Pour ceux qui ont déjà volé en Ultralite 3...les perfs ont elles vraiment progressé par rapport à la 2 ? Que donne la vitesse bras hauts ? La finesse ?
Je ne pense pas que la finesse ou la vitesse soient des éléments déterminants pour choisir une voile destinée au vol-rando. En général, on est surtout intéressé par la légèreté et la facilité au décollage, surtout qu'on est parfois un peu fatigué avant de décoller.
Ce ne sont pas des voiles destinées à faire du cross ni de l'essuie-glace sur site.
Pour m'être fait reculer deux fois sous ma petite Ultralite 19 et m'être trouvée en grand danger, j'ai eu un temps l'illusion que ce désagrément ne m'arriverait plus si je volais sous une voile très rapide, ce qui me poussa vers l'Awak 18 que j'avais déjà essayée par vent assez fort et qui m'avait beaucoup plu.
Après pas mal de vols-rando avec l'Awak en 2011, je suis revenue à l'Ultralite qui est plus légère et beaucoup plus facile, qui se décolle dans un soupir de papillon amoureux, très agréable en vol elle aussi et qui se pose tout en douceur comme un papillon ordinaire.
Mon raisonnement :
Je me suis cassée deux fois sur des décos-montagne, pour n'avoir pas eu la sagesse de redescendre à pied et avoir voulu voler quand même, malgré des conditions très moisies. Cela ne venait pas de la voile mais de ma témérité. Avec une voile plus performante que la Joy en 2007 sur la Tournette ou l'Ultralite en 2010 sur Merdassier, je me serais cassée quand même.
Avec du bon sens je serais descendue à pied et mes os n'auraient pas souffert, cela m'aurait évité 5 interventions chirurgicales, 8 mois sur des béquilles, deux saisons foutues et un coup d'arrêt dans ma progression.
On garde toujours en soi la mémoire des traumatismes.
En 2012, je n'ai repris les vols-rando avec l'Ultralite que début août. Quand c'était cul j'attendais, sans me soucier d'imiter les copains qui décollaient banzaï. Quand c'était trop fort, j'attendais aussi... et si cela restait trop fort je partais décoller ailleurs, au prix de quelques heures de marche.
Je ne sais pas si l'âge nous rend philosophes et prudents mais j'ai décidé de ne plus prendre le risque de me casser.
Notre petite Sofia bien-aimée d'est tuée le 18 juillet, dans des conditions très pourries. Nous l'aimions tous beaucoup, son sourire et sa gentillesse sont très présents dans ma mémoire. Son accident m'a fait beaucoup réfléchir.
Ceux qui sont plus jeunes, plus toniques et meilleurs pilotes que moi font comme ils veulent.
Je rejoins les autres intervenants : la meilleure voile pour le vol-rando / bivouac est celle sous laquelle on se sent bien et qu'on est capable de bien exploiter, en sécurité. Les performances pures sont relativement secondaires. Moi je privilégie la légèreté et la facilité, on a le droit de faire des choix différents. En tout cas il est toujours très sympa d'essayer d'autres voiles, cela contribue à notre culture.
Bons vols à tous*