Je plussoie.
Avec 100 vols (et quels vols, des ploufs paisibles ou des vols thermiques de printemps ?), du soaring en bord de mer ou du thermique en montagne ?
Avec 100 vols on est encore dans le bac à sable mais c'est le moment de faire son 1er SIV.
C'est décevant un 1er SIV, on s'attend à se mettre en vrac et à se faire des chaleurs, on a donc du stress, et puis on fait du tangage, encore et toujours du tangage, du tangage à en avoir le tournis, mais c'est basique : tant qu'on n'a pas acquis la maîtrise d'une grosse abattée, on en bouffe encore et encore.
J'ai fait 6 stages SIV et à chaque fois on reprend toute la progression, on valide les étapes l'une après l'autre.
Certains pilotes sont doués et arrivent au décro le 3ème jour, d'autres ne le feront jamais parce qu'ils n'ont pas la maîtrise des pré-requis.
Et après des bons exercices avec la tête en bas, on se finit toujours avec du tangage-tempo ou des petites frontales bien à fond.
Un exercice difficile et potentiellement dangereux : les wings over. On travaille sur les 3 axes et cela n'a rien de simple, avec des risques de fermetures sévères si on est hors synchro. La SAT, ce sera bien après, entre temps il y a les 360 asymétriques (par exemple), les vrilles (il faut savoir en sortir) et autres joyeusetés qui suivent le décrochage.
Ces exercices se font avec des voiles standard (j'ai fait mes SIV avec une Artik 1) et dans mon dernier SIV il y avait une Mojo, une Montana, une Swift, une Rush 3 et un lascar avec une Gradient Freestyle, qui voulait travailler quelques figures. Il s'est évidemment mis à l'eau.
Moi aussi le lendemain, sur un énorme vrac avec rouleau de printemps + énormes cravates des deux côtés + 2 twists.
On a des fantasmes avant le 1er SIV, après on devient extrêmement humble et on a amélioré son pilotage, avec une certitude : il faudra en faire d'autres.
S'amuser à faire des exercices de voltige pour agrémenter des fins de vols, quand on a encore un peu de gaz, c'est assez sympa. L'acro c'est complètement autre chose et cela exige une voile spéciale, pas du tout évidente à gérer, et une sellette spéciale avec un secours de chaque côté, un mental encore plus spécial, et la nécessité d'assumer qu'on risque ses os à chaque instant.
Prétendre se hasarder là-dedans avec 100 vols dans la musette, cela me fait rigoler de travers en me vissant l'index sur la tempe.
Vanitas vanitatum et omnia vanitas.