+ Le chant du vario +

Progresser en parapente => Techniques de base du pilotage => Discussion démarrée par: Gilles Silberzahn le 21 Mai 2019 - 00:44:29



Titre: Stress & parapente
Posté par: Gilles Silberzahn le 21 Mai 2019 - 00:44:29
Salut,

Il y a quelques mois, il y avait eu un long fil sur le forum concernant la gestion du stress… Je ne suis pas sûr que c'était celui là (http://"http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/avoir-peur-en-vol-t21550.0.html"), mais il m'avait permis d'étoffer un peu le boulot que je mène depuis quelques années sur ce sujet. Que les intervenants de ce fil en soient remerciés !

Quoi qu'il en soit, je profite d'une refonte de mon site web pour en faire la première page… C'est un peu long à lire, la mise en page est loin d'être aboutie, mais le rédactionnel est à peu près fini. Je vous la soumets, en espérant qu'elle vous sera utile.

http://rocherbleu.com/stress-et-parapente/

Bonne lecture


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Airtoysdealer le 21 Mai 2019 - 06:33:36
 :pouce:


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: brandi le 21 Mai 2019 - 07:12:30
 :pouce:  :pouce:


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: chatmalo le 21 Mai 2019 - 08:00:41
Merci Gilles (et les autres), qui prenez du temps pour faire et partager ce genre de choses.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: chatmalo le 21 Mai 2019 - 09:20:26
J'ai tout lu et je confirme, super texte  :pouce: ... j'ai quand même quelques commentaires à chaud sur des points qui à mon avis pourraient être un peu plus développés :

- Auto-diminution : Dans le stress dû aux facteurs irrationnels, on voit souvent des élèves et des pilotes qui s'auto dévalorisent, qui ne sont pas conscient de ce qu'ils savent réellement faire. Par exemple, ils exécutent des gestes parfaits au décollage et pourtant "ne sentent pas les choses" et affalent une aile parfaitement gonflée au dessus de la tête. Ou encore ils se lancent dans une transition et quelques 10aines de secondes après, font 1/2 tour par ce que "ça va pas passer". Ou encore ils entrent dans un thermique et se barrent dès qu'il y a du monde qui vient, par ce qu'ils "gênent, ou ne sont pas à leur place"...
As-tu trouvé des pistes à tu des commentaires à ajouter à ton doc pour pour aider les pilotes en question à avancer sur ce point?

- Mentalisation : tu fais plusieurs fois référence à la mentalisation du geste parfait... Il me semble que dans certains cas et peut-être plus particulièrement dans le cas des pilotes ci-dessus, la perfection peut être source de stress. Je pense que partout où il y a la notion de perfection il peut être pas mal de moduler la nécessité du geste parfait... Après ce point est peut être délicat, car si on ne cherche plus la perfection, est ce que ça laisse pas la place au laisser aller?... Parler d'une perfection accessible peut-être?... Mais dans ce cas là c'est quoi la perfection accessible? :D

- Secours : dans cette partie là tu parles du secours parachute et quand on s'est mis aux arbres, mais peut être que tu pourrais aborder le secours à autrui, qui est aussi parfois très générateur de stress. Étonnamment certains gèrent plus facilement leur détresse que celle des autres. Donner des conseils sur les bons gestes, bien intervenir/faire intervenir, quand les pros sont là leur laisser prendre la main tout en restant dispo pour aider et ne pas laisser son stress polluer l'opération de secours.

- Euphorie : donner des indices pour savoir détecter l’alerte, pour se rendre compte qu'on est en période euphorique, de façon a ne pas avoir besoin d'un "gros évènement" pour s'en rendre compte. J'ai en tête l'exemple d'un stagiaire (dans le même stage que moi) qui était très euphorique et qui a eu comme gros évènement un "paf falaise" au bout de peu de temps de pratique après ses stages... Peut-être que tu aurais des commentaires à ajouter pour aider à détecter cette période.

- Entraînement : je trouve que tu pourrais parler plus de l'entrainement comme facteur de diminution du stress. Tu en parles pour l’acquisition des automatismes qui donnent plus de temps cerveau disponible, mais l'entrainement peut aussi aider à augmenter la vitesse du processeur :D et surtout aider à apprivoiser le stress. L'irrationnel via l’accoutumance et le rationnel via la progression technique.

- Checkpoints d'auto évaluation : je pense qu'une bonne façon de lutter contre le stress c'est de se faire des checkpoints. Les checkpoints peuvent aider de deux façon pour le stress... La première c'est la technique des petits pas, diviser l’ascension de l'énorme montagne dont le sommet est si difficile à atteindre en une multitude de petits pas facilement réalisables. En vol ça consiste à se faire un plan de vol et se dire, pour le moment je vais jusqu'à Château Nardent pour tester la masse d'air, puis une fois validé, je vais jusqu'au St Eynard pour voir si ça monte bien, puis une fois le plaf fait, le Rachais permettra de voir s'il y a de la brise, puis... Bref, ne pas penser le tour de Grenoble dans sa totalité, mais le découper en petites étapes faciles à réaliser et unitaires... Si ça fait on passe à l'étape suivante, si ça fait pas on rentre ou on pose... La globalité peut être trop importante.
Les checkpoints peuvent aussi être utiles d'une autre façon, pour l'auto évaluation du stress ça donne un « regard extérieur » d’evaluation pouvant redescendre le stress ou dire qu’on est justement trop stressé. Genre je vais voler après avoir évalué les conditions depuis le sol et un checkpoint peut être le nombre de fermetures/oreilles (houlà ça ferme quand même pas mal, je réévalue si je suis dans la bonne zone de stress et que je ne suis pas en euphorie)... Un pilote a fermé fort à coté de moi et à fait 4 tours d'autorot (houlà stress à 10000, checkpoint sur le ressenti perso... Ça a l'air bien pour moi, j'ai pas eu une seule fermeture, je réévalue à la baisse ce stress extérieur)... Il est possible de placer plein de points de contrôle déclenchant des auto analyses pour savoir si on est ou pas au "bon niveau" de stress... C'est pas forcément des choses que les élèves font initialement.

Voilà... Dsl c'était un peu long.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Gillesf le 21 Mai 2019 - 09:43:49
 :pouce:


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: brandi le 21 Mai 2019 - 10:08:39
Dans les facteurs extérieurs qui influent beaucoup c'est le stress des autres et pour cela inciter les pilotes à s'isoler dans l'attente avant un décollage.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Gilles Silberzahn le 21 Mai 2019 - 10:46:19
J'ai tout lu

Merci pour ta lecture et ton retour. Ça va sans doute enrichir mon doc…


- Auto-diminution : Dans le stress dû aux facteurs irrationnels, on voit souvent des élèves et des pilotes qui s'auto dévalorisent...
As-tu trouvé des pistes à tu des commentaires à ajouter à ton doc pour pour aider les pilotes en question à avancer sur ce point?


L'auto-diminution va mener les pilotes à se placer en zone de confort, donc faire diminuer leur stress, ce qui est plutôt bon (dans le sens de mon doc). Lutter contre, c'est aller vers un but de performance, ce qui n'est pas l'objet de cette réflexion…


- Mentalisation : tu fais plusieurs fois référence à la mentalisation du geste parfait... Il me semble que dans certains cas et peut-être plus particulièrement dans le cas des pilotes ci-dessus, la perfection peut être source de stress…


Je ne l'avais pas envisagé dans ce sens, mais ta réflexion est intéressante. Peut-être faut-il changer la sémantique à ce niveau.


