+ Le chant du vario +

Forum de parapente

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Auteur Fil de discussion: Gestion de la peur  (Lu 10812 fois)
0 Membres et 1 Invité sur ce fil de discussion.
mic mac fly
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Aile: Venus Aquila
pratique principale: cross
vols: 2000 h environ vols
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WWW
« le: 01 Décembre 2018 - 21:57:20 »

Bonjour à tous.

Je m'adresse en premier lieu aux moniteurs, mais aussi aux pilotes qui ont déjà vécu des frayeurs en vol.

Je souhaite écrire un article sur mon site web pour aider les pilotes à calmer cette peur et revenir à un état de lucidité "normal".
J'aimerais donc connaître les conseils que vous donnez à vos élèves pour les rassurer, ou comment vous faites pour reprendre le contrôle sur vos émotions quand vous êtes paniqués.

Pour ma part, quand je me sens mal en vol, je chante.

Merci à vous.
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Mickaël alfaya "toutleparapente.fr"
Charognard
Invité
« Répondre #1 le: 01 Décembre 2018 - 22:16:01 »

Je connais un alpiniste qui lorsqu’il monte, s’il sent une crainte l’envahir, il lache tout immédiatement en se jetant dans le vide vers l’arrière. La corde fait sa job, l’assureur fait le saut et les craintes du gars disparaissent car il se sait en sécurité. Il ne laisse pas une crainte avoir le temps de s’agrandir.

Peut-être qu’en parapente quand ça brasse, le truc est de se faire violence et de pousser l’accélérateur sans piloter  pour finalement se rendre compte que ça vol encore.
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wefunk
Invité
« Répondre #2 le: 01 Décembre 2018 - 22:20:37 »

C'est peut etre un grimpeur mais certainement pas un alpiniste. Je voudrais bien voir ca dans la McIntyre aux Jorasses.
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Airtoysdealer
Invité
« Répondre #3 le: 01 Décembre 2018 - 22:22:30 »

si pas déjà fait, tu peux (re)parcourir ce fil

http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/avoir-peur-en-vol-t21550.0.html

[edit]

et celui-ci
http://www.parapentiste.info/forum/les-sondages/peur-t15791.0.html

[edit 2]

et pourquoi pas celui-là

http://www.parapentiste.info/forum/techniques-de-base-du-pilotage/avoir-peur-suite-a-une-tres-grosse-frayeur-t36046.0.html

j'ai pas relu tout ça, mais il me semble qu'on parlait d'un très bon article de David Eyraud sur la gestion de la peur, on devait aussi parler de mana (PP Menegoz).
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mic mac fly
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Aile: Venus Aquila
pratique principale: cross
vols: 2000 h environ vols
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WWW
« Répondre #4 le: 01 Décembre 2018 - 23:18:55 »

Merci à vous. Je n'avais pas vu les posts que tu m'a envoyé sinon j'aurais pas créé un nouveau fil de discution. Je vais les lire avec attention.  +1 au karma
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Mickaël alfaya "toutleparapente.fr"
wowo
enrouleur(se) de thermique
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« Répondre #5 le: 02 Décembre 2018 - 03:03:39 »

Perso quand je me sens en danger, que je commence à me dire que je me suis mis dans la mer.. J'essaye d'utiliser une réflexion qui n'est pas de moi mais que je lu dans le magazine Allemand thermick ; que de toute façon, vu la situation ce n'est pas en appelant "MAMAN" (ou prier Dieu) que je vais réglr la situation à mon avantage. Qu'en fait mes meilleures chances dans du pragmatisme et une gestion du mieux que je peux. Jusqu'à aujourd’hui cela a fonctionné.

il me semble qu'il n'y a pas une méthode miracle qui fonctionnerait pour tous, tout le temps en toutes situations. Par contre il existe très certainement une méthode pour chacun de nous qui permet de reculer un maximum fonction justement de chacun, le moment ou la panique finit par nous submerger.

Le truc c'est de trouver chacun la méthode qui marche pour lui. Par exemple j'essaie aussi de me dire quand la situation me parait "compliqué" que cela va me servir pour dans l'avenir ne plus me retrouver dans pareille situation.

Ce qu'il faut me semble t-il, c'est d'arriver à se persuader que soit la situation est véritablement perdue et cela ne sert plus à rien à avoir peur (il aurait fallu la ressentir avant) Soit, la situation est compliqué mais dans mes cordes (puisque je n'ai pas tout fait préventivement pour l'éviter) et qu'il me suffit de me concentrer et prendre les bonnes décisions pour lui trouver des solutions.

Le parapente est une activité bien plus mentale que technique, la technique sans le mental finit vite en impasse. Le mental s'il est fort, même si la technique se voit dépassée, permettra encore d’espérer une solution, fusse... de faire secours à temps.

 trinquer
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Le plus beau vol ? Sûr, celui à venir !
MichM
malpolis
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vols: ... vols
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« Répondre #6 le: 02 Décembre 2018 - 04:47:55 »

thermick ;

 prof

Thermik

Je fais mon Marc Lassalle    mort de rire  mort de rire
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Édit modo : aurait dû être 🙈🙉🙊
Tipapy
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Aile: Tenor
pratique principale: apprends à voler
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« Répondre #7 le: 02 Décembre 2018 - 09:30:46 »

Je n'ai jamais réellement eu peur en l'air. La peur , c'est avant ou après le vol. Avant, c'est souvent irraisonné, le vent est trop fort, ou les voiles en l'air semblent se faire secouer, toute crainte disparaît après le décollage. Après, cela ne m'est arrivé qu'une fois posé après un vol où j'avais vécu un décro et une marche arrière, les deux involontaires bien sur. Par contre, les vols suivants, j’étais très tendu.
Quand je suis crispé parce que j'estime mon niveau insuffisant pour les conditions rencontrées, je bois un coup d'eau, je fais un peu de tangage ou deux ou trois virages; en fait je pilote ma voile pour que ce ne soit pas elle ou l'aérologie qui décident de mon vol. Les voiles actuelles sont très (trop) sûres pour peu qu'on les pilote et que l'on ne se mettent pas dans des coins pourris.
La peur, comme pour des tas d'autre choses vient de la méconnaissance, pratiquer la fait disparaître.
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Ça peut toujours être pire, donc tout va bien.
Citation de Daniel François
Drums
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« Répondre #8 le: 02 Décembre 2018 - 11:29:31 »

Moi j'ai systématiquement peur avant, et souvent pendant. Mais je suis assez trouillarde en général, et pour rien arranger j'ai peur du vide (mais pas le vertige !).

La peur avant le vol est irrationnelle, c'est un mélange d'excitation et d'angoisse. Je sens bien que mon coeur accélère franchement dès que je mets un pied sur un déco avec l'intention de voler. Pour calmer un peu le jeu, je prends 5/10 minutes pour m'asseoir, observer les ailes en l'air et les pilotes qui décollent, faire le point sur les conditions, et je fais ma prévol à mon rythme en vérifiant tout tout tout. En général ça me détend suffisamment et je finis par décoller en mode "stressée mais concentrée".

La peur pendant le vol est très liée à ma peur du vide. Ca va mieux avec le temps, je commence à m'habituer à avoir les pieds dans le vide, mais j'ai toujours du mal à regarder l'aile par exemple. Je panique dès que je suis "trop haut" ou inactive. J'utilise plein de petits trucs pour retarder l'apparition des bouffées d'angoisse :
- voler dans des conditions douces (qui ne "catapultent" pas en l'air),
- regarder l'horizon au maximum,
- avoir toujours un objectif court terme (atteindre un point, enrouler un truc...),
- ne pas rester inactive, au pire faire quelques virages, un petit tangage, les oreilles, etc.,
- voler avec d'autres ailes (je flippe si je n'ai plus rien à mon niveau ou au-dessus de moi),
- voler avec des amis en radio (quand on se parle, ça me "déconnecte" de ma trouille),
- ne pas voler trop longtemps, la peur apparaissant plus facilement avec la fatigue mentale. Ca s'améliore avec le temps mais j'ai du mal à dépasser 1h15/1h30.

Et quand j'ai vraiment la trouille je chante... Je le fais sans réfléchir, mais en général ça marche bien, ca me redonne du courage.

Malgré ma trouille quasi omniprésente je vous assure que je prends aussi du plaisir  Mr. Green  (dont une grosse partie vient du sentiment de dépassement de soi, mais pas que).

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dilmo
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« Répondre #9 le: 02 Décembre 2018 - 11:30:12 »

La peur c'est comme les dangers. Il y a ceux qui sont objectifs comme en alpinisme (chutes de pierres, avalanches, MAM...) ou en parapente (se faire aspirer par un nuage, se faire reculer par vent trop fort...) et il y a ceux qui sont subjectifs -ou non rationnels- dépendants des personnes (prendre trop de hauteur ou à contrario être trop près du relief, se faire sortir de sa zone de confort en étant un peu plus chahuté que d’habitude, penser que son équipement va céder, se retrouver dans un environnement hautement vertical et minéral etc).

