Je crois que vous vous méprenez sur ce que je voulais dire et Wowo en particulier car tu restes sur tes idées bien ancrées malgré tes smileys. Patrick peut en être témoin, j'ai très bien vécu mes deux mois à Samoëns sans avoir fait de miracle niveau distance et sans vouloir en faire, mes plus belles distances appartenant plutôt à l'année passée. je me suis juste amusé avec ce que je pouvais quand je le pouvais et ne me suis pas ennuyé du tout avec des cross largement inférieurs à 35 kms parce que mon objectif était plutôt plaisir de voler et pas distance à tout prix (ah s'il n'y avait pas eu cette erreur de nuage bon bref
)
Non je parlais en général des gens autour de moi qui jeunes ou moins jeunes; débutants ou plus aguerris en veulent toujours plus.
Blabair, il est évident que si les conditions n'y sont pas on ne va pas s'enquiller au petit bonheur la chance dans un cross plus long que le raisonnable.
Je parlais d'un état d'esprit indéniable. Vous voulez des exemples ?
- qui reste avec une voile EN A alors que comme tu le dis si bien, un bon pilote peut très bien crosser ? (d'autant plus qu'une A de 2016 est aussi performante qu'une voile de compétition d'il y a 10 ans...
- qui le soir au bar ne parle pas de son vol et raconte qu'il aurait pu faire plus s'il avait eu ce brin de chance ou s'il avait vu ce thermique ?
- qui ne regarde pas les traces CFD pour s'en inspirer et pour se dire qu'il va essayer de faire aussi bien ?
- qui n'a jamais regretté d'avoir sur le coup une voile plus perf face au vent pour faire cette transition etc... (tout en se rétractant aussitôt après en se disant bien content de ne pas avoir eu à gérer une voile plus allongée)
- qui ne cède pas à la mode des tableaux Excel pour comparer chaque voile etc etc... ?
Ce que je voulais dire, c'est que c'est dans l'air du temps de vouloir toujours plus, de faire toujours plus.
Pour ma part, j'ai abandonné cette idée de performance pour la performance, donc vous me faites un mauvais procès. Que je vole comme une enclume ou que je sois un mauvais pilote, on l'est tous et je n'en serais pas offusqué.
Par contre oui, dans le parapente il y a une notion de plaisir que l'on trouve où l'on peut et si parfois un plouf contemplatif suffit largement à mon bonheur, si on ne vole que pour soi, il va sans dire que l'on regarde toujours les pilotes autour de soi et bien hypocrite serait celui qui avec le même type de voile ferait une fléchette alors que son pote tiendrait en l'air et s'en contenter. Je n'ai JAMAIS entendu cela. Un monsieur respectable de plus de 70 ans avec qui j'ai volé à Nazaré prenait des risques inconsidérés à vouloir rester en l'air avec sa vieille voile EN A de plus de 10 ans. Le fait que nous soyons à 100 m au-dessus de lui sans effort lui a donné des idées. Donc ne me faites pas croire vous qui avez infiniment plus d'expérience et de talent que moi, que vous n'avez jamais ressenti ce plaisir de rester en l'air au lieu de faire un tas, que vous n'avez jamais ressenti cette frustration de poser avant les autres, non pas par esprit de compétition, mais simplement parce que le but du parapente est quand même de voler. Sinon autant rester un pingouin sur la banquise
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Marc, on est d'une autre génération et surtout on n'a pas le même tempérament. Mais chacun vole comme il le sent non ?
Wowo, parce que demain ça ne volera pas, je me permets de te répondre que non, nous n'avons pas la même approche du parapente mais au fond je suis sûr qu'on volerait ensemble on serait d'accord, seulement exprimé différemment.
Pour avoir déjà une certaine quantité de vols (et qualité j'espère aussi) et quantité de sketches, je suis déjà moins goulu de vos, plus à n'importe quel prix. Je ne ferai plus 100 kms pour 3 minutes, 5 à la limite
Mais quand je parlais d'incertitudes, c'est que quand on s'éloigne en cross, on rencontre des aérologies parfois inconnues car terrain de jeu inconnus sans compter qu'avec la journée qui avance le temps change vite (surtout en montagne) et donc ce qu'on a au déco peut être très différent quelques heures après. Il y a nécessairement une incertitude, des incertitudes (d'ailleurs ce serait bien monotone si tout se passait comme prévu...)
Quant à la voile, à expérience égale, elle facilite grandement les choses. Depuis que je suis sous C, je vois et fais des choses que je ne jamais faites avec la B. Je ne dis pas qu'à force d'expérience, je n'aurais pas fait la même chose mais cela facilite grandement et quand je vois sur nos sites ventés qui reste finalement en l'air quand tous les débutants ont posé, ce sont des C et des D. Qui est parti en cross ? des D ou des CCC. Attention, cela ne veut pas dire que seuls les D et CCC peuvent faire des cross (une A suffit) mais quand les conditions sont faibles, les plafonds difficiles, il n'y a pas de mystère...
Pour progresser il faut certes identifier ses forces et ses faiblesses, mais progresser veut dire quoi ? enrouler, crosser, aller plus loin ? non ? CQFD ? comment vas-tu quantifier la "progression" une fois les bases acquises ?
Un grand pilote me disait "on voit les bons pilotes à la manière dont ils s'extraient du bocal, à la vitesse dont ils montent au plaf, à leur placement dans la masse d'air.
Un autre grand pilote me disait "on voit un bon pilote à la manière dont il gonfle et comment il joue avec la voile au sol"
Un autre grand pilote me disait "on voit un bon pilote à la manière dont il analyse l'aérologie, étudie les émagrammes"
Enfin un autre grand pilote me disait "on voit un bon pilote quand il sait renoncer pour des raisons qui lui sont propres"
Tu vois chacun a sa définition, et heureusement il y en a plein d'autres.
Avec les vols et ma petite expérience, j'en suis au point où je me dis "fais ce que tu peux avec ce que tu as et fais toi plaisir dans le ciel au lieu de rester enfermé". Si en plus il y a un peu d'adrénaline, alors bingo...(raser un peu plus les arbres, essayer de reposer au déco, quelques wings plus appuyés..." tu vois ça ne casse pas trois suspentes à une voile.