- Secours : dans cette partie là tu parles du secours parachute et quand on s'est mis aux arbres, mais peut être que tu pourrais aborder le secours à autrui, qui est aussi parfois très générateur de stress…


Oui, mais ne met pas le pilote en danger dans son vol, si ?


- Euphorie : donner des indices pour savoir détecter l’alerte, pour se rendre compte qu'on est en période euphorique…


Oui, c'est le sens de la conclusion telle que l'écrivait déjà Catherine Schmider en 1995. Impossible pour un tiers de transmettre à un pilote qu'il est en sur-confiance ou en euphorie… Si tu as des pistes pour une auto-évaluation sur ces 2 points, je suis super preneur…


- Entraînement : je trouve que tu pourrais parler plus de l'entrainement comme facteur de diminution du stress…


OK, je pensais que c'était plus évident. Je vais corriger ça.


- Checkpoints d'auto évaluation : je pense qu'une bonne façon de lutter contre le stress c'est de se faire des checkpoints.


Oui, bonne idée d'ajouter ça, surtout que je demande ça à mes stagiaires de cross.

Encore merci pour ce retour  :trinq:


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: Gilles Silberzahn le 21 Mai 2019 - 10:51:02
Dans les facteurs extérieurs qui influent beaucoup c'est le stress des autres et pour cela inciter les pilotes à s'isoler dans l'attente avant un décollage.

Selon moi, la solution doit être individualisée. Pour certains, s'isoler va amener plus de stress. Pour d'autres, ce sera une bonne solution.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: brandi le 21 Mai 2019 - 11:01:17
Dans les facteurs extérieurs qui influent beaucoup c'est le stress des autres et pour cela inciter les pilotes à s'isoler dans l'attente avant un décollage.

Selon moi, la solution doit être individualisée. Pour certains, s'isoler va amener plus de stress. Pour d'autres, ce sera une bonne solution.
Individualiser c'est toujours mieux, je pensais plutôt à isoler certains pilotes de ceux qui expriment leur stress 'hou la la', 'mais il est fou', 'c'est n'importe quoi de décoller maintenant', 'ça va pas le faire ' , 'il a eu chaud' etc ...


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Mme POB le 21 Mai 2019 - 11:48:51
Rien n'est plus complexe que la compréhension des mécanismes psychologiques, qui diffèrent d'un sujet à l'autre et pour un même sujet d'une circonstance à l'autre.
Il y a tant de facteurs que tenter de décrire tout ça ressemble à un rocher de Sisyphe, et tenter une synthèse me semble complètement utopique.

A mon sens, moi qui officie beaucoup sur les décos pour mettre les voiles en place, au meilleur endroit et dans la meilleure position, il semble que la phase du décollage est le premier générateur de stress. J'ai souvent aidé des pilotes débutants lors de leurs premiers décollages, en bavardant avec eux et en les faisant rigoler, l'idée étant de faire passer le mauvais stress qui paralyse et conduit à la peur, pour passer au bon stress qui stimule et conduit au plaisir de voler.

Quand je courais en moto, j'avais toujours une grande sérénité sur la grille de départ et dès que le drapeau s'abaissait j'étais en action. Beaucoup de pilotes étaient terriblement stressés et leur premiers tours de roues étaient un peu brouillons, j'en ai vu beaucoup se mettre par terre au premier freinage.

Jeune alpiniste, j'étais toujours en proie au "mal des rimayes", un stress banal qui augmente au fur et à mesure qu'on approche de l'attaque d'une grande voie, et qui disparaît miraculeusement une fois en action. Beaucoup peuvent mettent un but à cause du mal des rimayes et il m'a fallu du temps pour comprendre ce mécanisme psychologique, c'est après avoir mis un but moi-même (au Dolent) que la lumière se fit.

Mes débuts en parapente bénéficièrent de l'expérience que j'avais de la gestion du stress et le rappel fut saignant : erreurs techniques en cascade => accident => invalidité => longue période de souffrance sans voler => reprise avec un mauvais stress paralysant => un but idiot => retour en école.

Gérer son stress n'est pas simple, gérer celui des autres est très compliqué.

Dans le précédent fil, je faisais état de la méthode de Caro, monitrice aux Grands Espaces, insufflant aux stagiaires l'idée-force de faire de chaque décollage un RITUEL.
C'est extrêmement efficace et j'ai adopté sa méthode, toutes les actions depuis la sortie de la voile de son sac jusqu'au décollage étant effectuées suivant un ordre immuable, avec tous les contrôles. Cela a généré chez moi un stress au moment de me mettre dans la sellette, qui disparaît quand j'engage la phase du gonflage.
Mentalement, je suis alors déjà en vol, totalement concentrée sur les sensations données par la voile, les éléments, l'aérologie, les autres.

Lors de tous mes stages SIV, j'ai ressenti du stress au déco, qui passait immédiatement au moment de décoller, et quand j'arrivais dans le "box" c'était comme sur une grille de départ en compète moto : j'étais prête à entrer dans la danse.

Je ne sais pas si beaucoup de pilotes amateurs fonctionnent ainsi. Chez moi, c'est le fruit de toute une vie de pratique des sports "extrêmes" et c'est probablement aussi le cas de la plupart des professionnels.
Je comprends très bien que beaucoup de moniteurs laissent tomber l'enseignement, générateur de stress, pour faire du biplace beaucoup plus banal en n'étant plus responsable que de soi-même.
Quand un pilote peu aguerri me sollicite en me demandant s'il peut "y aller", je lui dis que je n'ai pas le droit de lui donner ce genre d'information mais que je lui hurlerai immédiatement STOP si cela ne se passe pas bien.
C'est ce que nous faisons tous sur les décos quand un pilote merde et risque de se mettre au tas si on ne l'arrête pas.
---
Je trouve excellent de lancer un site sur la gestion du stress en parapente et le sujet est si complexe que j'admire l'énergie qui anime celui qui se lance dans cette entreprise et ceux qui vont y contribuer. Si je peux donner un coup de main, ce sera avec plaisir.
 :trinq:


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Flying'enclume le 21 Mai 2019 - 14:13:30
excellent Gilles, merci. karma+

j'ai rajouté ta page à ma veille sécurité :
http://sco.lt/5k0BTk (http://sco.lt/5k0BTk)


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: chatmalo le 21 Mai 2019 - 17:50:52

- Auto-diminution : Dans le stress dû aux facteurs irrationnels, on voit souvent des élèves et des pilotes qui s'auto dévalorisent...
As-tu trouvé des pistes à tu des commentaires à ajouter à ton doc pour pour aider les pilotes en question à avancer sur ce point?


L'auto-diminution va mener les pilotes à se placer en zone de confort, donc faire diminuer leur stress, ce qui est plutôt bon (dans le sens de mon doc). Lutter contre, c'est aller vers un but de performance, ce qui n'est pas l'objet de cette réflexion…
Ben je n’ai clairement l’experience que tu as, mais la mienne me dit autre chose. En fait ce que j’en ai vu c’est que souvent ils essayent de faire la même chose (certes moins poussé que quelqu’un qui est en sur-confiance), mais ça ne les renvoie pas en zone de confort. Pour moi ils évoluent dans la même zone que les autres (poussé par des facteurs extérieurs certainement), mais avec un niveau de stress du coup beaucoup plus important, qui souvent les pousse à l’erreur et clairement réduit la clairvoyance quand ils en ont besoin. Ça se voit bcp au décollage, mais je sais que c’est aussi présent en vol.

