Voler est avant tout une expérience et un apprentissage de ressentis.
Tu as sans doute mille fois raison, ainsi que tous les autres intervenants qui ont insisté sur ce point. Mais pour les 10 % qui restent, c'est-à-dire le matos, autant demander l'avis des cadors. Et puis, je l'avoue, c'est aussi un prétexte pour essayer de comprendre quels sont les paramètres influents dans le comportement d'un parapente.
Crois moi, une Alpha 5 (pour l'exemple) est tout à fait apte à emmener son pilote voir l'extrado des Ion et autres Spantic pour autant que son pilote en soit capable... mieux que les autres.
Tu prêches un convaincu ! Cependant j'ai la faiblesse d'imaginer que toutes les voiles ne « parlent » pas de la même façon à leur pilote. J'imagine que certaines voiles, peut-être les plus performantes, ne révéleront la présence d'un thermique que par de subtils signes que seul le pilote expérimenté saura interpréter ; par extension, certaines voiles peut-être moins performantes seraient ainsi plus « communicatives » pour révéler de façon plus explicite à leur jeune pilote la morphologie de la bulle. Mais peut-être que c'est l'inverse : les voiles de débutant sont peut-être peu communicatives et exigent de la part du pilote une sensibilité particulièrement aigue pour pouvoir justement suivre leurs collègues aux ailes plus pointues. À vrai dire ça paraîtrait presque logique. Mais vous allez me dire où se trouve la vérité ! (Je n'ai pas trouvé l'info dans le Manuel du vol libre.)
En conditions thermiques adaptées à l'apprentissage et même au perfectionnement du vol thermique, ce sera beaucoup moins le modèle d'aile que le placement dans la fourchette de PTV qui décidera qui volera le plus haut et, être au bon endroit au bon moment donc prendre les bonnes décisions et avoir la bonne gestuelle, décidera encore plus sûrement que le PTV de cela.
Il me semble avoir lu un article quelque part qui semblait indiquer que certaines circonstances (thermique faible ou fort, colonne étroite ou large) pouvaient rendre les ailes chargées au mini plus efficaces que les ailes chargées au maxi, tandis qu'en d'autres circonstances il valait mieux se situer en haut de fourchette. J'ai surtout retenu que PTV = vitesse, ce qui peut être un gain de sécurité appréciable en certaines circonstances (et d'efficacité en conditions de cross), mais pas forcément dans des conditions d'apprentissage où on a tendance (enfin,
j'ai tendance) à voler un peu systématiquement bras hauts, sans nécessairement adapter l'allure de façon naturelle. Le PTV influe certainement sur d'autres choses (j'ai entendu parler du comportement en situation de fermeture), mais je n'en sais pas vraiment plus, du moins dans le cadre d'une utilisation de débutant (aérologie calme en autonomie, conditions thermiques en école). D'ailleurs, en parlant de PTV, et puisque c'est un paramètre important, mon calcul est-il pertinent et réaliste ? Je le rappelle : à poil entre 65 et 69 kg => PTV entre 71 et 88 kg. Crédible ?
L'aile "idéale" de l'un ne sera pas celle de l'autre car beaucoup trop d'éléments de choix dont certains totalement subjectif font que l'on ne peut pas écrire une équation même complexe qu'il suffirait d'alimenter avec des chiffres pour obtenir une réponse pertinente. C'est ainsi, il faut l'accepter.
Plutôt que L'aile idéale avec un L majuscule, il faut comprendre une aile idéale pour moi, à mon petit niveau. Il va sans dire que je ne vous demande pas de me conseiller une voile dont les coloris me plaisent, surtout n'ayant pas énoncé mes préférences en la matière.
Je plaisante, il est évident que des critères subjectifs plus subtils entrent également en ligne de compte, mais on peut sans doute lier des préférences subjectives à des paramètres objectifs. Typiquement : si on préfère pouvoir localiser facilement une bulle quitte à se faire secouer un peu, alors il faut préférer une aile qui maximise/minimise tel ou tel paramètre que BiBeb m'a fait entrer dans mon tableau des enfers.
Ce n'est qu'un exemple. J'attends de vous (si vous le voulez bien) que vous m'indiquiez les caractères comparés des différentes voiles de débutant, quitte à reconnaître que la réponse n'est pas simple. Je préférerais qu'on me dise que la réponse n'est pas simple et qu'il faut creuser de tel ou tel côté, comme esquissé par BiBeb, plutôt qu'on me dise qu'il n'y a pas de réponse : ce serait trop facile...
