J'ai eu à une époque le fantasme de récupérer des parapentes HS pour les démonter et me faire de jupons, des petites culottes, des blousons et autres impedimenta de la vie quotidienne.
J'ai récupéré en 2016 une Trango qui allait à la poubelle, en fait le pilote l'a mise dans une poubelle et je l'ai récupérée quand il a eu le dos tourné.
J'ai passé tout un après-midi à démonter d'abord les suspentes (j'ai un ami qui en fait grand usage) puis à travailler au découd-vite pour récupérer le tissu.
Cela m'a pris une bonne douzaine d'heures et je n'ai pas récupéré de pièces assez grandes pour faire de la couture, ou alors pour les poupées Barbie des petits-enfants que je n'ai pas. Malgré son âge, le tissu était trop raide pour faire des petites culottes, ou à la limite des strings ouverts mais il y a des heures de boulot pour bricoler des trucs comme ça et cela ne se vend pas bien, les Françaises ne sont pas très polissonnes.
Bref j'ai jeté l'éponge.
Je ferai peut-être un autre essai une autre fois en démontant une vieille voile-école, avec moins de cellules et donc des panneaux plus grands.
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Une fois débarrassée de ses suspentes, une voile peut aller à la poubelle puis à l'incinération, le tissu est en nylon.
Le nylon est un polymère de deux hydrocarbures, j'en ai fait en classe il y a bien longtemps en récoltant le film de polycondensation qui se formait à l'interface d'une solution d'hexaméthylène diamine (rebaptisée 1,6 diaminohexane pour les puristes) et de chlorure de sébacoyle ou d'adipoyle. La réaction élimine le chlore sous forme d'acide chlorhydrique, il est donc nécessaire de prendre des précautions sérieuses.
Au final, les chaînes de nylon (ici la forme 6,6) ne contiennent que des atomes de carbone et d'hydrogène, leur destruction est facile dans le four d'un incinérateur et ne produit pas de dioxines.
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Il y a en région parisienne, à Sevran, une usine spécialisée dans la destruction des déchets chimiques (un excellent ami y travaillait) mais ils ne recyclent pas tout. Il me raconta qu'un jour leur arriva un camion citerne d'hydrazine envoyé par Arianespace. Panique à bord, refus ferme et définitif de risquer un accident majeur avec cette cochonnerie très instable qui sert de carburant pour les fusées.
Ils ne recyclent pas non plus les explosifs, en principe c'est un service militaire spécialisé qui s'en charge. En principe, parce que le plus souvent c'est stocké en zone militaire inaccessible aux écologistes.
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Quel que soit le mode de destruction, le recyclage n'était a priori pas possible sur le plan industriel, il reste la question de la collecte des voiles hors d'usage, en commençant par les dé-suspenter, évidemment, ce qui est assez rapide en coupant simplement les ferlettes en tissu.
Moi, ce que j'en dis...
(J'ai découvert la XVI, une bière estonienne extraordinaire qui vaut la Westvleteren 12)