- Secours : dans cette partie là tu parles du secours parachute et quand on s'est mis aux arbres, mais peut être que tu pourrais aborder le secours à autrui, qui est aussi parfois très générateur de stress…


Oui, mais ne met pas le pilote en danger dans son vol, si ?
Meme si la situation en vol n’etait pas l’idée première de ma remarque, ça peut... Mauvaises décisions prises en vol pour éviter la zone hélico, pour poser en urgence en terrain hostile pour aller aider et risquer le sur accident... Mais c’est une source possible de sur-accident si le non accidenté prend des risques pour aider et qu’il est trop stressé pour le faire.


- Euphorie : donner des indices pour savoir détecter l’alerte, pour se rendre compte qu'on est en période euphorique…


Oui, c'est le sens de la conclusion telle que l'écrivait déjà Catherine Schmider en 1995. Impossible pour un tiers de transmettre à un pilote qu'il est en sur-confiance ou en euphorie… Si tu as des pistes pour une auto-évaluation sur ces 2 points, je suis super preneur…
Je reviendrais en parler ici si j’ai des idées...


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Gali le 21 Mai 2019 - 18:30:17
en tous cas un grand merci pour le travail ainsi qu'à CHOUCAS pour parapente360
ton analyse, miroir de ma réalité !
retour pente école dès que possible !


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: lereseaudepp le 21 Mai 2019 - 20:50:38
très bon document à lire et à relire pour une analyse individuelle.

 karma+


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Flying Koala le 22 Mai 2019 - 00:10:35
Salut Gilles,

Merci pour ce papier qui permet à chacun d’entre nous de mieux analyser notre ressenti en l’air et donne des pistes pour mieux prendre en compte ce facteur mental dans la gestion de nos vols... Comme souvent, on en revient au « Connais-toi toi-même » de Socrate pour pouvoir mieux apprenhender et gérer les effets négatifs de son stress.

Pour les principaux destinataires de ton article, les pros qui doivent gérer non seulement leur stress propre mais aussi celui de leurs élèves par la seule magie d’une voix apaisante en communication radio, j’ai trouvé l’exemple du pilote anglais particulièrement saisissant pour illustrer la variété des réponses émotionnelles auxquelles vous pouvez être confrontés.

Dans l’ensemble, même si tu trouves que la formation des Pros pêche sur les facteurs mentaux, j’ai eu l’impression sur la bonne douzaine que j’ai croisés dans l’exercice de leurs fonctions que cette approche différenciée de gestion du stress par élève était plutôt un point fort de tes confrères, avec des discours individualisés et adaptés suivant les profils de pilotes alors même que les cours sont collectifs. Et ce, depuis le briefing (et le débriefing) en faisant appel aux images et aux sensations pour certains et en adoptant un discours plus cartésien pour d’autres, jusqu’au guidage radio en adaptant intonation et fréquence des instructions suivant les pilotes et en proposant des programmes de vols assez personnalisés (autant qu’il est possible dans les contraintes collectives imparties).

Enfin, pour en revenir au cœur de ton sujet, je voulais juste rappeler que le stress (comme la douleur) est une composante psychologique essentielle pour assurer notre survie. Le cerveau mobilise ses ressources et celle de l’organisme pour réagir aux dangers perçus (qu’ils soient réels ou non) :
- augmentation du rythme cardiaque pour une meilleure irrigation du cerveau et une meilleure réactivité musculaire.
- décharges hormonales pour accroître temporairement la réactivité et la vigilance.

Outre le risque d’effet tunnel (focalisation sur une toute petite partie de facteurs de risques) ou de paralysie (saturation du cerveau par les signaux d’alarme), il me semble que le plus grand facteur d’accident est la décompensation (j’ignore si le terme est exact).

Une fois le danger perçu comme imminent traité, le cerveau et l’organisme se relâchent pour compenser cette phase de surrégime, ignorant les nouveaux facteurs de risques qui peuvent apparaître à ce moment-là (syndrome de l’approche ratée après une grosse chaleur).

Cette perte temporaire de vigilance (de lucidité) doit être prise en compte dans notre gestion « post stress » (pilotes et pros).

Encore merci pour l’article,  :pouce:

FK.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: chatmalo le 22 Mai 2019 - 17:13:01

- Euphorie : donner des indices pour savoir détecter l’alerte, pour se rendre compte qu'on est en période euphorique…


Oui, c'est le sens de la conclusion telle que l'écrivait déjà Catherine Schmider en 1995. Impossible pour un tiers de transmettre à un pilote qu'il est en sur-confiance ou en euphorie… Si tu as des pistes pour une auto-évaluation sur ces 2 points, je suis super preneur…
Sur-confiance : waouh tout me réussi aujourd’hui, je fais des trucs de fou et je suis trop bon!!
Euphorie : waouh tout me réussi aujourd’hui, je fais des trucs de fou, je suis trop bon alors je vais tenter plus gros puisqu’il ne peut rien m’arriver.

[edit] je suis pas trop loin du truc on dirait : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Excès_de_confiance_(psychologie)


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Flying'enclume le 22 Mai 2019 - 19:09:34
J'ajoute au pot commun les quelques pages de mon livre consacrées à la gestion du stress.
https://drive.google.com/file/d/1b628vByDGaxSsqoQWdYvEnLxssiITkBI/view?usp=sharing (https://drive.google.com/file/d/1b628vByDGaxSsqoQWdYvEnLxssiITkBI/view?usp=sharing)


commentaires/améliorations/critiques bienvenues!


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: M@tthieu le 22 Mai 2019 - 19:11:29
Merci pour cet article. Pour moi, il y a une différence entre le stress et la peur. Le stress est positif, la peur négative. J'ai toujours un peu de stress sur un nouveau déco ou si les informations factuelles sont différentes (conditions plus fortes, pilotes qui ont du mal à gonfler, nombre de voiles en l'air) de celles dont on a l'habitude. Mais il peut y avoir le stress de rater le bon thermique (en voyant les autres déjà au plaf), le stress de ne pas être prêt pour des km ou de se demander quand ça va se passer à tel passage délicat, à tel endroit. Le stress de ne pas "réussir" ce qui a été prévu la veille. Par contre la peur de l'altitude, de la proximité du relief, ça c'est clairement pour moi handicapant et étant passé plusieurs fois par ces périodes de doutes et donc de peur (le manque de confiance en soi, sa voile, ses capacités d'analyse ou techniques), il m'a fallu repartir de zéro avec des objectifs divers (ça c'est chacun qui voit midi à sa porte). Il y a deux ans, j'avais peur avec l'Artik dès que ça bougeait en altitude, je m'en suis éloigné ET j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes. Partir de zéro avec la M6. On m'a dit que c'était taré et contradictoire. Pas pour moi, car je marche au défi et j'avais un objectif, une carotte, et j'ai refait comme au début : gonflage, pente école, petits vols, soaring, thermiques avec cette nouvelle voile exigeante. Ca a marché. la peur a disparu et je n'ai qu'une hâte, monter plus haut que les potes et vers les nuages. Ca m'a libéré. Mais ce fut dur de s'apercevoir que la peur pouvait rendre les vols détestables.


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: Gilles Silberzahn le 22 Mai 2019 - 21:07:06
J'ajoute au pot commun les quelques pages de mon livre consacrées à la gestion du stress.
https://drive.google.com/file/d/1b628vByDGaxSsqoQWdYvEnLxssiITkBI/view?usp=sharing (https://drive.google.com/file/d/1b628vByDGaxSsqoQWdYvEnLxssiITkBI/view?usp=sharing)


commentaires/améliorations/critiques bienvenues!

 karma+


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Gilles Silberzahn le 23 Mai 2019 - 12:16:26
Suite à vos retours, j'ai ajouté quelques paragraphes sur :

- identification de la sur-confiance (merci chatmalo)
- Décompensation (merci FK)
- Auto-évaluation (merci chatmalo)
- Verbalisation (merci JMG)

 karma+


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Jérôme C le 23 Mai 2019 - 18:48:55
Salut Gilles,
j'ai lu ton doc. C'est du boulot de mettre par écrit, bravo.
Je me permets quelques remarques.