Donc on peut considérer qu'il est "justifié" d'avoir peur dans le premier cas.
Dans le second cas (peur subjective), quand les alarmes retentissent pour faire face à une situation non dangereuse, porte d'entrée à l'angoisse handicapante qui risque de dégénérer par des actions dangereuses, cela demande un travail sur soi. Les méthodes sont nombreuses et cela n'a rien d'anormal: c'est notre cerveau reptilien qui nous rappelle qu'on est pas des oiseaux.
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« Répondre #10 le: 02 Décembre 2018 - 11:41:01 »

Drums (nos posts se sont croisés), tu résumes et parles très bien de ce "sentiment" de peur, cette angoisse ressentie par définition irraisonnée. Je pense que ton intervention va être utile à tous ceux qui se retrouvent dans tes mots. Car il faut en parler. La culture du secret sur ce sujet éminemment tabou, c'est plus d'époque!
« Dernière édition: 02 Décembre 2018 - 11:46:26 par dilmo » Signaler au modérateur   parapente Enregistrée
Dominique B
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« Répondre #11 le: 02 Décembre 2018 - 15:13:39 »

Perso," la Respiration profonde est assez efficace dans les situations chaudes"
J'essaye en même temps  d' avoir des actions de pilotages si minimes soient-elles, pour ne pas avoir l'impression"de réagir ",mais d'être acteur.Subir et se sentir impuissant est fatalement anxiogène,enfin pour moi en tous cas.
Existe t'il un parapentiste qui n'ait jamais eu peur ou d'appréhension que ce soit avant le vol, ou pendant, j'ai du mal à le croire !

La maitrise au gonflage et le déco sont pour moi essentiels car c'est le début de la chaine de la confiance,c'est le moment ou on a le plus de gestes de pilotage à exécuter et avec obligation de réussite dans un laps temps réduit(moins de 10 s parfois entre le gonflage et l'installation dans la sellette).

Ensuite , en l'air avoir des objectifs,que ce soit de gestion fine du cap , d'optimisation de montée en thermique,d'optimisation de finesse en transition ,bref tout ce peut occuper la tête pendant le vol empêche naturellement de trop cogiter quand le vol est "sportif".

Comme beaucoup de pilotes, même quand je n'ai pas d'appréhension consciente ,mon corps ,mon ventre en particulier à quelque chose à évacuer.Les pisseurs chieurs  de dernière minute sont légions sur un déco! La dernière tit goutte, la dernière tit crotte pour se sentir entièrement libéré!
 
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« Répondre #12 le: 02 Décembre 2018 - 17:20:45 »

Bonjour à tous.

Je m'adresse en premier lieu aux moniteurs, mais aussi aux pilotes qui ont déjà vécu des frayeurs en vol.

Balance ta peur suite.

Je viens de retrouver un article écrit par une monitrice -Catherine Schmider- sur le sujet. Je lui avais demandé à l'époque l'autorisation (ainsi qu'à PMag dans lequel il était paru) de le mettre en ligne sur le site du club où j'étais. Je le remets ici. Je ne pense pas que ça posera problème.

Son analyse/témoignage date de 1995 et on peut voir que tout ce qu'elle dit n'a pas pris une ride. Si le matos a changé, l'être humain pas !
Comme c'est long, je mets ça en plusieurs partie.
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« Répondre #13 le: 02 Décembre 2018 - 17:26:05 »

LA CONFIANCE RETROUVÉE.

Compétitrice haut niveau, formatrice des futurs moniteurs BE, Catherine Schmider a vécu le doute, la peur et enfin la confiance retrouvée. Une courageuse et formidable confession.

J’ai vécu la peur en parapente, la peur panique qui vous assaille sans raison après 10 minutes de vol, l'angoisse qui vous prend aux tripes, l'envie d'être au sol, immédiatement, dans la seconde qui suit, et l'éternité des cinq minutes nécessaires pour rejoindre l'atterrissage. Dur à vivre quand on a connu le plaisir des cross et de la réussite en compétition. Dur à dire quand on est professionnel du parapente et responsable de formation de moniteurs.
Je m'étais dit : quand j'en serais sortie j'en parlerai. J'attendais de pouvoir me la jouer grande classe, style «Catherine, le retour» où j'aurais pu raconter tout ça après avoir signé un cross mémorable. Mais il n'y a pas eu de cross mémorable. Tant pis : il faut s'accepter avec ses grandeurs... et ses faiblesses. C'est le premier gage de la sécurité en parapente... et du bonheur dans la vie.
Lorsque j'ai découvert le parapente, en 1987 lors d'un stage à St Hilaire du Touvet, j'ai appris très vite. J'étais hyper motivée, j'avais peu d'appréhension, je faisais confiance totale au moniteur et à mes capacités. Eté 87 : conduire, voler, delta, parapente. Mais trop de choses m'intéressent : la FFVL cherche quelqu'un pour organiser le 1er championnat d'Europe de Parapente, je me propose et voilà : je sais à peine poser seule au terrain que me voilà à la tête d'un gros truc. Plongeon dans le milieu du vol libre. J'ai encore le temps de voler un peu jusqu'à l'automne, d'acquérir l'autonomie et de découvrir le vol thermique. Puis le rythme de travail s'accélère...

L’euphorie de la compétition


Un an plus tard, mon travail pour l'organisation du championnat d'Europe terminé, je peux enfin voler à nouveau. J'ai le projet de devenir monitrice et pour passer le BE il faut marquer des points en compétition. Je fais donc les dernières manches de la saison 88 et ça marche plutôt bien, je me prends au jeu. En 89 je fais toute la saison de compétition, mais en même temps je participe à la création de l'école Pollen et cela me laisse peu de temps pour m'entraîner. Pourtant, au championnat de France à Vars je passe le cut. C'est l'euphorie. Nous sommes trois filles en tête du classement devant les hommes, jusqu'à la dernière manche qui bouleverse tout : Nanou passe 7e et moi 16e. Sur le coup, c'est une grosse déception mais je suis heureuse : j'ai fait des supers vols, j'ai progressé et grâce à ce résultat j'intègre le team ADG et me voilà stagiaire dans l'Equipe de France. Tout me sourit.

Premiers symptômes

En réalité, j'entame une année difficile au cours de laquelle je vais perdre progressivement ma confiance. Pour voler à haut niveau, il faut avoir l'esprit libre et du temps. Moi, pendant la semaine j'enseigne et j'assure la gestion de l'école. Grosses jour¬nées et grosses responsabilités. Je n'ai plus le temps de voler pour moi. Or c'est indispensable car les compétitions évoluent vers des manches de distance en conditions fortes. De plus, en intégrant le team ADG, j'ai reçu une voile perfo avec sellette de pilotage qui nécessiterait une longue prise en main. Je mesure tout mon manque d'expérience. En compétition, je commence à me faire plus peur que plaisir. Les accidents m'impressionnent, j'ai l'impression qu'on ne peut plus être dans le coup sans prendre des risques. Je suis tiraillée entre l'école et la compétition. En plus dans ma vie de couple, c'est pas le pied. Je me dis qu'il faut que j'arrête. Je participe pourtant à une compétition dans les Vosges car c'est le fief d'ADG. Dès la première manche je pars dans mon coin. Une légère ascendance : je m'y maintiens, soudain un thermique puissant : ouh ça brasse, je me sauve... et puis non, je serre les dents et j'y retourne. Je n'ai même pas le courage de faire le plafond mais les autres, eux, n'ont rien trouvé et je me retrouve 2e au général. Plaisir du podium. C'est dur de s'avouer la vérité. De reconnaître que même si techniquement je sais faire, dans la tête ça ne va pas. C'est plus facile de coller à l’image valorisante que les autres ont de moi. J'en oublie ma décision d'arrêter : j'irai donc au championnat de France.
Septembre 90, championnat de France à St André  les Alpes : 3 manches 3 frayeurs. A la 4ème  manche je me remotive, je suis dans les premières voiles à la balise du Cordeuil mais je ne me sens pas de refaire le plafond et préfère aller me poser. C'est ce jour  là que Gilbert Zanzi s'est tué. Pour moi, c'est la goutte d'eau. Chacun ne vit pas les événements de la même manière : je pense à Didier Exiga, resté auprès de Gilbert jusqu'à l'arrivée des se¬cours, il avait de quoi être marqué plus que moi. Moi je pense aux fermetures que j'ai eu : avec un peu moins de gaz j'aurais fini au sol. Ce jour là, j'ai pris conscience que l'étais mortelle et que j'avais des limites. Je ne pouvais plus tout mener de front, l'école et la compétition, il était temps de choisir. Le choix était tout fait : même si je trouvais un sponsor, j'avais le mental déjà trop atteint pour continuer à voler à haut niveau. Je ne reprendrais pas la compétition, ni celle là, ni les autres. Du jour au lendemain le suis sortie du circuit.

