+ Le chant du vario +

Vols (parapente) => Récits => Discussion démarrée par: thibaud le 05 Mai 2010 - 11:44:16



Titre: Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 05 Mai 2010 - 11:44:16
[Avertissement] Attention, ce texte à reçu le label du Parti pour une Ecriture Durable et Environnementale (une écriture de PEDE pour les intimes). En conséquence de quoi, il est garanti sans smiley importé de l'autre bout de la toile, il n'a pas impliqué le travail de jeunes émoticônes asiatiques, ni d'autres symboles génétiquement modifiés pour clignoter ou briller la nuit au détriment de la consommation électrique. J'en appelle à la sagesse du lecteur averti (ça tombe bien on est toujours dans la section avertissement) pour identifier tout seul l'ironie, le second degré et parfois même l'humour qui peuvent parsemer le texte. D'autre part, des rumeurs persistantes font état d'une très large part d'autodérision dans les lignes qui vont suivre. Vous voilà donc prévenus !

TOI !
Oui Toi, attiré par ce titre ronflant et prétentieux, attiré par la flamme du tragique comme un papillon de nuit. Toi qui n'a rien d'autre à faire pendant la journée que gâcher la confiance et l'argent de ton employeur. Oh, ça te concerne aussi petit malin, toi qui ne découvre ce message que le soir venu, n'as-tu pas une copine, une femme ou un poisson rouge dont il faudrait  t'occuper avec amour et attention plutôt que de rester là, à lire les élucubrations numériques d'un camarade virtuel ?

Si tu es encore là, tu as déjà répondu à la première question, présentement tu n'as rien de mieux à faire que glander sur le net. Ca tombe bien, moi non plus.
Te voilà donc ici pour partager une expérience hors du commun. Tu as bien fait de rester. Tu t'apprêtes à découvrir au travers de ce récit quelque chose qu'à ma connaissance aucun parapentiste n'a jamais fait. J'ai repoussé les limites du possible vers des horizons nouveaux et fantastiques.

Il y a dans le domaine du parapente un bizutage assez fréquent qui veut que l'apprenti volant se sente obligé d'imposer à un public blasé le récit de son premier grand vol. Pour la peine, il aligne les superlatifs, les "extraordinaire" et autres "moment magique" de "liberté absolue" de "se sentir voler comme un oiseau".
Hey gars, t'as atterri, c'est bon ?
Alors remet les pieds sur terre. Tu t'es juste retrouvé en sac à patate confortablement installé sur une chaise longue suspendue à des ficelles. Avec un gus à la radio qui te disait quand tirer la ficelle gauche et quand tirer la ficelle droite. Pas de quoi en faire un roman non plus.

Il y en a qui continuent après de raconter leurs petites histoires et leurs vols. C'est le plus souvent présenté comme des récits "pour partager" (rendre jaloux, ouais) ou alors "pour apprendre aux autres" (à traduire par "se la péter") ou encore "pour garder une trace" (pas dans le fond du slip, ces prétentieux prétendent marquer la mémoire collective avec leur "cross" de quinze bornes le long des crêtes à mouettes). En bref, désolé pour les filles (surtout pour celles qui s'adonnent à l'exercice) mais c'est surtout un moyen de voir qui à la plus longue (il y en a même qui prétendent en avoir une de plus de 400 bornes ou capables de faire 281 fois le tour du slip).
On en trouve, parmi les plus atteints, des qui s'essaient à l'humour en narrant leur frustrations de vol de courte durée et leur changements de matériels dans des récits aussi pathétiques qu'inintéressants.

Et puis il y a ces autres histoires, beaucoup moins drôles. Les histoires de ceux pour qui le parapente s'arrête provisoirement ou définitivement suite à l'accident. Ceux qui terminent leurs derniers cross ou leur dernier tour de SAT en y laissant leurs jambes quand ils ne finissent pas six pieds sous terre parmi les taupes que nous avons tous côtoyé une paire de fois. Je ne commenterais pas ces récits, car ils ne me font pas rire et j'ai tendance à les éviter.

Pour en revenir à quelque chose de plus léger, je disais qu'au travers de ce récit vous allez découvrir quelque chose qu'à ma connaissance aucun parapentiste n'a jamais tenté. On trouve donc plein de récits de premières fois, de vols, ou de ces derniers vols se terminant dans des circonstances tragiques. Et bien je vais également vous raconter mon dernier vol. Malgré une paire de péripéties et un final pour lequel j'éprouve une certaine honte, il ne m'est rien arrivé de fâcheux. Je pense que c'est une première. Je soupçonne les autres ayants arrêté l'activité de s'être désintéressés du vol libre en général. Ce n'est pas mon cas, et je continue moi aussi à gâcher l'argent de mon employeur en passant bien trop d'heures de bureau à lire les péripéties de mes camarades volants. Surtout que ce printemps est pour le moins riche.


Il parait qu'il ne faut jamais dire jamais, mais ce texte tient aussi lieu d'épitaphe dans ma vie de parapentiste. Voilà mon dernier vol avant la nuit...

Et pour donner dans le côté symbolique et marquant, j'ai volé le dernier jour de validité de ma licence soit le 31 décembre 2009. La fin d'une année, la fin d'un monde, le tout dans un autre hémisphère, au milieu de l'océan indien.

Ce n'était pas une si grande nouveauté pour moi, j'avais déjà volé à la Réunion. A l'époque, jeune volant tout fraichement émoulu d'une vingtaine de ploufs, j'en avais rajouté deux à mon carnet de vol, sous le soleil de l'ile Bourbon, émerveillé par le survol d'un lagon turquoise, le spectacle des tortues et la magie de poser sur la plage.

Il faut que je fasse un mini point pour tous les pauvres qui n'ont pas l'opportunité de saloper l'atmosphère avec des vols longs courrier pour saccager des destinations exotiques. D'ailleurs, je me suis toujours demandé comment ils pouvaient investir dans du matos fiables pour se jeter dans le trou ces pauvres sans être contraints de manger des pâtes pour le restant de leurs jours, ce à quoi on m'a répondu qu'il y avait un rapport de cause à conséquence. Le corollaire serait qu'en tout mangeur de pâte il y a un parapentiste qui sommeille ?
Oups je m'égare, donc un bref topo sur le vol sur l'ile de la Réunion. Comme son nom l'indique il s'agit effectivement d'une ile pour les trois du fond qui suivent. En gros c'est une montagne posé en plein milieu de nulle part sur l'eau.
Vu que le vent dominent se ballade toujours dans le même sens, il y a un côté exposé au vent où en gros il pleut tout le temps. Et un côté sous le vent ou en gros il fait beau tout le temps.
On vole donc sous le vent, dit comme ça, ça pique un peu au début, mais on le vit très bien. Surtout que le reste de l'ile protège pas mal dudit vent dominant.
Dernière particularité, c'est que le temps se couvre assez vite dans les hauteurs, les journées débutent souvent sans un nuage tandis qu'à midi il pleut sur les hauts.

Donc pour voler là bas, c'est conseillé de voler tôt. C'est encore pire si tu veux décoller de haut. Il faut carrément investir dans un réveil avec une alarme musclée. Ben oui, parce qu'en tant que touriste, tu fais la fête tous les soirs, et comme tu veux goûter les spécialités locales à base de canne-à-sucre tu finis dans un état second (voire troisième). Et encore, j'ai pas parlé du Zamal (mais pour le coup, je n'en aurais pas tâté).
Tout est que me concernant, le réveil j'ai eu du mal à l'entendre. Et que donc, jour après jour, je me disais trop tard pour voler, j'essaierais demain.
Pour le dernier jour sur place, le 31 décembre, j'ai réussi à me lever mais j'étais de corvée shopping au marché créole. Joies de la vie de couple,me voilà perdu au milieu d'un marché pas aux odeurs étranges plutôt que de profiter des premiers thermiques. Argh, j'ai eu beau presser l'affaire on a terminé seulement à 11h. Qu'à cela ne tienne, c'était la dernière occasion où jamais. Et puis je l'avais tellement fantasmé ce vol. Accessoirement j'avais tellement galéré pour convaincre ma moitié de l'opportunité de sacrifier notre quota de bagage pour emmener ma voile.
Donc je suis allé voir, aux Colimaçons (le spot facile pour voler là-bas, pas forcément le plus beau, il est normalement suffisament bas pour permettre de voler toute la journée). Avant de monter, le plafond baissait petit à petit mais ça volait encore, youpeeee...

C'est parti, je ne me souvenais plus que la navette était aussi longue. Pendant ce temps là tous les parapentistes finissaient par se poser. Plus inquiétant encore, je n'en voyais pas d'autres repartir. Et pour cause, arrivé sur place, les barbules grises se baladaient tout juste une dizaine de mètres au dessus de la tête. Mais bon, vent pas trop de travers, assez soutenu mais régulier, pas de moutons sur la mer (on m'a dit qu'à la Réunion, fallait pas voler quand il y avait des moutons sur la mer, chais pas pourquoi, peut être que les parapentistes réunionnais sont allergiques aux kébabs).

(http://lh6.ggpht.com/_8jK5ObuCmDQ/S-E2_37584I/AAAAAAAAAqE/Ie2rYsAMuQk/s640/IMG_0514.JPG)

Une fois tout déballé, le vent s'était bien renforcé et carrément orienté sud, donc plein travers. Ouuups! J'ai définitivement oublié la petite voix qui me disait, "Tibô, c'est pas très raisonnable ce que tu fait" car la deuxième petite voix me disait "Allez Tibô, c'est pas pire que sur les sites de soaring comme à la dune ou à Allevard, t'as déjà volé avec plus de vent, et puis en plus il est tout laminaire, facile non ? Et puis tu vas pas repartir avec des regrets".

Histoire d'évaluer la situation, je fais un peu de gonflage. C'est pas évident en travers de la pente, mais ça peut le faire. Première erreur, je n'étais pas, mais absolument pas sur un site à soaring, pas assez de pente.

(http://lh5.ggpht.com/_8jK5ObuCmDQ/S-E3AZ8adLI/AAAAAAAAAqI/eyIQ6yNNOYg/s640/IMG_0518.JPG)

Je m'élance et je me mange une grosse fermeture au moment de réorienter la voile dans la pente (oui, c'est définitivement travers). Qu'à cela ne tienne, je vais donc décoller de travers mais face au vent. Deuxième erreur.

Donc en quelques pas ça décolle, yesssss !

(http://lh5.ggpht.com/_8jK5ObuCmDQ/S-E3AmYFMqI/AAAAAAAAAqM/gI1a8m1piAQ/s640/IMG_0519.JPG)


Mais bon, il y a du vent quand même. Et la Mojo, c'est pas la Faïal. Ca a un côté tracteur assez prononcé. Ca pardonne tout, ça bouge pas, mais dieu que c'est lent.
En l'occurrence je peux affirmer qu'il y avait entre 25 et 35 km/h de vent. Suffisamment pour scotcher net une Mojo(voir même la faire reculer par moment).
Par contre il n'y avait pas assez de vent et/ou de pente pour tenir en dynamique.
Du coup j'avançais à la vitesse d'un escargot neurasthénique et à une hauteur d'une poignée de mètres (c'est quand même très rare les escargots volants, il faut le souligner).
Mais de pente après le déco, il n'y en avait guère plus, ce n'était qu'un immense champ de canne à sucre. Fort heureusement pour moi, ce n'était que des jeunes plans sous mes pieds.

Parano et peureux, je maintenais aussi une bonne présence aux freins. Surtout qu'il y avait de-ci delà des bullettes assez costauds (enfin pas suffisamment pour me permettre de prendre véritablement de la hauteur).

Comme ça j'arrivais à la fin du champ de canne à sucre, en me disant que définitivement, c'est beaucoup mieux une fois distillé en bouteille, pi avec un peu de menthe, de citron vert, de limonade et beaucoup de glace. J'avais gagné approximativement une altitude relative de trois mètres. Le hic c'est qu'en contrebas du champ, il y avait une bonne rangée d'arbres. Exactement le genre à faire trois/quatre mètres de haut.

Option 1, je relâche les freins, j'accélère un poil et j'essaie de passer en force.
Mauvaise idée, soit ça ne passait pas et je me trouve sous le vent (un vent quand même bien soutenu, le lecteur attentif l'aura remarqué). Soit ça passait trop juste et je me retrouve perché en haut des arbres. Pas pratique pour redécoller. Soit avec un peu de chance ça passait, mais vu qu'il n'y avait toujours pas beaucoup de pente, je risquais de me retrouver à poser dans un endroit absolument pas fréquentable. J'ai déjà posé dans le Manival, tester l'atterrissage dans les ravines Réunionnaises ne me tentait pas vraiment.

Du coup, j'ai pris l'option 2 je me suis posé délicatement (en faisant du surplace c'est facile) entre deux rangées de canne à sucre, sans saccager le champ.

Et j'ai donc remonté la pente. C'est fou comme dans l'autre sens, elle parait plus raide. Le 31 décembre à la réunion, c'est la saison chaude et humide, il devait faire dans les 35°, il y avait bien 200% d'humidité dans l'air. Avec ma voile en bouchon sur l'épaule, en jean. Le bonheur.

Quelques litres de sueur plus tard, je termine ma montée dans le brouillard, visiblement le nuage avait continué de descendre pendant que je faisais mumuse en quasi statique au dessus du champ. Au cas où, je ré-étale mon matos, je profite des rares moments ou le nuage daignait remonter un brin pour gonfler et vérifier ma voile. Infatigable la tite mojo, toujours parfaite.
Le vent continuait à ronfler et je n'ai pas réussi à retrouver de nouveau créneau avec plus d'une minute de visibilité sur la mer. C'est donc très désappointé et un peu amer que j'ai tout replié. C'était probablement mieux ainsi.

Pour mon dernier vol, je n'aurais pas survolé ni lagon ni tortues, j'aurais juste profité encore 5 minutes "extraordinaires" de ce "moment magique" de "liberté absolue" de "se sentir voler comme un oiseau".

Enfin bon, je me suis bien rattrapé quelques heures plus tard sur la canne à sucre, en bouteille cette fois. Et puis c'était le réveillon. Petite dédicace pour ceux qui affectionnent les ballons brésiliens lors de la coupe Icare. Une fiesta sur la plage de St Gilles, dans son genre c'est aussi un "moment magique". Ca vole aussi mais c'est beaucoup plus calme.

(http://lh5.ggpht.com/_8jK5ObuCmDQ/S-E3BHpr-PI/AAAAAAAAAqQ/wY7nWtfmrj8/s720/DSC_0296.JPG)



Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 05 Mai 2010 - 11:45:17
[Message personnel, Piwi c'est nouveau cette limite à 200 000 caractères ?]

Maintenant que j'ai écarté les curieux avec ce récit pataud, je peux en venir aux choses sérieuses et passablement polémiques. Avec le recul, je vais essayer d'analyser pourquoi j'ai arrêté le parapente. Les vraies bonnes raisons, les psychoses et tout ça.

Aller hop, je vais redemander un Dédé un ballon de rouge et vous expliquer ma vision du monde et faire un peu de psychologie de comptoir. Ca tombe bien j'y connais rien (s'il fallait s'y connaître pour parler de quelque chose, qu'est ce qu'on s'emmerderait).

Si on remet les choses à leurs justes valeurs, je n'ai qu'une seule raison qui ma poussé à arrêter l'activité. C'est tout bêtement la disparition du plaisir que je prenais à voler. Tant que l'activité reste un loisir et non un travail, le plaisir doit en rester le moteur prépondérant.
Le plaisir peut être immédiat, comme avec une tartine de nutella, faire coucou aux randonneurs vus d'en haut, profiter d'une vue somptueuse habituellement réservée aux oiseaux, envoyer un bon troicisse...
Le plaisir peut aussi être projeté, et c'est parfois tout aussi bon d'imaginer le bonheur qu'on va retirer d'une activité, comme lorsque je ressors de la FNAC avec un sac plein et un compte en banque vide, que je furetais sur le net à regarder les sites météo pour déterminer la journée et le site qui allaient le faire, lorsqu'on se serrait à 4,5, 6 ou sept et autant de parapentes dans une pauvre petite voiture pour monter au déco...

En l'occurrence, de ces deux aspects du plaisir, il ne me reste que les ruines d'une splendeur passée. Le bel édifice anéanti par la peur et la frustration, comme autant de catastrophes naturelles pour la confiance en soi.

Avec le recul que j'ai depuis près de six mois, je vais essayer de remonter le temps pour analyser mes derniers vols. Pas grand-chose à dire du dernier vol à la Réunion relaté au dessus. Je n'aurais pas du essayer j'ai été gentiment puni par ce loisir "qui pardonne si souvent".

C'est véritablement avec le vol précédent que ma décision est venue. J'ai passé bien des nuits à la mûrir au point que cela m'empêchait de dormir.
La goutte d'eau qui m'a plongé dans cette introspection insomniaque c'est mon avant dernier vol, vers midi, à Allevard.
J'en ai déjà parlé, mais juste pour resituer le contexte. Ce jour là, j'étais pas bien dans mes baskets (comme pour la plupart de mes vols précédents). Au déco, ça semblait vouloir commencer à tenir. Mon objectif était simplement de plouffer, donc pas trop de pression. Mais en l'air, sortie de déco, c'était malsain, bizarre, un peu chahuté. Pas pire, mais suffisamment pour me donner envie d'écourter mon vol (comme tant d'autres fois auparavant). J'arrive au dessus de la ville sans encombre, mais là une nouvelle séance de break-dance avec ma voile qui part dans tous les sens. Je suis super tendu, méga stressé, mais je gère à peu près le truc. Ca se calme une poignée de secondes (il faut entendre : ça bouge "un peu" moins).
Et là c'est le drame, outre les tremblements incontrôlés, je ne sens plus mes bras. Enfin je sens surtout une sensation comme les fourmillements, mais en puissance mille. Je n'ai plus aucune sensation tactile de la pression de la voile dans mes mains.
Flippant et surtout compliqué pour piloter, non ? Je ne me vois pas du tout construire mon approche au dessus de la digue dans ces conditions. C'est alors que dans le mépris le plus absolu des règles locales je vais survoler le lac (à ma décharge, j'avais encore pas mal de gaz). Bingo c'est effectivement plus calme. Mais le hic c'est que j'ai beau faire, je n'arrive pas à chasser ces maudites fourmis qui ont envahi mes bras.
Je finirais par aller me poser de l'autre côté du lac, un peu plus venté mais nettement moins turbulent. Et c'est bien dix minutes après l'atterrissage que je reprendrais mes sensations dans les mains et dans les bras.
La seule conclusion à laquelle j'ai pu arriver de ce phénomène c'est que sous l'effet de la crispation assez violente pendant les moments ou ça bougeait, j'ai du perturber les nerfs qui allaient bien pour contrôler ses avants bras.
J'ai tiré deux analyses de cette expérience. La première, c'est que je ne me sens plus bien quand je pars voler, la deuxième c'est que le stress a des vraies répercussions physiques qui me mettent en danger. En l'air je n'arrivais même plus à retirer mes mains des dragonnes, je ne serais certainement pas arrivé à trouver la poignée de mon secours, encore moins à gérer un vrac.