-tu parles de "mentalisation" , je pense que "visualisation" est plus approprié .
-je donne différents outils, souvent le RRR (respire, relache,reflechir ) ou (recup, reflechis, rebondis)
-il y a les techniques de respirations (carré,abdominale, cohérence cardiaque) avant et pendant le vol.
-quand tu dis comme exercice faire un gonflage les yeux fermés , si le pilote n'est pas kinesthésique ça n'apportera pas grand chose.(sauf si c'est un entrainement pour développer le coté kinesthésique).
-un outil efficace à mettre en place hors vol , c'est un ancrage de ressource (calme,confiance,patience,combativité,...) que le pilote pourra déclencher (geste,image,son, mot) quand il a besoin de la ressource.
-un point aussi c'est le dialogue interne qu'on met en place en situation de tension .Il peut être soit aidant soit limitant.(putain, merde,merde, merde peut être modifié par je suis capable de, j'ai appris à faire ça, j'ai le temps, il n'y a pas d'urgence,...)

Ce qui permet d'aider au mieux un pilote c'est de le questionner (explicitation) pour comprendre les stratégies qu'il met en place(dont il n'est pas obligatoirement conscient) dans des moments particuliers. Seul lui est capable de verbaliser ce qu'il fait en évoquant une situation particulière , à condition de l'aider en questionnant car il peut faire bcp de chose qui ne sont pas conscientes pour lui .
Et en le questionnant , tu pourras en tant que moniteur,  lui permettre de trouver ce qui lui convient le mieux pour gérer son stress.

dans ce contexte, on fait souvent l'erreur de généraliser des techniques et outils à l'ensemble des pilotes alors que chacun fonctionne différemment (visuel,auditif,kinesthésique,..).

Un exemple : certains défendent que  retenir une check list avant de s'harnacher permet de ne  pas oublier de s'accrocher. La checklist ne va fonctionner que pour des auditifs . Si le pilote est visuel ou kinesthésique il faut faire autre chose (cheminement avec contacts, cheminement visuel avec repere,voir un poeme,...)

Rappeler aussi sur quoi le pilote doit se concentrer et sur quoi il doit porter son attention pour ne pas être distrait par des facteurs ext ou interne, pour chaque moment. Gonflage, enrouler un thermique, transiter, gérer la turbulence, atterrir, vacher....Le pilote doit pouvoir se recentrer sur lui et porter son attention sur ce qui est important à ce moment là.

les questions type:
  "comment tu fais? à ce moment là, est ce que tu te dis quelquechose? à ce moment là , qu'est ce qui se passe pour toi ?à ce moment là (ressenti, tension,...)
Ensuite : qu'aurais tu besoin à ce moment là ? comment peux tu faire ? qu'est ce que tu peux te dire ?

Ces questions doivent être posées par qqu'un d'extérieur qui écoute et ne juge pas.



A +

 :)  :)

jérôme


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Flying'enclume le 23 Mai 2019 - 22:09:40
Salut Jérôme,

je crois que tu pointes un truc central : la nécessaire personnalisation de l'enseignement pour les compétences mentales.

Y'a pas 36 000 façons d'apprendre un geste technique. Le face voile par exemple.
Y'a 36 000 façons de gérer le stress, cela dépend beaucoup des pilotes...
Du coup, il faut beaucoup plus personnaliser l'enseignement pour ces compétences mentales que pour les compétences techniques.

C'est un joli défi pour les moniteurs, difficile, mais passionnant.


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: Jérôme C le 24 Mai 2019 - 06:56:01
Salut Jérôme,

je crois que tu pointes un truc central : la nécessaire personnalisation de l'enseignement pour les compétences mentales.

Y'a pas 36 000 façons d'apprendre un geste technique. Le face voile par exemple.
Y'a 36 000 façons de gérer le stress, cela dépend beaucoup des pilotes...
Du coup, il faut beaucoup plus personnaliser l'enseignement pour ces compétences mentales que pour les compétences techniques.

C'est un joli défi pour les moniteurs, difficile, mais passionnant.

Hello, oui tout à fait. C est passionnant et indispensable de faire évoluer son enseignement dans cette direction. Le côté technique est maîtrise ou évolue lentement. Le côté humain est omniprésent. (relation, écoute, personnalisation,...).

Les pistes de travail:
-se former (DU PREPAMENTALE, PNL,...)
-BOUQUINER (cerveau funambule, imagerie mentale de aymeric, PNL pour les nuls, méthode wim holf, cohérence cardiaque)
-apprendre avec de nombreux miic, webbinaire comme l attention sur funmooc,...)
-pratiquer (méditation, cohérence cardiaque, visualisation, relaxation activation, fixations d objectifs,se connaître,..)

Passionnant, riche, nécessaire si on veut faire réellement avancer la secu en vol libre...

On y vient.c est long, bcp d énergie notamment car les instances rament, sont dépassées, résistent... (croyances limitantes, zone d inconfort,changement,..)

Bye
Jérôme


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Gilles Silberzahn le 20 Août 2019 - 15:11:16
J'ai ajouté un petit paragraphe ici :

http://rocherbleu.com/parapente/stress-et-parapente/#quantifier


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Denis_13 le 20 Août 2019 - 16:05:55
 :pouce:  rhooo j'etais passé à côté de ce fil. Merci Gilles, très
agréable à lire sur la forme et le fond. Tres constructif comme toujours.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: manchot le 14 Septembre 2019 - 14:40:43
Merci bcp pour ce lien... j'étais aussi passé à coté de ce fil.
Je vais prendre le temps de le lire tranquillement, je pense que je fais partie de ces débutants qui sont très stressés au déco...


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: ZeMike le 16 Septembre 2019 - 08:06:35
 :bravo: 1 :ppte:  :+1:

Tres bel article. Belle approche
Une superbe initiative.

La partie " verbaliser" m est d une aide précieuse.

Merci.



Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: ALPYR le 16 Septembre 2019 - 09:21:40
J'avais organisé samedi soir une réunion pour mon club sur le thème de la peur. Cette peur parfois difficile à gérer lorsqu'on va chercher les conditions fortes et/ou la performance. Cette peur dont il est encore plus difficile de parler ensuite, même en tête à tête.

La soirée était articulée par l'intervention de Philippe Collet, guide de haute montagne et moniteur de parapente.
Au passage je recommande Philippe qui a un énorme arrière-plan dans la sécurité tous domaines et la gestion des émotions, ainsi qu'une vraie réflexion sur la pédagogie et la pratique. On sent la personne qui intervient, non pas pour venir faire une prestation mais parce que ça l'intéresse vraiment. D'ailleurs malgré beaucoup de route pour venir, il était parfaitement à l'heure, c'est un signe !
Son stage "Confiance et sérénité" me semble particulièrement intéressant (mais pas testé) : https://www.alpwind.fr/thermique/stage-parapente-confiance-serenite

Bref, au final pour la soirée 5 participants du club (dont l'organisateur) + 1 invité d'un club voisin. Pour un club de 45 membres, ça parle de soi-même.
Dans ce genre d'actions, on retombe très vite sur la même réalité qui fait qu'on intéresse quasiment que les gens qui sont déjà intéressés.
Pourtant, la question des émotions en parapente et de leur gestion, traverse de plus en plus le milieu des enseignants. Pour autant, est-ce que ça touche vraiment un public important ?