Je n'ose même plus faire les oreilles

1991/92 : pendant 2 ans je m'occupe de l'école uniquement. Je vole encore le matin pour ouvrir le vol des élèves, le midi un peu de thermique en local au dessus de Puy Aillaud mais je ne tente plus rien. Mes amis, les moniteurs de l'école me disent : va voler. Mais je n'en ai pas envie car je sais que je ne suis plus capable de me confronter aux éléments, d'aller plus haut, plus loin. J'ai la tête trop prise par les soucis de l'école. Et puis j'ai besoin de variété dans ma vie. Le parapente était ma passion, c'est devenu mon travail, j'ai envie d'autre chose. Mais je suis encore loin de la vérité... Quand je vends l'école fin 92 pour aller vivre à St-André avec Philippe, je crois que libérée du stress, je vois enfin pouvoir revoler pour moi. Les pilotes locaux m'intègrent tout de suite dans leur groupe. Motivés, affûtés, ils partent régulièrement sur des petites parcours locaux. Pour moi, c'est l'enfer. Je suis terrorisée en l'air. Même dans la montée en voiture sur le site, mon rythme cardiaque s'accélère, mes mains sont moites. Je ne fais pas semblant longtemps. J'annonce la couleur : je ne peux plus voler perfo, le suis bloquée, il va falloir reprendre à zéro.
Pas facile à dire tout cela, pas facile à vivre dans un milieu où le parapente est le centre du monde. Dès lors je vole à des heures différentes. Je ne me fixe plus d'autre objectif que de me faire plaisir. Mais ça ne suffit pas : ça va mieux dans la voiture mais en l'air je mesure l'ampleur des dégâts : dès que je suis à plus de 50 m au dessus de la crête, j'ai peur, dès que ça bouge un tout petit peu, j'ai peur, je tiens 10 minutes et c'est fini. Le plaisir a disparu, c'est l'angoisse, il faut que je sois posée, viiiiite! Je rentre chez moi et le m'écroule, je dors 2 heures, épuisée.
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dilmo
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« Répondre #14 le: 02 Décembre 2018 - 17:30:35 »

Je sais que ma peur est liée à l'idée d'une fermeture que je ne saurais pas contrôler. Je change de voile, je prends des voiles de plus en plus faciles, béton, j'essaye même une SP 22 de l'école, rien n'y fait. Je n'ose même plus faire les oreilles!

Rééducation

Je ne fais plus que des vols très calmes, très courts. Dès que je sens les premiers soupçons de doute, je vais me poser. Objectif : ne pas avoir le temps de me sentir mal à l'aise en vol. Progressivement, j'arrive ainsi à augmenter le temps où je suis bien, avant que l'angoisse ne m'assaille à nouveau. C'est comme si ma batterie «confiance» n'avait qu'une capacité très limitée. Après avoir été complètement à plat, elle s'est un peu rechargée mais ne tient la charge qu'un court laps de temps. A force de la recharger, elle tient un peu plus longtemps à chaque fois. Il faudrait que je puisse ne me consacrer qu'à ça. N'avoir rien d'autre à penser ou à faire. J'envisage d'arrêter le parapente : il y a tellement de choses qui me font envie dans la vie. Je fais du chant, du dessin, de l'art dramatique et du jardinage et j'y trouve du plaisir. Après tout, il n'y a pas que le parapente. Pourquoi se forcer, il y a des temps pour tout.
Le problème c'est que, professionnellement, j'assure la coordination de la formation des moniteurs de parapente organisée par le DDJS de Digne. C'est là que ça achoppe. Pas au niveau du boulot en lui même : coordonner une formation c'est un boulot pédagogique. J'ai annoncé la couleur aux moniteurs en formation : je ne peux pas voler avec eux, aux horaires où ils volent. Je suis... en rééducation! Au passage, ça permet à certains d'avouer vivre des difficultés similaires.
Mais comment continuer à former des moniteurs si moi je n'ai plus goût à l'activité ? Pourtant j'adore mon travail : la formation me passionne et en parapente il y a encore tout à inventer.
Je commence à songer à une nouvelle orientation professionnelle. C'est dur de tout changer, de redémarrer à zéro, mais je l'ai déjà fait, j'ai de l'énergie, des compétences, et un intérêt pour tellement de domaines, qu'il suffit de choisir. Tout l'hiver je travaille à la Mission Locale Pour l'insertion des Jeunes et j'assure des formations en relations humaines. Philippe est parti 3 mois à l'autre bout du monde. Je ne me prends plus la tête avec le parapente.
Fin février, Philippe rentre, Il fait grand beau, je reviens d'une matinée de travail un peu dure, la route est bloquée par la neige, qu'à cela ne tienne . On montera à pied par le sentier de Moriez, ça me fera du bien de me dépenser un peu. Il fait chaud en face sud, la neige enfonce, le sac est lourd, j'en bave. J'arrive au décollage épuisée, pas au mieux de ma forme pour reprendre le vol. Petite brise sympa au décollage, conditions douces en l'air, tout est blanc, le ciel est bleu, le soleil chaud, il n'y a que nous et la nature. Je fais l'aller retour aux antennes : j'ai volé une heure, et je me suis même fait plaisir. Youpi, je peux retrouver du plaisir en vol! Je vais pouvoir m'y remettre et continuer mon boulot. Cela aurait été trop dom¬mage de le quitter avant d'avoir pu formaliser tout ce que j'ai dans la tête. Me voilà remotivée comme jamais : cette fois je vais attaquer le problème de front, car il est loin d'être réglé.
Mon problème étant tout à fait dans la tête, et pas du tout au niveau technique, j'ai essayé d'analyser ce qui se passait, et de me faire un programme de rééducation mentale et en vol.

Ce qui bloque, c'est la peur d'une fermeture que je ne saurais pas contrôler. C'est vraiment dans la tête, mais bon, supprimons les risques   ne volons qu'en conditions calmes!
Deuxième exercice : réapprendre à rester en l'air longtemps, faire de la durée. L'avantage de St André sur ce point est évident, grâce aux fameuses conditions du soir qui permettent de voler longtemps dans de l'air sans turbulences.
J'ai repéré que j'ai peur à chaque fois que ça bouge, que je ne faisais plus que des virages tranquilles, très plats. Il faut donc que je me refamiliarise avec les mouvements de tangage et de roulis. Au niveau mental, le travaille en pensée positive : c'est normal que ça bouge, c'est comme un bateau sur des vagues, et c'est le jeu de ramener la voile au dessus de la tête. En vol : travail volontaire et progressif du tangage et des virages serrés.
J'ai peur dès que je suis haut. Au niveau mental je m'exerce donc à m'imaginer non dans le vide mais dans un océan d'air porteur, j'essaye de me concentrer sur le plaisir de contempler le monde tout petit en dessous de moi. Je fais de timides gains progressifs et si je ne me sens pas bien car trop haut : les oreilles pour redescendre! Plutôt que regarder à la verticale sous moi (trop impressionnant) l'essaye de fixer mon attention sur l'horizon ou bien sur moi et la masse d'air autour de moi, et de me concentrer sur mes sensations.

Le Mal régresse !

Toute cette thérapeutique commence à faire effet, je commence à pouvoir revoler en conditions thermiques, d'abord faibles de fin de matinée, puis plus franches. Ça m'a pris tout le printemps pour en arriver là. Je décide que mon objectif pour l'été sera d'accepter de monter assez haut pour faire le plafond et pouvoir transiter.
Il faut que je m'organise pour pouvoir voler et ne penser qu'à ça.
Si je pouvais vivre sans travailler ce serait tellement facile. Il ne faut pas que je bosse en école, sinon je n'aurai ni le goût ni le temps d'aller voler. Je prends donc un boulot le soir, à la pizzeria, qui me laisse libre dans la journée pour aller voler. Je m'oblige à ne pas laisser passer plus de 2 jours sans voler. Progressivement, je monte les plafonds, je vole souvent seule, j'aime bien, je me trouve un thermique tranquille dans mon coin, je n'ai que moi et ma voile à gérer, je ne me sens pas de rajouter encore les autres à surveiller. Mais je ne parviens pas encore à finir les plafonds, il y a un moment où je perds mon thermique, du coup je regarde autour de moi, ma concentration se relâche, toute ma vieille angoisse revient : je me trouve haut et seule, ça bouge et ma motivation s'effondre, je n'ai plus envie d'aller plus haut. Il faut que je vole avec d'autres. Je profite d'un stage performance à l'école Aerogliss pour voler à plusieurs, je n'ai pas besoin des conseils techniques, je suis souvent au bon endroit ou en haut du thermique avant eux, mais je profite de l'émulation et je boucle le parcours proposé . Maurel, Crête des Serres, retour au lac. Petit parcours certes, mais technique vu les conditions de vol. Pour moi c'est un symbole : premier vol long en conditions fortes, premières transitions, la confiance retrouvée.
Tout ce temps, j'ai volé sans vario. J'avais revendu le mien à l'époque où ça n'allait vraiment pas. L’entendre biper dans les pompes me faisait peur. Quand j'ai repris, j'avais décidé que l'important était d'être bien en l'air, de travailler mes sensations. Une fois pourtant j'en emprunte un. Je coupe le son, je m'en sers uniquement en visuel, en confirmation de mes sensations.
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« Répondre #15 le: 02 Décembre 2018 - 17:34:28 »