Je pense pouvoir remonter à l'origine de ce mal être, il se trouve quelques vols plus tôt, toujours à Allevard. Décidément, plus j'y pense, plus je me dis que ce site n'est pas sain. A l'époque j'avais un peu (pas beaucoup) plus de moral et un peu plus la niak. Un léger sud annoncé, je profite des bontés de l'école locale pour m'emmener au déco sud. Une poignée d'élèves avec des niveaux très différents me tiennent compagnie.
Sur place, l'école envoie rapidement ses stagiaires. C'est que le vent se renforce petit à petit et que ça commence à thermiquer sévère. Petite ambition pour ce vol, tourner un peu en local pour reprendre confiance, essayer de monter un peu et objectif d'essayer de monter aux Plagnes pour faire un petit touch-and-go. J'entends des gus à la radio qui ont eu la même idée, c'est donc que ça le fait. Pendant c temps là, j'attends que tous les élèves aient décollé avant de m'installer.
Quand je pars, ça c'est bien renforcé et il y a de sacrées bouffes. Impeccable pour décoller sans efforts.
En l'air changement d'atmosphère, ça bouge vraiment beaucoup. Des petites bullettes pas exploitables mais violentes qui explosent la voile. Le seul élève qui soit resté en l'air se fait littéralement démonter, sa voile fait tout comme on apprend dans les SIV, en avant, en arrière, façon montagne russe. Je suis impressionné, malgré le manque de contrôle, ça ne ferme pas.
C'est impressionnant mais pour l'instant ça va, je me maintiens. Jusqu'à ce que je rencontre une pure saloperie. Pas le temps de comprendre, j'avais l'impression que ça arrachait ma voile quand d'un coup plus rien dans les mains. Je me sens basculer en arrière. J'ai le temps de regarder en haut pour voir que ma voile ne s'y trouve plus, qu'elle est partie faire un petit tour en chiffon pour rentrer dans le sac.
Le temps semble comme figé, j'hésite, je ne comprends pas. Décro en entrée d'un truc velu ? Frontale massive ? Je sais pas, pourtant je n'avais pas trop de freins.
Tant pis il va falloir faire quelque chose, je vais essayer de temporiser. Trop tard, c'est parti trop loin, trop fort, trop devant. Je suis à la rue et pas symétrique. C'est donc fort justement parti pour une asymétrique dans les dents. Très gérable par contre, pas violent malgré le rappel pendulaire et pas de départ en rotation à déplorer (ou alors mon agripage du faisceau d'élévateur côté ouvert s'est révélé salutaire). Par contre c'est impressionnant de voir le truc se passer vu que j'avais la voile en face à ce moment là.
Passé cette sueur froide cassos en direction de la vallée. Ou c'était fort heureusement beaucoup plus calme (+1 en continu, tout doux, j'ai même hésité à aller faire du saute-mouton par-dessus Brame Farine pour poser chez moi).
Clairement, c'était ma plus mauvaise expérience de vol. Encore aujourd'hui à rédiger ce récit je sens cette boule au ventre, même si les détails sont flous, j'ai gardé intacte cette sensation de tomber, d'être au milieu du vide à prendre rendez-vous avec la faucheuse.

Avant ce vol malheureux qui a définitivement anéanti les reliquats de confiance en soi qui pouvait me rester. J'ai vécu pendant longtemps une sensation bizarre. Beaucoup trop de boulot, beaucoup de trucs perso m'arrivaient, pas le temps de
Sortir ma voile. Je volais seulement une fois par mois, pour "un vol de reprise" et pendant longtemps, j'avais cette première phase avant le vol d'angoisse. Un vol plus ou moins écourté par des conditions plus ou moins difficiles. Et à chaque fois à l'attéro j'avais cette rage de voler, qui me reprenait. Les dents qui recommençaient à pousser, l'envie folle de me battre contre les thermiques et leurs montrer qui était le patron. Mais malheureusement à chaque fois j'avais "pas le temps", "d'ailleurs je suis grave à la bourre", mais "demain j'y retourne", "la semaine prochaine c'est sûr".
Et puis un mois se passait avant que je ne ressorte ma voile.

Puis petit à petit ce sentiment euphorique post-vol a disparu, remplacé par un "posé vivant, posé content". La frustration et la jalousie par rapport aux camarades volants s'est ramenée aussi, ancrant fermement un sentiment de dégoût de soi et de cette saloperie de trouille.
Et puis finalement, quand j'ai eu de nouveau un peu le temps, je n'avais plus envie de voler. "Si c'est pour faire un plouf de 5 minutes et me faire peur, à quoi bon ?". Je me suis acharné un peu à me forcer à sortir en espérant que l'envie revienne, elle n'est jamais revenue. Au contraire je me suis fait encore plus peur (cf. les deux récits précédents).

Ce que je pense maintenant, après six mois cloué au sol.
Je continue à lire et à vivre par procuration les exploits de mes camarades volants mais je n'éprouve plus ce pincement au cœur de jalousie, voler me manque énormément, mais je n'ai aucune envie de reprendre ma licence.
En fait, je n'ai peut être pas trouvé dans le parapente ce que j'y cherchais. Vol libre à ce que l'on dit, il ne l'est pas vraiment. Ce n'est finalement pas le parapentiste qui décide de son itinéraire dans les cieux, il ne fait que grappiller des cheminements compliqués dans les miettes de ce que la météo et l'orientation des reliefs lui permettent.

En outre, ma trouille même si elle relève de l'irrationnel et du subjectif, elle a quand même des justifications profondes. Malgré tous les discours rassurant que j'ai longtemps moi-même colporté, le parapente reste un sport risqué ET dangereux. J'ai longtemps pensé que l'on maitrisait un peu le risque. Au final oui on pourrait le gérer mais non on ne le fait pas. Honnêtement, on se lasse des ploufs le matin sur site archi connu alors qu'il n'y a pas de vent météo, ni de nuages dans le ciel.
Au contraire, le parapentiste moyen cherche les conditions musclées et les turbulences, seul espoir de faire durer le vol. Et parmi ces parapentistes qui pensent avoir de l'expérience, qui pensent maitriser l'aérologie, combien ne se sont pas fait surprendre? Honnêtement, je n'en connais pas.
Et sans parler de surprise, combien d'entre nous ne prend pas de risques inconsidérés en toute connaissance de cause, à aller chercher les thermiques sous le vent, à frotter le caillou, à oublier les priorités dans la grappe, à accélérer dans les turbulences, à griller volontairement toutes ses marges ?

L'activité favorite du volant moyen en bande qui attend dans l'herbe "que les conditions s'installent" est de critiquer ceux qui décollent. Et très souvent la phrase revient, toujours la même "il a eu de la chance celui-là, il à du bol que le parapente pardonne". Je repose encore la question, qui parmi nous n'a pas bénéficié de cette chance proverbiale de temps en temps ? Qui n'a pas "grillé un jocker" ?

Il parait qu'il faut prendre des risques pour se sentir vivant. Je suis assez d'accord. Autant le gars qui saute une barre de 10 mètres à ski, qui descend un couloir de 60°, qui se tente l'Eiger a une évaluation directe de l'engagement. Autant le parapentiste ne l'a pas.

Je ne préfère pas parler du côté danger. Le bon sens paysan veut que rester suspendu avec des centaines voir des milliers de mètres de vide sous les pieds n'est pas forcément très bon pour la santé. Si la rupture inopinée du matériel est plutôt rare, une bonne cravate reste un bon moyen de trancher du tissu. La plupart des parapentes ne sont pas conçus pour sortir tout seul d'une autorotation si le pilote à un malaise. En cas de twist sérieux, il vaut mieux prier pour que le secours ait été correctement plié. Et puis le problème avec un contact violent avec la planète c'est qu'il y a souvent des cailloux tranchants qui trainent surtout dans les endroits fréquentés par nous autres.

En attendant bon vols à vous. C'est un sport passionnant que le vôtre. Continuer à faire rêver les terriens comme moi. Pour ma part, je vais en rester au macramé.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Champlo le 05 Mai 2010 - 12:13:28
Très bon texte, je crois que tu es dans le vrai en cherchant la source du stress plusieurs vols en amont, nos réactions plus ou moins inconscientes nous sont rarement dictées par l'environnement immédiat mais prennent sources bien plus tôt.

Merci de ce texte, rares sont les gens qui cherchent ailleurs que dans le factuel et l'instant pour expliquer l'incident. Cela recoupe pleinement une discussion avec un collègue deltiste où il ne comprenait pas pourquoi il n'avait pas sorti la dent alors que son ami oui...

C'est à mettre en parallèle avec ce que je copie dessous, un document bien util permettant d'analyser avec un grille de lecture vos incident ou même les vols qui se sont bien passés pour chercher où vous étiez en danger même indirect et surtout le pourquoi... C'est un document issu du CAF Toulouse calqué sur les comportements à risques des pilote d'avions. Ces comportements se retrouvant dans toutes les catastrophes aérienne.

Au bout d'un moment, tu t'habitues à regarder ce que tu fais au travers de cette grille et cela te permet d'être bien attentif à ton propre état et à tes propres signaux. Cela me permet de voler serein en expulsant les pressions parasites qui comptent tant lors des incidents (vouloir rejoindre les copains devant, décoller car c'est le dernier jours, nier la frousse du vol précédant, plaquer une erreur de positionnement...)

----------------------------------------------------------------------------------

Facteurs humains


   « Pourquoi des personnes expérimentées et formées au risque d’avalanche ont pu voir le danger, le regarder en face, et se comporter comme s’il n’était pas là ? » (Alain Duclos). (Ex : Villecrose, JF Roy, Chapoutot, Bérhaut, 2 guides en 2006, etc)
   Dans l’étude d’Alain Duclos, les ¾ des accidents se sont produits alors qu’il y avait au moins 3 indicateurs évidents de danger.
   50% des accidents se produisent par risque 4, alors que ce niveau de risque ne représente que 12% des jours.
   Quand on analyse les causes des accidents, on arrive dans la plupart des cas à identifier une prise de décision erronée. (erreur humaine).
   Analyse de 14 comportements venant perturber les étapes du processus de prise de décision.


Comportements-type

1.   L’habitude – la routine
   Le fait d’être dans une situation familière fait que l’on se raccroche à une analyse passée et détourne l’analyse correcte de la situation présente.
   L’habitude semble annuler les bénéfices de l’apprentissage
   Le processus échappe totalement ou partiellement au contrôle de l’attention (machinal)
   Sentiment d’invulnérabilité : « 30 ans de métier (de pratique) nous mettent à l’abri du danger »

2. L’obstination
   Le fait de prendre des décisions cohérentes avec une décision initiale (qui peut être correcte) sans tenir compte des nouvelles informations pertinentes qui apparaissent.
   Syndrome du Lion : l’objectif à tout prix
   Syndrome de la Vache : le retour à tout prix, même si le risque augmente

3. Le désir de séduction – le positionnement social
   S’engager dans une activité dont on pense qu’elle nous fera remarquer ou accepter par des personnes que l’on aime ou que l’on respecte, ou par des personnes dont on aimerait bien être aimé ou respecté.
   Conduite « à risques » des ados
   Les hommes en présence de femmes
   Les groupes ayant une sensation d’avoir un bon niveau prennent plus de risques après avoir rencontré un autre groupe.
 

4. L’aura de l’expert (comportement autocratique)
   Quand il y a un leader identifié (formel ou informel), ses décisions seront peu remises en cause par le reste du groupe, même si leur intuition leur dit le contraire.
   Un groupe où les décisions sont prises de manière consensuelle s ‘exposera moins.
   Avantage d’être à 2 encadrants (et rester « à l’écoute » du groupe)
   Pb inverse : Si une décision de prudence est prise, mais non justifiable techniquement (mais par l’expérience ou l’intuition), comment faire face aux frustrations/déceptions engendrées dans le groupe ?

5. La sensation de rareté
   « La fièvre de la poudre » : tracer plus loin au mépris du danger (Ex : Chamonix ou Les Arcs après une chute de neige)
   Attribuer une valeur à une opportunité, d’autant plus grande qu’on risque de la perdre.
   Variante : obstination due à la rareté des sorties possibles :
   Eclaircie pendant une période globalement perturbée
   Faible disponibilité des participants
   Volonté de « rentabiliser » la sortie

6. Sur-confiance
   La confiance en soi augmente avec l’impression de maîtriser le sujet.
   D’autant plus que le retour associé à une prise de risque est extrêmement positif lorsque le risque ne se réalise pas.
   Mauvaise capacité à tirer des enseignements des expériences passées.
   Impression d’avoir un haut niveau de contrôle de la situation.
   Savoir erroné (idées reçues).
   Le risque est sous-évalué et sous-estimé.

7. Erreur de représentation
   Le risque géré n’est pas le risque prépondérant : mauvaise hiérarchisation des risques.
   On n’est pas dans « le bon film ».
   Erreur résistante à la détection : on est persuadé de faire correctement son travail.

8. Laisser-faire
   Le souci de plaire de l’encadrant entraîne une augmentation de l’acceptation du risque, ainsi qu’un relâchement dans la prescription et le suivi de l’application des consignes.
   Encadrant avec faible leadership, ou faiblement reconnu. (faible crédibilité).
   Groupe sans leader formellement identifié, surtout si les participants sont de bon niveau.
   Décontraction excessive à l’issue d’une phase intense.
   Minimisation des erreurs commises.
   Attention aux mises en situation d’encadrement de chefs de course en cours de formation : la plus grande vigilance s’impose.
 

9. Indécision
   Tendance à repousser les prises de décision importantes.
   Mauvaise identification ou ignorance des endroits clefs de prise de décision.
   Tendance à privilégier les décisions qui entraîne un faible engagement ou qui semblent réversibles.
   Incapacité à s’adapter ou à renoncer.
   La cause est souvent une analyse incomplète et/ou floue.

10. Oubli du court terme (Sur-anticipation)
   La stratégie prend le pas sur la tactique.
   Obnubilé par un point clef de l’itinéraire ou par un risque probable, on en oublie la gestion de l’instant présent.
   Oubli ou négligence des actions en cours.
   Si ce qui a été anticipé ne se produit pas, on se retrouve avec un projet d’action inadapté et sans aucune bonne réponse prête.
   Attention aux situations hautement routinières.

11. Oubli du long terme (Sous-anticipation)
   La tactique fait oublier la stratégie, ou absence de stratégie.
   La gestion du risque à l’instant fait oublier la gestion globale de la sortie, risque de grosse surprise.
   Leader plongé dans ses instruments.
   Préparation sommaire ou absence de préparation de la course

12. Recherche de risques
   Il n’y a pas de plaisir de réussite sans risque d’échec. Certaines personnalités ont un tel besoin de consolider leur image interne qu’ils recherchent les situations de risque interne élevé (en limite de savoir-faire).
   Tendance à privilégier les solutions à engagement fort, à privilégier les hypothèses ou analyses optimistes.
   Veut toujours « aller voir »
   A beaucoup d’anecdotes de situations limites.

13. Recherche des marges
   Quand tout se passe bien, on n’a pas connaissance du niveau de marges que l’on avait.
   Tendance à rechercher des situations de plus en plus « limites » pour vérifier que l’on a toujours une analyse pertinente, associée à une sensation de haut niveau de contrôle.

14. Surcharge cognitive
   Leader débordé par la complexité d’une situation.
   Insuffisance de l’anticipation.
   Non prise en compte d’éléments importants.
   Prises de décisions impulsives, sans analyse raisonnée.
   Oublis nombreux.
   Comportement favorisé par un état de fatigue.



Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: MichelM le 05 Mai 2010 - 12:25:21


Très bon texte de Thibaud  :pouce:  (presque un sans fautes, juste une petite fôte de frappe  ;) )

Et très bonne réponse de Champlo  :pouce: avec ce texte (que perso j'avais déja vu dans un autre Club Alpin), et une des phrases de Champlo avant la citation du texte du CAF

(...) rares sont les gens qui cherchent ailleurs que dans le factuel et l'instant pour expliquer l'incident.



Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: surfair le 05 Mai 2010 - 13:36:17
Vraiment extra, Thibaud.
Une lucidité rare et surtout un discours assumé dans la sérénité.
Tellement de choses qu'on aimerait entendre un peu plus dans le milieu... tellement de choses à développer...
Un texte qu'on aimerait voir repris par la presse spécialisée.
Et enfin, des mots qui abandonnent le superficiel pour atteindre l'émotion.
Depuis 20 ans, ce n'est pas souvent que j'ai entendu un gars me parler vrai dans l'activité.
Je suis touché, bravo et merci.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: deuchiste le 05 Mai 2010 - 13:36:48
 :pouce:
Superbe exercice, joli texte, passionnant et placé sous le signe de la franchise et de la modestie.
On sent le gars cérébral mais hyper réaliste sur la pratique.
Bravo Thibaud, ça vaut largement un  karma+
Même si ça ne va pas aller dans le sens des gars dans mon genre qui psychotent déjà beaucoup et à qui on avait aussi déjà suggéré de faire du macramé...  :lol:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Mathieu le 05 Mai 2010 - 13:44:48
Très bon texte en effet!  karma+ Thibaud!

Je suis juste un peu moins d'accord avec la partie sur la justification de ta trouille. Pas que je veuille nier la prise de risque, mais cette analyse est faite sur la base de ton vécu, de tes expériences et de ta pratique, et donc pas applicable à l'identique à tout le monde.

Concernant le post de Champlo, j'avais déjà vu ces facteurs quelque part, et je trouve ça très bien pensé, mais si on s'y fie entièrement, on ne fait plus aucune sortie, que ce soit en parapente, ski de rando, alpinisme... Bref, c'est juste une méthode un peu structurée pour permettre à chacun d'analyser sa pratique et sa prise de risque. Mais je suis pas sûr que ça permette d'évacuer complètement les pressions parasites comme le suggère Champlo.

Perso j'ai l'impression d'être à peu près conscient des risques, de chercher à les minimiser, et de les accepter en partie. Gérer le risque, pour moi, c'est comme dresser des barrières successives: la première concerne l'analyse (conditions, niveau, forme, objectifs, pression...). Ensuite il y a toute la sécurité active: entretien du pilotage, forme physique, niveau d'engagement, etc. Après, la sécurité passive (secours, casque, protection dorsale...). Et enfin, il y a la chance.

L'idée, c'est que ces barrières fonctionnent comme un filtre: elle ne suppriment peut-être pas entièrement le risque, mais elles l'atténue pour qu'il ne se concrétise que, au pire, par un petit avertissement de temps en temps histoire de remettre les pendules à l'heure.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: BenHoit le 05 Mai 2010 - 15:04:31
Je respecte le choix de Thibaud mais je ne suis pas trop d'accord avec ce qu'il écrit (même si la forme y est !). Je pense avoir déjà eu l'occasion d'en discuter avec lui ...
Ca part du principe qu'il n'y a qu'une façon de pratiquer le parapente : le cross, le thermique, faire plus que son petit camarade .... etc ...

Pourtant, si tu ne veux pas te faire secouer, tu te lèves à 5h du mat un jour sans vent, tu te fais une belle rando en profitant des bestioles et tu redescends à 9h00 au calme comme font Bernard et Cie ! Je sais que tu apprécies la rando (bon OK .... un peu moins de te lever à 5h du mat)

Allevard en Sud trop fort pour voler ailleurs, je n'y vais plus après une expérience similaire à celle de Thibaud ... Les trouilles vécues par Thibaud, je pense les avoir vécues (voire même les vivre encore aujourd'hui) à un degré moindre ... Bizarrement, cela correspond également à un changement de voile (cf Thibaud et sa faiaal) ... Certains m'ont expliqué que c'était une prise de conscience de l'activité ... sans forcer, je remonte petit à petit la pente et je n'ai pas honte de partir me poser qd je ne le sens pas (même si la description que font les autres de leur vol du même jour est dure à avaler ...)
Nous ne serons pas tous champion du monde, il faut accepter d'être inférieur et prendre du plaisir avec ce qu'on sait faire plutôt que de tenter le diable parce que d'autres l'ont fait ...
Je reste convaincu qu'il y a de la place pour tout le monde dès qu'on prend du plaisir à observer et non à se mesurer aux autres (le plus long cross .... cf la CFD ....).


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: marc le 05 Mai 2010 - 15:30:31
Très agréable à lire, comme toujours :) J'espère qu'on aura l'occasion d'avoir des textes similaires sur ta potentielle activité suivante :mrgreen:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Mathieu le 05 Mai 2010 - 15:42:34
C'est vrai, moi aussi j'ai toujours rêvé de connaître les aspects les plus cachés du macramé!  :mrgreen:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 05 Mai 2010 - 15:53:27
Après avoir proprement remballé tous ceux qui trainaient sur les forums, je ne m'attendais pas à un tel accueil de mon message.
J'en suis tout zému, la larme à l'œil et tout ça.

Vous êtes deux à ne pas être d'accord avec mon analyse de la trouille. A me dire que c'est fonction de mon vécu, de ma pratique tout ça. Limite je serais susceptible, j'y reconnaitrais peut être le soir au fond d'une ruelle sombre le frétillement d'une petite critique implicite. Le genre de critique qui dirait tout bas que je prends mon cas pour une généralité. Et puis que si je veux prendre des vessies pour des lanternes que je me brûlerais et que ça serait bien fait pour moi.
Il y a même un outrecuidant qui me proposerait d'essayer d'autres activités, plus raisonnables, thermiquement parlant.