Pour en revenir à ce genre de soirée, j'imagine que ça a plus de succès dans un club citadin loin des sites. C'est un paramètre qui doit jouer.
Et sinon, pour le plaisir, voici la vidéo qui avait servi d'introduction à "La soirée de la Peur" : (surtout, mettez le son !)

http://www.youtube.com/watch?v=BCEt8wq3z8A
https://www.youtube.com/watch?v=BCEt8wq3z8A


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: fredyvole le 16 Septembre 2019 - 09:40:12
Suite à vos retours, j'ai ajouté quelques paragraphes sur :

- identification de la sur-confiance (merci chatmalo)
- Décompensation (merci FK)
- Auto-évaluation (merci chatmalo)
- Verbalisation (merci JMG)

 karma+

Merci pour ce super job ! ! !  karma+


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: plumocum le 16 Septembre 2019 - 10:54:00
https://www.youtube.com/watch?v=BCEt8wq3z8A
Classe. Ça fait rêver et ça donne envie.

 :twisted:


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: wowo le 16 Septembre 2019 - 12:56:45
Et les auto-commentaires de Damien sont très parlant sur l'exigence et la maîtrise technique mais aussi sur l'aspect "humain" qui conduit aux choix tactiques et in-fine à l'engagement que cela implique.

 :pouce:  mais pas pour moi (et sans doute pour nombre d'entre-nous) car  :vrac:  :affraid:


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Sascha le 16 Septembre 2019 - 14:42:42
Bonjour,

je me permets de rappeler que nous avons fait des exprériences très concluantes pour la gestion du stress avec la methode Wim Hof, que l'on peut facilement apprendre en autodidacte et gratuitement:

http://www.voler.info/contents/FR/mental-f/index.html#issue/50

A la Coupe Icare, il y a aura vendredi entre 14h-15h  et samedi entre 14h-15h  une instructrice de la méthode, invitée sur notre stand, pour répondre à d'éventuelles questions.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Airtoysdealer le 16 Septembre 2019 - 21:02:33
merci Vincent pour le partage de la vidéo, ça donne à réfléchir sur l'engagement et le niveau des top pilotes pour résister à une telle pression.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: ALPYR le 17 Septembre 2019 - 09:05:42
Oui on ne prend pas forcément tous conscience des choses à la même vitesse. Moi à mes débuts je croyais par exemple que pour faire du cross il suffisait d'être capable de retrouver des thermiques et de faire les plafonds  :mdr:

Engagement et compétences nécessaires : là par exemple si tu fais tout ça pour des raisons extrinsèques, à moyen terme ça peut faire très mal (sur le mental) ! Et si la peur n'est gérée que par des stratégies de recouvrement, d'une manière ou d'une autre la charge émotionnelle revient en effet boomerang (le retour du refoulé).


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Le Plantigrade le 20 Septembre 2019 - 19:11:32
Je vais tenter d'apporter ma pierre à l'édifice.
Avant toutes choses, je suis un total débutant en parapente, mais je suis professionnellement formé à la gestion du stress et à la gestion des risques.

Pour parler d'expérience "en vol" je vais partager deux incidents qui me sont arrivés, l'un sur pente école, l'autre sur un déco à mon 2e grand vol, sur leurs impacts sur ma toute jeune pratique et sur les corrections que j'ai apporté.

La première trouille que je me suis fait c'est sur la pente école. Dernier jour de gonflage, on en était aux petits vols, c'était le dernier de la mâtiné, le premier grand vol était prévu pour le lendemain. Je gonfle en dos-voile, tout va bien, mais j'ai une sensation bizarre... J'avais avalé pas mal d'infos sur forum et lu et digéré le livre de PP Menegoz (S'initier et progresser) donc j'avais intégré intellectuellement qu'au moindre doute, on arrête tout! Je baisse les yeux, une de mes sangles de cuisse s'était ouverte... J'avais dû mal l'attacher. Bon, sur pente école les conséquences aurait put être moindre, mais en grand vol, ça aurait pu mener à un incident grave. J'ai eu une belle sueur froide...
J'ai donc fait ce que mon métier m'a appris à faire : j'ai repassé mentalement le déroulement de mes actions et de mes décisions qui avaient menées à cet incident. Bon, la réponse était facile à trouver... J'avais bien fermé ma sangle mais mal. Conclusion, j'aurais dû contre-vérifier mes points d'attache avant le décollage. Suite logique des choses, j'ai intégré deux contre-vérifications à ma prévol. Une première au moment où je me sangle dans la sellette (je tire sur les boucles, toujours dans le même ordre) et une seconde une fois ma voile posée sur le déco à proprement parlé (oui, on prépare en arrière et on vient déployer au dernier moment, faute de place...)

la seconde trouille à été plus insidieuse... Basiquement, je me suis fais traîner au sol sur le décollage et j'ai été incapable de freiner ou d'affaler, mes bras s'étant fait plaquer par les élévateurs contre mes hanches. A ma décharge, c'était mon second vol! Sur le coup, ça m'a fait rigoler... Et puis j'ai dormi dessus comme on dit et deux vols plus tard, je me suis retrouvé sur le même déco, à stresser de façon parfaitement anormale et à ne plus réussir à gonfler dos-voile sans aide extérieure...
J'ai mis un peu de temps avant de comprendre que j'avais perdu confiance par simple peur de perdre le contrôle et de me faire mal a vrais dire, je l'ai compris après avoir mis, instinctivement en place des mesures correctives (bah oui, pour moi, il n'y avait pas de problème...)
Ma réaction, non réfléchi cette fois, à été de me mettre a travailler le face-voile. La voile sous les yeux, j'avais l'impression de mieux la contrôler et de pouvoir plus rapidement anticiper ses réactions. J'ai aussi travaillé le contrôle au pré-gonflage en utilisant les arrières, à affaler vite et proprement aux freins... Et j'ai du coup réussi mes premiers déco en face-voile dans un vent faible. Mais ce faisant, j'ai aussi brouillé mes repère au point de me sentir plus à l'aise en face-voile, même en vent nul ce qui est un non-sens! C'est en constatant CE dysfonctionnement, que j'ai repris le déroulement des faits et que j'ai compris le facteur limitant.

Ces deux exemples montre deux adaptations à une situation de stress, l'une est pertinente, l'autre moins... Dans tous les cas, et c'est quelque chose que je rabâche à mes élèves (oui, je suis aussi formateur), on apprend souvent bien plus de ses erreurs que de ses réussites (à condition d'être en mesure d'en apprendre quoique ce sit après coup...)

Le stress est un facteur limitant dans toutes choses, mais c'est aussi et surtout un signal d'alarme. Ne pas en ressentir est, à mon sens, presque aussi limitant qu'en ressentir trop. Pour être parfaitement honnête, ma véritable peur dans ce sport, c'est l'excès de confiance en moi. C'est tellement "facile" à première vue que je redoute par dessus tout de me laisser emporter (bon du coup, j'me surveille, rassurez-vous).

J'en viens au dernier point que je voulais aborder : la SIGR (stratégie Individuelle de Gestion des Risques)
C'est une composante très importante de mon métier, pour ne pas dire centrale. Sa mise en application peu paraître toute à la fois rébarbative et laborieuse à mettre en place, mais c'est parce qu'on tente, pour l'expliquer, de factualiser ce qui doit devenir un principe de fonctionnement.
Si on fait l'effort de se l'approprier, elle devient une part intégrante de nos pratiques et elle nous permet de "sentir" un dysfonctionnement avant même de le constater. Dans le cadre de mon métier, elle me permet aussi de "gérer" les risques en ayant conscience des verrous que je décide, en fonction des circonstances, de faire sauter (pour X ou Y raisons...).

