met dans un pré désertique ?

[PiRK]

Si tu les met dans le Sahara, ils meurent. Dans un pré aride mais pas encore totalement mort, ils ont faim la première année (ou sinon tu fais comme on fait déjà, tu les nourris avec la production céréalière), mais ils régénèrent le sol et la végétation rapidement, d'année en année.
Mais il ne faut pas le faire n'importe comment. Si tu met 10 vaches sur un hectare, toute l'année, sans gérer les rotations, tu détruis encore plus le sol.

Les résultats positifs sont atteints en imitant ce qui se passait avant l'élevage : de très très gros troupeaux, qui restent très compact pour échapper aux prédateurs, et qui ne restent que brièvement sur une surface  de sol donnée. Tu peux faire plusieurs passages par an, mais pas laisser l'accès en permanence. En pratique, il faut soit réintroduire les troupeaux de bisons (improbable) ou soit faire de très petites parcelles et bouger les animaux tous les jours. Il faut aussi gérer les troupeaux au quotidien, observer, être capable de réagir en fonction de l'impact observé sur le terrain. C'est pas simple, mais ça marche.

[brandi]

Si tu les met dans le Sahara, ils meurent

pas sur
http://www.lefigaro.fr/sciences/2018/08/04/01008-20180804ARTFIG00001-avec-l-hydroponie-cultiver-dans-le-sahara-c-est-possible.php

[PiRK]

Un autre détail : les gens semblent avoir peur de retenir l'eau sur leur terrain, la stocker dans des mares, la faire s'infiltrer dans leur terrain. Ils craignent que cette eau manquera à la nappe phréatique, aux cours d'eau en aval. En Californie, c'est interdit de capter plus d'un certain pourcentage de l'eau de pluie qui tombe sur le terrain.

Mais dans la pratique on observe que plus l'eau est ralentie en amont, utilisée pour nourrir la végétation, plus ça semble profiter à toute la vallée en aval jusqu'à la mer. Je ne sais pas trop comment expliquer ça. J'imagine que l'eau qui s'évapore sur place a au moins autant de chance de retomber en précipitations ailleurs sur la terre ferme que l'eau qui arrive jusque dans l'océan. Les grands fleuves étant canalisés de nos jours, une fois que l'eau est dans le fleuve elle ne sert quasiment plus à rien.
http://www.youtube.com/watch?v=OUryneCjxV4

[piment]

les gens semblent avoir peur de retenir l'eau sur leur terrain, la stocker dans des mares, la faire s'infiltrer dans leur terrain.

Tu es sûr qu'ils n'ont pas plutôt peur de se retrouver avec une ZAD sur leurs terres?
Chaque fois qu'un projet de retenue est étudié y a tout un tas d'opposants qui expliquent que c'est très mal de couper quelques arbres et de déloger une douzaine de lapins...
 

[Airtoysdealer]

en l’occurrence, ces projets dont tu parles Piment servent à faire de la monoculture, donc pas glop 

et il y a une marge entre faire un barrage et noyer une vallée au profit de quelques "entrepreneurs agricoles" (ben oui, ceux là c'est pas des paysans, non mais...) et faire des mares sur son terrain.

En ce qui me concerne, j'ai une cuve enterrée sous la maison (elle y était quand j'ai acheté) et ma compagne a creusé un bassin à poisson où elle commence à faire de l'aquaponie. Je compte creuser 3 ou 4 mares sur le terrain pour compléter mes besoins en arrosage des fruitiers (et oui, dans le Sud, pas une goutte d'eau pendant 5 à 6 mois, pas même un orage, constaté ces 4 dernières années) et pour faire des espaces de vie aquatique (grenouilles, salamandres, crapauds, poissons, plantes aquatiques...).

Pour ceux qui ont peur de se lancer à cause des moustiques (tigres qui plus est), pas de souci, tant que les poissons accèdent partout, pas de développement de larves.

