Incident et autonomie ?

[Lassalle]

Bonjour,

J'ai appris qu'un incident (heureusement sans conséquence pour le pilote) avait eu lieu la semaine dernière à partir du décollage de l'Escalette ici à Sainte-Victoire.

Un pilote supposé "autonome", ne connaissant pas le site, est venu décoller ici.
Il y avait d'autres pilotes au décollage (des habitués du site) et je ne sais pas s'il a demandé des renseignements sur le plan de vol (je n'étais pas là).
Mais il suffit d'observer les pilotes pour voir comment il faut procéder : par brise sud-ouest (c'était le cas), il suffit de se diriger à droite vers une longue crête rocheuse (la crête de Costes Chaudes) où il est facile de remonter en soaring doux, puis on fait demi-tour, on repasse au-dessus du décollage et on se dirige vers les grandes falaises orientées sud-ouest où on trouve la "pompe de service" qui permet de remonter facilement au-dessus de la montagne ; après, une fois là-haut, on peut y rester facilement jusqu'au coucher du soleil. 

Ce pilote est bien parti vers la crête située à droite du décollage, est monté au-dessus de celle-ci... puis il est passé derrière la crête (pourquoi ?) où il s'est pris évidemment le rouleau présent sous le vent ; fermeture de sa voile, chute d'une dizaine de mètres, sans problèmes heureusement, dans les broussailles.
Un pilote du club présent au déco s'est précipité vers lui pour s'assurer que tout allait bien.

C'est exactement le même incident qui s'est produit l'an dernier : passage d'un pilote (ne connaissant pas le site) sous le vent de cette crête et fermeture violente de la voile et chute sans gravité jusqu'au sol.
Lorsqu'on a demandé au pilote l'an dernier pourquoi il était allé "sous le vent de la crête", il a demandé : "que veut dire : sous le vent de la crête" ? 

Ainsi des pilotes qui se disent "autonomes" et voulant faire du soaring tranquille ici ne savent pas ce que recouvrent les mots "au vent" ou "sous le vent" d'un relief ! 

On peut se demander comment ils se sont formés à l'activité :
- soit ils sont allés dans une école qui ne leur a donné fourni aucune initiation à l'aérologie et je n'y crois évidemment pas ;
- soit ils ont eu des cours d'aérologie de base, mais ils n'ont pas écouté ou en tout cas ils n'ont rien retenu ;
- soit ils ont appris avec des amis qui ne leur ont rien expliqué à ce sujet.
Il faut aussi qu'ils n'aient jamais lu le moindre livre ou la moindre revue sur le parapente.

Ces comportements irresponsables sont susceptibles de mettre en danger ce site très fréquenté, mais fragile (il se trouve en site classé et protégé et il est de plus situé dans un espace Natura 2000).

Si vous ne savez pas ce que veut dire "au vent" ou "sous le vent" d'un relief, allez voler (et éventuellement vous faire mal) ailleurs qu'ici !
Merci d'avance.

 

Marc

[Gillesf]

Dans l’intérêt général, y compris le votre et le sien : Demandez, posez des questions, toutes les questions.

Les seules questions idiotes sont celles que l'on à pas posé. 
Le seul vrai idiot, c'est celui-ci qui ne pose pas les questions auxquelles il sait qu'il n'a pas de réponse. 
Le pire des idiots, c'est celui-ci est certain qu'il connait de connaitre les réponses à toutes les questions. 
 

[montblanc]

La pire des idiotes, c'est celle qui est certaine qu'elle connaît les réponses à toutes les questions. 

Sagarmatha ?

non j'déconne   




Quand on ne se fait pas trop mal et que t'as pas pourri des années de boulot des locaux qui entretiennent le site  ....

[wowo]

(@) Marc, tu énonce malheureusement une réalité pas si rare que cela.

Et effectivement ceci tient en les raisons que tu évoques :
- soit ils ont eu des cours d'aérologie de base, mais ils n'ont pas écouté ou en tout cas ils n'ont rien retenu ;
- soit ils ont appris avec des amis qui ne leur ont rien expliqué à ce sujet.
Il faut aussi qu'ils n'aient jamais lu le moindre livre ou la moindre revue sur le parapente.


Auxquelles s'en rajoute d'autres que j'ai constaté parmi les pilotes "autonomes" que je fréquente, tel que ; le déni de l'expérience et des compétences des autres, la difficulté (l'impossibilité) de prendre leçon auprès d'autrui.

J'ai un ami plus âgé que moi avec qui et deux autres nous avions commencé le parapente emsemble il y a bientôt 20 ans, qui il y a deux ans s'est mis sévèrement au tas dans des conditions un peu similaires à celles que tu décris. En soaring le long d'une falaise en bord de mer et malgré mes mises en gardes, mes explications sur les risques liés à l'existence certaine d'un "rouleau" en arrière de la corniche.

Malgré mes appels à lui en vol, il est allé explorer de plus en plus au dessus de la falaise et... il a trouvé le "rouleau" qui a mis sa voile en chiffon et lui a fait impacter lourdement la planète. Dans son malheur il a eu encore beaucoup beaucoup de chance en finisant dans les seuls 25 mètres carrés non tapissés de blocs rocailleux. Son accident ne s'est soldé que par trois jours d'observation en hôpital et 3 mois à se remettre des ses hématomes et courbatures.

Quand plus tard, à têtes reposées, on en a discuté et que je lui ai demandé, mais pourquoi ? Il m'a répondu qu'il était persuadé de trouver là une meilleure ascendance et que mon discours était trop pessimiste voire pensé pour le limiter dans sa "progression/performance" et que cela le gonflait de voler de plus en plus moins bien que moi alors qu'au début il avait progressé bien plus vite.

L'être humain et le pilote en est un, est curieux ; prêt à se mettre en danger pour (se) prouver des choses qui ne le valent pas.

Maintenant Marc et ce n'est évidemment pas pour te rassurer ; ce ne sont pas seulement les principes de voler au ou sous le vent qui sont inconnus ou incompréhensibles pour nombre de pilotes "autonomes" mais aussi de ou s'arrête leurs compétences rapport au matos ou aux conditions aerologiques et environnementalles qu'ils chosissent et sans doute beaucoup d'autres éléments.

Les accidents arrivent parce que des erreurs sont commises, les erreurs sont commises parce que les pilotes sont humains. Les sites aussi sont mis en danger en danger pour les mêmes raisons.