Ce soir là, je fais un vol super : plaisir à l'état pur. Je commence à me diriger vers les antennes, je traverse une zone légèrement ascendante. 0,2 ... 0,3 m/s, c'est tout petit, c'est technique et ça ne fait pas peur. Je reste là 3/4 h et mètre par mètre le prends 600 m. Je tente la transition sur Courchon en face. Je perds trop, je ne raccrocherai pas, je vois que devant le décollage ça s'est mis à monter et que ça transite : la fameuse confluence s'est mise en place, je retourne à la crête je me refais, je vais jusqu'au décollage et je fais la transition. J'arrive sur Courchon où je me fais contrer, plus possible d'avancer vers le nord, ça n'avance plus. L'air est l'huile, c'est l'extase, j'ai vraiment l'impression d'être un oiseau, de voler sans contrainte et sans limite. Il commence à faire nuit. Je suis à 2600 m, il faut que je retraverse jusqu'au Chalvet, puis jusqu'au lac, j'ai 1600 m à perdre, ça va prendre un certain temps, il faut rentrer, ça devient urgent. J'étais haut, j'étais seule, et je n'avais pas peur, car ce n'était pas turbulent.

Ça n'arrive pas qu'à moi !

Où en suis je aujourd'hui ? J'ai chassé le monstre de ma tête, ou au moins la plus grosse partie. J'ai retrouvé le plaisir de voler. Mon niveau stabilisé, c'est vol local et faire le plafond en conditions thermiques moyennes. Même si j'ai fait de petits parcours, je sais qu'il aurait fallu y consacrer plus de temps pour pouvoir stabiliser la confiance sur ce type de vols. Le parapente est un sport qui demande du temps et une continuité de pratique.
Ce qui m'est arrivé est loin d'être unique. A partir du moment où j’ai osé en parler, j'ai pu constater que beaucoup de pilotes vivaient ou avaient vécu une période de blocage ou de régression. J'ai constaté que c'est un phénomène qui peut arriver à différents niveaux dans la progression. Il est fréquent chez les pilotes à leur sortie d'école : ils ont suivi la progression et s'y sont rarement fait des frayeurs. Ils achètent leur voile et vont voler de leurs propres ailes. Ils se sentent autonomes. Ils ont bien une conscience théorique du risque, mais c'est un peu la période où l'on se croit invulnérable. Ils commencent à pousser plus loin le vol. Un jour, un incident plus ou moins bien géré et c'est la prise de conscience brutale des risques et des exigences de l'activité. Le pilote se retrouve seul face à son problème. C'est difficile d'en parler. Il n'a pas forcément le temps et l'énergie nécessaires pour s'atteler de lui même à sa réadaptation. Certains retournent dans un stage de perfectionnement. Beaucoup arrêtent. Les uns très clairement, en revendant leur voile, d'autres moins nettement. Ils ont du mal à quitter le milieu, l'ambiance. Ils sont sur les décollages avec leur voile, partagent l'attente des bonnes conditions, les petits potins, tout ce qui compte aussi dans la vie d'un parapentiste, mais repartent souvent sans avoir volé.
L'événement déclencheur du blocage varie selon le niveau des pilotes : une même fermeture fera trembler un pilote qui a 40 vols, et semblera une routine pour un compétiteur. La sensibilité de chacun joue aussi : certains seront très touchés par ce qui pourrait paraître une simple frayeur, alors que d'autres enchaîneront incidents sur accidents, sans être traumatisés pour autant, ni faire évoluer leur manière de voler. Le fait de voir des incidents et des accidents autour de soi est souvent un facteur déstabilisant, qui renforce l'impact des incidents que l'on peut vivre soi même. Un autre facteur traumatisant est de ne pas pouvoir trouver les causes d'un incident de vol. C'est important d'analyser, sinon l'incident reste quelque chose d'inexplicable, donc imprévisible, et dès lors voler prend un caractère aléatoire insupportable.
Chez les pilotes habitués à pratiquer le cross et à gérer des incidents de vol, c'est un accident ou une très grosse frayeur qui est l'élément déclencheur. L'un d'eux, sorti indemne d'une autorotation jusqu'au sol qui par bonheur s'est terminée dans un arbre, me disait « je pensais avoir la maîtrise technique correspondant au niveau des vols que je faisais. Maintenant je me rends mieux compte ». Voler à haut niveau demande une disponibilité de temps et d'esprit, qu'il est difficile de garder en permanence. Même les pilotes de compétition connaissent des passages à vide, parfois relativement longs. J'ai vu des pilotes brillants faire une très mauvaise saison, jusqu'à parfois disparaître du circuit... et réapparaître l'année suivante, revenus à un très bon niveau!

Comment faire pour s’en sortir ?

D'abord comment faire pour ne pas en arriver là. Cela reste une de mes grands interrogations de monitrice. Comment for¬mer les pilotes pour qu'une fois autonomes ils volent et progressent en sécurité ? Car j'ai l'impression qu'on a beau sensibiliser les élèves sur les risques de l'activité, les prévenir quand on les voit dans leur période euphorique, il faut que chacun vive lui même une alerte pour intégrer réelle¬ment les risques de l'activité. C'est un peu comme les enfants avec la porte du four, il faut qu'ils se soient brûlés une fois, pour y faire vraiment attention.
La progression suit une constante : peur initiale donc prudence, progrès donc plus de confiance, donc plus de risques, jus¬qu'à l'alerte, qui incite à retrouver une certaine prudence, jusqu'à avoir repris confiance, jusqu'à nouvelle alerte. Tout au long de sa pratique, le parapentiste vit cette régulation. Le tout, c'est que les alertes soient justes assez fortes pour jouer leur rôle et pas trop pour ne pas laisser de séquelles, physiques ou psychiques.
Moins le pilote a d'expérience, plus il est vulnérable : sous sa voile, pour réagir à l'incident, et au niveau psychique pour l'assumer. Les années d'expérience sont comme le matelas qui amortit la chute, son épaisseur compte beaucoup. Plus elle est importante, moins l'incident sera vécu comme traumatisant. Il faut donc accepter de progresser lentement. Ne pas vouloir brûler les étapes. C'est tellement tentant de voler plus longtemps, dans des conditions plus fortes. A l'entrée de Barrème, il y a un grand panneau d'information sur les risques de feu en forêt : 100 ans pour faire un arbre, quelques secondes pour le détruire. Un parapentiste c'est pareil, c'est très long à construire, tellement facile à détruire, physiquement ou mentalement.
Dans la progression il est capital de développer les sensations sous la voile. Vouloir voler plus longtemps, c'est voler en thermique, donc bien vivre la turbulence et sa¬voir maintenir sa voile au dessus de la tête. Beaucoup de blocages ont leur origine dans des frayeurs en conditions thermiques. Ce qui m'étonnait le plus quand j'avais du mal à me mettre en l'air, c'était de voir décoller des pilotes ayant visible¬ment très peu de sensation de leur voile, et qui se baladaient allègrement dans des conditions demandant de la vigilance.
Moi je suis une fan du statique. Dans les Alpes du Sud, on a des brises fortes
l'après midi, qui nous empêchent de voler, mais qui nous permettent de faire du statique pendant des heures. Ça faisait partie intégrante de la formation dans nos stages, quel que soit le niveau. Quel plaisir de jouer des heures avec sa voile, et quels progrès dans la maîtrise de l'aile.
Acheter une voile à son niveau est aussi capital. Car l'important pour bien voler, c'est d'être bien sous son aile. Ça permet de se faire plaisir, mais c'est aussi le meilleur gage de performance. A part si on fait des compétitions A, on peut faire toute sa vie de pilote avec les voiles intermédiaires actuelles. Leurs performances sont telles qu'elles permettent les plus beaux cross.
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« Répondre #16 le: 02 Décembre 2018 - 17:44:28 »

