Un petit plus.
Je vole avec une Diamir et j'ai évoqué l'an dernier un vol dans du tout petit, en ratassant au ras du caillou et en bottant le cul des écureuils, en compagnie d'une autre Diamir, la même que la mienne... quand je me suis posée, je suis allée saluer le collègue qui commençait à plier et j'ai été très étonnée par mon erreur : c'était une Spantik.
Du coup j'ai eu envie de voler avec, pour comparer.
La Spantik est de la même conception que la Diamir, avec un profil un peu moins fin et un allongement plus faible.
Elle est légère (utilisable en vol-rando) et très agréable à piloter, facile et très sûre, mais ce n'est pas vraiment une voile école typique comme peuvent l'être l'Alpha, la Boléro, l'Element, la Mescal, la Koyot etc. Elle me rappelle ma petite Joy (la bien nommée) des années 2007-2009 et comme jadis la Joy on peut l'utiliser en école, les stagiaires volant en conditions faciles.
Le principal défaut de la Spantik est sa rareté, elle est encore plus difficile à trouver en occasion que la Diamir. C'est normal : quand on vole avec de telles merveilles, on n'a pas envie de s'en séparer.
-----
Cela étant dit, toutes les voiles ont une grande majorité de A aux tests d'homologation, c'est quand on accélère que les B ou les C montrent les dents, le plus souvent sur des fermetures en vol accéléré.
Si la Spantik a eu un B, c'est une B.
Une voile qui n'aurait que des B serait refusée au contrôle.
De même ma bonne vieille Artik de 2006 a eu un seul C (fermeture à 75% accéléré), donc c'est une C, certes facile mais quand on se fait chahuter en aérologie compliquée, sans accélérer, son comportement est très différent d'une voile B tout en restant très sain.
-----
La classe d'homologation ne doit pas aveugler les pilotes : dans une même classe il y a des voiles très différentes et si certaines B sont accessibles au "tout-venant bien dégrossi" (par exemple l'Epsilon, l'Anakis ou la Tequila), d'autres ne sont accessibles qu'à des pilotes confirmés et très aguerris (par exemple la Carrera). Les tests se faisant en air calme et sans intervention du pilote, ils ne décrivent pas le comportement d'une voile en aérologie "tonique" ni ce qu'elle fera selon le pilote qui est dessous.
La classe d'homologation d'une voile est un indicateur important, certes, mais ce qui compte le plus c'est son accessibilité en fonction de l'expérience et de la qualité de pilotage de celui qui la convoite.
C'est là que les conseils de professionnels très expérimentés et impartiaux sont précieux pour qui ne sait pas bien s'évaluer.