Non, Marc, je parle bien des Alpes du Sud, et des plafonds en vol, pas des altitudes des sommets ; en vol, on peut monter plus haut que ces derniers en enroulant des thermiques !
Il est beaucoup plus fréquent de faire un plaf à 4000 à Vallouise qu'à Chamonix !
Je me connecte au forum et je vois que je me suis donc mal exprimé puisque mon message n'a pas été bien compris.
Je précise donc ce que j'ai voulu dire.
Je sais très bien que l'on peut monter à plus de 4 000 m en décollant de beaucoup plus bas.
Et certains pilotes réussissent effectivement cela en partant de Vallouise et en allant ensuite survoler le Pelvoux, voire les Ecrins ou même la Meije.
Ce fil évoque la possibilité d'avoir un gros malaise, voire une syncope, en volant à cause de l'altitude.
Personnellement je pense (mais je me trompe peut-être) que cela ne peut être vraiment un problème que si l'on décolle déjà en haute altitude dans un sale état.
Il avait été raconté qu'un pilote, arrivé au sommet du Mont-Blanc complètement exténué et surtout ressentant de gros malaises (nausées, maux de tête...), avait demandé qu'on l'aide à décoller car il était incapable de redescendre à pied et ses amis l'ont assisté pour qu'il décolle.
Si on décolle en étant "dans les vaps" à 4 800 m, je pense qu'on prend vraiment des risques en décollant.
Par contre je pense vraiment que cela ne doit sans doute pas être possible en se retrouvant en haute altitude en ayant décollé de plus bas.
Je pense en effet (?) que les conséquences éventuelles de l'hypoxie doivent arriver progressivement en prenant de l'altitude et sûrement pas de façon brutale.
Si on commence à se sentir mal en l'air, le mieux est de quitter l'ascendance et de redescendre, et il n'y a sans doute donc pas de risque en particulier.
Je sais qu'il y a eu des contre-exemples :
- une Allemande et un Chinois ont continué à voler en Chine alors que d'énormes nuages fusionnaient au-dessus d'eux.
Tous les autres pilotes avaient anticipé et étaient allés se poser.
Ces deux pilotes sont montés à plus de 9 000 m (!) sans l'avoir voulu.
Le Chinois en est mort ; quant à l'Allemande, elle est tombée dans les pommes, est montée là-haut (trace sur son GPS), a été éjectée de l'énorme nuage à des km de là, a repris connaissance vers 6 000 m d'altitude et a réussi à aller se poser dans un champ où les secours l'ont retrouvée à moitié évanouie ;
- un pilote belge s'est aussi fait prendre dans une énorme ascendance ; sa voile s'est mise en vrac avec un twist, il a fait secours et a continué à être aspiré, sous son secours, pendant des centaines de mètres.
Dans ces cas-là la faute n'est pas liée à l'hypoxie, mais au fait de se retrouver dans des conditions aérologiques pareilles sans avoir anticipé.
Mon avis est donc le suivant (c'est ce que j'avais voulu dire dans mes messages) :
- si on est dans un état de malaise dû à l'altitude sur un haut sommet, il ne faut pas décoller ;
- si on ressent un début de malaise en montant en volant en altitude, il ne faut pas poursuivre la montée et il faut redescendre.
Quant au récit du vol à plus de 6 000 m qui a été publié sur le blog de mon club, je suis bien sûr au courant, mais il n'y a eu ni malaise grave, ni syncope pour les pilotes !
Ils sont montés tous les trois à plus de 5 000 m et l'un d'eux (que je connais bien et qui est un ami) est monté pendant quelques instants un peu au-dessus de 6 000 m.
Ils avaient décollé de Ceillac !
Je crois que c'était le jour de l'arrivée massive de dizaines de pilotes posés au sommet du Mont-Blanc.
Les conditions aérologiques sur les Alpes étaient tout à fait particulières ce jour-là !
Marc