En 88, je faisais Vars Vallouise (35 km) avec une SP 22. En 89, Régis Répellin faisait St André Dormillouse (50 km), puis St André St Crespin (75 km) avec une Alien. Même les voiles école d'aujourd'hui sont bien plus performantes!
Enfin il faut choisir ses conditions et ses ambitions de vol, en fonction de son niveau général, de son niveau du moment, et de sa forme du jour. Le vol thermique permet de voler longtemps, de prendre de l'altitude, mais demande une vigilance permanente. Quitter le site et partir sur un cross est encore plus exigeant : il ne s'agit pas que de piloter, il faut aussi analyser, anticiper en permanence. A chacun de situer où il en est et quelles sont les exigences qu'il est capable d'assumer. Pour le vol en thermique et pour le cross, une pratique régulière est indispensable. C'est là où je situe la différence entre son niveau général et son niveau du moment. On peut avoir fait de beaux vols l'été d'avant, mais après un an d'arrêt, il faut être conscient qu'on n'a plus le même niveau. C'est difficile à accepter car la mémoire garde la trace de ce qu'on a su faire, et c'est à ce niveau là qu'on voudrait recommencer. C'est valable pour tous les sports. Voler en thermique au dessus de son niveau, est une cause de blocage très importante. Pour voler en thermique il faut de la maitrise technique et l'acceptation de la turbulence au niveau mental. Le mental aussi se travaille, et demande une pratique régulière. On ne peut pas dissocier sa vie de parapentiste de sa vie de tous les jours. Même si, très souvent, voler permet d'échapper aux soucis du quotidien, et même de se régénérer, c'est un sport qui demande une grande disponibilité d'esprit. Si l'esprit est trop encombré, il ne saura pas forcément assumer les stress qu'on lui rajoute en vol.
Les maladies, les incidents, les accidents n'arrivent jamais pour rien, ni par hasard dans la vie. Ce sont des messages. A nous de savoir les écouter. Ça commence par de petites alertes. Si on ne les entend pas, il y en a des plus grosses, puis le carton finit par arriver.

Bilan positif

Si, malgré tout ça, vous vous faites quand même la peur de votre vie, que faire ? La réadaptation est souvent plus longue que la progression initiale. Ça commence par reconnaître que ça ne va bien, qu'on a peur en l'air, oser le dire. C'est dur d'oser dire ça dans un milieu où il est de bon ton de raconter son dernier cross d'enfer. Mais dire, c'est mettre au dehors, ça évite déjà que ça pourrisse à l'intérieur. Dire c'est le début qui va permettre de ne pas avoir à jouer un rôle, de ne pas se mettre la pression. Quand on n'a plus rien à perdre, on recommence à pouvoir gagner.
Même quand le pilote a assumé la responsabilité du problème qui lui est arrivé, et qu'il n'a pas incriminé sa voile, il est souvent mal dessous. Inconsciemment, elle peut être un rappel permanent de l'accident. En changer est un bon moyen. On efface tout et on recommence sur des ba¬ses neuves. Pour le site, ça peut être pareil. Si vous avez le choix, allez voler sur un autre site.
Il existe des techniques de travail du mental, avec la pensée positive. Le principe de base est que le cerveau ne fait pas de différence entre ce qui est réellement vécu et ce qui est imaginé. Notre imagination a une tendance naturelle vers le négatif. C'est possible d'imaginer volontairement les choses en positif, et de résorber ainsi les blocages. Je me suis intéressée à la sophrologie, technique très utilisée dans la préparation mentale des sportifs de haut niveau. Dans mon expérience, en faisant des séances avec un sophrologue, j'aurais pu évacuer les problèmes beaucoup plus vite. Maintenant, je me forme à la sophrologie. Je crois qu'en parapente, on a beaucoup à apprendre dans ce domaine, pour prendre en compte la formation des pilotes sur le plan mental.
Cette expérience de peur vécue à l'extrême, c'est comme beaucoup de moments durs de ma vie : j'aurais eu à choisir, je m'en serais bien passé, mais j'y ai beau¬coup appris. Comme enseignante sportive, c'est une expérience assez unique d'avoir vécu à quel point le mental peut échapper à la raison. C'est au delà de tout ce que je pouvais imaginer. Même si vous avez peur du ridicule, le ridicule ne tue pas, le non respect de soi (ou le man
que de lucidité) si.

Article issu de Parapente Mag n°38 mars-avril 95
Catherine Schmider est l’auteur de « Formation au parapente – Fondamentaux et Pédagogie de l’initiation », ouvrage destiné aux enseignants en place, aux moniteurs en formation, aux conseillers de stage et aux formateurs, ainsi qu'à toute personne désirant approfondir sa connaissance de l'activité.
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mic mac fly
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« Répondre #17 le: 03 Décembre 2018 - 00:19:34 »

Merci à tous pour votre participation.  +1 au karma
J'ai beaucoup de travail qui m'attend pour faire un article qui aidera le plus grand nombre. Autant de cause de la peur que de remède ça va pas être simple.
Merci et volé cool.
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Mickaël alfaya "toutleparapente.fr"
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« Répondre #18 le: 04 Décembre 2018 - 17:54:08 »

Autrefois je volais n,importe comment, sous le vent , la pluie , dans des coins sans possibilité de Vacher j’avais peur. Après 20 ans d’arret Et une cinquantaine de vols par an, je n’ai plus peur j’analyse ce qui se passe, je regarde autour de moi, si c est trop fort, je renonce. Je ne gratte plus les pieds dans les arbres, je prends de la marge.
Seul le vent me fait peur, car il s’infiltre partout et peut se renforcer sur une crête ou à l’attero. Mais en de but de saison, il me faut quelques heures pour voler serein.
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MichM
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« Répondre #19 le: 04 Décembre 2018 - 20:52:29 »



Une piste : https://www.sport-passion.fr/conseils/sophrologie-sport.php
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Édit modo : aurait dû être 🙈🙉🙊
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WWW
« Répondre #20 le: 04 Décembre 2018 - 21:15:53 »

MERCI  +1 au karma
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Mickaël alfaya "toutleparapente.fr"
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« Répondre #21 le: 04 Décembre 2018 - 21:35:59 »

Je n'ai jamais connu ce que certains appellent "panique" et j'ose même dire que je n'ai jamais peur en l'air, même quand cela brasse velu ou que cela monte partout avec un cunimb qui tire dans la région.
Courage ? Inconscience ? Vantardise ? Bretelles élastiques ? Rien de tout ça.
En l'air, quelles que soient les conditions, je suis toujours très concentrée et attentive à ne pas faire de geste absurde.

Mon expérience n'est rien en regard de celle de pilotes autrement expérimentés, je suis une vieille brèle juste un peu dégrossie... mais j'ai un passé, des réflexes extrêmement rapides et surtout une analyse aussi rapide et en temps réel de ce qui se passe, de ce qui pourrait se passer et de la manière de gérer le bigntz.
Courage ? Inconscience ? Vantardise ? Bretelles élastiques ? Toujours rien de tout ça, mais une sorte de froide sérénité qui ne laisse pas les émotions s'exprimer quand cela pourrait être facteur de risque.

Mon dernier incident de vol, ce fut près des Dents de Lanfon quand je fus saisie d'un malaise, avec le palpitant à fond, un vieux mal de tronche, une sensation de froid intérieur, la bloblotte et la vision qui se brouillait, bref j'étais en train de tomber dans les pommes... A l'examen, ce n'était pas une crise cardiaque ni un malaise vagal, je me suis éloignée du relief pour descendre le plus vite possible au-dessus du terrain, de façon à ne pas me détruire s'il fallait tirer le secours, j'étais dans un brouillard qui bourdonnait, très mal mais consciente, appliquée, très concentrée. Ce fut long mais j'ai fini par me poser et je me suis écroulée au bord du terrain, dodo l'Ancienne !
J'ai fini par comprendre l'origine du malaise : j'avais bu trop de café, et un café trop fort. Le truc con qui pourrit un vol et qui aurait pu pourrir bien plus que ça.

Nous avons tous connu des situations de grand danger, en l'air ou en montagne, sur la route ou en mer. Mon grand-père (1894-1952) avait connu bien pire pendant la Grande Guerre, que pèsent en regard de l'horreur des tranchées nos petites trouilles de petits Français bien au chaud ?
Avoir peur ne sert à rien.
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« Répondre #22 le: 04 Décembre 2018 - 21:56:28 »

je fus saisie d'un malaise, avec le palpitant à fond, un vieux mal de tronche, une sensation de froid intérieur, la bloblotte et la vision qui se brouillait, bref j'étais en train de tomber dans les pommes... A l'examen, ce n'était pas une crise cardiaque ni un malaise vagal
[...]
J'ai fini par comprendre l'origine du malaise : j'avais bu trop de café, et un café trop fort.
Qui, d’après les symptômes que tu décris à certainement causé une hypoglycémie. Trop de caféine, crame trop d’énergie, amène à l’hypo.
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Avoir un esprit critique ne veut pas dire qu'il faut tout critiquer...
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« Répondre #23 le: 05 Décembre 2018 - 08:12:58 »

Je n'ai jamais connu ce que certains appellent "panique" et j'ose même dire que je n'ai jamais peur en l'air, même quand cela brasse velu ou que cela monte partout avec un cunimb qui tire dans la région.