Alors je pourrais partir du postulat que de toute façon j'ai raison mais que ce serait une perte de temps que de vous le démontrer.
La deuxième option serait d'être d'accord avec vous, mais bon mon orgueil en prendrait un sacré coup, faut pas déconner non plus.
Non je vais choisir la voie politico-diplomatico-enfumage adoptée avec succès par nos têtes pensantes.
"En fait vous n'avez pas très bien compris mon propos. Ca tombe bien je vais vous le ré-expliquer (j'le fais bien le ton condescendant, vous trouvez pas ?)."

Plus sérieusement, ma vision et mon intérêt du parapente a toujours été pour le cross. Y compris lorsque je n'étais qu'un parapentiste wanabee qui attendait fiévreusement son premier stage en choppant toutes les infos possibles et imaginables.
J'imaginais alors que le parapente c'était une sorte de planeur, mais bien plus facile à mettre en œuvre. En fait je m'étais planté sur toute la ligne, le parapente ce n'est pas ça du tout (aujourd'hui je le perçois beaucoup plus comme un sport de glisse, façon surf).
Ce qui me plait dans le fait de voler, ben c'est tout simplement de voler, de me balader dans les airs.
Et à y regarder maintenant avec mon fameux vécu, un plouf ou un vol rando, ça reste assez limité comme balade (genre rejoindre l'attéro) et ça dure pas super longtemps (le rapport temps de montée/temps de descente reste quand même très défavorable).

Et du coup, si j'ai toujours adoré faire des ploufs pour découvrir de nouveaux sites, je me suis lassé. D'autant plus qu'à y réfléchir mes 50 derniers vols étaient des ploufs. Et que sur cinq ans de pratique de l'activité et j'ai honte de l'avouer vu le niveau au final j'ai fait à peu près 200 vols, je compte mes cross sur les doigts d'une main.
La rando, j'ai beaucoup aimé celles que j'ai faite (surtout que j'ai eu la chance de décoller à chaque fois) mais je l'ai toujours vu comme une pratique annexe et non principale.
Accessoirement, les thermiques se réveillent en même temps que moi, pas top pour faire de la rando tranquille.
   
Ps pour marc, j'espère que je n'aurais pas le même ressenti avec ma nouvelle activité, et si je viens raconter par ici, je risque de me faire lapider  :mrgreen:  (oh tiens un smiley, zut, je m'étais bien dit qu'il fallait que j'arrête)


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Jacques B le 05 Mai 2010 - 17:57:17
De toute manière nous ne sommes pas égaux devant le stress, le corps qui se fait baldinguer, l'endurance, l'adrénaline, le plaisir...donc il y a autant de pratique qu'il y a d'individu, et choisir de ne plus voler n'est pas plus con que de vouloir être champion du monde. Heureusement il y a plein de variantes entre les deux...

J'imaginais alors que le parapente c'était une sorte de planeur, mais bien plus facile à mettre en œuvre. En fait je m'étais planté sur toute la ligne, le parapente ce n'est pas ça du tout (aujourd'hui je le perçois beaucoup plus comme un sport de glisse, façon surf).
Ce qui me plait dans le fait de voler, ben c'est tout simplement de voler, de me balader dans les airs.
Et à y regarder maintenant avec mon fameux vécu, un plouf ou un vol rando, ça reste assez limité comme balade (genre rejoindre l'attéro) et ça dure pas super longtemps (le rapport temps de montée/temps de descente reste quand même très défavorable).
C'est sur que si tu ne vois pas d'intérêt à chasser le thermique ou reposer d'où tu est parti, y'a pas vraiment de plaisir à faire du parapente, du planeur non plus d'ailleurs...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: tux11kin202 le 05 Mai 2010 - 18:00:06
Petite question : tu aurais pas fait la majorite de tes vols plus ou moins tout seul?


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: olivierR le 05 Mai 2010 - 18:15:47
je suis loin d'avoir décidé d'arrêter le parapente (très très loin meme), mais ce post rejoint peut etre une question que je me suis posé il y a une semaine après un vol assez raté et flippant (et frustrant donc) dans des conditions bien trop costaudes pour moi (mais j'avais trop envie de rejoindre mes petits camarades qui venaient de prendre X000 mètres en moins de 5 minutes plutot que d'ttendre gentiment au déco que ca se calme un peu).

La question c'est : "est ce que MA pratique du parapente vaut ce qu'elle me coute en temps, en risques, en frustration, en place dans la tête (ca prend beaucoup de place) ?"
Ma réponse à moi, c'est clairement "oui" (et c'est un post de Surfair dans le thread "formation" qui m'a pas mal aidé à la trouver) mais je vais sérieusement me reposer la question après l'été. Pour moi ca passera forcément par une augmentation significative de ma maitrise du parapente, ou ca s'arretera là.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: mike57 le 05 Mai 2010 - 18:47:26
Trés beau récit Thibaud,j'ai bien aimé l'humour du premier message.
Concernant ton arrêt de  la pratique,tu es seul juge.Je pense que l'on est tous passé par des périodes de doutes,aprés des sketchs non programmés .Peut être devrais tu te donner une période d'un an ou deux,période de transition et de réflexion,et voir à l'issue si l'appel des grands vols est toujours présent.Sinon,stage macramé si possible à la Réunion. :D
La pauvre Faial dans tout ça, qu'est ce qu'elle devient?
Michel



Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: guillaume84 le 05 Mai 2010 - 19:16:47
 :coucou:  je partage entierement l'avis de surfair .......tu es assez grand pour avoir eu l'idée tout seul mais l'option paramoteur pourrait

coller ......allergique au bruit ??


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: mg le 05 Mai 2010 - 19:20:19
salut               tres beau texte ,belle pensée .pour ma part le parapente prend baucoup de place dans ma tete pourtant j,ai pensé   un moment arreter comme toi ,je ne supportais plus le fait de faire le bouchon en l,air ,de me faire brasser ,de ne pas pouvoir redescendre quand je voulais sans faire des 360 .pourtant j,adore cette sensation de pilotage de glisse de vitesse . et puis un jour j,ai decouvert la mini voile cette sensation de solidité de pilotage attractif ma redonné confiance la posibilité de descendre sans risque ,quand je veux .je vole depuis un an en mini et c top .....

 mg


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: quidman le 05 Mai 2010 - 19:41:16
Bonjour,
Merci pour ce retour d'expérience de ton arrêt de la pratique du parapente.
J'en profite directement, en tant que débutant le parapente. J'entrevois une facette de l'activité que je ne peux pas encore voir, avec mes quelques vols calmes (lassitude, peur).
Je comprends que tu arrêtes, surtout si ton plaisir était de crosser et que tu ne l'as en fait quasiment jamais assouvi. C'était un peu "voler pour voler".
Mais je suis aussi d'accord avec BenHoit, il est possible d'envisager un autre genre de pratique.

Et si, aujourd'hui, on te proposait de voler en bi ?


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: david97 le 05 Mai 2010 - 19:43:28
Salut
Moi je pense que tu a arrêté pour la bonne raison (plus le gout) mais il me semble aussi que tu découvert trop tard que le parapente est un sport a risque . Pour moi apres 20 ans de pratique je dit encore que le jour ou j'ai plus le gout ou que j'ai plus la petites boule au ventre sur le deco et bien je vend le bordel et j'arrête


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: BenHoit le 05 Mai 2010 - 19:59:12
la faial fait le bonheur d'une autre membre du forum  ;)

PS : et sinon, c'est bien ça qui me gène dans le post de Thibaud : les "ravages" que ça peut faire sur le moral d'autres volants ... Je pense que j'ai été particulièrement sensible à certains de ces messages catastrophistes sur notre activité et ça m'a rendu trouillard ...
En y réfléchissant (mais peut être que je changerai d'avis après un gros vrac), on doit pouvoir une pratique sans risque (ou avec risque maitrisé) en volant avec du matériel adapté dans des conditions également adaptées à son niveau ... Et quand je vois le récit des 3 derniers vols de Thibaud, je crois qu'il s'est seulement mis en l'air dans les mauvaises conditions avec le mauvais matériel ....


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Tibo le 05 Mai 2010 - 20:23:52
Pas grand chose à rajouter. Le récit est très beau et très lisible. Tu es seul maître de tes choix et je pense que dans ton cas (au vu de tes dires), les circonstances t'ont montré la voie.

Bien cordialement.

Thibault (aussi)


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 05 Mai 2010 - 20:30:49
 :coucou: thibo

 karma+ ton texte est tout simplement superbe... autant l'humour de la première partie est impeccable, autant le sérieux de l'analyse du seconde texte doit (je pense) interpeller tout parapentiste un tant soit peu conscient des enjeux (personnel) de l'activité.

je n'ai malheureusement pas le temps de répondre à ce texte ce soir ... mais je ne peux que recommander sa lecture à absolument tout le monde

(et non ce n'est pas nouveau cette limite à 200.000.000 de caractères ... mais en l'occurrence tu as encore su en tirer profit :pouce: )


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 05 Mai 2010 - 20:34:18
Très bon texte, je crois que tu es dans le vrai en cherchant la source du stress plusieurs vols en amont, nos réactions plus ou moins inconscientes nous sont rarement dictées par l'environnement immédiat mais prennent sources bien plus tôt.
je prends encore 5 secondes : Thibaud cite son avant dernier vol qui était déjà le fruit d'un arrêt ... effectivement je pense aussi que les causes sont bien antérieures (j'ai bien quelques idées, mais je ne connais pas assez Thibaud, même si j'avais fait un bon score à son jeu pour deviner la réaction des copains ;) )

Je crois sincèrement que tu as pris la bonne décision : savoir arrêter n'est vraiment pas facile, mais c'est quand même plus sain :!:
(et ça ne veux pas dire que tu ne revolera pas un jour ... avec plaisir)


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: nvloli le 05 Mai 2010 - 20:46:11
j'ai beaucoup apprécié le récit de Thibaut, tant sur le style que sur le fond :+1: , mais le ressenti qui est le mien de cette activité est assez différent du tien:
Il y a plusieurs explications possibles:

1/ nous ne volons pas dans les même conditions.
2/ nous n'avons pas la même perception de notre activité: je suis un mort en sursis.
3/ nous n'avons pas la même perception de notre activité: tu acceptes moins de te faire "secouer" en l'air.

je pense personnellement qu'il y a un peu des trois, à savoir que:

Le parapente doit se pratiquer dans des conditions à évaluer en fonction de notre niveau, qu'il faut avoir conscience des risques propres à notre activité et enfin qu'en dehors du vol en bord de mer et du plouf à 7heures du mat sans vent, l'aérologie n'est jamais laminaire comme on souhaiterait parfois qu'elle le soit.

comme d'autres l'on dit plus haut, peut-être qu'en essayant une autre pratique de cette activité, tu reprendrais goût au vol libre. Pour ma part, je ne saurais que te conseiller de gouter (si ce n'est pas déjà fait) au soaring en bord de mer. certains trouvent cette pratique lassante, pour d'autres, c'est l'occasion d'être en face d'une immensité bleue, dans un flux laminaire, avec le grand air du large qui te balaye le visage, un sentiment de grande sécurité eeeeet une grande sécurité effective!! l'occasion de pratiquer durant des heures sans avoir à t'occuper de logistique, de te poser dans le sable chaud pour piquer un roupillon quand tu le souhaites, de pratiquer le plaisir du gonflage (que beaucoup d'alpins n'ont malheuresement pas souvent l'occasion de pratiquer...)

Bon, je m'arrete là pour ne pas être à l'origine d'un exode massif de parapentistes alpins  ;)

En tout cas, j'admire ton courage, je souhaiterais être capable d'autant de lucidité lorsque comme toi, la petite flamme s'éteindra.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Man's le 05 Mai 2010 - 20:47:18
Tout d'abord quel régal de (re)lire ta plume ! Bravo !
Mais j'avoue que si je me suis régalé sur la forme, le fond m'a laissé plus perplexe.
Je rejoins assez les avis de BenHoit et Mathieu, et je pense que c'est surtout le manque de pratique qui t'as rendu mal à l'aise... Je me rappelle très bien l'époque de ta progression, assez fulgurante, puis de la chute de moral et donc de niveau qui s'en suivit (normale dans la vie d'un parapentiste paraît-il), car j'étais à peu près dans le même timing avec les mêmes sentiments et les mêmes doutes.
Mais pour moi, l'envie de voler est restée la plus forte, et je me suis arrangé pour avoir la disponibilité et la proximité nécessaire pour voler régulièrement et progresser à nouveau, et maintenant, ça va beaucoup mieux. Tout en respectant ta décision et en toute amitié, je regrette que tu n'aies pas suivi le même chemin que moi ; c'était quand même sympa de voler ensemble ! ;) (oops, un smiley !)


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 05 Mai 2010 - 22:04:07
Juste un petit mot, un petit mot pour avoir le dernier mot...
En fait non, pas vraiment. J'aurais bien des raisons et des arguments à vous proposer. Mais à quoi bon, ce n'est qu'un témoignage. Je ne prétends convaincre personne, j'ai juste essayé d'être honnête.
Je comprends votre avis, je continue de passer bien trop d'heures à vous lire, tous les midi je regarde avec attention la longue falaise qui s'étale jusqu'au St Eynard et je dénombre les voiles, j'essaie de reconnaitre les copains et j'ai un petit pincement de coeur de ne pas être là haut.

La parapente, c'est un peu une pratique passionnelle. J'ai juste pris bien trop de temps avant de comprendre que ce n'était pas ce qui me convenait.

Le monde est vaste, il y a tant de choses à voir, à vivre, à découvrir. Pourquoi s'entêter lorsque le plaisir a disparu (et depuis beaucoup plus longtemps que les trois derniers vols que j'ai relaté) ?


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: BenHoit le 06 Mai 2010 - 08:08:54
Je viens de passer sur le fil "Formation" que j'avais totalement raté ...

Et là je dis  :bravo:  :bravo:  :bravo: à MONSIEUR Surfair ! Je pense que si ce qu'il exprime là bas était plus souvent dit dans les écoles et les clubs, on éviterait des abandons à la Thibaud. En plus, ça remet bien les choses en place pour ceux qui se posent les bonnes questions.



Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: La Brune le 06 Mai 2010 - 08:35:16
 karma+    Thibeaut!
Belle lucidité et que d'humilité!!!
J'aime bien ce qui ressort de ton dernier post: si tu te forces à te mettre en l'air, c'est que tu n'as rien à y faire...


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 06 Mai 2010 - 08:57:05
 :coucou:

encore que quelques minutes à consacrer à ce sujet
Je rejoins assez les avis de BenHoit et Mathieu, et je pense que c'est surtout le manque de pratique qui t'as rendu mal à l'aise...
je ne suis pas d'accord :evil:
je dis souvent que je suis passé à 2 doigts d'un bon gros dégout profonds pour la cause inverse. a l'époque nous volions (avec un petit groupe de quelques inséparables) très très souvent, tout le temps le couteau entre le dents ...

un jour d'été vers 14H au grand bornand (je ne sais plus quelle année) où j'avais les nerfs, je me battais contre les conditions aérologiques tout ça paske j'avais les nerfs. Nous aurions dû décoller de la vierge au col des aravis ... mas 1 contre-temps + un 2e contre-temps + des copains qui finalement n'avaient pas la même motivation que moi + + +  ...
au final ça voulait pas jouer :fume:  :grrr2:
et là, je suis allé me poser, sans avoir de compte à rendre à personne
et je suis allé me baquer à la piscine municipale du grand bornand avec mon fiston...
les autres ont volé ... et moi j'ai passé l'après-m avec mon fiston ... je très peu regardé en l'air et j'ai passé une bonne après-m

tout ça pour dire que, dès fois, on se met une espèce de pression àlc
  • pour rien
  • ... paske le regard des autres (se poser quand les autres tiennent  :affraid: )
  • ... paske notre propre regard sur nous même (y a pas de raison que je vole moins bien qu'untel)


Voilà ... bon c'est un poil plus compliqué que ça encore ....

Je pense sincèrement que Thibaud doit définitivement arrêter de voler ... et peut-être dans quelques années, il re regardera le ciel et reviendra parmi nous avec une autre "sagesse" :pouce:

Je pense aussi (désolé d'être un peu radical, j'dois partir dans ... il y a 1 minute) que ceux qui peuvent être choqué par son récit sont peut-être des pilotes qui n'ont pas encore pris assez de recul par rapport à leur propre activité et qui projettent la honte d'avouer "ça ne me plaît plus"
reste à définir le "ça" avant de saturer et de devoir faire un vrai gros break.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Man's le 06 Mai 2010 - 09:10:42
Je rejoins assez les avis de BenHoit et Mathieu, et je pense que c'est surtout le manque de pratique qui t'as rendu mal à l'aise...
je ne suis pas d'accord :evil:
La différence entre ton propos et le mien, mon cher piwi, c'est que je me base sur l'observation de Thibaud les dernières fois que je l'ai vu voler, alors que toi, tu parles uniquement de toi et absolument pas de lui ! Après, ca ne reste que mes conclusions qui n'engagent que moi.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Benoit 2R le 06 Mai 2010 - 09:15:42
Très beau récit !

Thibaud, si jamais il te reste un fond d'envie de voler, laisse-moi te conseiller d'aller découvrir les autres pratiques aériennes : planeur, moto-planeur, montgolfière, aviation montagne, paramoteur, voltige aérienne, delta, ulm pendulaire, etc. Qui sait, peut-être que tu trouveras la pratique qui te convient, et quand bien même ça ne sera pas le cas, ça te forgera une culture aéro qui t'aidera à avoir du recul si jamais un jour tu reprends le parapente.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: BenHoit le 06 Mai 2010 - 09:17:05
Pas d'avis sur ce que "doit faire" Thibaud ... C'est son choix à lui et à lui seul (et son choix est respectable dans tous les cas) !
Par contre, tout à fait d'accord avec toi sur "la pression àlc" : c'est assez en cohérence avec ce que dit Surfair sur le post "formation" ou ce que je disais ici : ne pas se comparer au champion du monde et PRO-FI-TER ....

Malheureusement, et c'est surement là que l'expérience de Thibaud est intéressante, on sent bien dans le récit de ses 3 vols qu'il se mettait une pression d'enfer (je dois voler avant de reprendre l'avion, je dois voler à Allevard et monter aux plagnes parce que d'autres ont dit à la radio que ça le faisait, ... etc). Et ça n'est probablement pas sous une telle pression qu'on reprend confiance ou du plaisir ...

PS : teraben, je crois que tu as tapé juste avec tes propositions ... ce coquin de thibaud ne nous dit pas tout dans son post ...


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Mathieu le 06 Mai 2010 - 09:30:54
Il y a même un outrecuidant qui me proposerait d'essayer d'autres activités, plus raisonnables, thermiquement parlant.

Si j'ai l'honneur d'être cet outrecuidant, alors je me dois de rétablir la vérité historique: l'allusion au macramé est d'abord venue de toi!  ;)

Juste pour revenir plus précisément sur mon désaccord avec la fin de ton analyse: il y a des passages de ton récit dans lesquels je me retrouve pas personnellement, et je suppose ne pas être le seul. Puis tu justifies ton appréhension par des causes concrètes qui concerneraient tous les parapentistes.

Pour moi, ça revient à dire (de très belle manière): 1/ J'arrête le parapente parce que c'est pas pour moi (pour telles raisons personnelles) et 2/ Objectivement, ma trouille est justifiée pour telles raisons générales (ce qui voudrait dire implicitement qu'on devrait tous avoir de l'appréhension et donc, à terme, arrêter le parapente). J'ai compris! En fait t'es un agent dormant de la Fédération française de macramé qui a décidé de recruter en force!!!  :mrgreen:

 :trinq:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Man's le 06 Mai 2010 - 09:35:15
Je signalerais à Mathieu qu'il y a eu de très belles coopérations entre la FFMacramé et la FFVL qui ont donné de magnifiques réalisations d'élévateurs de voiles light !
:sors:


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Kriko le 06 Mai 2010 - 09:58:58
Le monde est vaste, il y a tant de choses à voir, à vivre, à découvrir. Pourquoi s'entêter lorsque le plaisir a disparu (et depuis beaucoup plus longtemps que les trois derniers vols que j'ai relaté) ?

