J'en ai une depuis mars 2014, 67h de vol uniquement en vol-rando, 5 en paralpinisme (4x Aiguille du Midi et 1 Mont Blanc), donc 5 décollages sur neige dure et tout le reste sur herbe ou sur moquette.
21m² / 2,6kg. Parfait état, calage révisé en mai 2018. Il le fallait parce que les suspentes sont très peu nombreuses et aussi fines que ma retraite. La voile ne gonflait plus sans les A et faisait des ressources médiocres à l'atterro. Ces défauts ont été corrigés, c'est à nouveau LE PIED.
Cette voile est un joyau mais je n'en ai plus l'usage parce que l'âge me rattrape et mes jambes deviennent lourdes et molles à la montée.
Je l'ai confiée en dépôt-vente aux Grandes Espaces.
Il n'y a aucune comparaison à faire avec des B+ "légères" du genre Mentor 5 ou Kea, qui sont certes très performantes mais inadaptées au vol en haute montagne. La U-Turn 21 n'a pas le plané d'une 24m² mais elle vole beaucoup plus vite, ce qui lui confère une finesse comparable. Elle gonfle sans les A avec juste un coup de fesses dans la sellette et un pas en arrière, même par vent faible, elle a des petits passants en extrados pour la brider au sol sur neige raide.
Et ce n'est pas une B+.
Le pilotage est évident, la précision est diabolique mais les sensations sont plus proches d'une C que d'une B, notamment du fait du débattement très court aux commandes. Faire les oreilles est très athlétique (il n'y a que deux suspentes A) et il y a une technique pour descendre vite, décrite dans le manuel et que j'ai étudiée en SIV : engager une rotation et l'inverser en faisant alors une grande oreille extérieure, la suspente A extérieure sur le tranchant de la main, puis laisser partir. La voile ne se met pas en spirale engagée, on n'est pas du tout centrifugé et elle descend bien.
Toute autre méthode est à bannir.
Ces caractéristiques n'auraient jamais permis de faire sortir cette voile en B et pour cette raison la 21 n'était pas homologuée alors que U-Turn avait réussi à faire passer la 23 en B, au chausse-pieds.
Je ne sais pas si le 2e modèle a été homologué et je m'en fiche. S'il l'a été, la voile a sans doute perdu pas mal de ses qualités les plus enthousiasmantes.
Quand on pousse le barreau, la voile vole vraiment très vite. Elle a été définie pour les compètes de marche & vol et c'est une grande réussite.
En 4 saisons je n'ai jamais eu de fermeture et dans les mêmes circonstances une Mentor 5 ou une Kea m'en auraient infligé quelques unes, ce qui n'a aucune importance tant c'est facile à piloter, mais cela donne un aperçu de la solidité du bord d'attaque.
Je l'ai améliorée en remplaçant les velcros qui ne tiennent pas bien les poignées par des petits clips en plastique. Du coup je n'ai jamais de poignées entortillées dans les suspentes et la mise en place de la voile se fait en quelques secondes.
Décoller cette U-Turn par vent fort impose de la mettre en boule (on ne peut pas l'étaler au sol tant elle est légère) et de la bloquer aux arrières en en tirant 50cm. Gonflage sans les A avec un coup de fesses, un pas vers le haut en se faisant arracher les arrières des mains et hop !
C'est plus difficile à faire avec une Mentor ou une Masala 2 et cela se travaille d'abord au sol, évidemment.
On peut aussi gonfler en "cobra" mais c'est mauvais pour l'extrados (dokdo 26).
Dans l'autre sens, la voile se décolle bien par léger cul mais la prise en charge par la petite surface est assez lente (ce n'est pas une Diamir) et c'est un coup à aller dans les kékés, je ne l'ai fait qu'au col des Frêtes parce que la pente en herbe sans danger permet de bien cavaler quand la voile ne porte pas encore.
Le seul vrai défaut de ma voile est le même que celui de l'Awak 18, que j'avais eue en 2011-2012 : il ne faut pas poser vent de cul ! La voile vole si vite bras hauts que, même avec une bonne ressource, on peut toucher le sol avec une vitesse excessive et il faut être prêt à piquer un sprint, moyennant quoi on se pose bien quand même mais on s'est fait une chaleur.
Si je vends ma voile (j'en demande 1000€) j'investirai peut-être dans une UFO 18 d'occasion, sinon je prendrai la Diamir pour les rares vols-rando que je ferai encore.
Je suis rentrée à Paris mais ma voile est restée à essayer (et à acheter) aux Grands Espaces / atterro de Planfait.
(petite précision : elle n'est pas marquée, le tissu siliconé très lisse ne l'a pas permis).