(...)

Avoir peur ne sert à rien.



http://www.youtube.com/watch?v=pY5HquhbP4s
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« Répondre #24 le: 05 Décembre 2018 - 13:38:01 »

Je laisse à d'autres le soin de commenter la réaction ci-dessus.
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choucas
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« Répondre #25 le: 05 Décembre 2018 - 14:02:07 »

Je laisse à d'autres le soin de commenter la réaction ci-dessus.
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Celle de MichelM  je la laisse à d'autres.

Par contre : "avoir peur ne sert à rien". Rien n'est moins sur. Le corps humain est une machine extrêmement bien faite. La peur augmente la concentration, accélère le rythme cardiaque, aiguise les sens, permet parfois de renoncer, ...
Dire qu'elle ne sert à rien ça me paraît idiot. A la limite je préfère : "la peur ne repousse pas le danger". Ca ok. Mais c'est pas pareil !

Et puis dire "moi j'ai JAMAIS eu peur en l'air", ben je ne sais pas quoi en penser ? Seulement que j'espère que tu te trompes. C'est soit prétentieux, soit inconscient. Et depuis le temps que je te lis, j'ai ma petite idée

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« Répondre #26 le: 05 Décembre 2018 - 18:28:46 »

Je pense que nous n’avons sans doute pas la même définition de la "peur".
Je pense, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, que la peur peut être utile !
Cela ne veut pas dire "perdre" ses moyens, bien au contraire.
Ce sentiment permet d’activer au maximum sa concentration et son attention sachant qu'il y a un risque réel quelque part dans ce que l'on est en train de vivre.
Il m'est déjà arrivé parfois (mais rarement) d'avoir peur au cours d'un vol (surtout quand je me dis, un peu tard bien sûr, que je n'aurais pas dû décoller !), mais aussi en ski de randonnée (pourquoi me suis-je engagé dans cette pente orientée ainsi, à cette heure-ci, alors qu'elle présente objectivement des risques réels ?), en alpinisme ou en escalade.
Je me souviens par exemple (il y a très longtemps) d'une voie d’escalade (assez difficile pour moi, mais pas difficile en soi) que j’avais déjà faite en second (donc assuré d'en haut) sans problème.
Ce jour-là j'étais en tête et je suis arrivé au passage un peu délicat de la voie avec le dernier piton d'assurance 6 à 7 m sous mes pieds.
Si je "volais", c'était donc 12 à 15 m de chute et cela n’était pas très attractif.  hein ?
Il me restait 2 m pour rejoindre le piton suivant (et la sécurité qui va avec).
Un sentiment m'a envahi (je m'en souviens très bien) que j’appelle de la peur, mais elle ne m'a pas paralysé, bien au contraire.
La peur de chuter à cet endroit m'a poussé à me concentrer au maximum et à garder des gestes les plus précis possibles.
Je me suis souvenu être déjà passé là, assuré d'en haut, et j'ai effectué les quelques mouvements qui m'ont permis de passer sans chuter.
C'était bien de la peur, mais elle était bonne conseillère car elle m'a aidé à concentrer mon énergie.

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« Répondre #27 le: 05 Décembre 2018 - 21:49:10 »

http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2013/02/13/la-femme-qui-ne-connait-presque-pas-la-peur/

"Dans les différents articles scientifiques qui lui ont été consacrés jusqu’à aujourd’hui, les auteurs l’appellent SM"


SM = SagarMatha

CQFD  prof

(moi je suis bien d'accord avec choucas ! La peur est garante de notre survie, elle nous permet de déceler rapidement les situations dangereuses, et donc les éviter / y remédier.)
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« Répondre #28 le: 06 Décembre 2018 - 06:29:44 »

Citation de l'article ci-dessus:
"Pour les chercheurs qui étudient son cas, « SM a de grandes difficultés à détecter les menaces imminentes dans son environnement et à apprendre à éviter les situations dangereuses, caractéristiques de son comportement qui, selon toute probabilité, ont contribué au fait qu’elle a souvent mis sa vie en péril ». Cette femme est en quelque sorte privée de son instinct de survie."
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« Répondre #29 le: 06 Décembre 2018 - 11:19:21 »

Je pense que nous n’avons sans doute pas la même définition de la "peur".
Je pense, comme beaucoup d'autres d'ailleurs, que la peur peut être utile !
Cela ne veut pas dire "perdre" ses moyens, bien au contraire.
Ce sentiment permet d’activer au maximum sa concentration et son attention sachant qu'il y a un risque réel quelque part dans ce que l'on est en train de vivre.
Il m'est déjà arrivé parfois (mais rarement) d'avoir peur au cours d'un vol (surtout quand je me dis, un peu tard bien sûr, que je n'aurais pas dû décoller !), mais aussi en ski de randonnée (pourquoi me suis-je engagé dans cette pente orientée ainsi, à cette heure-ci, alors qu'elle présente objectivement des risques réels ?), en alpinisme ou en escalade.
Je me souviens par exemple (il y a très longtemps) d'une voie d’escalade (assez difficile pour moi, mais pas difficile en soi) que j’avais déjà faite en second (donc assuré d'en haut) sans problème.
Ce jour-là j'étais en tête et je suis arrivé au passage un peu délicat de la voie avec le dernier piton d'assurance 6 à 7 m sous mes pieds.
Si je "volais", c'était donc 12 à 15 m de chute et cela n’était pas très attractif.  hein ?
Il me restait 2 m pour rejoindre le piton suivant (et la sécurité qui va avec).
Un sentiment m'a envahi (je m'en souviens très bien) que j’appelle de la peur, mais elle ne m'a pas paralysé, bien au contraire.
La peur de chuter à cet endroit m'a poussé à me concentrer au maximum et à garder des gestes les plus précis possibles.
Je me suis souvenu être déjà passé là, assuré d'en haut, et j'ai effectué les quelques mouvements qui m'ont permis de passer sans chuter.
C'était bien de la peur, mais elle était bonne conseillère car elle m'a aidé à concentrer mon énergie.

Marc



Pour aller dans ton sens, je pense que la peur en escalade n'est pas la même qu'en parapente.
En vol, lorsque je prends peur, tous les moyens sont bons pour renforcer la concentration et trouver la porte de sortie vers le calme et la sécurité. Cela peut durer mais je ne sens pas une diminution trop importante de mes moyens physiques. Ça tape dedans mais je ne finis pas épuisé.
En escalade au contraire, la peur entraine rapidement une perte de moyens physiques qui handicape rapidement la suite de la course. J'ai en particulier un souvenir en 83 dans une voie de la Dent de Crolles, où après une chute sur les copains posés sur la vire, j'avais dû laisser passer un autre devant car j'étais coincé, sans force au milieu de la longueur suivante. Tellement raide des bras que pour tenir j'avais passez la tête sous la corde (quelle belle connerie !!!)
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Il vaux mieux regretter un vol que l'on n'a pas fait, qu'un vol que l'on a fait !!!
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« Répondre #30 le: 06 Décembre 2018 - 15:07:52 »

Dans l'article sur SM, une phrase m'a particulièrement interpellé et qui me semble intéressante à méditer pour se positionner personnellement dans les situations à risques telles que par exemple, le parapente.

Citation
Mais il n’y a pas de courage s’il n’y a pas de peur…

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Le plus beau vol ? Sûr, celui à venir !
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« Répondre #31 le: 06 Décembre 2018 - 15:34:30 »

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« Répondre #32 le: 06 Décembre 2018 - 19:24:34 »

Je n'ai pas été bien comprise dans le sens où je définis la peur, celle qui paralyse, qui ralentit les réactions, celle du lapin sur une route de Provence dans le faisceau du projecteur.
Quand je dis que je n'ai pas peur, c'est évidemment dans le sens où certains l'entendent : cela aiguise les sensations, accélère les réflexes et rend chaque geste infiniment précis.

Je me rappelle une descente du couloir Whymper à l'Aiguille Verte en juillet 1973. J'étais montée par la voie Contamine dans le gros éperon entre le couloir Cordier et le couloir Couturier, escalade splendide d'une difficulté soutenue, qui avait été très rarement reprise. Excellent rocher, très bonnes conditions sur la calotte (en versant NE), nous étions sortis au sommet à midi.
Je connaissais l'arête du Moine, interminable mais sûre, c'est par là que j'aurais dû descendre, quel démon me fit m'engager dans le Whymper à midi ?
Pure folie !
Ce fut très bon au début, sous le col de la Grande Rocheuse, puis cela devint carrément CRAIGNOS, avec une neige granuleuse sur une glace bleue mouillée, cela pouvait "partir" n'importe quand et tirer des rappels dans la Rocheuse n'aurait pas eu d'avenir à cause des cailloux qui accompagnaient des petites coulées. La "sécurité" imposait de passer dans le couloir et c'est un bon 50°, il fallut tirer des longueurs, assurer chaque pas, j'effondrais les "marches" que mon compagnon avait faites et heureusement que j'avais mes deux piolets, bref cela dura un bout de temps, avec au ventre une sorte de noeud... puis, la pente diminuant, ce fut plus sympa, puis carrément à vaches dans les 200 derniers mètres, avalés en courant.
Nous avions mis 7h du sommet à la rimaye !