Voilà, j'espère que ce petit poste en aura intéressé certain. Et si vous avez des questions, j'essaierais d'y répondre de mon mieux...


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: plumocum le 20 Septembre 2019 - 20:24:05

la seconde trouille à été plus insidieuse... Basiquement, je me suis fais traîner au sol sur le décollage et j'ai été incapable de freiner ou d'affaler, mes bras s'étant fait plaquer par les élévateurs contre mes hanches. A ma décharge, c'était mon second vol!
Tu t'es fait trainer au sol à ton second vol, à cause du vent ?


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Le Plantigrade le 20 Septembre 2019 - 21:41:38
Plutôt à cause d'un concours de circonstance et pas sur une très longue distance (moins de 3m), mais oui... Une rafale mal à propos!


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: manu_lazard le 21 Septembre 2019 - 16:01:57
J'en viens au dernier point que je voulais aborder : la SIGR (stratégie Individuelle de Gestion des Risques)
C'est une composante très importante de mon métier, pour ne pas dire centrale. Sa mise en application peu paraître toute à la fois rébarbative et laborieuse à mettre en place, mais c'est parce qu'on tente, pour l'expliquer, de factualiser ce qui doit devenir un principe de fonctionnement.
Si on fait l'effort de se l'approprier, elle devient une part intégrante de nos pratiques et elle nous permet de "sentir" un dysfonctionnement avant même de le constater. Dans le cadre de mon métier, elle me permet aussi de "gérer" les risques en ayant conscience des verrous que je décide, en fonction des circonstances, de faire sauter (pour X ou Y raisons...).

Voilà, j'espère que ce petit poste en aura intéressé certain. Et si vous avez des questions, j'essaierais d'y répondre de mon mieux...

Un super livre pour en parler :
https://www.amazon.fr/G%C3%A9rer-risques-parapente-quarante-comp%C3%A9tences/dp/B07P97V6PX/

Je n'ai aucun lien avec l'auteur, juste le plaisir de le lire et de mettre des mots sur du ressenti personnel.



Titre: Re : Re : Re : Stress & parapente
Posté par: Flying Caribou le 23 Septembre 2019 - 09:32:23
Un super livre pour en parler :
https://www.amazon.fr/G%C3%A9rer-risques-parapente-quarante-comp%C3%A9tences/dp/B07P97V6PX/

Je n'ai aucun lien avec l'auteur, juste le plaisir de le lire et de mettre des mots sur du ressenti personnel.
:+1:  excellent livre ! Je suis débutant complet (18 vols), j'y ai appris beaucoup de choses et je le relirai dans quelques dizaines de vols pour bien assimiler les concepts. Je le trouve mieux écrit/formaté que celui PP Menegoz.

Je lis avec attention ce topic et les expériences de chacun, merci pour le partage :trinq:

Je vais rebondir sur @plumocum:
Citation
ma véritable peur dans ce sport, c'est l'excès de confiance en moi. C'est tellement "facile" à première vue que je redoute par dessus tout de me laisser emporter
Je partage totalement ce point. Jusqu'à présent je me débrouille bien (je me retiens d'ajouter un "très"), surtout au gonflage au sol face-voile j'ai une bonne avance sur mes camarades (posé de stab, couché, voile à l'envers, sans les mains, etc.). Je n'ai aucune appréhension au décollage, et j'adore la phase d'approche et l'atterrissage. En vol cela se passe bien, et même si je suis sensible aux sensations lors des tangages/roulis "appuyés" (à mon niveau hein !) je sens que je m'habitue vite voire même que ça me plait ! Dans la vie je suis tout sauf un casse-cou, je ne suis pas fan des trucs à sensation forte et pourtant j'ai décrit ici tous les ingrédients de la sur-confiance ! J'achète mon matériel ce week-end, et je SAIS pertinemment que je vais vouloir faire du soaring le long des falaises comme les autres, essayer de tenir en l'air + longtemps, aller tester d'autres sites, etc. Puis je serai vite calmé en cas de turbulences ou fermeture, et je rentrerai dans le rang :vrac:
C'est pour cette raison que je me documente beaucoup, sur ce forum, les bouquins, que j'enchaîne les stages tant que possible, et que je n'ai pas acheté mon matériel + tôt !


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: M@tthieu le 23 Septembre 2019 - 12:39:16
J'ai trouvé le remède au stress ! La warrior attitude! Avant-hier, il soufflait du 25-35 plus passages thermiques. Je prends la roller 18 car seuls les deltaplanes volaient et là en mode banzai en surveillant la force du vent, j'ai volé sans peur ! J'ai trouvé comment je refonctionnais ! Ouf.. Je commençais à avoir peur de la peur. Posé sans souci après un vol où je naviguais sans accélérateur trims à moitié à 12/15 km/h. Perso, c'est le manque de confiance en moi qui me paralyse


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: ZeMike le 23 Septembre 2019 - 12:55:56
J'ai trouvé le remède au stress ! La warrior attitude! Avant-hier, il soufflait du 25-35 plus passages thermiques. Je prends la roller 18 car seuls les deltaplanes volaient et là en mode banzai en surveillant la force du vent, j'ai volé sans peur ! J'ai trouvé comment je refonctionnais ! Ouf.. Je commençais à avoir peur de la peur. Posé sans souci après un vol où je naviguais sans accélérateur trims à moitié à 12/15 km/h. Perso, c'est le manque de confiance en moi qui me paralyse

Est ce qu'on ne s'approcherait pas de la témérité ?
du coup je prefère garder ma peur.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: M@tthieu le 23 Septembre 2019 - 13:11:15
Oui témérité réfléchie (plan B et C si plan A ne fonctionne pas). Mais chacun fonctionne selon son caractère. J'ai tellement eu de bas parce que je tressaillais pour un rien, l'irrationnel prenait le pas sur ce que je sais faire et supporter. Des phrases du genre "tu es sûr ?" au déco, qui te polluent l'esprit m'ont gâché des vols. La peur m'a paralysé dans les réactions, réflexes, analyses et pas de plaisir. Après il y a une limite évidemment. Je ne me jette plus dans la gueule du loup en me disant "on verra bien, j'ai un ange gardien" ;)


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: wowo le 24 Septembre 2019 - 10:33:10
 :mdr: Expliques nous un peu tes plans B et C si celui A ne devait pas fonctionner ?

Genre une belle asy en sortie de déco, 1/2 tour et retour à la pente/falaise avec une (petite) aile qui doit quand elle s'y décide, etre tout aussi rapide dans ce cas qu'elle l'est pour permettre de décoller "sereinement" dans du 25-35 + rafales thermiques".

Un copain s'est mangé la Dune dans le même type de contexte.

Ne pas avoir peur ne signifie pas ne pas être en danger...

Tu nous fais une rechute ? Evite la chute.  :bisous:


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: Flying Caribou le 24 Septembre 2019 - 14:23:17
Citation
Perso, c'est le manque de confiance en moi qui me paralyse
Comment peut-on ne pas avoir confiance en soi après plus d'un millier de vols ?

Je comprends ce que tu veux dire: ton manque de confiance en toi atténue tes compétences acquises. Et maintenant tu dois te "forcer" et être téméraire à ton niveau pour retrouver confiance ?


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: ALPYR le 24 Septembre 2019 - 14:58:13
Citation
Perso, c'est le manque de confiance en moi qui me paralyse
Comment peut-on ne pas avoir confiance en soi après plus d'un millier de vols ?
Parce qu'on sait à quoi s'attendre. Et qu'on se connait.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: M@tthieu le 24 Septembre 2019 - 15:47:08
:mdr: Expliques nous un peu tes plans B et C si celui A ne devait pas fonctionner ?

