J'ai hésité à donner mon avis, qui pourrait ne pas paraitre objectif étant donné ma sympathie pour la marque (surtout pour son importateur
). Mais bon, chacun en fera ce qu'il voudra.
J'ai pu faire une quinzaine d'heures en 6 vols sous la Rook 2 en taille S, PTV 76kg.
Je n'avais pas apprécié la Rook 1 quand je l'avais essayée : trop "fade" à mon goût, j'aime plus de caractère.
Mes voiles jusqu'ici ont été : Alien (y'a longtemps !), Tornado de Condor, XTra de Apco, Omega 4 d'Advance, Bliss, XC2 et actuellement Aspen 4 de Gradient. Donc plutôt des voiles perf (DHV 2, voire 3). Je suis passée sous une voile C quand je suis arrivée dans les Alpes.
Je me sens bien sous l'Aspen 4, je ne trouve pas qu'elle bouge tellement. Je veux une voile qui me donne des infos et surtout, le plus important, je veux une petite taille qui soit aussi bien qu'une grande ! Ca fait à peu près 15 ans que je vole sous Gradient parce que pour moi c'est jusqu'ici LA marque qui sait faire des petites tailles qui volent aussi bien que les plus grandes (ou presque). Mais il semblerait que ni l'Aspen 5 ni l'XC5 ne soient proposées en 22 m2...
J'avais testé la Queen (777) que j'ai trouvé super, mais je suis trop légère dessous et il n'est pas question que je me leste.
Revenons à la Rook 2.
J'ai trouvé le décollage évident, avec brise, sans brise : l'aile monte régulièrement, le décollage est ensuite rapide.
La montée en thermique est très agréable : je retrouve la maniabilité de l'Aspen 4 (22) et de l'XC2, j'avoue que j'aime. Le seul point qui est pour moi surprenant est que l'aile reste très homogène quand on entre dans un thermique, j'ai eu parfois du mal à décider de quel côté tourner. Mais ça n'a guère d'importance parce que la voile se laisse très bien placer où on veut s'il faut recentrer et se montre très très efficace : lors d'un vol de groupe jeudi 6 août, j'ai pu voir que rien ne lui résiste.
Mais le must du must de cette voile, c'est la transition ! C'est simple, il faut appuyer sur l'accélérateur de façon à ce que la petite perle qui sert de repère se place contre la poulie, on est alors à finesse max et ça dépote !
Difficile de donner des mesures quand on n'est pas en air calme, parce que trop de paramètres extérieurs à l'aile entrent en ligne de compte, mais je dirais que cette accélération augmente la vitesse d'environ 6/7 km/h (par rapport à "bras hauts", bien sûr). Bref, très réjouissant pour moi qui me suis parfois retrouvée dans ma vie en situation délicate par manque de vitesse (effet bagnard, par exemple).
Pour ceux qui connaissent, j'ai fait plusieurs fois la transition Val Pelouse-Allevard comme je ne l'avais jamais faite, même avec un sud-ouest bien présent ! Hier, toujours avec du sud-ouest marqué, je suis revenue du Semnoz au Sire en franchissant les points délicats : des passages irrémédiablement sous le vent dans cette configuration de vent.
Et ce sud-ouest bien présent m'a permis aussi de tester la fermeture frontale. Je m'étais trop laissée décaler derrière une crête, ce qui m'a mis sous le vent du thermique, et là je sens "quelque chose". Je lève la tête pour regarder l'aile, le bord d'attaque était replié par le milieu de la longueur des joncs et était en train de réouvrir sans la moindre action de ma part ! Même pas une abattée et la voile revolait. Elle a mordu dans le thermique et c'était reparti pour un tour !
En bref, ce que le pilote peut, elle le peut (enfin ne délirons pas c'est pas une bête de course non plus !). Elle s'adresse à mon avis à des pilotes qui veulent aborder des vols plus ambitieux en toute tranquillité d'esprit, c'est-à-dire qui hésitent à franchir le pas vers une voile plus allongée mais veulent en avoir les perfs.
Pour ma part, sur deux vols de groupe qui m'ont permis des cross sympas, il n'y a eu aucun moment où j'ai regretté de ne pas être avec la catégorie au-dessus.
Bref, j'achète (et je vais vendre l'Aspen 4
).