Je pense que là est le maître mot. Nous volons pour nous faire plaisir. Si ce plaisir a disparu, tu as raison d'arrêter. Peut-être l'envie de voler reviendra-t-elle plus tard... peut-être pas.
En tous cas merci pour ce témoignage qui aide à relativiser notre pratique.


Titre: Re : Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 06 Mai 2010 - 10:15:02
Il y a même un outrecuidant qui me proposerait d'essayer d'autres activités, plus raisonnables, thermiquement parlant.

Si j'ai l'honneur d'être cet outrecuidant, alors je me dois de rétablir la vérité historique: l'allusion au macramé est d'abord venue de toi!  ;)

Juste pour revenir plus précisément sur mon désaccord avec la fin de ton analyse: il y a des passages de ton récit dans lesquels je me retrouve pas personnellement, et je suppose ne pas être le seul. Puis tu justifies ton appréhension par des causes concrètes qui concerneraient tous les parapentistes.

Pour moi, ça revient à dire (de très belle manière): 1/ J'arrête le parapente parce que c'est pas pour moi (pour telles raisons personnelles) et 2/ Objectivement, ma trouille est justifiée pour telles raisons générales (ce qui voudrait dire implicitement qu'on devrait tous avoir de l'appréhension et donc, à terme, arrêter le parapente). J'ai compris! En fait t'es un agent dormant de la Fédération française de macramé qui a décidé de recruter en force!!!  :mrgreen:

 :trinq:
Non, non, l'outrecuidant c'était plus celui à me vanter les mérites de la rando de 5h du mat'.

Sinon, je pour ton analyse du point 1° et 2°, tu as très bien compris mon texte. Sauf pour la partie entre parenthèses.
Vous faites bien comme vous voulez, juste que pour moi, ma pratique, mon vécu, mon expérience, et tout le toutim, ce sont des raisons assez objectives (oui la peur c'est de base subjectif et surtout ça n'évite pas le danger, mais dans ma pratique il y a des vrais comportements a risque).

Pour répondre à Benoit, oui, à chaque fois que j'ai volé c'est parce que je me mettais la pression (pas forcément à cause d'un avion ou d'un autre truc, mais plus généralement parce que je me disais "t'es trop un minable tu t'es encore trouvé des faux prétextes pour pas voler pendant un mois"). Et de fait, si je me mettais pas la pression, ben je volais tout simplement pas.
En arrêtant l'activité, j'ai tout simplement officialisé le truc. Et du coup le sentiment de honte s'est évaporé.

Pour teraben, huhu. Dans une autre vie j'ai déjà eu un un petit passé de vélivole (breveté, lâché sur des machines plastique et tout), activité passionnante, mais encore plus difficilement conciliable avec la vie de couple et la vie active encore que le parapente. Je m'y remettrais certainement, à la retraite (mais c'est pas pour tout de suite).
et puis si j'ai arrêté de "voler en parapente", ça n'est pas forcément synonyme d'arrêter de voler tout court...

J'enrichirais probablement ce fil de discussion avec les moments extraordinaires que m'a apporté l'activité. Il est vrai que pour l'heure je n'ai abordé que les points négatifs, mais j'ai quand même vécu de sacrés expériences.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: deuchiste le 06 Mai 2010 - 11:01:53
 :coucou:
On espère bien que tu relateras tes autres perceptions de l'activité car ta manière d'écrire est vraiment top et enrichissante pour tout le monde.
Tu as pu verbaliser pas mal de non-dits et dédramatiser certaines questions qu'il était jusque là délicat d'aborder sur le forum, au risque de se prendre une volée de bois vert, de générer la suspicion, voire de s'attirer l'ironie (j'en sais quelque chose  ;) ).


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 06 Mai 2010 - 11:04:50
Juste pour deuchiste et pour me faire un peu d'auto-pub,
il y a un club qui peux t'intéresser :
http://www.parapentiste.info/forum/histoire/club-des-plouffeurs-anonymes-t1446.0.html

 :mrgreen:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Jacques B le 06 Mai 2010 - 11:10:40
On va pas lui laisser le dernier mot!!! non mais  :mrgreen:
Bon voilà, on a du faire le tour de la décision de Thibaud, avec ceux qui le soutienne et ceux qui ne comprenaient pas vraiment pourquoi, ou plutôt qui voulaient donner des contres arguments. Mais que ce soit pour le parapente ou toute autre activité, mettez-vous la pression, le plaisir disparait, et par là même le but de l'activité. Bien que pour certain c'est un plaisir de se mettre la pression... AAAAhhhh merde je relance le débat  :sors:  

A+ thibaud


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: quidman le 06 Mai 2010 - 15:53:10
Bien que pour certain c'est un plaisir de se mettre la pression...


C'est toujours un plaisir de se mettre une pression !!
J'autorise, pour flood, l'enterrement de ce message...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Man's le 06 Mai 2010 - 15:55:05
Bien que pour certain c'est un plaisir de se mettre la pression...


C'est toujours un plaisir de se mettre une pression !!
J'autorise, pour flood, l'enterrement de ce message...
Tant qu'on va pas jusqu'à la mise en bière...
:sors:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Jacques B le 07 Mai 2010 - 09:42:33
ça cest du flood de 1ère classe  :pouce:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 07 Mai 2010 - 15:15:14
Pour sortir de l'inondation des précédentes interventions, j'aurais juste une petite remarque à faire...

Ce fil a suscité beaucoup plus de lectures et de commentaires que je ne l'aurais cru possible.
 - d'une part c'est bien pour ma gloire personnelle (allez-y flattez moi l'égo j'adore ça)
 - d'autre part, vu les réactions assez vives de certains (qui semblaient parfois friser l'auto-persuasion) cela signifie que je n'étais pas tout seul à me poser des questions, que le sujet est sensible.
Et je trouve que simplement y réfléchir c'est super sain, ça prouve que pas mal de gens ont conscience des risques que (peut) présente(r) l'activité et sont capable d'assumer les réponses qu'ils donnent.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: poldof le 07 Mai 2010 - 17:51:34
Mais bien sur que tu n'est pas le seul. On en a parlé récemment sur un autre fil. D'autres parapentistes ont arrêté cette activité pour des raisons proches des tiennes.
D'autres s'interrogent en permanence sur cette question.
Moi même, je me pose régulièrement cette question. Toujours parce que je ne vole pas assez pour voler aussi bien que je le voudrais. Mais parfois, un vol comme on les rêve et c'est reparti pour un tour.
Un "traitement" pas mal: le stage. En 3 jours, je vole autant que d'habitude en 2 mois. Détaché de tous les problèmes de logistique puisque l'école s'en occupe et je reprend confiance en moi...Et le vol redevient un plaisir.
J'ai vu sur un magazine, une école qui propose des stage justement prévu pour redonner confiance à des parapentistes en manque de confiance.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: mymyl le 14 Mai 2010 - 23:55:02
Mouais,,,, Pareil pour moi sérieux ca commence à me gonfler grave.

Il faut composer avec la météo capricieuse, l'emploi du temps personnel, professionnel, la fatigue physique et mentale, les km qu'il faut se taper pour espérer trouver un spot...
Et quand arrive enfin le jour ou tu peux voler, tas tellement pas assai d'automatisme pour gérer les priorités en l'air
(pas du tout évident quand tu essaye déjà de gérer ton propre vol pour le faire durer un peu...)
Que tu fini par passer juste devant à 3 ou 4 mètres d'un autre pilote devant lui et comme un gros boulet tu lui met tas trainé dans la gueule
qu'on se demande comment le mec à réussi à gérer sa voile pour s'en sortir...
Bon toi tu t'en sort vue que t'étais devant, direction la plaine après cette frayeur jusqu'à l'attéro et "épuisé" après un vol de 23 minutes
ben oui, comme tu ais pas habitué t'ais mort en moins de temps qu'il n'en faut à un parapentiste digne de ce nom pour trouver un Thermique...

Bref, toi tu fini la sellette posé sur le barbelé du paysan qui sera sans doute ravis d'apprendre que son barbelé, lui n'a rien contrairement à l'air-bag de tas sellette toute neuve...
Bon et encore s'aurais pu être pire genre pendu à ton secours et accroché dans les suspentes de l'autre pilote ou empalé sur le fil de ferre plein de pic juste à coté du terrain ou tout le monde pose :grat:
Voilà mon coup de gueule du soir histoire vécu ce jour.

Mouaarff, pourvue qu'il pleuve pendant 3 mois que je soit pas tenté d'y retourner à nouveau... :sors:
Non, franchement, je me demande s'il est encore utile d'insister me concernant ?


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: martial le 15 Mai 2010 - 00:03:38
Citation
Posté par: mymyl
Citer ce message
Mouais,,,, Pareil pour moi sérieux ca commence à me gonfler grave.

Il faut composer avec la météo capricieuse, l'emploi du temps personnel, professionnel, la fatigue physique et mentale, les km qu'il faut se taper pour espérer trouver un spot...
Et quand arrive enfin le jour ou tu peux voler, tas tellement pas assai d'automatisme pour gérer les priorités en l'air
(pas du tout évident quand tu essaye déjà de gérer ton propre vol pour le faire durer un peu...)
Que tu fini par passer juste devant à 3 ou 4 mètres d'un autre pilote devant lui et comme un gros boulet tu lui met tas trainé dans la gueule
qu'on se demande comment le mec à réussi à gérer sa voile pour s'en sortir...
Bon toi tu t'en sort vue que t'étais devant, direction la plaine après cette frayeur jusqu'à l'attéro et "épuisé" après un vol de 23 minutes
ben oui, comme tu ais pas habitué t'ais mort en moins de temps qu'il n'en faut à un parapentiste digne de ce nom pour trouver un Thermique...
Bref, toi tu fini la sellette posé sur le barbelé du paysan qui sera sans doute ravis d'apprendre que son barbelé, lui n'a rien contrairement à l'air-bag de tas sellette toute neuve...
Bon et encore s'aurais pu être pire genre pendu à ton secours et accroché dans les suspentes de l'autre pilote ou empalé sur le fil de ferre plein de pic juste à coté du terrain ou tout le monde pose hein ?
Voilà mon coup de gueule du soir histoire vécu ce jour.
!!!
Mouaarff, pourvue qu'il pleuve pendant 3 mois que je soit pas tenté d'y retourner à nouveau... je sors
Non, franchement, je me demande s'il est encore utile d'insister me concernant ?

c'est bon , tu as finis de raler :tomate:  :tomate:

quand tu penses qu'un nombre incommensurable d'humains n'auront jamais la chance ou le plaisir de faire ne serais-ce qu'un plouf, je trouve que ton vol avec attero barbelé vaut toute la thune du monde!!! :bang:

bon je suppose que tu es fatigué mymil :trinq:


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: deuchiste le 15 Mai 2010 - 11:59:46
Mouaarff, pourvue qu'il pleuve pendant 3 mois que je soit pas tenté d'y retourner à nouveau... :sors:
Non, franchement, je me demande s'il est encore utile d'insister me concernant ?

 :coucou:
Boarf, Fabrice, faut pas culpabiliser à ce point.  Ce n’est pas parce qu’il est arrivé un truc en l’air, en plus à cause d’un gus qui te suivait à la trace, qu’il faut s'en vouloir comme ça et se déclarer inapte au vol.
Dis-toi bien que tu as posé sans bobo avec vent de travers turbulent et rafaleux, c'est pas le principal ? OK, le matos a morflé, mais ce n'est que du matos... Une couture ou deux au fond d'une sellette vaut 1000 fois mieux que des points de suture, tu dois savoir savoir de quoi je parle puisque tu es venu me soutenir aux urgences dimanche dernier lorsque je me suis ouvert la main en voulant jouer les acrobates.  ;)

C’est vrai que l’activité PP est complexe par la concentration, la technique et l'imprévu qu'elle recèle. Sans parler du facteur appréhension qui joue pas mal sur le mental, surtout pour nous qui sommes à peine des oisillons.
Soit il faut faire avec, soit il faut la pratiquer avec un max de tranquillité, c-à-d lors de vols « pépères » en conditions hyper calmes et donc réaliser des ploufs balistiques sans trop chercher à gratter ou à affronter des conditions limite saines.

Un vol est un vol, et moi perso, même un plouf de 20 secondes sur la grosse pente-école près de chez moi est un petit moment de bonheur. A partir du moment où je vole, ne serait-ce qu'en radada, je suis hyper content. Ce genre de petits vols en aérologie calme, ça me rappelle mes ploufs en Savoie lors du stage init. On plouffait parfois 20 minutes lors d'un vol avec 1000 mètres de gaz, c’était assez tranquille en l’air et les attérros TOUJOURS secure et nickel sur des terrains faciles, larges et plats.

Peut-être est-ce la clé de la poursuite de l’activité pour certains d'entre nous si on ne veut pas se faire (trop) peur ou se poser trop de questions lorsque des imprévus se présentent (et ils se présenteront immanquablement) ?
 :ppte:


Titre: Re : Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 15 Mai 2010 - 13:18:18
C’est vrai que l’activité PP est complexe par la concentration, la technique et l'imprévu qu'elle recèle. Sans parler du facteur appréhension qui joue pas mal sur le mental, surtout pour nous qui sommes à peine des oisillons.
Soit il faut faire avec, soit il faut la pratiquer avec un max de tranquillité, c-à-d lors de vols « pépères » en conditions hyper calmes et donc réaliser des ploufs balistiques sans trop chercher à gratter ou à affronter des conditions limite saines.

:+1: sauf les "soit"...
il faut faire avec _ET_ pratiquer avec un max de tranquilité ...
le parapente (plus encore que toute autre pratique sportive) il faut toujours avoir un plan de vol c'est à dire que tu dois toujours avoir une liste d'options "s'il se passe ça, je fais ça ..."
ta liste d'option doit sans cesse être réactualisée en fonction de comment les données évoluent et le nombre de paramèter à prendre en compte est immense ...
et c'est pour ça que la progression doit consister à rajouter petit à petit les paramètres un par un en veillant à ce que l'ensemble des autres paramètres soient digérés...
en clair la progression c'est
* être capable de tourner à droite / gauche
puis
* être capable de me présenter sur le terrain dans une aérologie facile (réglage droite/gauche/altitude)
puis
* être capable de faire des adaptations à un vent léger mais régulier
puis
* être capable de s'adapter à un vent légèrement irrégulier
puis
* d'adapter à quelques bulles thermiques

etc ...
* la proximité du relief (vol de pente)
* la proximité d'autres aéronefs
sont des paramètres supplémentaires...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Planbfr le 15 Mai 2010 - 13:20:40
Il est intéressant de noter que tous les déçus du parapente se mettent inutilement la pression ou ne savent pas se contenter d'objectifs très simples.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: ktmanue74 le 15 Mai 2010 - 13:34:38
Tout à fait d'accord avec Planbfr!!!!


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 15 Mai 2010 - 14:05:12
Il est intéressant de noter que tous les déçus du parapente se mettent inutilement la pression ou ne savent pas se contenter d'objectifs très simples.
:grat: est-ce que ce n'est pas nous qui avons réussi à passer au travers :?:

perso, je considère que (dans mon cas, je suis passé), à un moment de ma progression, je suis passé pas loin. J'ai eu la chance d'avoir le déclic pour ne pas me laisser envahir par ma propre pression...
et je comprends que la question se pose (voire puisse se poser, selon les individus à différents moments)...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: surfair le 15 Mai 2010 - 14:18:41
Je l'ai déjà dit dans un autre fil : je plains les débutants !
Aujourd'hui quand tu débarques dans le vol libre, tu te compares déjà à des gonzes qui partent pour des vols de 150 km ou bien qui passent l'Infinty...
C'est grave la frustration.
A mes débuts, le pilote qui parvenait à repasser au-dessus du décollage, c'était le roi de la journée ! Ça paraissait pas inaccessible...

Et pourtant avant de faire 150 km en Infinty, il faut bien s'inscrire dans une progression.
Être capable de décoller de manière maitrisée et en sécurité vent nul ou modéré. Faire des plans de vol cohérents, construire différentes approches, se poser avec précision. Découvrir la plage de débattement à la commande, les différents régimes de vol, le pilotage sellette. Etc, etc.
Puis faire durer le vol en dynamique, tourner au bon moment, de la bonne manière. Commencer à piloter son aile sur des mouvements induits et valider en turbulence faible. Varier les sites et les pratiques, la mise en vol n'étant surtout pas le critère de réussite ; il faut se focaliser sur la démarche.
Les débutants qui croient qu'on apprend à nager en se jetant à l'eau peuvent aussi croire qu'on apprend rapidement à voler...


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: mymyl le 15 Mai 2010 - 17:23:47
c'est bon , tu as finis de raler :tomate:  :tomate:

quand tu penses qu'un nombre incommensurable d'humains n'auront jamais la chance ou le plaisir de faire ne serais-ce qu'un plouf, je trouve que ton vol avec attero barbelé vaut toute la thune du monde!!! :bang:

bon je suppose que tu es fatigué mymil :trinq:
Aigris sans doute un peut, jaloux aussi. (oui je sais il faut pas mais bon c'est comme çà)
Dommage je trouvais vraiment ce site de vol jolie et accessible.
Attero large et long... A condition d'arriver à une hauteur acceptable pas comme ce fût le cas cette fois-ci avec un vent de travers assai fort...
Je vais pas me repasser le film 50 fois, il fallait ANTICIPER voilà tout et prévoir un plan "B" et "C" et "D" comme le dit Piwaille...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: deuchiste le 15 Mai 2010 - 17:34:06
Te bile pas mec, t'auras bien d'autres occasions d'en r'trousser des vols...  :D
Sinon, le "plan B" c'était, peut-être, de poser dans la diagonale du terrain afin de gratter un peu plus de longueur...
Ça l'aurait fait ?  :grat:


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Planbfr le 15 Mai 2010 - 18:04:42
Je l'ai déjà dit dans un autre fil : je plains les débutants !

Moi non  :P

J'ai l'impression que c'est avant tout un problème de société. De nos jours, les gens ont perdu le sens de la persévérance. Ils veulent tout... tout de suite... bref notre socété ne cesse de se féminiser  :canape:

On le constate dans d'autres disciplines techniques comme le golf, la danse... qui demandent des années d'entrainement pour dépasser le stade du débutant. Beaucoup de gens qui débutent de nos jours finissent par abandonner car ils ne supportent plus de patienter quelques années.

Pour en revenir au parapente, les pratiquants devraient comprendre qu'il ne faut pas avoir la moindre exigeance en termes de performance tant que le seuil des 200 ploufs n'est pas atteint   :mrgreen:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: ktmanue74 le 15 Mai 2010 - 18:08:43
 :mdr:  :mdr:
Et moi qui croyais que le "je veux tout, tout de suite et maintenant" était typiquement masculin!!! ROTFL


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Man's le 15 Mai 2010 - 18:09:09
Pour en revenir au parapente, les pratiquants devraient comprendre qu'il ne faut pas avoir la moindre exigeance en termes de performance tant que le seuil des 200 ploufs n'est pas atteint   :mrgreen:

Amha, tout cela dépend tellement de la personne en question qu'il est impossible de généraliser et de mettre des chiffres.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: mymyl le 15 Mai 2010 - 18:21:11
Bref, une discipline exigeante ou le moindre "faut pas" peut couter chère...
Mais bon, accumuler les ploufs avant de se lancer dans l'arène n'est pas non plus une option à mon avis !
Le problème, c'est que pour progresser il faut pratiquer et que en semaine pour la plus part d'entre nous
c'est mission impossible. (Ne serait-ce que par l'éloignement géographique des sites de vol)
Les gonflages sont très formateur mais la progression passe forcément par de vrais vols.
Je regrette être venue de la campagne, habiter en ville pour une opportunité de travail
qui finalement, m'enferme dans une cage doré... Et on sais bien qu'un oiseaux en cage est malheureux,  :sos:


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Alexander le 15 Mai 2010 - 18:22:15
Pour en revenir au parapente, les pratiquants devraient comprendre qu'il ne faut pas avoir la moindre exigeance en termes de performance tant que le seuil des 200 ploufs n'est pas atteint   :mrgreen:

Amha, tout cela dépend tellement de la personne en question qu'il est impossible de généraliser et de mettre des chiffres.

 karma+
Franchement, des tonnes et des tonnes de ploufs, même sur des sites variés, je crois que ça fait beaucoup trop pour servir à quelque chose : nous sommes tous différents, mais je crains quand même que ça habitue trop à des situations idéales et que ça n'incite pas à se méfier tout en gagnant en dextérité (mais c'est juste mon avis à deux balles). En revanche, si faire des ploufs est un but et une source de plaisir en soi, là, autant les accumuler !


