je rejoins faille et brandi sur le pincipe du renforcement psychologique. Cf aussi l'article vol passion, devenu un classique
https://drive.google.com/file/d/0B9pf02KY21FybmRMaEwxam1NTDQ/viewAvec une pratique irrégulière, nous savons que la probabilité que notre jugement soit bon est "relativement faible" (90% pour un prudent) --> curseur marge fort
Avec une pratique régulière, le renforcement behavioriste accroit nettement cette proba (99,9%) --> curseur marge faible.
Ce qui est paradoxal, c'est qu'on est plus certain de la justesse de notre analyse et donc normalement plus en sécurité mais le curseur marge étant plus limite on augmente insidieusement le risque d'accident. Certes, il n'y a "que" 0.1% de chance d'avoir un accident, mais du fait de la pratique régulière ca finit par arriver.
Bonjour brandi
Tous mes vœux de bon rétablissement
Merci beaucoup de ton témoignage, considéré d'autant plus attentivement que nous sommes pas mal à nous trouver des points communs avec ta façon d'appréhender ce sport
Effectivement, tu nous proposes un cas d'école de la "conscience statistique qui nous trompe"
Un type d'événement que je souhaiterais que nous distinguions de l' "optimiste illusoire"
Et je vais essayer de m'expliquer avec quelques exemples :
1- La conscience statistique :
la maîtrise d'une gestuelle technique maîtrisée et répétée à l'envie peut à force de démonstration (personnelle et/ou de tiers) occulter a/ les dangers du contexte et de l'environnement dans lequel est reproduite cette performance, b/ la faiblesse des marges prises par rapport à des risques connus, par accoutumance à ceux-ci
J'ai deux illustrations perso en moto (pour nous changer du parapente) =
i- un enchainement sinueux rapide connu en montagne me conduit jusqu'au sentiment d'en avoir la maîtrise... sauf que ce jour là un véhicule a laissé une trace de gasoil dans le long droit à l'aveugle du versant est du col des Ares (Pyrénées)... et de me retrouver instantanément à rouler par terre à plus de 80 km/h et me disant que si un véhicule surgit à cet instant, je suis mort...
ii- je suis le "wheeling kid" du canton - chaque fois que je sors la moto, j'ai l'habitude de parcourir quelques centaines de mètres sur la roue arrière... oui mais ce jour là j'ai mal assuré mon sac à dos contenant mes affaires de tennis... il glisse de mon épaule... j'esquisse un mouvement réflexe... passe le point d'équilibre, rate le frein arrière et me retourne... Le c...!
2- L'optimiste illusoire :
Là, il y a pour moi introduction d'un comportement opportuniste et/ou exploratoire
Cas No1 : je rencontre une situation non prévue qui pourrait m'être favorable et que je décide d'exploiter (par exemple : une ascendance là où je n'en attendais pas et qui me permettra peut-être de boucler cette manche que j'avais mal entamée... ou simplement rester seul en l'air alors que toutes les ailes se dirigent vers l'atterro)
Mon exemple perso : je suis en train d'affiner les réglages de ma dernière voile compé dans des conditions automnales - le dernier recalage est définitivement le bon car je fais au moins jeu égal avec les "cadors" du site avec lesquels je suis encore en l'air alors que tout "s'éteint" avec la lumière du soleil qui commence à être bas... c'est alors que je trouve un petit quelque chose qui "zérote" et que j'enroule... enroule... enroule... jusqu'à remonter à proximité de la magnifique falaise de calcaire prenant des couleurs de corail en cet été indien. J'ovalise vers elle... me rapproche... je glisse dans de l'huile... bip... je me rapproche encore un peu... bip... bip... je remonte.
Dans une grande bouffée d'euphorie, les commandes tenues entre deux doigts, les yeux grands ouverts et m’enivrant des odeurs montant de la forêt de majestueux hêtres située en contrebas, je me concentre sur ma "glisse" et enchaine le plus fluidement possible mes allers-retours...
Mon horizon s'élargit... je suis tout à ma contemplation quand, au moment où je vais atteindre la crête, un bruit abscons survient : je viens de mettre la plume gauche de mon aile dans les feuilles d'un arbre ayant poussé à l'horizontale dans la falaise... AAhhhhh !
La suite, je l'ai déjà racontée dans les colonnes du fofo
Cas No2 : la réalisation d'un objectif étant compromise par la non vérification d'un postulat (exemple : je suis en train de plomber - si je vais là, ça va "tenir" et peut-être pourrais refaire du gain... je décide d'aller voir dans ce coin ou je n'avais pas prévu de passer... c'est juste à coté et je n'ai pas le temps d'analyser la situation aérologique...), je suis maintenant concentré à l'affût de la moindre opportunité...
Et c'était vraiment pas une bonne inspiration... Droit dans le "mur" de mon optimisme