Il y a quelques années il y avait eu un documentaire très bien fait diffusé sur Arte au sujet du jeûne thérapeutique avec en exemple une clinique allemande qui utilise le jeûne pour traiter un certain nombre d'affections et de maladies.
Peut-être que c'est le reportage que propose Willow ? (je n'ai pas encore pris le temps de le regarder).
Marc : tu avais parlé de ta préparation au jeûne. Est-ce que tu peux nous en dire plus ?
Salut,
La vidéo proposée par Willow est très courte.
Elle annonce cependant à la fin qu'il y aura des émissions sur le jeûne diffusées en début d'année sur Arte ; peut-être vont-ils repasser ce long documentaire sur le jeûne thérapeutique ?
Concernant la façon dont je pratiquais le jeûne, je me suis inspiré de plusieurs bouquins très bien faits sur le sujet et sur les conseils d'une amie qui pratiquait un jeûne d'une dizaine de jours chaque année.
J'étais un petit peu inquiet la première fois que je me suis engagé là-dedans, prêt à interrompre à tout moment le jeûne si je ne me sentais pas bien.
En fait il existe une phase de "descente dans le jeûne" comme il existe une phase de "remontée après le jeûne".
1/ Phase de descente :On ne commence pas un jeûne en ayant consommé une côte de bœuf avec sauce, frites et une demi bouteille de rouge comme dernier repas.
Il suffit d'alléger progressivement les deux derniers repas.
Pour moi c'était chaque fois le dimanche : petit déjeuner normal, déjeuner allégé à midi et dîner très léger le soir.
Le lundi, le début était très facile : comme je ne prends qu'une tasse de café (et rien d'autre) au petit déjeuner, ne pas la prendre était facile et sauter le repas de midi, cela m'arrivait de temps à autre lors des journées de travail.
Petit sentiment de faim le lundi soir, mais je faisais avec.
Le gros sentiment de manque arrivait régulièrement le mardi en fin de matinée : repas ou pas ?
Là il me fallait un peu de volonté pour dire "je continue", puis tout basculait (du moins pour moi) le mardi après-midi (soit 1,5 jour après le début du jeûne) : disparition de tout sentiment de faim, état agréable et détendu et cela libère d'ailleurs du temps : plus de courses à faire, plus de préparation des repas, plus de temps passé à manger, à débarrasser, à laver...
C'est tout un temps libre et disponible qui se libère en fin de journée !
Comme beaucoup d'énergie est dépensée par le corps pour digérer et éliminer, toute cette énergie économisée est en fait disponible et on ressent aussi une libération de l'énergie mentale (ce qui n'est pas le cas après un gros repas bien arrosé, n'est-ce-pas ?).
2/ Pendant le jeûne :La vie pour moi continuait de façon ordinaire et simple en évitant les gros efforts physiques (je renonçais alors aux 15 km d'entraînement habituel quotidien à la course en vue de mes marathons !).
Par contre il m'est arrivé, pendant mon jeûne, d'être invité à dîner chez des amis qui savaient que j'étais seul chez moi cette semaine-là.
J'acceptais leur invitation en leur signalant que je partagerais avec plaisir leur repas... en ne buvant que de l'eau et rien d'autre.
En fait cela m'est arrivé 2 ou 3 fois et je n'ai eu aucun problème à être présent à table et à les regarder manger : aucune envie de manger avec eux et aucun effort pour "résister" à la tentation de le faire ; ils étaient un peu surpris !
3/ Sortie du jeûne :C'est la phase la plus délicate car il est exclu de reprendre très rapidement l'alimentation habituelle : l'organisme aurait beaucoup de mal à supporter le choc, surtout à la suite d'un jeûne de longue durée (15 jours ou plus).
Il est indiqué partout que l'idéal est en fait d'effectuer une remontée progressive vers l'alimentation habituelle d'une durée équivalente à la moitié du temps du jeûne effectué.
Pout mes 5 jours de jeûne il m'aurait donc fallu consacrer 2,5 jours pour cela.
En fait j'effectuais une reprise progressive légère le samedi (un yaourt et une pomme par exemple pour le déjeuner de midi !) et je retrouvais un repas "normal" le dimanche midi, soit 1,5 jour environ pour "remonter" du jeûne.
Voici en gros mon expérience personnelle.
De toute façon je ne suis pas un gros mangeur et des repas "allégés" ne me gênent pas, ce qui doit faciliter ce parcours personnel de jeûne.
Dernier point : il est en général indiqué qu'il est facile d'effectuer seul (si on est motivé bien sûr !) un jeûne d'une durée pouvant aller jusqu'à 15 jours consécutifs environ, mais qu'au-delà de cette durée (ce qui est possible) il est conseillé d'être suivi et accompagné.
Les cliniques qui utilisent le jeûne à des fins thérapeutiques peuvent accompagner des jeûnes longs de l'ordre d'un mois environ, mais un encadrement médical est nécessaire pour ce type de jeûnes longs.
A chacun ses choix en la matière.
Je ne fais que partager mon expérience et je ne cherche à convaincre personne ; le jeûne n'est évidemment pas nécessaire pour avoir une vie heureuse et équilibrée !
Je ne fais aucun prosélytisme en la matière.
Marc