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: surfair le 15 Mai 2010 - 18:54:35
Ils veulent tout... tout de suite... bref notre socété ne cesse de se féminiser  :canape:
  :shock:  Là j'ai pas vraiment saisi...

Le reste du message n'est peut-être pas dénué de fondement.
Il y a quelques mois, un de nos élèves fraîchement autonome venait de légèrement s'incruster ses lunettes de soleil dans le front en se vachant selon le mode "percussion" !
Il était en train de faire le tour du bocal et à mi parcours il s'était un peu fait enfermer et avait du se poser sur un petit terrain, dans un trou turbulent. Pas assez de savoir-faire, un peu d'affolement et ça avait fini vent de cul face à la pente...
A l'atterro je lui dis "Normal, t'as aucune expérience ; dès que t'es en difficulté, tu ne peux pas faire face." Il me répond qu'il est formé et qu'il sait faire, qu'il monte en thermique et qu'il sait raccrocher, etc.
Je lui dis "La crête là-bas tout au bout (plafond transition puis re-plafond transition pour y aller depuis le déco), t'y es allé pour la première fois avec combien de vols ?", "ben, 20 vols (hors école)" qu'il me dit.
J'avise un des "vieux" pilotes du site et je lui demande "Alors, là-bas au fond tu y es allé au bout de combien de temps, toi ?". Il réfléchit et il me dit... " 8 ans..." !

Je vois aussi se multiplier les accidents de gens qui partent en cross alors qu'ils ont deux ans de vol seulement...

Je vais essayer de retrouver le fil où je raconte dans ce forum qu'il faut 10 ans pour faire un pilote.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: surfair le 15 Mai 2010 - 19:04:08
C'est là :
http://www.parapentiste.info/forum/flood/querelle-vieux-vs-jeunes-etait-utilisation-de-laccelerateur-t12471.0.html


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Alexander le 15 Mai 2010 - 20:20:30
Surfair ! J'avais oublié ton intervention sur le côté mystique du parapente... franchement, je crois qu'à lui seul il peut supprimer de nombreuses sources de doute ou d'appréhension : tant que tu restes dans une démarche mystique et que tu cesses de lutter, tu en sors transformé (et tu voles en sécurité...).  karma+


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Jacques B le 15 Mai 2010 - 21:44:03
C'est vrai que cette activité a tellement de paramètres que la progression de sa formation s'apparente à un chemin spirituel, il faut laisser le temps changer l'esprit. Un des pièges, il me semble, est de vouloir engranger au plus vite le maximum d'expérience pour pouvoir avoir l'impression de maîtriser le sujet (ça déja été dit? :canape:). En tout cas il faut jongler entre la découverte de nouveaux site/aerologie/aile... et se donner du temps. C'est trés frustrant quand on a que ses weekend et qu'en plus ça ne vole pas, non seulement on ronge son frein, mais également on se dit que l'on ne progresse pas. Mais personnellement si je m'étais laissé plus de temps j'aurais pu me prendre une bonne frontale dans des conditions thermique sur un site avec du gaz plutôt que de le faire sur un petit site de soaring à 5 m du sol. L'expérience que j'aurais connue en me donnant plus de temps aurais, je pense, modifié mon état de conscience et évité (ou en tout cas minimiser les risques) de ce facheux accident. C'est sur que passer 10 ans à voler 10h/ans n'est pas super formateur mais entre: attendre la retraite  et la chaise roulante ya pas photo, mais heureusement une multitude d'autres options. Il faut gérer ou choisir golf comme activité :lol:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: lodam le 15 Mai 2010 - 22:29:31
je suis pilote militaire et ça m'aide énormément dans ma pratique du parapente car j'utilise toutes les ficelles qui m'ont été enseignées dans mon boulot:
à commencer par me faire un briefing de mon vol et un débriefing. Je pense que trop de parapentistes décollent en ayant seulement vérifié la force et la direction du vent ainsi que les cuissardes et ventrales...
j'apprends énormément de mes ploufs surtout ceux de 2mn sur un site qui fait 100m de dénivelée car les différentes phases du vol s'enchainent très vite et il faut être au rdv.
Parfois je vole après ma journée de travail (enfin ma journée de vols... :sors: ) bref: j'arrive au déco, les conditions sont moyennes car vent trop faible ou trop décalé, et je suis mort de faim car je n'ai pas parapenté depuis 2 semaines; et bien là je me dis: "attention mon gars, c'est le jour où tu peux faire une connerie à vouloir insister!" .
Je pense aussi qu'il faut discuter avec les autres pilotes pour partager les expériences et surtout les doutes...car je vois bcp de pilotes qui ont l'air vachement sûr d'eux alors qu'ils sont très stressés et ça se voit dans leur façon de décoller.


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: olivierR le 16 Mai 2010 - 00:53:24
C'est là :
http://www.parapentiste.info/forum/flood/querelle-vieux-vs-jeunes-etait-utilisation-de-laccelerateur-t12471.0.html

Les messages de Surfair et de Piwaile de ce topic sont particulièrement bien reçus de ce côté de l'écran (Thanks ! ;)  )
Ca correspond exactement  à une prise de tête que je me suis organisé moi-même tout seul avec moi-même dernièrement et que je résoud petit à petit.

En fait j'ai juste oublié un truc. Tout de suite après mon stage init et dès mes premiers vols solo, , je m'étais retrouvé complètement béat en réalisant que, à 40 ans,  je venais de découvrir une activité qui pouvait m'accompagner toute la vie, comme un art martial super zen, un truc super perso, "en profondeur", où je n'avais de compte à rendre à personne (pas de but particulier à atteindre), où je pouvais justement prendre tout le temps pour progresser, un truc où je pouvais ne jamais cesser d'avoir des trucs à apprendre ou à découvrir. Jusqu'à perpète, en y allant zen. (c'était MA vision du parapente. je conçois completement qu'il y en a de completement différente)

Et comme un con, après avoir passé tout l'hiver à mater des vidéos de parapente et à attendre ma nouvelle voile, j'ai démarré cette nouvelle saison comme un pitbull, en me mettant grave la pression, du genre "cette année on arrête les conneries, on se sort les doigts et on grimpe au plaf tous les jours comme un grand, c'est compris ?!". Je m'y suis pris comme une brute, en arrivant au déco avec un vrai mental de boxeur, je me suis fait secoué, j'ai eu des petits flips, des vrais frustrations, et avec le recul, si j'ai trouvé quelques vols sympas (ceux où je réussissais à rester en l'air), ils ne l'étaient finalement pas tant que ça.

Bref... je vais redescendre pas mal la pression, et revoir tout ça façon plus zen, comme au départ. C'était vachement mieux.



Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Champlo le 16 Mai 2010 - 08:35:11
On en revient à l'identification des pressions qui amènent des comportements à risques comme dans le doc que je mets au début de ce post...

C'est vraiment une activité qui nécessite de faire l'essuie-glace, je veux dire par là que pour un coup à droite où j'ai volé ou fait un truc sympa, y'a un coup à gauche pour remettre en question le déroulement de ce vol, le regarder avec un autre oeil même si l'on croit que tout s'est bien passé. Pour voir ce qui a pêché et ce qui nous manque, que ce soit des compétences, du calme, etc...

Il y a quelques semaines, on fait un cross de 91km sur un WE d'initiation au cross. Les 30 derniers kilomètres était une partie que j'avais fait l'année dernière alors que j'avais ma voile depuis 3-4 semaines. Avec le recul, je survolais cette zone, en me disant qu'à l'époque je ne calculais rien, mais rien du tout... J'ai pourtant fait les bons choix à ce moment mais à l'aune du peu de maîtrise de l'époque, quasiment par chance. J'ai suivi quasiment le même parcours, 100 vols plus tard et surtout je me disais que si je revenais dans 5 ans, je penserais la même chose en 2015 du vol 2010 que là du vol 2009 par rapport à mes compétences 2010...

10ans, il a peut-être raison...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Man's le 16 Mai 2010 - 09:19:27
on fait un cross de 91km sur un WE d'initiation au cross
Voilà qui rentre bien en raisonnance avec le "tout, tout de suite" ! ;)


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Champlo le 16 Mai 2010 - 09:47:45
ou avec conditions exceptionnelles, groupe homogène, très bon encadrement et alors les choses s'enchaînent sans tirer sur la corde...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: surfair le 16 Mai 2010 - 11:52:51
Le vol libre c'est très comparable à la marine à voile.
Si tu veux faire, avec une sécurité raisonnable qui te permettra de durer, autre chose qu'un aller-retour dans la baie avec toujours la côte à vue, ça doit remplir ta vie.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Kanard le parapentiste le 20 Mai 2010 - 17:48:35
Le risque zéro n'existe pas, ca se saurai... mais il est clair que voler sans plaisir c'est pas le pied car avant toute chose si nous sommes sur cette bonne vieille Terre autant se faire plaisir puisque on ne fait que passer !
Voici une petite vidéo qui résume bien les fondamentaux de la pratique du parapente, qui font les vieux parapentistes: LE PLAISIR AVANT TOUT !  Pas de parapente sans plaisir...
Bon vols...   ;)
"http://www.youtube.com/v/PQ1V9dQB-rw&hl=fr_FR&fs=1&color1=0xe1600f&color2=0xfebd01"


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: dawa grup le 20 Mai 2010 - 18:30:34
très bonne analyse !!    :pouce:


Il y en a qui continuent après de raconter leurs petites histoires et leurs vols. C'est le plus souvent présenté comme des récits "pour partager" (rendre jaloux, ouais) ou alors "pour apprendre aux autres" (à traduire par "se la péter") ou encore "pour garder une trace" (pas dans le fond du slip, ces prétentieux prétendent marquer la mémoire collective avec leur "cross" de quinze bornes le long des crêtes à mouettes). En bref, désolé pour les filles (surtout pour celles qui s'adonnent à l'exercice) mais c'est surtout un moyen de voir qui à la plus longue (il y en a même qui prétendent en avoir une de plus de 400 bornes ou capables de faire 281 fois le tour du slip).
On en trouve, parmi les plus atteints, des qui s'essaient à l'humour en narrant leur frustrations de vol de courte durée et leur changements de matériels dans des récits aussi pathétiques qu'inintéressants.


mais euhh.......tu dois l'avoir vach'ment longue toi dis moi !!  :mrgreen:


 karma+  pour cette formidable perte de temps très bien écrite que tu m'a fais subir !!


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: kaiser38 le 27 Mai 2010 - 00:12:25
salut,

Juste pour dire que je comprends ce que peut ressentir Thibaud, car j'ai le sentiment de vivre la même chose avec les sports que je pratique depuis de nombreuses années (VTT et ski) et dans lesquels j'ai l'impression de moins en moins m'épanouir.
Je fais du VTT à un bon niveau de descente depuis près de 15 ans et du coup j'ai fait un paquet de bornes essentiellement en montagne. Du coup forcément j'ai acquis une bonne technique en descente. Idem en ski.

Seulement, désormais, quand je vais faire du VTT, il est rare que je revienne vraiment avec la "banane". J'ai l'impression d'être insatisfait de ce que je fais. Je sais pas si c'est du au fait de rouler souvent dans les mêmes endroits, au fait d'avoir l'impression de stagner dans mon niveau. Bref difficile à définir.

Je lisais avec beaucoup d'intéret les posts et notamment ceux de surfair qui dis qu'aujourd'hui les gens veulent tout, tout de suite et ne veulent pas prendre le temps d'apprendre.

Je le vois fréquemment. Des jeunes (ou moins jeunes) qui débarquent dans les activités comme le ski de rando ou le VTT et qui veulent après quelques jours de pratique, immédiatement aller tâter de la pente raide ou du sentier technique en montagne !

Personnellement, j'ai mis des années de ski avant de faire mes premiers couloirs ou pentes un peu raide (40-45°) ! En VTT, il m'a fallu de nombreuses années pour pouvoir être à l'aise en descente, sur de moi dans mon pilotage pour pas me boiter à chaque difficultés.
J'ai commencé le VTT en 96. Je dirais qu'il y a que 5 ou 6 ans ou je suis bien dans mes baskets sur mon vélo, avec une bonne technique qui me permet de passer propre.

Alors en VTT, l'avantage, c'est que dans 95% des cas, les chutes est bénigne. Au pire quelques contusions, un membre cassé. Rarement plus grave, et heureusement.
En revanche, en ski, la chute dans un couloir, une avalanche, et c'est plutôt la mort assurée dans 90% des cas...

Je pense que la société moderne, basée sur la performance et la comparaison systématique entre individu, et aussi l'effet internet joue un rôle important dans cette notion du besoin d'être "bon" et de faire des trucs durs en sport.
On a beaucoup plus de mal à apprécier des plaisirs simples : une rando en forêt parce que les conditions sont craignons. Un tour de VTT cool sans sentier technique, un plouf en parapente plutôt qu'un cross de X kilomètres.

Après avoir cotoyé pendant longtemps ce milieu, je me rend compte que le plus dur dans nos sports, c'est pas de faire telle ou telle pente, tel ou tel sentier, mais bel et bien de savoir ce que l'on cherche dans sa pratique d'un sport, d'avoir un projet dans une activité, le tout sans être toujours influencé par les autres.

Quand je parlais de l'effet internet, c'est au niveau de la sur-information qui peut entrainer une frustration chez certains. Je dirais qu'avant le gars qui randonnait à ski dans son coin ou avec quelques potes, était content, à son niveau. Désormais, quand il voit les dénivelés accumulés par certains, leur carnet de courses sur skitour ou autre, il se dit "merde, moi je fais que ca, et eux ils font tout ca" ! Ca peut vite devenir frustrant.

Dans le parapente, le problème est le même à mon avis, comme dans tous les sports de ce type qui ne sont pas régis par une notion de vainqueur/vaincu comme dans le tennis, le foot ou tout autre sport classique.

Je pense que l'essentiel est d'arriver à définir un projet à sa mesure, que l'on pense pouvoir atteindre en fonction de ses capacités.
Il y a des activités quasi sans risque comme l'escalade sportive, ou on peut se lancer à fond et même tâter plus dur que son niveau si on a pas peur de se prendre des plombs; Parait que c'est même comme ca qu'on progresse le mieux. En revanche en parapente, faut la jouer nettement plus finement, et savoir raison garder.

En tout cas j'espère qu'à l'issu de mes prochains stages j'arriverai à garder cette sagesse que j'ai sur le papier, mais pas forcément dans la réalité...

a++


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Kanard le parapentiste le 27 Mai 2010 - 05:04:36
D'accord avec ton analyse; la petite vidéo que j'ai mis plus haut résume ton point de vue: ne pas se prendre la tête mais juste du plaisir !   karma+


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 27 Mai 2010 - 09:09:59
 :coucou:
Je pense que la société moderne, basée sur la performance et la comparaison systématique entre individu


il se dit "merde, moi je fais que ca, et eux ils font tout ca" ! Ca peut vite devenir frustrant.

mouaip ... je suis à moitié convaincu
Je pense que la compétition (relayée par internet ou par tout autre média peut engendrer des frustrations ... ça oui
mais si on a un vrai mental de compétiteur, on a aussi appris à perdre ! sauf quelque rare prodige (tellement rare que je le met au singulier exprès) qui peut se targuer d'avoir tout gagné depuis le début. La compétition c'est l'école de la comparaison avec les autres (en plus de l'école de la recherche de la performance)... dans tous les sens : apprendre à perdre, apprendre à gagner ponctuellement puis savoir se forger un esprit gagnant pour se mettre dans chercher des conditions "gagnant".

Je suis assez d'accord avec la société du "tout, tout de suite" ... où les gens connaissent le gros du vocabulaire technique de tout et n'importe quoi... et finissent par croire qu'on peut tout faire. Dans mon métier, depuis longtemps, je fais la comparaison avec darty (ou carrouf) qui vends des ordi en faisant croire que tout le monde peut s'en dépatouiller...
Bref pour en revenir au parapente ... il y a plusieurs "démons" à combattre où il faut croiser
* son propre regard sur soit, le regard des autres
* ses propres capacités, ce qu'on a su faire (par le passé (*)), ce qu'on saura faire (plus tard)
* ce que les autres savent faire, ce qu'ils ont su aire, ce qu'ils sauront faire

(*) particulièrement vrai au printemps où on a trop facilement tendance à se souvenir des exploits de fin d'été dernier où on était bien rodé, bien à l'aise etc ...
pour moi, c'est un peu plus facile : c'est maintenant avec mon faible volume de vol à comparer à il y a 2-3 ans où je volais beaucoup plus.
Je suis par exemple assez  :mrgreen: de voir des copains qui ne comprennent pas que je fasse un vol "contemplatif" de 3H avec seulement 40 bornes au compteur avec les conditions de lundi... c'est vrai que j'ai eu un petit pincement en croisant cawotte au bout de son triangle de ~150pts ... mais j'étais déjà heureux de "tenir en l'air" et être suffisamment à l'aise avec mon aile pour lâcher les commandes et me gratter le nez détrimmé.


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Kriko le 27 Mai 2010 - 11:56:16
Je l'ai déjà dit dans un autre fil : je plains les débutants !
Aujourd'hui quand tu débarques dans le vol libre, tu te compares déjà à des gonzes qui partent pour des vols de 150 km ou bien qui passent l'Infinty...
C'est grave la frustration.
A mes débuts, le pilote qui parvenait à repasser au-dessus du décollage, c'était le roi de la journée ! Ça paraissait pas inaccessible...

Bof... pourquoi vouloir se comparer? J'étais débutant il n'y a pas si longtemps, et je me considère encore comme "débutant +", c'est à dire comme un pilote maîtrisant les bases techniques, sans plus, et manquant encore beaucoup d'expérience.

Eh bien, je n'ai jamais cherché à me comparer avec les "cadors". Je vole pour mon plaisir, il y a bien meilleur que moi, et alors? J'aime progresser, mais à mon rythme; alors, effectivement je commence à tâter des petits parcours, mais faire un "plouf" reste un plaisir, être en l'air...
Je garde par exemple un super souvenir d'un vol fait cet hiver dans les Vosges, magnifique lumière, air immobile, un magnifique plouf contemplatif, rien ne bougeait... ça na duré que quelques minutes, mais un vrai bonheur.


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: kk le 27 Mai 2010 - 14:39:08

Alors en VTT, l'avantage, c'est que dans 95% des cas, les chutes est bénigne. Au pire quelques contusions, un membre cassé. Rarement plus grave, et heureusement.

J'ai fait de VTT en club et puis avec des pote sur un "spot".
Et justement je pense qu'en vtt de freeride ou descente, on tombe beaucoups plus souvent qu'en para (encore heureux), évidemment on se fait pas toujours mal, mais il y'a quand même pas mal d'occasion de se faire bien mal  :| 
Sur les drop, gap, saut, casse du cadre,  trauma cranien .... Le VTT bien engagé me semble plus dangereux  :?

Encuite je suis d'accord sur le reste.
 


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: kaiser38 le 27 Mai 2010 - 16:55:40
c'est sur qu'il y a un gros niveau d'engagement dans le VTT "freeride".
En revanche, la différence, c'est qu'il me semble qu'il y a moins de mauvaises surprises. Certains récits d'accidents de parapente que j'ai pu lire ressemble plus à de la malchance qu'autre chose, un peu comme certaines avalanches en ski de rando.
En ski de rando, on peut être super prudent, et se prendre une coulée de neige par risque 1/5 (ca m'est arrivé une fois de faire partir une belle plaque et c'était par risque 1).