Si tu te considère comme débutant, achète une valeur sûre parmis les ailes de débutant.
Tu ne pourras pas faire faux.
Les valeurs sûres ne sont probablement pas des valeurs sûres pour rien. Et j'imagine qu'il n'y a pas d'effet de seuil, de saut quantique entre une aile qui est une valeur sûre et une aile qui n'en est pas une. Par extension, il doit y avoir des valeurs sûres plus sûres que d'autres valeurs sûres.
Plus clairement, je suppose que les différentes ailes de débutant ne font pas les mêmes compromis, sinon il n'y aurait pas autant de marques et de modèles différents. D'ailleurs ça se remarque quand on compare les paramètres suggérés par BiBeb et que j'ai détaillés dans mon précédent message (et pour lesquels j'attends toujours des commentaires, si une bonne âme veut bien se prêter au jeu).
Ce sont ces parti-pris qui m'intéressent : comment les différents concepteurs ont « potardé » leur modèle, comment il se distingue des autres, et comment cela se manifeste pour le pilote.
Si tu estimes avoir définitivement et indéniablement dépassé cette condition de débutant, achètes l'aile qui te fera rêver car de toute façon tout ton cheminement intellectuel ici, t'y conduit même si c'est après quelques digressions philosophiques qui ne sont que des alibis inconscients pour te donner bonne conscience en te confortant dans l'idée que tu y a mûrement et intensivement réfléchi.
Forcément là, si jamais tu t'es trompé sur ton statut dépassé de débutant. Tu risque alors de ne pas t'être trompé que sur çà et ta voile pourrait, éventuellement, être le vrai frein à ta progression.
Allons allons, n'exagérons rien. Je veux simplement que la Wasp sorte gagnante du comparatif. Vous verrez qu'à l'usure vous me donnerez les arguments pour arriver à cette conclusion.
Plus sérieusement, vous m'avez déjà convaincu d'oublier les B2. Je vous avais d'ailleurs fait part de mes doutes quant au fait d'inclure cette catégorie dans mes recherches. Mon inconscient et moi-même ne sommes donc pas complètement malhonnêtes dans la démarche.
Puis dis toi, qu'il va aussi falloir choisir une sellette, un secours, un casques, un alti...vario...gps...etc. et que si tu procédes pour chaque achat avec la même méthodologie. Tu ne voleras sans doute pas avant longtemps avec ton matériel personnel.
Et vous, vous n'êtes pas au bout de vos peines !
Tu me diras, l'hiver est devant la porte mais tout de même voler va encore être possible et justement dans des conditions ouvertes aux plus debutants d'entre nous (si on accepte de salir un peu notre matos) Ce serait quand même dommage de ne pas profiter de ces occasions, non ?
Sûrement, mais je sais qu'en cas de déception je m'en voudrais énormément de ne pas avoir mis toutes les chances de mon côté pour l'éviter, d'autant plus si ça aurait été évitable par analyse ou demande de conseils. En passant un peu de temps entre ce fil et mon tableau Excel je suis au moins à peu près assuré que si déception il y a, ça ne pourra être imputable qu'à la malchance... Étant données les sommes mises en jeu, je préfère minimiser la part de la chance dans mon choix. L'achat d'occasion participe également à la réduction du risque, c'est-à-dire à minimiser la conséquence financière en cas de déception. Si je constate finalement que je piétine dans ma logique de compréhension des paramètres influents du comportement de telle ou telle voile alors il faudra bien que je me finisse par me jeter à l'eau (sans m'emmêler dans les suspentes). Et puis si je n'achète pas tout de suite alors ce n'est pas dramatique : j'ai encore de nombreux stages en école devant moi, et la location du matériel est généralement bon marché... Bref, je ne me mets aucune pression.
À la tienne ! merci pour ta patience...
Le concept d'aile "idéale" n'existe pas. pas plus que le concept de "la meilleure". C'est comme se poser la question "Qu'est-ce qui est au nord du pôle Nord ?". Ce sont soit des questions impossibles, soit des mythes, soit des mauvaises compréhensions des problématiques en question.
Sur le caractère idéal de l'aile et les différents compromis possibles d'une aile à l'autre, je pense avoir clarifié ma pensée dans la réponse que j'ai faite à wowo.