L'année suivante, le 10 août, au tout petit matin après un bivouac au sommet de la face N de l'Aiguille du Jardin, la neige était extraordinaire. Je la sentais bien pour une descente à skis et j'émis l'idée de descendre en ramasse avec les crampons. Mon pote poussa des hurlements mais Armand Charlet l'avait fait une fois avec un client, Terray et Lachenal l'avaient fait au Bietschhorn, je l'avais fait l'année précédente dans le col des Cristaux versant Argentière, où la pente était un peu trop faible... du coup je m'étais lancée, pour voir, mon pote "assurant", puis il avait compris et plié la corde, et hop !  Ce fut une ramasse démente, fabuleuse, un truc d'une audace folle qui ne se fait que très rarement avec des conditions exceptionnelles. Du sommet à la rimaye : un peu plus de 1/2h, un bonheur pas racontable.
Ceux qui montèrent et qui virent nos traces durent se visser l'index sur la tempe, mais ce fut réellement GEANT.

Ressentir le danger n'est pas avoir peur, et si ce ressenti ne déclenche pas la vieille trouille qui fait perdre ses godasses, mais au contraire affine les sensations et la maîtrise du geste, alors il n'y a pas de raison d'avoir peur.
J'ai peut-être l'avantage d'avoir des réactions très rapides, même à 70ans.
 trinquer
Anecdote.
J'étais à l'armée, libérable, et ma section devait faire un "plastron" sur divers "ateliers" où passaient les candidats du peloton au brevet de caporal.
Cela ne pissait pas loin.
J'avais le FM, un truc lourd, et avec 5 autres copains nous suivions l'apprenti caporal qui nous donnait ses ordres.
Nous arrivâmes ainsi devant mon lieutenant (un mec génial)... PAN !
- le caporal : ah, on nous tire dessus (PAN... Pan...) examinons les lieux pour essayer de nous planquer.
- mon lieutenant, hilare : vous êtes mort depuis deux minutes mais vos gars sont à plat ventre et bien vivants, eux.
- le caporal : ce n'est pas grave, on va riposter. Toi, tu mets le FM en batterie et tu arroses.
- moi : tu déconnes, mec ! d'abord tu es mort, le lieutenant l'a dit, ensuite je ne tirerai pas parce que je n'ai pas envie de nettoyer le FM, alors tes ordres je m'assois dessus.

Ce pauvre garçon n'avait pas les qualités minimales pour faire un caporal, sa lenteur de réaction l'aurait condamné dans un combat réel. Mon lieutenant en rigolait encore dans le camion qui nous ramenait au quartier, à aucun moment il ne lui vint à l'idée de me planter pour refus d'obéissance face à l'ennemi. Ce fut une rigolade surréaliste.
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« Répondre #33 le: 06 Décembre 2018 - 19:28:38 »




 mort de rire  Ha ha ha... Ceci explique cela et en particulier, Viviane le reconnait elle-même souvent, le fait qu'elle vole comme une brêle.

Mais du coup je me demande à quel point est l'absence de peur de son copain "Pas Doué". mort de rire

 bisous
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Le plus beau vol ? Sûr, celui à venir !
fbi
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« Répondre #34 le: 06 Décembre 2018 - 20:37:36 »


Je me rappelle une descente du couloir Whymper à l'Aiguille Verte en juillet 1973.


L'année suivante, le 10 août, au tout petit matin


J'étais à l'armée

Quelle mémoire ! Quelle précision !  Mr. Green
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« Répondre #35 le: 06 Décembre 2018 - 21:59:18 »

Si c'est de l'humour, comme semble le suggérer le petit dessin, moi je suis bonne soeur.

- Vous voyez bien, Mme Bouzigue, que notre auteure ne craint pas de remonter les bretelles à une personne intempestive.
- Que nenni, Mme Michu, il n'y a pas là rabrouage ni dédain, elle dit simplement qu'elle n'a pas trouvé la virgule après laquelle il fallait sourire.
- J'entends bien, et j'avoue cependant que l'attaque me semblait de nature à susciter son ire, moi j'aurais seulement haussé les épaules et poussé un soupir pour exprimer mon accablement.
- Vous fonctionnez beaucoup à l'émotion, Mme Michu, ce qui vous rend souvent attachante et parfois difficile à interpréter. Moi je n'ai pas vu d'attaque dans le petit post ci-dessus, ou alors du genre "balle dans le pied", ce genre de texte ne salissant - quand il veut salir - que la personne qui le produit, et en l'espèce je ne le trouve ni drôle ni salissant, ni même ironique, seulement stupide.
- Question agressivité, Mme Bouzigue, vous enfoncez bien le clou dans la fesse, parce que la pauvre personne va se sentir dévalorisée après sa pauvreté suivie de la richesse de notre dialogue.
- C'est bien ce qui m'ennuie dans cette occurrence, je m'en voudrais de contribuer à vexer une personne qui se crut peut-être capable de pouvoir vexer une vieille dame tout à fait inaccessible à ce genre de faiblesse.
- C'est bien le problème récurrent des forums, où tout un chacun peut intervenir librement. A l'époque du Minitel, on disait simplement "c'est du minitel" comme certaines personnes peuvent dire, devant certaines gabegies à la fois irritantes et surréalistes, "c'est l'Italie" ou "c'est l'Afrique".
- Voici donc une bonne réponse à faire à toute impertinence de ce genre : "NOUS SOMMES SUR UN FORUM".
 Tire la langue
Non seulement j'ai une excellente mémoire, mais j'ai des raisons pour avoir retenu telle ou telle date, à mon âge l'avenir se rétrécit mais on a un passé. Qu'il doit être triste, comme Akaki Akakievitch, de mourir sans avoir existé. (Gogol - Le Manteau))
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« Répondre #36 le: 06 Décembre 2018 - 22:37:40 »

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Édit modo : aurait dû être 🙈🙉🙊
Charognard
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« Répondre #37 le: 07 Décembre 2018 - 04:15:01 »

Si c'est de l'humour, comme semble le suggérer le petit dessin, moi je suis bonne soeur.

- Vous voyez bien, Mme Bouzigue, que notre auteure ne craint pas de remonter les bretelles à une personne intempestive.
- Que nenni, Mme Michu, il n'y a pas là rabrouage ni dédain, elle dit simplement qu'elle n'a pas trouvé la virgule après laquelle il fallait sourire.
- J'entends bien, et j'avoue cependant que l'attaque me semblait de nature à susciter son ire, moi j'aurais seulement haussé les épaules et poussé un soupir pour exprimer mon accablement.
- Vous fonctionnez beaucoup à l'émotion, Mme Michu, ce qui vous rend souvent attachante et parfois difficile à interpréter. Moi je n'ai pas vu d'attaque dans le petit post ci-dessus, ou alors du genre "balle dans le pied", ce genre de texte ne salissant - quand il veut salir - que la personne qui le produit, et en l'espèce je ne le trouve ni drôle ni salissant, ni même ironique, seulement stupide.
- Question agressivité, Mme Bouzigue, vous enfoncez bien le clou dans la fesse, parce que la pauvre personne va se sentir dévalorisée après sa pauvreté suivie de la richesse de notre dialogue.
- C'est bien ce qui m'ennuie dans cette occurrence, je m'en voudrais de contribuer à vexer une personne qui se crut peut-être capable de pouvoir vexer une vieille dame tout à fait inaccessible à ce genre de faiblesse.
- C'est bien le problème récurrent des forums, où tout un chacun peut intervenir librement. A l'époque du Minitel, on disait simplement "c'est du minitel" comme certaines personnes peuvent dire, devant certaines gabegies à la fois irritantes et surréalistes, "c'est l'Italie" ou "c'est l'Afrique".
- Voici donc une bonne réponse à faire à toute impertinence de ce genre : "NOUS SOMMES SUR UN FORUM".
 Tire la langue
Non seulement j'ai une excellente mémoire, mais j'ai des raisons pour avoir retenu telle ou telle date, à mon âge l'avenir se rétrécit mais on a un passé. Qu'il doit être triste, comme Akaki Akakievitch, de mourir sans avoir existé. (Gogol - Le Manteau))

Bien dit Sagarmatha !
Même moi, je n’aurais pas mieux dit.  canap
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« Répondre #38 le: 07 Décembre 2018 - 08:35:37 »

Dis Wowo ! T'as bu et c'est moi qui voit double ?