Genre une belle asy en sortie de déco, 1/2 tour et retour à la pente/falaise avec une (petite) aile qui doit quand elle s'y décide, etre tout aussi rapide dans ce cas qu'elle l'est pour permettre de décoller "sereinement" dans du 25-35 + rafales thermiques".

Un copain s'est mangé la Dune dans le même type de contexte.

Ne pas avoir peur ne signifie pas ne pas être en danger...

Tu nous fais une rechute ? Evite la chute.  :bisous:
Plan B : longer la colline (120 m de haut) et atterrir à l'une des deux extrémités, plan C : monter le plus haut possible et poser loin derrière. Pas de 360 possible car l'atterro n'est pas au pied et rivière et arbres au pied de la colline. Bon le plan A a marché, accélérateur pour sortir de la  compression, avancé devant et puis descendu de quelques dizaines de mètres.  pour trouver une couche moins ventée. Tu sais les chutes et les rechutes avec moi, c'est cyclique ROTFL. D'accord pour le danger qui existe toujours en parapente, mais avec l'expérience on évalue un peu plus les possibilités. Mais pour moi c'est le plus souvent une peur irraisonnée... bref, je me bats avec mes propres démons...


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: M@tthieu le 24 Septembre 2019 - 15:58:01
Citation
Perso, c'est le manque de confiance en moi qui me paralyse
Comment peut-on ne pas avoir confiance en soi après plus d'un millier de vols ?
Parce qu'on sait à quoi s'attendre. Et qu'on se connait.
Très belle réponse ;)
Je crois qu'à force d'avoir vécu des situations de stress, de danger, à force d'avoir un référentiel assez solide dans son cerveau, son corps, on commence à se connaître, ses réactions (positives et négatives) et des fois la confiance est là ou elle n'est pas. Ensuite le banzai du début qui part sans savoir, sans peur et sans référence (malgré les mises en garde ou les conseils) a confiance en une sorte d'aura (ange gardien), ledit ange gardien en a parfois marre ROTFL et la petit banzai doit grandir, faire ses propres choix en fonction d'une analyse. Quand on débute, on croit que, on pense que... et ce n'est pas qu'on pense les conseils de prudence inutiles, c'est qu'on croit qu'ils sne s'appliquent pas à vous, pas par ego trop grand mais pas sur-confiance. Quelques sketches et quelques milliers d'heures après, cette sur-confiance a été laminée par des situations olé olé proches du grave accident, par des accidents de proches et reste la confiance en soi, entamée par la forme mentale, physique du jour. Le manque de confiance, c'est l'ajustement inverse. Parfois rétrospectivement, je me dis "j'ai vraiment volé dans ces conditions ? j'en ai réchappé grâce à quoi ?" et il faut un travail sur soi pour ne focaliser que sur l'analyse factuelle depuis les prévisions météo jusqu'à l'observation sur site. Et ne pas entendre ces voix négatives (il y en a toujours) au déco de personnes qui vous transmettent aussi leur peur, d'où manque de confiance en soi. Il s'y ajoute aussi des problèmes externes (boulot, famille, santé, argent que sais-je..). Les plus beaux vols sont ceux où tout est en place (en plus de la nature magnifique). Il peut y avoir certes une pointe de danger cumulus grossissants, marée haute) mais sans oser dire qu'on maîtrise, on sait qu'on a fixé des marges et qu'on les respectera.


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: Le Plantigrade le 24 Septembre 2019 - 18:53:36
... ne pas entendre ces voix négatives (il y en a toujours) au déco de personnes qui vous transmettent aussi leur peur, d'où manque de confiance en soi.

Encore faut-il pour cela se construire un référentiel de connaissance et de compétence... Mais dans un sport ou l'erreur peut conduire à l'accident grave, c'est plutôt compliqué pour le débutant...


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: M@tthieu le 25 Septembre 2019 - 11:13:29
... ne pas entendre ces voix négatives (il y en a toujours) au déco de personnes qui vous transmettent aussi leur peur, d'où manque de confiance en soi.

Encore faut-il pour cela se construire un référentiel de connaissance et de compétence... Mais dans un sport ou l'erreur peut conduire à l'accident grave, c'est plutôt compliqué pour le débutant...
Exact ! soit on se fie aux mises en garde des plus anciens dans l'activité ou des pros soit on se fait soi-même son expérience ;)


Titre: Re : Re : Re : Stress & parapente
Posté par: Flying Caribou le 25 Septembre 2019 - 12:08:03
Comment peut-on ne pas avoir confiance en soi après plus d'un millier de vols ?
Parce qu'on sait à quoi s'attendre. Et qu'on se connait.
Si tu sais à quoi t'attendre ET que tu te connais, alors tu as tous les éléments pour évaluer la situation et savoir si tu seras à l'aise ou non dans cette masse d'air. C'est la situation idéale, que les débutants comme moi n'auront pas avant des années de pratique.
Si je comprends bien, tu sais que tu as les capacités de le faire, que tu l'as déjà fait (voire "pire"), mais tu doutes quand même, d'où le fait que tu doives "te faire un peu violence" pour y aller. C'est bien dans le sujet du topic, gérer sa peur ;) Je comprends mieux.


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: M@tthieu le 25 Septembre 2019 - 12:30:15
Tout se situe entre les marges que l'on se fixe le jour-même, la zone de confort et la zone que l'on peut supporter ou pas. Et en ce qui me concerne, se faire violence mentalement, en annihilant ses peurs. Le dossier  de Gilles le mentionne; il y a des peurs vraies et fausses. La plupart du temps elles sont fausses. Avant je n'avais pas peur et me suis mis en danger. Maintenant je me fais peur et ne suis pas nécessairement en danger :grat: l'irrationnel...


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: ALPYR le 25 Septembre 2019 - 13:08:37
Maintenant je me fais peur et ne suis pas nécessairement en danger :grat: l'irrationnel...
Difficile (hélas) de trouver de l'irrationnel dans notre univers.

Si on parle de peur, il n'y a pas vraiment de peur vraie et de peur fausse. Il y a plutôt des peurs secondaires et la peur fondamentale.
Avec les peurs secondaires, que l'on peut assez facilement nommer (par exemple et fréquemment "j'ai peur de la perte de contrôle") on arrive en se repassant le film de sa carrière, à trouver le ou les épisodes traumatiques déclencheurs (évènements accidentels à forte portée émotionnelle).
Mais le traumatisme ne crée pas la peur ; il l'introduit dans un monde jusqu’alors serein.
Et il l'introduit car il a des caractéristiques qui font puissamment écho à la peur fondamentale. La peur inconsciente, forgée durant le développement psychique de l'individu et qui est un de ses constituants intimes. Brutalement, l'évènement vient happer la peur inconsciente qui était jusque là bien refoulée pour permettre l'existence (pour ne pas être terrifiante, paralysante). Une sorte d'irruption du cauchemar dans la réalité.
On reconnaît une peur fondamentale au fait qu'une situation traumatisante, même déjà plusieurs fois surmontée avec succès, reproduira systématiquement cet appel émotionnel avec toujours la même intensité.

On peut beaucoup travailler sur ses peurs traumatiques (secondaires), avec des solutions de recouvrement, parfois positivement (ça peut suffire).
Mais si on a besoin de toucher à sa peur fondamentale, alors il n'y a pas d'autre moyen que de travailler sur soi en profondeur (mettre à nu au lieu de recouvrir) et chercher une certaine vérité de son propre désir.