[piment]

Ben toi tu veux faire 3 ou 4 mares, si chacun des paysans de ton coin fait aussi 3 ou 4 mares ça va faire beaucoup de mares... C'est pas plus rationnel de se regrouper et de faire une seule très très grande mare?
Sans aller jusqu'à refaire serre-ponçon et son milliard de m3 (qui arrange bien tous les arboriculteurs de la vallée de la Durance) stocker une partie de ce qui tombe en hiver pour avoir de l'eau l'été ne me parait pas idiot.
Après y a le côté Dordognard qui préfère avoir son étang à lui tout seul plutôt qu'un étang plus grand à plusieurs, je parle d'expérience, chez mes oncles c'est comme ça que ça s'est passé...
Sinon le côté monoculture pas glop ça ne serait pas juste de l'idéologie et pas de la gestion de ressources aquatiques?
 

[Airtoysdealer]

alors, pour les mares, non je pense que plusieurs mares permettent de développer plus de microcosmes (en gros développer la biodiversité un peu partout et non uniquement dans certaines zones) qu'un grand plan d'eau, bien que  par ailleurs un grand plan d'eau peut avoir d'autres avantages (notamment des espèces plus grosses, genre gros carnassiers, carpes, zones éventuelles de nidification ou de repos pour des oiseaux aquaphiles...), donc ça se discute.

Autre avantage des mares individuelles, avoir l'eau là où elle est nécessaire, sans besoin de pompage, tuyaux, relevages...donc avec moins d'énergie nécessaire à son utilisation.

Et puis il y a aussi le plaisir d'avoir un jardin ou un terrain agréable à vivre, plein de vie.

Pour ce qui est de la monoculture par contre, je maintiens que c'est une aberration, qui tue les sols, tue la diversité, tue les paysages...

On en a déjà pas mal parlé il me semble, notamment sur le fil consacré à la permaculture.

[Airtoysdealer]

tiens, juste pour argumenter sur la monoculture (il y a des dizaines de vidéos et articles sur le sujet, j'en ai pris une courte pour souligner le problème), voici un exemple sur la banane. La problématique est la même pour les céréales et autres monocultures (forêts de pins, palmeraies à huile en Asie...)

http://www.youtube.com/watch?v=4BtUyHkhBB4


On peut aussi souligner la disparition de variétés (l'Inde qui avait plusieurs milliers de variétés de riz il y a un siècle ne produit plus que quelques variétés, moins bien adaptées aux terroirs et nécessitant plus de pesticides entre autre).

La vie c'est la variété, pas l'uniformité.

[PiRK]

Comprendre la désertification en 3 minutes avec Marc André Selosse
https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=405871979822350&id=309229462819936&sfnsn=mo

[PiRK]

la difference de hauteur hallucinante entre le sol forestier et un champ labouré depuis quelques décennies

http://www.youtube.com/watch?v=B2lREA632qc

Le piège à sédiments qui permet de se rendre compte de l'ampleur de l'érosion (autrement imperceptible)

[Airtoysdealer]

un reportage bien flippant sur Arte, et des solutions qui me semblent bien à coté de la plaque du coté occidental.

Le constat: le bétail et la monoculture a décimé les nappes phréatiques, en Californie ils sont rendus à forer à 400m de profondeur et l'eau salée envahit ces nappes. Certaines villes n'ont plus d'eau courante depuis 2014 (on parle de la première puissance économique mondiale)!!!!!

La logique voudrait qu'on se pose la question des causes du problème, et que les réponses s'orientent vers moins de viande, une agriculture plus variée et moins dépendante de l'eau. Et bien dans la logique capitaliste suicidaire, la réponse est: consommons de l'énergie à gogo pour maintenir un système mortifère   .

On "apprend" aussi par exemple qu'il faut 8000l d'eau pour faire un kg d'amande, alors que l'amandier est, en principe, réputé pour être un arbre de milieux arides et ne nécessitant que peu d'eau (mais sans doute avec des cultivars produisant moins, donc un rendement en pognon moindre).

http://www.arte.tv/fr/videos/061729-000-A/lutter-contre-la-secheresse-des-reponses-innovantes/

Bien évidement, le reportage ne met aucunement en cause le système qui a conduit à ces sécheresses et a l'épuisement des nappes phréatiques, il ne parle pas non plus du scandale de Las Vegas qui absorbe les eaux potables du lac Mead pour des plaisirs futiles d'une population privilégiée. Surtout ne changeons rien. La science et la technique nous sauveront tous.

Vos paupières sont lourdes, lourdes...