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wowo
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« Répondre #39 le: 07 Décembre 2018 - 09:28:04 »

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Le plus beau vol ? Sûr, celui à venir !
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« Répondre #40 le: 07 Décembre 2018 - 13:31:40 »

 pouce  (@) Charognard
---
Je ne comprends pas bien pourquoi Ben fait chevaucher César sur Jolly Jumper. En tout cas ni le bonhomme ni le cheval ne laissèrent le souvenir de poltrons, peut-être est-ce là la raison de l'insertion de cette image sur un fil destiné à la gestion de la peur ?
Je redoute d'avoir écrit une sottise mais ce n'est pas de la peur.
 trinquer
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« Répondre #41 le: 08 Décembre 2018 - 18:41:31 »

Merci à tous pour votre participation !!  trinquer  parapente  rapido
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« Répondre #42 le: 22 Février 2019 - 10:17:22 »

@Dilmo, je viens juste de lire ce fil et je découvre le texte de Catherine Schmider.
Super, grand merci de l'avoir exhumé ! je t'ai envoyé un mail.
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« Répondre #43 le: 22 Février 2019 - 17:03:01 »

Bonjour!
Il faut bien dissocier la peur d'un danger objectif (vent ou conditions trop fortes, incident de vol ect...)de la peur du vide. Autant il est utile et raisonnable d'avoir peur dans ce premier cas, autant la peur du vide est contre productive, puisqu'on est plus en sécurité avec 1000m de gaz sous les pattes qu'à gratter le caillou! Et cette peur du vide, c'est une question d'accoutumance, j'ai bien vu ça dans mes activités de loisir (spéléo, escalade) ou professionnelles. Au début j'avais peur du vide, comme tout le monde, puis je m'y suis habitué. Après de longues interruptions, il me faut 1 ou 2 jours pour me ré-accoutumer. Le plus simple pour s'y entraîner, c'est de faire de l'escalade et de taper des rappels. A condition de savoir le faire en toute sécurité, bien sûr, sinon se rapprocher d'un club ou autre encadrement!
Bon vols safe, Denis
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« Répondre #44 le: 22 Février 2019 - 17:22:47 »

Le plus simple pour s'y entraîner, c'est de faire de l'escalade et de taper des rappels.

rien à voir avec la peur du vide en parapente
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« Répondre #45 le: 22 Février 2019 - 19:23:50 »

Le plus simple pour s'y entraîner, c'est de faire de l'escalade et de taper des rappels.
rien à voir avec la peur du vide en parapente

Absolument !
La notion traditionnelle du vertige est directement liée au fait d'être relié au sol (escalade, chemin aérien, même balcon à forte hauteur...).
L'appréhension du vide en vol est de nature tout à fait différente.

Je connais au moins un ami pilote qui a vraiment le vertige au sol (immense difficulté pour descendre, encordé avec moi, l'arête sommitale de l'Aiguille du Midi en septembre !) et qui est très à l'aise en vol avec plus de 1 000 m de vide sous les pieds...

Les deux impressions ne sont pas vraiment corrélées.

Marc
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« Répondre #46 le: 23 Février 2019 - 01:39:13 »

La notion de vertige est le lot commun de tous les grimpeurs et alpinistes, ceux qui y sont sensibles ressentent des limites draconiennes à la pratique.
Selon la Faculté, le vertige est produit par un défaut de l'oreille interne.
---
Pascal avait le vertige dans sa chambre et il en traita fort doctement. On s'aperçut après sa mort qu'il avait un hémisphère cérébral atrophié et on y vit la cause de ses vertiges, l'ignorance crasse des médecins de l'époque peut excuser une telle erreur.
En gros, l'équilibre en station debout est le résultat d'une corrélation entre les perceptions du sol données par les pieds, de l'environnement donné par la vue, le tout étant réglé par l'oreille interne.
Les animaux (à 4 pattes) ne sont pas sensibles au vertige, ni les mouches qui crapahutent au plafond.
Dans un avion, on ne ressent pas le vertige, pourtant il y a du gaz dessous, mais on est dans un environnement rassurant comme au sol.
Sous un parapente, on est assis et les fesses ne donnent pas les sensations de recherche d'équilibre comme la station debout bipédique. On peut avoir les jetons quand on est très haut mais ce n'est pas du vertige.
---
Il en va autrement pour les grimpeurs parce que la station debout est très aléatoire. Sans corde, c'est parfois impossible et nous avons tous pesté contre des sarpés terrorisés descendant à reculons l'arête de l'Aiguille du Midi, ce qui cause des bouchons infernaux. Les mêmes sarpés allant très bien une fois en bas de l'arête, décolleront sans problème pour un vol magnifique.
---
Quand on démarre une descente en rappel, il y a parfois un moment délicat quand on arrive au bord d'un surplomb et qu'on va continuer "en fil d'araignée". La position suspendue à la corde dans le vide pourrait déclencher le vertige mais quand on arrive à ce niveau de pratique c'est qu'on n'y est pas sensible. Et bien assis dans le cuissard, on est comme dans une sellette.
---
Il y a à Saffres (dans le 21) une tour séparée de la grande falaise d'une vingtaine de mètres. Une fois, lors d'une sortie d'escalade avec mon club, j'ai installé une tyrolienne entre la falaise et la tour... et de tous les grimpeurs du club présents ce jour-là, nous ne fûmes que 3 à nous lancer dans la traversée aller-retour. Les autres avaient tout simplement peur de démarrer la traversée tête en bas pour pouvoir ramper sur la corde, cette position déclenchant le phénomène du vertige, qu'ils n'avaient pas en paroi... quand ils étaient encordés.
---
Cet exercice fait partie du parcours du risque installé dans tous les camps militaires et quand j'étais à l'armée (6e BCA - Grenoble) les gars s'arrêtaient là, pourtant le câble sur lequel on rampait n'était pas très haut. Ils avaient peur.
Quand je faisais grimper mon lieutenant sur le mur d'escalade du quartier, il dégoulinait de trouille et cela se sentait, mais il y allait parce que le chef doit montrer l'exemple. Il venait de l'infanterie de marine, ce n'était pas un charlot, mais les sensations qu'il avait en escalade le rendaient malade : il était sujet au vertige.
Dans son ouvrage "le diable des Dolomites", Tita Piaz raconte comment il dut inventer la tyrolienne pour atteindre le sommet de la Guglia De Amicis. Ce fabuleux grimpeur du début du 20e siècle raconte avec humour comment les prières et autres signes de croix ne lui furent d'aucun secours... et il s'amuse du ressenti identique de Edmondo De Amicis (président du Club Alpin Italien) quand il l'y emmena.
Piaz avait buté sur toutes les faces de cette aiguille de 60m, c'est Hans Dülfer (tué devant Arras en 1915) qui en fit la première ascension.
----
Je n'ai jamais eu le vertige en escalade, pas même dans des voies surplombantes des Dolomites, mais je me rappelle quand j'étais encore très novice et que j'essayais l'Ultralite 19, en sellette-string et sans secours, avoir enroulé un énorme thermique sur la Rochette, derrière le déco de Montmin, qui m'avait montée à 2500m, et m'être sentie extrêmement vulnérable tout là-haut, loin au-dessus des montagnes et des autres voiles, mais ce n'était pas du vertige ni de la trouille, c'était autre chose.
Cette sensation, je ne l'ai pas eue un mois après en décollant en nord à l'Aiguille du Midi, avec 2700m de gaz sous les pieds, toujours sous l'Ultralite 19 en sellette-string et sans secours. Je ne l'ai pas non plus en transitant des Dents de Lanfon ou du Semnoz vers le Roc des Boeufs.
C'est probablement un effet de l'habitude.
---
Courir sur des poutrelles métalliques de 30cm de large à 20m du sol dans le chantier de la fac, avec les CRS aux fesses, me fut évident. Eux, avec leurs rangers et tous leur fourbis mais aucune pratique aérienne, ne purent pas me suivre et il fut facile de leur échapper. En d'autres circonstances, nous ne nous serions peut-être pas engagés aussi facilement.
---
La peur du vide en parapente, je l'aurai probablement le jour où je décollerai de l'Aiguille Verte. Je m'y prépare mentalement depuis des années, au point que le problème s'est déplacé dans la remontée en solo du couloir Whymper, pourtant pas du tout vertigineux et que j'ai descendu plusieurs fois dont une en ramasse avec les crampons, sans corde, un truc de dingue mais la neige extraordinaire le permettait.
Avec l'UFO ou la Skin, on doit avoir des sensations stressantes en décollant d'endroits très exigus qui obligent à se jeter dans le vide. Je ne pense pas que ce soit du vertige.
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