En VTT l'accident est essentiellement provoqué par un engagement un peu trop fort, et un manque de prudence. Y'a pas ce phénomène de l'élément (air, neige) qui est extérieur et parfois, souvent, traitre.

Enfin, c'est en tout cas l'analyse que j'en fait

allez a++


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: La Brune le 27 Mai 2010 - 19:20:46

En revanche, la différence, c'est qu'il me semble qu'il y a moins de mauvaises surprises. Certains récits d'accidents de parapente que j'ai pu lire ressemble plus à de la malchance qu'autre chose, un peu comme certaines avalanches en ski de rando.

Bien d'accord! On peut voir un sentier et les obstacles qui y sont (des fois c'est dur tellement ça va vite mais on peut faire une reco...), mais on ne peut pas voir les mouvements d'air. On ne peut que les estimer à partir de l'observation d'autres éléments, et des fois on se plante! S'il est toutefois impossible rare de se tromper sur des conditions d'huile lors des ploufs du matin, l'estimation des conditions calmes pour les vols du soir sont parfois bien plus compliquées  :grat:  quand tout est calme avec juste encore le passage de petits pétards de loin en loin...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: droldoiseau le 27 Mai 2010 - 21:57:13

Le récit de l'expérience de Thibault est très intérressant : Il met en évidence le côté psychologique de l'activité, partie que l'on étudie guerre en stage de formation et dont on parle peu il est vrai. (peu mais pas jamais). Bref, moi, y a juste un paragraphe qui me dérange un peu. Ce sont des conclusions que je ne partage absolument pas :

C'est un sport riqué et dangereux : Ben oui, au même titre que beaucoups d'autres si on ne respecte pas une progression adaptée. La plongée, le freeride, l'escalade etc etc Aucune de ces activité ne me parait anodine.

On se lasse des ploufs du matin : Parle pour toi ! Le vol rando est une super activité. Evidemment, il faut aimer randonner pour ne pas se dire à l'arrivée que ça n'est pas valable 3 heures de marche pour 20 mn de vol. Pour moi, c'est 3h20 de bonheur.

Le parapentiste moyen ne cherche pas la turbulence et le vol musclé, il cherche effectivement à faire durer le vol, et pour ce faire il va devoir composer avec la turbulence inhérente au vol thermique. Ca, se travaille patiemment, vol après vol. Il faut acquérir de l'expérience, de la confiance, de la technique....

On ne maitrise pas l'aérologie
mais on la comprends de mieux en mieux avec le temps. On peut toujours se faire surprendre....et on peut bien le vivre aussi sans que ça laisse de séquelles...

Quant aux risques inconsidérés, chacun est le maitre à bord, mais si tu a passé tous tes vols à "griller volontairement toutes les marges", ben je comprends que tu arrêtes l'activité aujourd'hui...

Perso, je pense qu'il faut suivre une progression à son rythme, en fonction du temps que l'on a, et de ce que l'on souhaite faire avec un parapente : On est pas obligé de faire du cross ou de la voltige comme les copains...

Rien ne nous oblige à faire du parapente non plus et tu as le droit d'arreter mais tu n'est pas obligé en partant et pour te persuader du bien fondé de ta décision de poser comme précepte que le parapente est dans l'absolu un sport dangereux pratiqué par des gars motivés par le gout du risque et le tirage de bourre incapables d'être raisonnables.

Enfin bon, bonne route à toi et merci pour ton récit en espérant que ton expérience parapentesque te serve quand même pour vivre d'autres trucs avec plus de sérénité.
Bye

Vincent (crosseur, ploufeur, soaringeur depuis 10 ans)


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: BenHoit le 27 Mai 2010 - 22:14:35
droldoiseau : "oulala .... tu vas avoir des problèmes toi" dixit omar et fred SAV des émissions ....  :affraid:
espèce "d'outrecuidant" va !

100% d'accord avec ce que tu as écrit (même si on ne demande pas mon avis ...) ...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: kaiser38 le 27 Mai 2010 - 22:26:49
J'ai du mal à capté ce dernier message, car il n'est pas cité, et du coup on ne sais pas qui est l'auteur des différents paragraphes.
Je suppose que ton propos, droldoiseau est celui de la fin ?

Encore une fois, je pense que c'est une question de philosophie de vie. D'un coté la personne contemplative qui va être comblée juste à l'idée de "voler", même quelques minutes, et de faire des ploufs régulièrement, mais pas tout le temps.
D'un autre coté, le performer, qui veut voler tous le temps, dont le parapente rempli complètement la vie et qui ne conçoit l'activité que par un engagement important et avec un souhait de progression constant.
Évidement avec bcp de nuances suivant les pratiquants !

Il en est de même pour les gars qui font 5 ou 10 sorties de ski de rando par an, et qui sont comblés, malgré un rythme à la montée modeste et des courses peu engagées, à comparer des gars qui font 100 000m de dénivelé ou plus chaque hiver dans des courses de très bon niveau !

Après pour ce qui est du vol rando, je pense que c'est similaire aux activités ou l'on descend vite ! En VTT ou en ski de rando, c'est pareil, quelques minutes de "plaisir" pour des heures de "souffrances". Mais bon ca c'est un truc auquel on adhère à la base ou pas. Et encore y'a pire que ca, y'a les sports comme l'alpinisme ou y'a même pas de plaisir à descendre !! Le plaisir on le trouve aussi, mais ailleurs !

Voila en tout cas, le parapente, comme les autres activités que l'on peut pratiquer sont un reflet de sa personnalité. La motivation que l'on a dans le sport est la même que dans le travail ou dans la vie en général. Faut se connaître, ne pas se mentir à soi-même et juger de ses propres capacités


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: nvloli le 27 Mai 2010 - 23:17:23
comme ca vient d'être souligné, il faut différencier le plaisir de voler (qui peut se faire en toute sécurité), et le plaisir de ressentir des sensations extrêmes, générées par la vitesse, les accélérations, les guiliguilis au ventre, les mises en situation de stress de ce type (lien que piment avait partagé ici de mémoire):
http://vimeo.com/5061335

c'est pour ca que quand on me demande entre l'escalade et le parapente, lequel est le plus flippant, je répond sans hésiter: l'escalade, malgré l'assurage, la certitude que rien ne peut arriver, cette activité ne fait pas appel aux mêmes sensations. j'y recherche le plaisir de me retrouver dans un devers 2 m au dessus du dernier clou, avec les doigts qui commencent à lâcher, un sentiment assez délicieux. par analogie, cette situation correspondrait à me faire reculer derrière une falaise sous le vent, chahuté dans tous le sens, mais contrairement à la grimpe, je n'aurais aucun plaisir à ressentir ca, j'aurais peur.

ce petit exemple pour illustrer le fait pour beaucoup d'entres nous, le plaisir ne s'obtient pas par prise de danger, mais par un état de plénitude que l'on atteint en l'air, quelque chose de moins "sauvage" et de plus passif que la vidéo montrée plus haut par exemple.

ensuite, pour le cross par exemple, oui il est plus engagé, on s'expose souvent à plus de risques qu'en faisant un vol en site, mais je persiste à croire que cette plus grande prise de risque n'est pas la cause du plaisir, mais une conséquence de notre recherche de plaisir, avec laquelle il faut savoir composer.

sinon, assez d'accord sur l'aspect psychologique étrangement absent lors de la formation, sans vouloir généraliser à toutes les écoles. C'est révélateur de constater que la prise de conscience se fait après un certain nombre d'années de pratique.


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: droldoiseau le 28 Mai 2010 - 09:06:33
J'ai du mal à capté ce dernier message, car il n'est pas cité, et du coup on ne sais pas qui est l'auteur des différents paragraphes.
Je suppose que ton propos, droldoiseau est celui de la fin ?

Je me suis appuyé sur le texte initial de Thibault et la réponse qu'il donnait à moment donné au sujet du vol rando (ou "rando" ne représente pas pour moi "souffrance" mais plaisir et ce même lorsqu'il est rattaché à "ski de"  ;) )



Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 28 Mai 2010 - 09:15:21

Le récit de l'expérience de Thibault est très intérressant : Il met en évidence le côté psychologique de l'activité, partie que l'on étudie guerre en stage de formation et dont on parle peu il est vrai. (peu mais pas jamais). Bref, moi, y a juste un paragraphe qui me dérange un peu. Ce sont des conclusions que je ne partage absolument pas :

C'est un sport riqué et dangereux

Comme j'entends que l'on m'appelle du fond des bois, j'accoure.
Ouaip, j'ai dis, ça et avec le recul j'assume toujours autant mes propos.
Certes je n'ai pas 15 an de parapente et 3000 ploufs à mon actif, mais j'estime quand même qu'avec 5 ans de pratique et plus de 200 vols dans des conditions assez variées j'ai pu apprendre à me connaitre un peu. Savoir ce qui me plait, ce qui ne me plait pas.

Je n'arrête pas le parapente car c'est un sport dangereux et risqué, et je n'ai jamais essayé de convaincre quiconque de le faire. J'arrête le parapente parce que je n'y trouve plus de plaisir. C'est pas pareil et c'est très personnel.

Je présente la notion de danger et de risque, parce qu'elle est ou qu'elle peut être réelle. Qu'elle doit inciter à se poser des questions, pour minimiser le risque et/ou l'accepter et l'assumer. Point barre !


Et vous avez beau me parler de ploufs,de vols rando, de soaring. Je connais un peu quand même. Suffisamment en tout cas pour savoir que j'en veux plus, aucune notion de performance (ou de comparaison avec les autres) la dedans, juste l'envie de me promener dans les airs.
(à ce titre par exemple, je trouvais nettement plus mon compte avec le vol à voile ou en une trentaine d'heure de vols  j'avais acquis un niveau suffisant pour me sentir en sécurité et sans être un "bon" pilote pouvoir rester des heures en l'air)

EDIT modo : message modifie a la demande de l'auteur


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: BenHoit le 28 Mai 2010 - 09:25:52
mon dieu ....  :roll:

je vois pas trop où j'ai reparlé du "bonheur incomparable du ploufage matinal" mais bon ... tu fais un peu une fixette sur mon premier post là ... je te rappelle que d'autres sont allés dans le même sens que moi (pas pour TE convaincre TOI personnellement) ... Je serai qd même curieux de savoir ce qu'il y a de blessant dans mes propos (en dehors du fait que je ne suis pas 100% d'accord avec ce que tu écris ..... c'est peut être ça qui te blesse ???)

et non mon second pseudo n'est pas droldoiseau .....


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Mathieu le 28 Mai 2010 - 09:26:55
Oui mais tu peux aussi t'offrir des balades dans les airs sans risquer ta peau à chaque seconde, ou en tout cas en maintenant le risque à un niveau comparable à plein d'autres activités moins connotées "Colt Seavers".


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: poldof le 28 Mai 2010 - 09:41:54
Je pense souvent arrêter comme Thibaud et pour des raisons assez semblables. Mais l'envie est toujours alors je continue.
Mais ce qui est sur, c'est que si j'arrête, je déménage pour ne plus vivre en face de 3 décollages (ou je mure les fenêtres mais ce serais dommage) et je ne vais plus jamais sur des site comme :forum: 
Alors Thibaud, t'es sur que ça ne te démanges plus du tout?


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: kaiser38 le 28 Mai 2010 - 09:47:48
Citation
moins connotées "Colt Seavers".

ahhhh Colt Seavers, les joies du jean taille haute, et de la permanente !

(http://www.joannpflug.com/fall-guy-cast.jpg)

!!

Citation
Je me suis appuyé sur le texte initial de Thibault et la réponse qu'il donnait à moment donné au sujet du vol rando (ou "rando" ne représente pas pour moi "souffrance" mais plaisir et ce même lorsqu'il est rattaché à "ski de"  Clin d'oeil )

Ouais souffrance, n'est pas forcément le mot, disons plutôt récompense de l'effort.

Après c'est très personnel, mais moi je trouve que je prend plaisir à marcher à fond sur un sentier bien raide qui dénivèle vite. Reste que la descente à pied me gonfle passablement, et qui si je fais du VTT et du ski de rando et pas d'alpi, c'est surtout pour ca ! Alors je vois vraiment le parapente comme un moyen supplémentaire de concilier l'utile à l'agréable...
C'est pour ca que le vol rando m'attire.
Avec surement des déceptions parfois, quand je resterais cloué au sol, alors que j'aurai fait 1200m de D+, avec 10 kg sur le dos...

C'est vrai que si dès le départ on souhaite faire du parapente pour le vol de durée, on peut être déçu par l'engagement que ca demande.

Quand à faire des ploufs, c'est sur que c'est surement très vite lassant quand le moyen de locomotion est une camionette ou une bagnole. Je compare ca aux gars qui fait des navettes le w-e avec son VTT de descente. Je n'y ai jamais pris aucun plaisir ! Si je conçois le ski en station avec remontée, j'arrive pas à prendre de plaisir en faisant du VTT avec une montée mécanisé. Et je pense que pour le parapente, une fois que j'aurai passé le cap des "ploufs" de formation en école et en bagnole, j'aurai envie de faire des ploufs, mais en montagne, avec rando à pied avant.

En plus, on pollue déjà assez comme ca, pour faire encore des tas de rotations chaque w-e

a+


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: droldoiseau le 28 Mai 2010 - 10:58:05

Je n'arrête pas le parapente car c'est un sport dangereux et risqué, et je n'ai jamais essayé de convaincre quiconque de le faire. J'arrête le parapente parce que je n'y trouve plus de plaisir. C'est pas pareil et c'est très personnel.

Je présente la notion de danger et de risque, parce qu'elle est ou qu'elle peut être réelle. Qu'elle doit inciter à se poser des questions, pour minimiser le risque et/ou l'accepter et l'assumer. Point barre !


Dernier message pour ma part : Il ne me semble pas avoir dis que tu arrêtais parceque c'était un sport dangereux, moi j'ai juste constaté que tu appuyais sur le fait que ce sport était dangereux ET risqué (rappelle toi, tu l'as écris ainsi) et qu'on était bien à peu près tous les mêmes à tout le temps jouer à griller les marges de sécurité pour rester plus longtemps en l'air (ça tu l'as pas écris comme ça, je résume).

Je ne me reconnais pas là dedans et si à chaque fois que je décollais je me disais "je m'élance dans un truc dangereux et risqué", ben y a longtemps que je serais passé à autre chose.


Je respecte totalement ton choix, ça serait juste cool que tu ne colportes pas autour de toi cette image du vol libre, mais bon tu fais ce que tu veux.

Je n'ai aucune animosité envers toi, je présentais ma vision des choses, c'est tout.
Sache qu'il en existent qui posent toujours avec la banane et le sentiment profond d'être "libre comme un oiseau" sans avoir risqué leur peau à chaque entrée en thermique.

Bises, Peace & Love.  :ppte:


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 28 Mai 2010 - 11:22:11
Aucune attaque pour toi, et si l'on regarde mes textes initiaux la partie danger et risque reste minime (je maintiens le ET).

Ce que j'ai plus appuyé, c'est que j'avais peur, on sait tous que c'est très psychologique et très différent du danger ou du risque. (par exemple en escalade falaise, sur un dévers, bien assuré, je suis mort de trouille lorsque je suis au dessus du clou alors que danger & risque = zéro ou presque).

Lorsque j'affirme que le parapente est risqué et dangereux, je ne souhaite pas colporter de la peur. Juste un peu aller à contre-courant du discours habituel des passionnés pour convaincre les proches (meuh non maman, le parapente c'est pas dangereux).

De mon point de vue, il y a certainement de l'abus aussi dans ce discours bien pensant. D'autant plus que j'ai passé suffisamment de temps dur des décos ou des attéros pour voir que beaucoup de parapentistes sont du genre "faites ce que je dis, pas ce que je fais".


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Gilles le 28 Mai 2010 - 12:13:50
Salut Thibaud,

Bravo pour ton texte, toujours aussi bien écrit et avec un humour délicieux et bravo pour ta sincérité et la justesse de ta décision.

Pour avoir volé avec toi qq fois par chez nous et en Turquie, j'ai admiré ta volonté à faire cohabiter ton envie de voler et le réel stress que cela te causais.
Je ne crois pas que j'aurais pu faire ce que tu as fait et un jour, en Turquie, j'ai failli te conseiller de laisser tomber......et puis je ne m'en suis pas senti le "droit" ni n'ai eu le courage de le faire....

Et si tu nous parlais de ta nouvelle activité ?


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: kaiser38 le 28 Mai 2010 - 12:40:15
Il y a effectivement comme dans d'autres activités, une négation du risque.
Dans le milieu professionnel, quand on parle de risque, il y a deux choses : l'estimation, qui est en fait la mesure du risque (y'a-t-il danger ou pas ?), et l'évalutation du risque (est-ce que je suis prêt ou non à prendre ce risque).

En gros, cela signifie que par exemple, si il y a un fil qui traine par terre, l'estimation est : "risque de chute", l'évaluation : "est-ce qu'on peut accepter de laisser ce fil".

Dans le parapente, le risque est évident (on évolue sans réelle protection en hauteur, d'où risque de chute mortel). L'évaluation est ensuite à la perception de chacun ! Suis-je prêt à prendre ce risque.

En escalade, le risque en terme d'estimation est finalement plus limité, car on est encordé. Reste que la peur de la chute est parfois bien plus présente, alors que sans conséquence et inversement dans le vol libre (moins de peur, plus de conséquence)

En grimpe, il faut un paquet de séance et un bon nombre de plomb pour ne plus être impressionné en étant en devers au dessus d'un clou...

Ca reste un sport de "mec" par cet aspect de la négation du risque et cette façon qu'on les gens de dire qu'ils ont des grosses c******* pour faire tel ou tel truc


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: riton le 30 Mai 2010 - 11:03:28
trés beau ton récit Thibault,je n'ai qu'une 20e de voles ,et effectivement je suis comme toi ,j'adore voler ,mais merde ca n'arrête jamais de ce faire secouer dans tous les sens?? c'est le réchauffement de la planète qui fais ca??.
presque a chaque vole je pense que c'est mon heure ,la dernière fois que je reverrai ma famille ,mes copains ,alors je redescend,même si je me fais charrier par les copains moniteurs... Moi aussi ca me fais chier de voir les autres monter dans les pompes et quand toi tu te bagarre comme un con a essayer de t'accrocher a reprendre un peux de ressource,et de te trouver encore et encore dessous  le deco..
Moi aussi je me retrouve trop souvent seul a voler a mon goût..Mais je vais m'accrocher meme si je dois faire qu'un plouf de 20mn ,c'est telement beau vu du haut..
thibault as tu essayés la mini-voile ? ,moi c'est ce que je vais faire ,a mon avis c'est plus serein en vole..au plaisir
henry
ps:je suis souvent libre les aprés midi pour voler !!  ;)
 :ppte:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Mathieu le 30 Mai 2010 - 11:27:46
Si tu voles avec ton parapente le matin, sans essayer d'enrouler, ce qui parait assez normal à 20 vols environ, tu devrais être aussi serein qu'en mini-voile.

C'est super la mini-voile, mais il faut pas forcément changer d'outil pour changer sa pratique...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: riton le 30 Mai 2010 - 14:42:44
le matin je boss Mathieu, et je commence a enrouler ,mais quand je croise d'autre pilotes je m'écarte un peux ,le stresse sans doute d'une collision ,et ils ne respecte pas forcement la priorité ,je l'ai encore constaté hier..
 mais revenons aux mini ailes et aprés tu vois ,fais un essais !! moi je viend du speedriding et ca n'a rien a voir avec le parapente ;) ..prend ton temps pour réfléchir avant de lâcher l'affaire..


