Voilà, je me décide enfin à faire un petit compte rendu de ma nouvelle voile, la Mac Para Icon.
Cette voile est en catégorie EN-D et a été prévue pour cette catégorie dès sa conception. Nous ne sommes donc pas avec une voile C qui n’aurait pas passé l’homologation C avec succès, ni avec une voile pure course qu’on aurait mis en catégorie D au chausse pied. Il s’agit donc d’une aile pure cross qui s’adresse aux pilotes correspondants. Cet article s’adresse donc à ce genre de pilote.
Je vole avec la taille 24, chargée à 88-90 kg. Sa fourchette allant de 78 à 98 kg, je me retrouve au milieu, voire légèrement au-dessus de ce milieux de fourchette. J’ai plutôt l’habitude de voler en haut de fourchette, mais ici la taille 22 n’existe pas encore.
En deux mois et demi j’ai donc pu déjà bien la tester, des conditions difficiles avec petits thermiques anémiques aux grosses conditions thermiques avec du vent et des passages dans des zones de turbulences pas raisonnables, je totalise aujourd’hui un peu plus de 50h de vol et plus de 1000 km de cross sous cette aile.
Le gonflage : la qualité du gonflage semble pour certain peu importante, et pourtant c’est une phase obligatoire qui va aboutir à la mise en vol… ou non ! De ce côté l’Icon écope parfaitement et est très facile à gérer, sans tendance à arracher ni à avoir un point dure durant la montée. La prise en charge est immédiate, on sent que l’aile veut voler.
Le vol droit : L’Icon est plutôt monobloc et vole sur un rail sans avoir de mouvements parasites que ce soit sur l’axe de lacet, roulis, ou tangage, ce qui nous permet de nous concentrer sur les informations transmises plutôt que de devoir contrôler en permanence des mouvements de voile indésirés. L’entrée en thermique se fait le plus simplement, sans tendance à cabrer, normal pour ce genre de voile, mais désagréable pour les voiles pour lesquelles c’est le cas. Le pilotage au « C » est efficace mais je préfère l’utiliser pour l’Icon quand je suis accéléré. L’accélérateur demande une pression modérée. Personnellement je pilote peu à l’accélérateur avec cette voile, j’ai plutôt tendance à appliquer une certaine quantité d’accélérateur et puis d’effectuer les corrections aux C (qui sont équipés de poignées en demi cercles, on peut donc « accrocher » ses doigt très confortablement). L’accélérateur est efficace (normal sur ce genre de voile) et rend l’aile très stable, ce qui fait qu’on l’utilise tout le temps (enfin dès qu’il y a lieu de l’utiliser), sans avoir peur de se prendre l’aile sur la tête, même à fond ! Fly In Peace, tel est la devise chez Mac Para. Le plané ? Ben ça ne descend pas
. Ce qui est clair, c’est que pour aller chercher un thermique loin devant quand tout se casse la figure sur site, on n’est pas déçu !
Le virage : Une fois dans le thermique c’est pure bonheur, en laissant l’Icon voler, on a l’impression qu’elle enroule le thermique toute seule, il faut vraiment la laisser faire et être à l’écoute de ce qu’elle transmet sans trop réfléchir. De cette manière on est vite tout en haut de la grappe. Si maintenant le thermique est étroit, il ne faut pas hésiter à visser et mettre l’aile sur la tranche, elle marche très bien dans cette configuration. La maniabilité et la précision du virage est pour moi une des choses les plus importante car même si certains disent que le cheminement est primordiale, sans monter en thermique il n’y aura bien souvent pas la possibilité de cheminer (aller tout droit vers l’atterro n’est pas vraiment « cheminer »).
Ce genre de voile n’est pas fait pour voler lentement et pourtant ici les basses vitesses sont tout à fait exploitables (peut-être notamment grâce au Shark nose ?). Je ne dis pas qu’on ferait un vol et ski avec, mais quand il s’agit de poser au déco, ou sur une petite plateforme un peu technique, l’option pumping marche bien. Aucune tendance à la parachutale « accidentelle » pour qui maitrise le procédé bien évidemment. Ça m’a déjà bien servi. On ne pense pas spécialement à faire les oreilles non plus. Ça marche sans flapper, mais elles ne sont pas super efficace non plus.
Les fermetures provoquées sont simples à rouvrir. J’ai eu l’occasion d’avoir des fermetures totales en conditions réelles (passé sous le vent fort), même chose, rien de particulier à signaler. Il faut évidemment avoir les gestes justes, mais je n’ai eu à aucun moment l’impression d’un début de vrac ou cascade d’incident. Pas de tendance à cravater, il faut néanmoins parfois pomper un peu pour rouvrir les bouts de plumes.
A l’atterrissage il faudra faire attention au fait que ça allonge pas mal. Ben oui, on ne peut pas avoir des supers perfs et la pente d’atterrissage d’une ITV Astérion (pour ceux qui savent ce que c’est) sur la même machine. Ceci dit, vu qu’elle accepte bien les basses vitesses, s’il le faut, ce n’est pas le plus gênant. C’est peut-être aussi l’occasion de se pencher sur ses approches car plus les performances des parapentes augmentent et plus il faut s’appliquer à bien construire ces approches en question.
En conclusion je dirai que nous avons ici une aile équilibrée, agréable à piloter, et sous laquelle on se sent en sécurité. Il y a quelques années encore on ne parlait pas vraiment de « confort » de pilotage, mais en volant avec ce genre de machine on se rend compte de l’importance de ce confort, ce qui permettra de voler de nombreuses heures d’affilées et d’enquiller les kilomètre en toute sérénité.