Bonsoir,
Alain Etienne est membre du BD fédéral, président de la commission fédérale "Sites et Espaces de pratique", grimpeur lui-même et bien au courant de ce dossier qu'il suit pour le compte de la FFVL.
Il m'a demandé de vous faire passer ce message de sa part (il n'est en effet pas membre du forum) :
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Bonjour à tous.
Grimpeur et équipeur de voies d’escalade, j’ai suivi avec attention ce dossier depuis l’accident de Vingrau.
J’ai participé à plusieurs réunions sur le sujet, soit à titre personnel, soit mandaté par la FFVL en tant que membre du BD et président de la commission fédérale des Sites et Espaces de pratique.
La question a par ailleurs été abordée lors des dernières réunions de cette commission et notre avocat a été consulté.
La FFVL a soutenu la FFME lors des deux dépôts de projets de loi concernant la « responsabilité sans faute » (la première par un sénateur il y a trois ans, la seconde plus récemment par un député).
D’après les informations que nous avons, il semblerait que ces projets de loi ne vont pas aboutir car leur champ d’application dépasserait le simple domaine des activités de pleine nature.
Deux accidents d’escalade, avec suites judiciaires et demande d’indemnisation, ayant eu lieu en 2019, la FFME, par la voix de son président Pierre You, a annoncé en pleine période de confinement la cessation immédiate de toutes les conventions, ce qui a provoqué des remous dans le milieu des grimpeurs en site naturel.
N’ayant pas en main toutes les pièces du dossier, il ne nous appartient pas de porter un jugement sur ce déconventionnement massif.
On peut toutefois constater que, depuis ce déconventionnement, certains sites d’escalade majeurs ont été interdits (dans les Calanques notamment).
Malgré une certaine similitude dans le mode de conventionnement (généralement par les structures départementales en escalade, par les clubs pour nos sites de vol), les choses sont en fait assez différentes entre le vol libre et l’escalade :
• notre domaine de pratique est l’air et non le rocher ;
• la RC spécifique est obligatoire pour pratiquer le vol libre ;
• en pourcentage, le nombre de sites de vol conventionnés est beaucoup plus important que le nombre de sites d’escalade conventionnés en milieu naturel ;
• le nombre de licenciés FFVL volants est beaucoup plus important que le nombre de grimpeurs en site naturel licenciés FFME (évalué à moins de 10 %) ;
• en termes d’accidentologie, la responsabilité du pratiquant est quasiment toujours présente en vol libre (ce qui n’est pas le cas pour un grimpeur victime d’une chute de pierre ou d’une rupture d’amarrage par exemple).
La FFVL n’a pour l’instant jamais été tenue responsable d’un accident par défaut d’entretien - ou pour la dangerosité - d’un site de vol.
Mais cela ne doit pas nous faire oublier que la judiciarisation de notre société semble inéluctable et que nous devons rester très vigilants et si possible anticiper les situations à venir. C’est ce que nous tentons de faire.
En espérant que le principe de base de la FFVL – pratique du parapente et du delta libre et gratuite sur notre territoire – pourra être préservé.
Bons vols… et bonne grimpe.
Alain Etienne
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Marc