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Paragliding old bag le 24 Juin 2010 - 03:31:32
Un grain de sel.
2 octobre 2007 : j'avais 25 vols au compteur, 6h de vol, rien de rien mais un moral d'enfer et à 9h je me suis dit qu'avant de prendre la route pour Paris, une petite Tournette avec un décollage au Varo serait une bonne fin de saison.
A 16h j'étais sur la table d'opération de l'hôpital d'Annecy, j'avais fait un joli vol... en hélicoptère. Fin de saison !
10 mois et 8 jours sans voler, dont 3 mois sans poser le pied au sol, 8 mois avec des béquilles, un an et demi de rééducation, des séquelles pour le reste de ma vie, je l'ai payé cher ce vol en hélico !
Quand j'ai pu revoler, ce fut grandiose... et frustrant. J'étais en l'air mais je ne savais plus rien faire, je me demandais ce que je foutais là, dans ma sellette sous ma petite voile jaune. Le bonheur psychologique de voler à nouveau avait fait place à une absence de plaisir et à la peur.
Mes tentatives suivantes furent une lutte contre le stress. Je n'avais plus envie de voler, j'avais trop la trouille.
D'autres auraient pu décider d'arrêter et de revendre le matériel.
Mon idée : suite à des accidents, j'avais vaincu ma peur en haute montagne à 27 ans et en moto sur les circuits à 32 ans, je pouvais donc la vaincre en parapente à 60 ans. S'avouer vaincu et renoncer, c'est déjà mourir et j'avais envie de vivre, alors j'ai décidé de refaire de la pente-école, puis deux stages de perf et j'ai réappris à voler.

Plus de 300 vols plus tard, le bonheur est là à chaque vol, du petit plouf tranquille du matin au cross de l'après-midi, du petit vol rando peinard au vol haute montagne engagé, de la partie de gonflage au vol SIV où on se met en vrac exprès.
Et la trouille ? Elle revient parfois me taquiner, comme tout le monde, elle aide à rester humble face aux éléments.

J'ai choisi de me battre contre moi-même parce que je savais que voler c'est géant, ce n'était pas un stress intense ni une peur panique qui allaient me faire battre en retraite. Et puis, je ne pouvais pas rester sur un échec.
"Tu trembles, carcasse, mais tu tremblerais bien davantage si tu savais où je t'emmène" (Henri de la Tour d'Auvergne, vicomte de Turenne).


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 24 Juin 2010 - 09:01:05
Et la trouille ? Elle revient parfois me taquiner, comme tout le monde, elle aide à rester humble face aux éléments.
je crois qu'effectivement le moral (surtout en parapente) a des haut et des bas ... savoir utiliser les "bas" pour réfléchir sur sa pratique, son niveau d'engagement ... c'est  :pouce:
savoir se méfier des haut où on (en tout cas moi-je) se sent invulnérable, plus fort que dame nature :canape: (et se souvenir des bas ou des incidents pour battre contre ces moment de sur confiance)

on a pas des métiers faciles...
c'est sur que joueur de foot en salon devant TF1 c'est plus facile


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: ClemD19 le 24 Juin 2010 - 10:51:07
 karma+ D'abord ce texte est magnifique. Je ne suis pas le premier à le dire manifestement, mais je remercie l'auteur comme les personnes qui ont eu la bonne idée de le faire remonter.
Ensuite, ce récit me parle énormément, parce que même si ca n'était pas en parapente, après mon crash en avion, j'ai été soumis aux même types de "pressions".
Comme le dit Paragliding old bag dans son dernier post, je me suis battu avec moi même pour atténuer l'importance de ce stress parce que je ne voulais pas que cet accident augmente encore le préjudice en me privant de voler. Pourtant, je peux a tout moment revivre les sensations, revoir les images, les étincelles sous le plancher, l'aile qui arrive sur moi, la verrière qui vole en éclat, le bruit du vent dans le cockpit, la planète sui se rapproche tête en bas... Bref c'est encore très présent dans ma mémoire.
C'est donc une lutte constante qui me prend un peu d'énergie au quotidien de faire que cet accident reste là ou je veux le mettre dans mon système de valeurs, à savoir, un voyant rouge qui me signale que oui on peut casser un avion, oui on peut mourir en pratiquant ces activités, mais que, pour autant, le jeu en vaut la chandelle -pour moi hein-.

Thibaud parle à plusieurs reprises du fait qu'il ne se sentait globalement pas bien lors de cette dernière période de vol et je sais que chez moi, ca change tout. Lorsque je suis fatigué, stressé, j'ai beaucoup plus de mal à relativiser les choses et à assumer sereinement les risques que je prends.
Quand tout va bien, en revanche, la mort n'est pas un problème, c'est juste "pas grave". J'ai conscience de prendre ce risque à chaque fois que je vais voler et ca me va, sans pour autant que ca me transforme en tête brûlée.

J'ai une vision très cartésienne de la vie. Je considère qu'on ne sait jamais de combien de temps on dispose. On ne peut donc qu'essayer d'influer par notre comportement sur la durée de la vie...mais ca reste de toute façon très statistique.
En général, je cherche donc, plutot, à mettre beaucoup de vie dans mes jours que beaucoup de jours dans ma vie. Pour autant, les deux à la fois ca me va bien hein...

Pour finir, et sans vouloir jouer les gourous mobidolphile, il se trouve qu'avec le recule, je trouve que mourir dans un crash ca n'est pas une mort si terrible. En comparaison de ce que je connais un peu, la noyade c'est beaucoup plus désagréable et je me doute bien que les maladies longues c'est encore pire...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Paragliding old bag le 24 Juin 2010 - 13:10:09
Addendum.
J'ai bavardé avec un pilote alsacien qui vole bien, avec deux jambes articulées suite à un crash en avion. Il ne peut décoller qu'avec du vent, toute course lui étant impossible. J'ai aussi aidé à décoller un pilote handicapé (crash en parapente), en chariot spécial : il faut bien le pousser et c'est tout bon.
Voler est une passion.

GW Young avait perdu une jambe à la guerre de 14-18, il remonta quand même au Mont Blanc, par ses propres moyens.
Willi Welzenbach avait un bras quasiment paralysé, cela ne l'empêcha pas de faire des grandes premières dans le Valais et en Autriche.
Mon compagnon d'infortune, jambe cassée et chute de 45m à l'Aiguille Verte, monta l'été suivant au Kilimandjaro, avec ses plaques dans la jambe et la cheville. Nous avions vu la mort de très près ce jour-là et 36 ans après je me demande encore comment j'ai pu arrêter sa chute. Depuis, j'ai l'impression de faire du rab'.
L'alpinisme est une passion.

Il faut se battre quand on vit une passion, la Montagne en est une, le parapente en est une autre et la Vie plus encore. Se battre face au cancer quand on sait que l'issue sera fatale est un autre combat, qu'on n'a pas choisi. Honneur à celle qui sut le mener pendant presque 8 ans, sans jamais se plaindre de la souffrance ni laisser perler une larme de découragement.
Elle avait choisi de porter mon nom.
Ugh !


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Dan le 25 Juin 2010 - 23:02:24
Quelques pensées en vrac.

J'ai pas lu ce sujet quand il a été posté,j'ai pensé que c'était un énième récit dégoulinant de bons sentiments d'un poète ayant une érection face au soleil couchant...

Thibaud,ton récit me parle directement,ça fait maintenant plusieurs mois que j'ai arrêté de voler avec comme cerise sur le gâteau un dernier vol très pénible sous une aile sous laquelle je n'aurai finalement jamais vraiment été à l'aise.

La (ou une des) principale source de mon problème perso est un énorme sketch,une cascade d'incidents,tout à fait dans le genre de celui que tu as décrit,à la différence qu'il s'est produit très tôt dans ma progression,la veille de mon dixième grand vol.
Comme toi,le principal souvenir que j'en garde est cette sensation de chute libre absolument insupportable.

Tout ce que tu décris je connais: décoller à chaque fois avec une vague sensation de faire un truc pas raisonnable,écourter le vol alors que les conditions sont bonnes,aller se poser la queue entre les jambes pour le regretter tout de suite après,devoir se reconstruire le moral pour le prochain vol,...
Je volais bien quand j'étais en forme,mais la tension nerveuse que ça provoquait consommait tellement d'énergie que j'allais posé vidé.

Pourtant,même si je volais à dose homéopathique à raison d'une moyenne de 20 vols par an,ça faisait sept ans que j'insistais,en me répétant inlassablement qu'en volant plus ça irait mieux.
C'est dire si j'ai encore envie de voler!!

En parler autour de moi n'a jamais amené grand-chose d'autre que de l'incompréhension et même de la gène.
Ou alors on croyait me remonter le moral en me racontant un sketch énorme qui se terminait bien,du genre "tu vois,c'est pas si grave!",ben tiens...
Le stage SIV gâché par la météo (trois vols seulement) qui aurait du,selon certains,m'aider à enfin passer un cap n'a fait que raviver des sensations que je voudrais ne plus jamais connaître.
Quelques réactions lues ici me rappellent ces bonnes âmes,psychologues de comptoir.

Ma conclusion de tout ça n'est pas forcément négative.
J'aime voler,j'aime le vol libre,j'aime voler en soaring,en thermique et plouffer quand il n'y a que ça à faire.
Par contre je n'aime pas,je n'aime plus le parapente,tout simplement parce que je n'ai pas confiance dans cette machine volante qui m'a persuadé,à tort pour une bonne part j'en conviens,que le pire peut arriver à tout moment,sans prévenir.
Bref,ce que je veux faire c'est voler,pas faire du parapente,ou alors juste pour du soaring ou des tas.






















Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: flaille le 07 Novembre 2010 - 00:20:53
Alors?
quelques mois plus tard, qu'en penses-tu?
As-tu repris ta voile? ;)


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: dilmo le 08 Novembre 2010 - 16:09:47
Il est peut être devenu écrivain !

Trés bon récit. Merci pour cette bouffée d'oxygène.

Ca me change de la "pornographie intimiste" gerbée en permanence sur tous les canaux par cette genération "nouvelle star".

J'ai un ami qui dit souvent que le parapente est un sport de con (il en fait lui aussi). Il n'a pas tort. Entre Tarzan et un parapentiste, quelle différence ? On reste suspendu, le corps plus ou moins exposé. Tous les sports sont plus ou moins cul-cul, quand on les regarde d'une manière clinique.

Je suis bien d'accord avec toi Thibaud quand tu dis : "Vol libre à ce que l'on dit, il ne l'est pas vraiment. Ce n'est finalement pas le parapentiste qui décide de son itinéraire dans les cieux, il ne fait que grappiller des cheminements compliqués dans les miettes de ce que la météo et l'orientation des reliefs lui permettent."

Le parapentiste est un poulpe, une méduse dont les attributs se rétractent par moment dans un environnement chaotique avec une possibilité d'action ridicule.

J'ai mis longtemps avant de prendre de l'altitude à cause de ça. On se sent vite impuissant. Aucun être humain n'aime être ballotté contre son gré (sauf dans les manèges mais le circuit est défini, donc la trajectoire est maîtrisée)

Alors après, il y a l'entrainement, des techniques mentales etc

Et je ne pense pas que tu avais ce sentiment quand tu faisais du planeur. Car ça va vite. Et ça change beaucoup de choses.

Et il y a quand même un bon paquet de parapentistes qui parce qu'ils ont une voile un peu perfo, pensent piloter un planeur. Il n'en est rien. Ca ne sera jamais le cas.

Bref, cette vitesse ridicule du parapente est source de malentendus et de désillusions.

PS : Dans ton récit tu parles (très bien) de La Réunion. Je rajouterai que c'est complètement surfait. En effet, on n'y vole pas en dynamique, les thermiques sont étroits et faiblards, on rase la canne souvent pour tenter de tennnnir! On dit que les km comptent triple là-bas, c'est totalement vrai. Enfin, de mon expérience, on est très loin du paradis pour vol libre que l'on a coutume d'entendre. Mais c'est beau, les gens sont sympas, la vie est agréable etc


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: BenHoit le 08 Novembre 2010 - 16:33:15
ben non ... il n'est pas devenu écrivain ... il bosse toujours au même endroit !
et à ma connaissance, il n'a pas pas revolé ........ en parapente !

M'enfin il viendra en parler s'il en a envie !


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Obsession le 08 Novembre 2010 - 16:54:01
Un bien beau texte. J'ai même pas escroqué mon employeur pour le lire en entier, je suis à mon compte, j' auto-finance mes heures de glande...

Un portrait très juste d'une activité qui peut vite virer à l'addiction si l'on y prend pas garde. Avec un petit problème quand même, voler moins, c'est voler moins bien, donc c'est une spirale pour perdre la maîtrise (excuse ce raccourci prétentieux) et par la même le plaisir des bons vols...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 30 Janvier 2011 - 11:46:40
Hop, la grisaille me donne un peu le temps de déterrer ce sujet. A première vue, je ne suis toujours pas devenu écrivain et je continue de passer mes heures devant un écran pour la gloire de mon employeur préféré :bang: .

Depuis mes dernières pérégrinations Réunionnaises, j’ai effectivement revolé, et pas qu’un peu. Je n’osais pas revenir sur le forum pour faire part de mon expérience, car j’ai honte de l’avouer mais je me suis mis au motorisé polluant et je crains un peu les Ayatollahs du vol « libre ».
Revenir ici me donne un peu l’impression de débarquer au milieu d’une réunion des alcooliques anonymes avec une bouteille de Vodka à la main. C’est choquant (pour vous), rigolo (pour moi), mais j’ai intérêt à savoir courir très vite.

Voilà maintenant six mois je me suis mis à l’ulm. Non, pas celui qui vu de loin ressemblerait à un delta sous lequel on a accroché un gros ventilateur.
Je vole sur des trucs qui sont en fait des avions, mais j’ai pas le droit de le dire car je m’attire les foudres des deux mondes. L’aviation légère qui nous prend pour des hippies sans respect ni discipline, parce que l’avion, môoossieur c’est du sérieux. Et le monde de l’ulm qui nous prend pour des frustrés qui dénaturent le noble loisir du pilotage de campagne accroché à deux tubes de tôle.
(http://lh6.ggpht.com/_8jK5ObuCmDQ/TUVAqqzOYKI/AAAAAAAAA4I/8TiTYhpiTZ4/s800/DSC_0399.JPG)
Enfin bref, moi je pratique ce qui s’appelle réglementairement de l’ ULM Multiaxes. Je n’ai qu’une petite quarantaine d’heures dans les plumes, je ne suis donc qu’un oisillon. Mais comme je viens tout juste de terminer mon cursus de formation, l’oisillon vient de tomber du nid en réalisant qu’il à encore beaucoup de choses à apprendre (notamment que le félin qui s’approche sans bruit, toutes griffes dehors, n’est pas vraiment pote).

Je n’aurais pas l’audace de gloser plus sur l’ulm, qui est un loisir que j’adore et pour lequel je ne regrette vraiment pas d’avoir stoppé le parapente. Je dresserais juste une petite liste des différences qui m’ont marqué entre ses deux disciplines.
Globalement, dans les deux cas, on vole et c’est vraiment le cœur du truc. C’est de ça que la passion se nourrit, même si les modalités et les contraintes sont différentes.
La logistique pour aller voler n’est pas du tout la même. Il est hors de question de mettre un ulm dans son sac à dos pour aller décoller d’une montagne. Par contre, l’ulm partage avec le parapente cette liberté de pouvoir décoller et se poser n’importe où sous réserve d’avoir l « accord du propriétaire du terrain». Ce qui nous permet d’aller se poser dans la montagne pour manger le pic-nic. (il faut quand même trouver un alpage suffisamment plat, bien orienté par rapport au vent, avec au moins 100-200 mètres de long, vu le prix de nos machines on ne joue pas trop souvent à ça).
La technicité pour voler n’a rien à voir. Manœuvrer un avion est sans conteste beaucoup plus difficile que « piloter » un ulm, du moins pour accéder à l’autonomie (savoir décoller, gérer un vol en sécurité, se poser). Il m’a fallut quinze heure pour arriver à maitriser l’arrondi en ulm (tandis qu’en parapente, je me suis toujours posé ou je voulais, sans me poser de question et dès la fin de mon stage init). Globalement les conséquences des erreurs de pilotages peuvent être beaucoup plus lourdes en ulm qu’en parapente. A regarder les stats d’accidentologie, se balader dans de la tôle cassantes, à plusieurs centaines de km/h, avec des réservoirs d’essence qui ne demandent qu’à brûler montre que le loisir ne pardonne pas si souvent que sur les voiles molles.
Le prix du loisir n’a rien à voir. A l’époque tout juste sorti de mes études, j’avais trouvé que le parapente était un sport de riche, vu le prix du matos, des stages. Je me trompais ! Aujourd’hui j’ai dépensé largement le prix d’un stage, d’une voile et d’une sellette neuve, d’un parachute et des accessoires courants, rien que pour ma formation. A 100 euros de l’heure, et pour une quarantaine d’heure, le calcul est vite fait. Sans compter qu’au bout de tout ça, l’ulm impose quasiment de fait d’être propriétaire de sa machine (les prix du neuf s’étagent entre 50 000 et 150 000 euros tandis que le marché de l’occasion reste très cher).
Après la pratique en elle-même diffère pas mal. Ce qui est compliqué en ulm c’est surtout d’atterrir, le reste est assez facile. En vol, on ne pilote pas beaucoup, on navigue. Pas vraiment le temps (ni d’intérêt) d’enrouler le thermique qui traine à 200 km/h, on a beaucoup d’autres trucs à gérer. La radio avec les zones contrôlées, le cheminement prévu (on se retrouve très vite en territoire inconnu, il faut avoir potassé ses cartes), maintenir le niveau de vol et le cap, gérer les paramètres du moteur, etc.. Malgré tout ça et contrairement à l’avion (le vrai, celui avec tout plein de règles) on passe 90% de notre temps à regarder le paysage.
Enfin bref, on vole et c’est que du bonheur  :vol:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: kaiser38 le 30 Janvier 2011 - 11:55:50
Comme on dis tjs, peu importe le flacon pourvu qu'il y ait l'ivresse !

Si pour toi cela est un moyen de voler et que tu te sens plus en confiance, alors c'est super

Je trouve tjs dommage qu'il y ait de la ségrégation au sein d'un même sport, avec souvent pour point de mire l'idée de l'éthique ou des considérations écolo-debilo. On opposait (un peu moins maintenant ou bcp de gens sont pluridisciplinaires) souvent les skieurs de rando et le skieurs de stations. Comme si le randonneur avait une empreinte nulle sur la nature et l'autre était un consommateur de la montagne...

Finalement, skating, ski de rando, ski de piste, le plaisir est tjs le même celui de glisser sur la neige.

Les motivations du vol sont quand même souvent les mêmes que ce soit en avion, parapente, ou autre


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Le Bombier le 30 Janvier 2011 - 12:03:51
Comme on dis tjs, peu importe le flacon pourvu qu'il y ait l'ivresse !

Si pour toi cela est un moyen de voler et que tu te sens plus en confiance, alors c'est super

J'adhére totalement!
Même si perso ça ne me fait pas, mais alors pas du tout rêver ...


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: kaiser38 le 30 Janvier 2011 - 13:09:46
chacun son truc


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: jefferson le 30 Janvier 2011 - 14:06:44
Je trouve tjs dommage qu'il y ait de la ségrégation au sein d'un même sport, avec souvent pour point de mire l'idée de l'éthique ou des considérations écolo-debilo. On opposait (un peu moins maintenant ou bcp de gens sont pluridisciplinaires) souvent les skieurs de rando et le skieurs de stations. Comme si le randonneur avait une empreinte nulle sur la nature et l'autre était un consommateur de la montagne...

Finalement, skating, ski de rando, ski de piste, le plaisir est tjs le même celui de glisser sur la neige.