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: wowo le 25 Septembre 2019 - 17:04:41
[...]
[...]
[...]Quand on débute, on croit que, on pense que... et ce n'est pas qu'on pense les conseils de prudence inutiles, c'est qu'on croit qu'ils sne s'appliquent pas à vous, pas par ego trop grand mais pas sur-confiance. Quelques sketches et quelques milliers d'heures après, cette sur-confiance a été laminée par des situations olé olé proches du grave accident, par des accidents de proches et reste la confiance en soi, entamée par la forme mentale, physique du jour. Le manque de confiance, c'est l'ajustement inverse. [...]
[...]

Citation
"Les professionnels surconfiants croient sincèrement qu'ils ont de l'expertise, agissent comme des experts et ressemblent à des experts.Vous devrez vous battre pour vous rappeler qu'ils peuvent être en proie à une illusion." - Daniel Kahneman
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Exc%C3%A8s_de_confiance_(psychologie) (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Exc%C3%A8s_de_confiance_(psychologie))

Remplace "professionnels" par "pilotes" et l'on a un début de réponses pourquoi tant d'accident.

(http://mavieenmains.com/wp-content/uploads/2016/01/exces-de-confiance-en-soi_thumb.jpg)

Si cela interpelle suivre le lien ci-après et en particulier voir les points 2 et 3 du chapitre "comment reconnaître l'excès de confiance"

https://mavieenmains.com/exces-de-confiance-en-soi-fatal-capacites-jugement (https://mavieenmains.com/exces-de-confiance-en-soi-fatal-capacites-jugement)

 :trinq:





Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: M@tthieu le 25 Septembre 2019 - 17:37:23
Maintenant je me fais peur et ne suis pas nécessairement en danger :grat: l'irrationnel...
Difficile (hélas) de trouver de l'irrationnel dans notre univers.

Si on parle de peur, il n'y a pas vraiment de peur vraie et de peur fausse. Il y a plutôt des peurs secondaires et la peur fondamentale.
Avec les peurs secondaires, que l'on peut assez facilement nommer (par exemple et fréquemment "j'ai peur de la perte de contrôle") on arrive en se repassant le film de sa carrière, à trouver le ou les épisodes traumatiques déclencheurs (évènements accidentels à forte portée émotionnelle).
Mais le traumatisme ne crée pas la peur ; il l'introduit dans un monde jusqu’alors serein.
Et il l'introduit car il a des caractéristiques qui font puissamment écho à la peur fondamentale. La peur inconsciente, forgée durant le développement psychique de l'individu et qui est un de ses constituants intimes. Brutalement, l'évènement vient happer la peur inconsciente qui était jusque là bien refoulée pour permettre l'existence (pour ne pas être terrifiante, paralysante). Une sorte d'irruption du cauchemar dans la réalité.
On reconnaît une peur fondamentale au fait qu'une situation traumatisante, même déjà plusieurs fois surmontée avec succès, reproduira systématiquement cet appel émotionnel avec toujours la même intensité.

On peut beaucoup travailler sur ses peurs traumatiques (secondaires), avec des solutions de recouvrement, parfois positivement (ça peut suffire).
Mais si on a besoin de toucher à sa peur fondamentale, alors il n'y a pas d'autre moyen que de travailler sur soi en profondeur (mettre à nu au lieu de recouvrir) et chercher une certaine vérité de son propre désir.
Pas évident de trouver sa peur fondamentale quand on en a plusieurs ;)
Peur de ne plus être, de ne plus se réveiller sur cette terre, de souffrir, de vieillir, de ne plus être capable de..
Mais ça n'a rien à voir avec le parapente !
Heureusement tout est un cycle, tout recommence même si différemment.
(@) Wowo, tout excès est néfaste mais pour réussir en ce monde, il vaut mieux avoir trop confiance en soi que pas assez.
Sinon dans la page que tu proposes, il y a semble-t-il un gros paradoxe : comment peut-on avoir trop confiance en soi6et s'en remettre à Dame Chance qui est extérieure à soi..? :grat:


Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: wowo le 25 Septembre 2019 - 17:51:46
D'autres lectures et éléments de réflexions sur le propos de la sur-confiance :

Citation
Dans certaines situations, avoir une surestime de soi peut être un atout. Mais, ceci n’est pas toujours vrai. Comme le disait si bien le célèbre écrivain et poète Corneille : « trop de confiance attire le danger ».[...] Bref, si croire en soi est constructif, la surestime de soi peut nous mener à notre perte. D’où l’importance de connaitre ses limites.
https://www.penser-et-agir.fr/exces-de-confiance/ (https://www.penser-et-agir.fr/exces-de-confiance/)

Citation
Trop de confiance en soi nuit à notre jugement. Nos appréciations peuvent être influencées par le contexte où nous nous trouvons, mais aussi par le degré de confiance que nous leur portons, montre une équipe française.

https://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/08/04/trop-de-confiance-en-soi-nuit-a-notre-jugement_4710773_1650684.html (https://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/08/04/trop-de-confiance-en-soi-nuit-a-notre-jugement_4710773_1650684.html)

À chacun de voir combien et dans quels contextes il peut être concerné.

 :trinq:


Titre: Re : Re : Stress & parapente
Posté par: ALPYR le 25 Septembre 2019 - 18:06:33

Peur de ne plus être, de ne plus se réveiller sur cette terre, de souffrir, de vieillir, de ne plus être capable de..


Allez hop, vite fait si ça t'amuse, un peu d'analyse sauvage pour te proposer une piste...
Tout ça tourne quand même autour du thème d'une certaine impuissance. Peut-être faut-il regarder du côté de l'angoisse de castration ?


Titre: Re : Re : Re : Stress & parapente
Posté par: Sascha le 24 Octobre 2019 - 21:56:21
J'en viens au dernier point que je voulais aborder : la SIGR (stratégie Individuelle de Gestion des Risques)
C'est une composante très importante de mon métier, pour ne pas dire centrale. Sa mise en application peu paraître toute à la fois rébarbative et laborieuse à mettre en place, mais c'est parce qu'on tente, pour l'expliquer, de factualiser ce qui doit devenir un principe de fonctionnement.
Si on fait l'effort de se l'approprier, elle devient une part intégrante de nos pratiques et elle nous permet de "sentir" un dysfonctionnement avant même de le constater. Dans le cadre de mon métier, elle me permet aussi de "gérer" les risques en ayant conscience des verrous que je décide, en fonction des circonstances, de faire sauter (pour X ou Y raisons...).

Voilà, j'espère que ce petit poste en aura intéressé certain. Et si vous avez des questions, j'essaierais d'y répondre de mon mieux...

Un super livre pour en parler :
https://www.amazon.fr/G%C3%A9rer-risques-parapente-quarante-comp%C3%A9tences/dp/B07P97V6PX/

Je n'ai aucun lien avec l'auteur, juste le plaisir de le lire et de mettre des mots sur du ressenti personnel.



Quelques chapitres du livre peuvent être gratuitement lus ici:
http://www.free.aero/contents/FR/ete2019-F/index.html#issue/37
et ici:
http://www.free.aero/contents/FR/automne2019/index.html#issue/72





Titre: Re : Stress & parapente
Posté par: M@tthieu le 01 Novembre 2019 - 10:24:17

Peur de ne plus être, de ne plus se réveiller sur cette terre, de souffrir, de vieillir, de ne plus être capable de..


Allez hop, vite fait si ça t'amuse, un peu d'analyse sauvage pour te proposer une piste...
Tout ça tourne quand même autour du thème d'une certaine impuissance. Peut-être faut-il regarder du côté de l'angoisse de castration ?
J'ai un peu de temps pour te répondre. Je ne pense pas être angoissé par la castration  :bu: je ne le suis pas encore !  :P