Les motivations du vol sont quand même souvent les mêmes que ce soit en avion, parapente, ou autre

je ne suis surement pas pour cette "ségrégation", mais a mon avis il y a quand meme une grande différence entre justement des sports tel le ski de piste et le ski de rando!
dans le premier cas le plaisir est effectivement dans la glisse, alors que le deuxieme integre des facteurs d'analyses du temps, du relief, la neige, la route a prendre,.. bref la difference nest pas (ama) "l'empreinte nulle sur la nature" (qui ne l'est pas, ms il est incontestable que entre celui qui monte en voiture avec ses skis de rando a un "bagage ecologique" inferieur a celui qui en plus cottise le fait de construire des remontees et de les faire tourner) mais effectivement une question de mentalité. L'un va effectivement "consommer" la montagne (le plus de decentes possible) et l'autre fera une descente, son plaisir n'est donc surement pas que dans la glisse (d'ailleurs si ça le serai, il serait bien con de ne pas utiliser des remontees!).

enfin je dis ça, non pas parce que je suis anti-ski, au contraire! mais parce que ça m'enerve de voir des commentaires ou l'on pretend que c'est la meme chose et les "méchants écolo-débilo" donnent mauvaise conscience aux "consommateurs de la nature".

pour finir sur les avions, c'est a mon avis le meme genre de raisonement. Je n'ai jamais piloté un avion, mais je pense que cest effectivement comparable a la situation avec le ski et le ski de rando. Après, justement, je ne vais pas juger le mec qui vole en avion en le montrant du doigt, meme ça m'intrige ces machines volantes. Mais c'est sur que ce qui m'interesse dans le parapente est dans sa simplicité et dans le fait de devoir a tout prix (essayer de) comprendre ce qui se passe dans la nature pour etre en securité et pour faire des vols plus long.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: kaiser38 le 30 Janvier 2011 - 17:11:00
Après il y a aussi une logique économique.

Je pense que si j'étais plein au as, je me gênerai pas pour tester une fois une dépose hélico et de piloter un avion...

Encore une fois, je pense qu'aujourd'hui de plus en plus de gens sont pluridisciplinaire et se posent en consommateur de la montagne quand il y a des super conditions de neige et qu'on peut enchainer 10000m de D- dans la journée, et ensuite peuvent aller randonner quand ca vaut pas le coup d'aller en station.

Après cela concerne en effet les gens qui vont en station pour faire du hors piste et qui ont un vrai bagage de montagnard. Celui qui va faire ces 5 journées de ski de piste par an est dans une tout autre catégorie.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 31 Janvier 2011 - 10:40:06
 :coucou: content d'avoir de tes nouvelles !

moi ces "ulm" ça me botterait vraiment bien (si j'avais la tune).
Pour se jeter une tite rot' à 200km/h pour aller aire un plouf à goudron sans craindre la :police: (ou alors  :mdr: la tronche du radar).

the bémol (hors la tune que ça représente :affraid: ) : la charge utile : 2 pax, sans nos gros sac ... du coup ça limite vraiment l'intérêt pour partir en vacances en famille ou pour aller chercher le  :soleil:  là où il est


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: FlyingBen le 31 Janvier 2011 - 13:46:31
Pour se jeter une tite rot' à 200km/h pour aller aire un plouf à goudron sans craindre la :police: (ou alors  :mdr: la tronche du radar).

C'est n'importe quoi mon Piwi : si tu te fais une virée en avion vers la cote d'azur, t'en auras rien à cirer de ton toumou, t'auras plus dans la tête de te faire le litoral au moteur que te faire chier à trouver un mec pour te remonter au déco.

J'ai un collègue un rien nanti qui avait abordé les sports aériens par le planeur. Mais bon, devoir se pointer à 8 plombes du mat pour sortir la boiserie, glander la journée à attendre son tour et finalement boucler un déco/atterro en fin de journée, ça l'a rapidement gavé, il est rapidement passé à l'ULM.

Trois axes évidement, il allait pas non plus se mettre en l'air sur un mécano-bricolage. Mais bon ... on se traine en ULM, avec le train fixe, les pistes en herbe et tout ça. Il est donc passé à l'avion, le vrai, avec un moteur d'un autre age, un plein qui se calcule en gallons et une vitesse en noeuds.

Une fois le brevet en poche il s'est cherché un bac, mais bon pas une aile haute, fallait de la vitesse, du train rentrant ... finalement il s'est acheté ça :
(http://cdn-www.airliners.net/aviation-photos/photos/2/6/9/1133962.jpg)
Biplace cote-à-cote, ailes basses, train rentrant, Moteur Lycoming 4 cynlindres et quasiment autant de cylindrée, 230 kts en VNE et ça se construit en kit dans un garage. C'est suffisant aussi pour se choper une bonne petite crise cardiaque et je sais de quoi je cause, parce que c'est là-dedans que j'ai fait la mienne (j'ai jamais su refuser quand on me proposait honnêtement de faire le con). Depuis pour moi, aviation, ulm, planneur, je peux oublier ... il me reste le vol libre. Tout l'inverse de Thibaud quoi.

Voici une petite vidéo ou, tout à la fin, on voit mon collègue dans ses oeuvres :

http://vimeo.com/3085658

Ca trace un petit Glasair, hein.

Vu de l'intérieur ça donne à peu près ça :

http://www.youtube.com/watch?v=1mCNut9NMQU

J'aime assez la différence de vitesse avec le petit Cessna sur la fin. Tu comprends, mon Piwi, pourquoi t'en auras plus rien à caller de ta bache si tu descend à Nice avec un truc pareil.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Gillesf le 31 Janvier 2011 - 13:53:34
A mon humble avis , il ne faut jeter la pierre et ne dénigrer surtout aucune activité : elles offrent toutes des possibilités différentes souvent inaccessibles au autres.

- On peut aller grimper avec un parapente à pas cher sur le dos et décoller presque n'importe ou ou.... à condition que cela ne soit pas trop loin pour y aller à pied et que la météo soit bonne.

- On peut commencer à voyager loin en ULM sans autre moyen de transport... et même en couple... mais pas en famille et la logistique n'est pas la même.

- On peut tout faire en avion... même avec des conditions météo moyennes mais c'est beaucoup plus cher et contraignant...

- Le nageur va sur l'eau tout nu...

- le plongeur va sous l'eau... mais lourdement équipé

- Le randonneur écolo-équitable qui part faire un trek au Népal.... en avion avec des vètements high-tech 100% synthétiques fabriqués en chine... Il sera monté au camp de base dans un taxi non catalysé....

- Etc...

En fait peut importe l'activité, ce qui compte c'est de pouvoir la pratiquer... et ce que l'on en fait et comment.  ;)      


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 18 Novembre 2011 - 17:49:39
Le grand chef m'a demandé de revenir faire coucou par ici.

Ben coucou alors  :mrgreen:

Il s'est passé pas mal de choses depuis ma dernière visite ici.

Déjà j'ai terminé ma formation, j'ai toutes les certifications qui vont bien tamponnées sur le papier (le brevet, le droit de causer dans la radio, d'emmener des gens, toussa).
Puis après c'est posé le vrai problème de l'ULM. Pour voler, il faut être propriétaire de sa machine (sachant que neuf, ça coûte entre 70k€ et 100k€ ces trucs là). En général ça ce loue pas.
Au début j'avais trouvé une combine pour louer. Malheureusement, ça n'a pas duré.

Depuis je reprenais des heures de cours pour ne pas perdre.

La dernière nouvelle en date, c'est que ça y est je suis pauvre. J'ai changé de boulot pour travailler plus et gagner moins. En plus, les maigres économies que j'avais je les ai dilapidé dans un énorme chèque (genre 2 ans de salaire de mon ancien boulot).

Mais me voilà officiellement pilote et propriétaire de ça :
(c'est pas vieux, ça date de dimanche dernier)
(http://xx-ailes-ulm.com/wp-content/gallery/appareils/pioneer_007.jpg)

Si si, c'est bien le mien à moi. Vous pourrez me maudire tandis que je vous nargue au dessus de la couche d'inversion.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Gillesf le 18 Novembre 2011 - 18:12:34
 :trinq:  C'est bô ! .... alors si tu as besoin d'un passager pour te tenir la thermos et te servir le café en vol lorsque tu viens voler dans le sud..... je veux bien te dépanner !   8) 

Notes bien, c'est juste pour aider hein... :mrgreen:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 18 Novembre 2011 - 22:42:47
karma+

bon ... reste le blème c'est que ce machin ça peut vraiment pas servir aux potes pour aller faire une rot' à gourdon :bang:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Gilles le 19 Novembre 2011 - 09:09:38
 :bravo:  :bravo:  :vol:  :vol:  :bravo:  :bravo:  :vol:  :vol:  :bravo:  :bravo:


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Paragliding old bag le 19 Novembre 2011 - 11:29:22
Une simple question.

J'ai volé 4 fois en ULM avec Corinne, un pendulaire très sympa qu'elle était capable de poser n'importe où.
(http://soyeuse.free.fr/2008/808/22/665.jpg)
Au refuge Mayères, sous la Pte Percée (Aravis)

(http://soyeuse.free.fr/2008/808/22/ag/9824.jpg)
Décollage de la bestiole.

(http://soyeuse.free.fr/2007/709/23icare/4972.jpg)
Coupe Icare, vol parmi les Mongolfières.

Un pendulaire est composé d'un chariot, qu'on peut transporter sur une remorque à motos, et d'une aile delta qui est démontable mais qu'on peut aussi transporter montée dans une remorque spéciale.
Par rapport au tri-axe, on perd des performances mais on gagne de la maniabilité.

Pour la maintenance, le moteur Rotax bicylindre en tandem s'entretient comme un moteur de moto, c'est très simple et à la portée de tous les mécaniciens un peu dégourdis.
A l'examen - j'ai fait de la maintenance sur l'ULM de Corinne - on s'aperçoit que tout est assez rustique, gage de fiabilité.

Le plus gros inconvénient de l'engin c'est le bruit. Le plus gros avantage, par rapport au parapente, c'est qu'avec le moteur on peut passer dans des zones très moisies, je me rappelle un dégueulant sévère devant les Dents de Lanfon qui nous avait fait perdre plus de 100m en quelques secondes, il arrive aussi qu'on serre un peu les fesses.

Au retour de son voyage au Maroc, Corinne était montée à près de 4000m pour vérifier qu'il n'y avait pas de cunimb dans le ciel, avant de plonger dans l'épaisse couche de stratus à l'approche de Malaga, pour sortir à 100m au-dessus de la mer. Lire ses récits (en anglais mais je les ai traduits) met bien dans l'ambiance.
Toute une époque.

Je pense que quand on n'a pas les moyens de voler en avion, l'ULM est un moyen merveilleux pour voler à un coût raisonnable. Je suis toujours partante pour faire le lest et les photos... avec en "plus" mon excellente connaissance de la mécanique, fruit de 10 ans de compète en moto.

Salut et fraternité*


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: FlyingBen le 19 Novembre 2011 - 20:09:47
Au retour de son voyage au Maroc, Corinne était montée à près de 4000m pour vérifier qu'il n'y avait pas de cunimb dans le ciel, avant de plonger dans l'épaisse couche de stratus à l'approche de Malaga, pour sortir à 100m au-dessus de la mer. Lire ses récits (en anglais mais je les ai traduits) met bien dans l'ambiance.
Toute une époque.

Et moi qui croyais bêtement que l'ULM  c'était CAVOK obligatoire.


Titre: Re : Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 20 Novembre 2011 - 13:17:40
Au retour de son voyage au Maroc, Corinne était montée à près de 4000m pour vérifier qu'il n'y avait pas de cunimb dans le ciel, avant de plonger dans l'épaisse couche de stratus à l'approche de Malaga, pour sortir à 100m au-dessus de la mer. Lire ses récits (en anglais mais je les ai traduits) met bien dans l'ambiance.
Toute une époque.

Et moi qui croyais bêtement que l'ULM  c'était CAVOK obligatoire.
comme y a pas si longtemps le survol d'un relief c'était 150m obligatoire, comme rouler sur autoroute ces 130 maxi comme on doit s'arreter au feu orange ...


Titre: Re : Re : Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: FlyingBen le 21 Novembre 2011 - 09:08:28
comme y a pas si longtemps le survol d'un relief c'était 150m obligatoire, comme rouler sur autoroute ces 130 maxi comme on doit s'arreter au feu orange ...

Je ne crois pas que ce soit comparable Piwi, Non. Tu peux au mieux comparer ça à bruler un feu rouge en fermant les yeux pour que ça passe. Tu as d'un coté la bravade, la transgression de la règle et de l'autre le geste non mesuré.

Après tu as aussi la comparaison entre potes, t'sais le jeu du "qui pisse le plus loin", et le fait rendre public sur un forum. Manque juste les dates (vu qu'on a l'immatriculation et plus ou moins le lieu) et le CC à Eurocontrol. C'est un peu pareil pour la photo du cable de treuil qui perce les stratus sur un autre post.

Mais bon, t'sais moi je suis passé dans la tranche d'age "vieux con" et j'ai pas un rapport moderne au net (de mon temps on disait le web), par exemple : je me méfie un peu  de fesses-bouc et de ce qu'il en ressortira dans quelques années à mes dépends. Du coup j'essaie de rester anonyme. Toutefois il faut bien se rendre à l'évidence, j'ai parfois aussi pêché par présomption et y a des colombos un peu partout.

Ah non ! On dit "les experts" aujourd'hui.

Mais bon, c'est quand même la musique des WHO !


Titre: Re : Re : Re : Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 21 Novembre 2011 - 10:01:37
comme y a pas si longtemps le survol d'un relief c'était 150m obligatoire, comme rouler sur autoroute ces 130 maxi comme on doit s'arreter au feu orange ...

Je ne crois pas que ce soit comparable Piwi, Non. Tu peux au mieux comparer ça à bruler un feu rouge en fermant les yeux pour que ça passe. Tu as d'un coté la bravade, la transgression de la règle et de l'autre le geste non mesuré.
j'comprends ce que tu veux dire ... mais souviens toi l'époque où (toi et moi) étions moins cons plus jeunes. ceux qui roulaient à moins de 140 (je crois à l'époque) se faisaient klaxonner ... Maintenant si tu roules à plus de 110 t'es un voyou et à plus de 130 t'es présumé sérial-killer.

traverser une couche de nuage, si tu sais à quoi tu t'attends en dessous (flotte à 0 QFE ) et avec une très forte probabilité de ne rencontrer personne, ça ne me choc pas beaucoup plus que ça ...enfin d'autant moins qu'ayant fait légèrement pire (pas de flotte à 0 QFE mais un alti réglé QNH et une petite plaine - ou plutôt une grande vallée- à trouver)  :canape:
sans parler de quand on quitte les minima VFR en rape la pente ... avec une falaise sur le coté gauche... t'as beau prendre un cap d'évitement, faut avouer que c'est de la roulette. à la réflexion quand tu as la falaise verticale dessous me demande si c'est pas pire (vu qu'à priori on a des chances de descendre avec une dérive) ... enfin bref, tu vois ce que je veux dire ... on est pas les derniers à avoir fait des c*nneries et à en rigoler avec les copains paske le spectre de chépuki, paske les gouttes d'eau qui coulent le long des suspentes voire le givre sur les gants etc etc ...

Après si un jour "on" doit me ressortir mes exploits pour me mettre une (bonne) correction ... ben selon la note je pourrais avouer ou simplement prêcher la vantardise ;)


Titre: Re : Re : Re : Re : Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: FlyingBen le 21 Novembre 2011 - 13:27:30
j'comprends ce que tu veux dire ... mais souviens toi l'époque où (toi et moi) étions moins cons plus jeunes. ceux qui roulaient à moins de 140 (je crois à l'époque) se faisaient klaxonner ... Maintenant si tu roules à plus de 110 t'es un voyou et à plus de 130 t'es présumé sérial-killer.

Je ne peux pas cautionner ce que tu racontes là sur un forum, mon Piwi, fut-il libériste : je suis un bon père de famille qui de surcroit roule avec un véhicule de fonction, brèfle je ne considère pas la siganlisation routière comme une simple indication et je respecte toujours les limitations de vitesses et ce fut toujours le cas. Les quelques rares fois ou l'état a joué de répression, photos à l'appui, il s'agissait de méprise, d'une faute d'innatention de ma part, totalement fortuite et purement involontaire ... putain de retrait de permis à la con !

Atchaooooo

Tonton Ben

PS : faut pas croire non plus tout ce que ma femme raconte, elle ne sait pas lire un compteur kilométrique et du reste n'a même pas le permis, hein bon, vous le croyez vous le blaireau qui dit que le parapente est dangeureux et qui apelle un élévateur, "ficelle"


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: thibaud le 21 Novembre 2011 - 21:16:52
Dites, c'est beau et ça coule comme de la poésie ce que vous nous racontez...
A croire que vous l'avez répété.

Ça a quelque chose de Cornélien votre pièce, et j'cause pas des corbeaux vaguement arriérés, non j'parle de la tragédie, la vraie.
Le dilemme entre choisir d'attendre patiemment la panne sèche à 6000 pieds au dessus de la mer de nuage ou de s'exposer à la rencontre inopinée et passablement brutale d'un cailloux qui se balladait tranquillement dans le brouillard.

En plus la mise en abîme d'une vie de débauche kilométrique assagie par la perspective d'une mémoire collective des autoroutes de l'information, râah, j'adore.

Dites, vous pourriez le refaire en alexandrins ?


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: FlyingBen le 22 Novembre 2011 - 07:55:53
Le dilemme entre choisir d'attendre patiemment la panne sèche à 6000 pieds au dessus de la mer de nuage ou de s'exposer à la rencontre inopinée et passablement brutale d'un cailloux qui se balladait tranquillement dans le brouillard.

Ouais, non là t'as loupé, mon gaillard, le départ.
Sur la mer de nuage, point ne prendra le start.
Idem pour le CAVOK, bien avant le déco
Dans tout bon plan de vol, sur la destination
Tiendra compte de bonnes prévisions météo
Déco sans attéro, point n'est l'aviation

Faut pas non plus tout inverser. Si tu te retrouves coincé dans ou au-dessus du nuage c'est parce que tu y es allé. La bonne décision était à prendre avant.


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Tibo le 22 Novembre 2011 - 08:47:32
Rooh que c'est beau.

Je dis Chapeau.

Combien de variantes de styles tu peux nous faire???


Titre: Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: piwaille le 22 Novembre 2011 - 08:48:39
karma+ ben :mdr: je t'adore  .... euh, précision : pas dans le meme sens que ta femme et quand je parle de sens :fume: pffffff zetes pénibles avec votre esprit mal tourné.

PS : faut pas croire non plus tout ce que ma femme raconte, elle ne sait pas lire un compteur kilométrique
de toute façon elles lisent avec un paralaxe paske le compteur il est en face de nous et elles sont sur le coté ... ce sont d'ailleurs les féministes qui ont inventé le compteur au centre avec affichage digital... quand elles se sont rendu compte que les gamins ouvrent de plus en plus leur boite à wouawoua avec le même paralaxe.
heureusement que des cerveau bien masculin ont inventé le post-it à mettre devant le compteur :sors:

Thibaud > désolé, je ne saurais pas faire en alexandrin ... en revanche tu comprendra ce qu'on dit quand ta "moitié" commencera à vouloir défendre la (nombreuse) marmaille que vous aurez mis sur la banquette arrière ;)


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Vivien le 22 Novembre 2011 - 10:22:36
Une simple question.

Vous pouvez répétez la question ?


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: pecaos le 22 Novembre 2011 - 12:13:32

PS : Dans ton récit tu parles (très bien) de La Réunion. Je rajouterai que c'est complètement surfait. En effet, on n'y vole pas en dynamique, les thermiques sont étroits et faiblards, on rase la canne souvent pour tenter de tennnnir! On dit que les km comptent triple là-bas, c'est totalement vrai. Enfin, de mon expérience, on est très loin du paradis pour vol libre que l'on a coutume d'entendre. Mais c'est beau, les gens sont sympas, la vie est agréable etc
les thermiques sont étroits et faiblards , c'est sûr  pas facile de tenir longtemps en l'air ici( les gens sont sympa, c'est très beau , tout'a fait d'accord avec toi.
Mais ça vole en dynamique ( soaring) a Piton Rond au dessus de la Plaine des Palmistes ( a gauche apres le col qd on vient du Tampon), a la Plaine des Grègues,  ainsi qu'a Vincendo ( sur les falaises en bord de mer) après avoir décollé de Matouta si bien sur les conditions sont là !
 En plus j'y suis presque tout les jours en ce moment , bon je dis ça , j'ai rien dit hein ? :canape:
Amical salut austral a tout(e)s


Titre: Re : Re : Dernier vol avant la nuit
Posté par: Gilles le 23 Novembre 2011 - 08:11:06
Rooh que c'est beau.

Je dis Chapeau.

Combien de variantes de styles tu peux nous faire???

Et si Tibo
Dit chapeau
Le bon mot
C'est Queneau