Je rajouterai simplement que bien que l'aile idéale/parfaite soit certainement un miroir aux alouettes, je pense que tout le monde aspire à maximiser à la fois performance et sécurité. Ce n'est probablement pas pour une autre raison que les constructeurs arrivent régulièrement à sortir des ailes toujours plus performantes pour un niveau de sécurité passive donné (quoique le DHV semble montrer que ce n'est pas forcément toujours le cas pour ce dernier point). Pourtant, les lois de la mécanique et de l'aérodynamique sont les mêmes depuis les débuts du parapente, et ce pour toutes les ailes, tous les concepteurs et tous les pilotes. Cette évolution malgré la constance des lois physiques tend à montrer qu'il semble toujours possible de faire mieux sur au moins l'un des deux tableaux. Puisque ce secteur (fabrication de parapentes) m'a l'air très concurrentiel, on peut légitimement penser qu'à un instant t tous les concepteurs et fabricants n'ont pas nécessairement le même niveau de maîtrise de ces lois avec, pour simplifier à outrance, des concepteurs-innovateurs et des copieurs-suiveurs (les acteurs de ces 2 catégories pouvant permuter d'une année sur l'autre suivant les innovations du moment). Je pense donc qu'on peut parler de « meilleure » aile à un instant t pourvu qu'on précise les pondérations associées à chaque critère, pondérations certes subjectives. Pour autant les écarts sont probablement comblés après quelques années, le temps pour la queue de peloton de combler son retard.
Si on sait vraiment qu'on a un budget contraint, je ne saurais trop recommander d'acheter une aile d'occasion vraiment pas chère, démodée, dont personne ne veut et qu'on aura vraiment à vil prix et de consacrer le reste de son argent à de la formation variée.
Je ne devrais pas dire ça à un professionnel, mais si ça coûtait 2 fois plus cher de s'équiper en neuf alors je n'aurai pas de problème à dépenser également 2 fois plus cher en occasion, quitte à mettre plus longtemps de côté (et quitte à poser encore plus de questions sur les forums pour ne pas se planter
) puisque je suis patient de nature. Disons qu'il y a un ratio que je pense optimal entre le tarif neuf et le tarif occasion pour 1) que la facture ne soit pas trop salée en cas de déception, et 2) pour que la voile ne soit pas moins fun ou performante mais avec le même niveau de sécurité que la voile louée en école. Mon ratio vaudrait environ 2, après quelques semaines à tâter le terrain.
J'ai acheté ma seconde voile sur mes critères personnels, après avoir aussi pas mal mouliné, après surtout avoir écarté à tort les avis contraires des plus expérimentés du club. Résultat, j'ai volé avec la plus immonde bouse de toute ma carrière et je n'ai jamais rien pu faire d'autre avec que de fades ploufs.
Sauf erreur de ma part, en 5 pages de forum, aucun pilote expérimenté ne m'a signalé de bouse. Apparemment il n'y aurait pas de mauvaise aile, tout serait bon, tout se vaudrait. Quelques modèles sont plus souvent cités que d'autres, mais sans autre argument que la valeur à la revente. Pour sortir de cette impasse (momentanée ?) je peux aussi procéder par élimination, donc si tu as des bouses à me signaler dans ma présélection je suis preneur ! (Avec des arguments sinon je vais croire que c'est pour me refourguer une Pawn.
)
Ma petite contribution.
Merci pour celle-ci, et toutes ces bonnes questions !
De quel temps disposes-tu pour voler ?
Habites-tu dans une région où on vole facilement sur des sites variés ? (je crois que non, tu es sur Paris)
Bien vu. Donc effectivement, il faudra faire pas mal de voiture quoi qu'il arrive, et probablement dans des sites de plaine. Et pour la montagne il y a les congés... ou la mutation.
Mais j'ai de la chance dans mon malheur : la pente-école d'Argenteuil est juste à côté.
De quel temps et budget disposes-tu pour une formation encadrée ?
Jusqu'ici 1 semaine par an depuis 3 ans, mais en 2017 je compte accélérer le rythme à 2 voire 3 semaines.
Vas-tu apprécier de voler en club, pour bénéficier des tuyaux des plus expérimentés (et dans qq temps faire bénéficier les autres des tiens) ? (Certain n'aiment pas ça)
Oui, j'ai d'ailleurs envoyé un mail au club de Magny-en-Vexin mais il faut que je les relance.
Comment vas-tu réagir à une aérologie un peu tonique ? Est-ce qu'il te faudra des dizaines de vols pour accepter un peu de turbulences ou est-ce que tu accepteras tout de suite que ça bouge un peu ?
Lors de la découverte du soaring en stage perf (été 2015) on a eu l'occasion de voler en début d'après midi dans des conditions qui secouaient un peu. Mon meilleur souvenir de parapente !
Bonne réflexion !
Merci !
Bon, et sinon l'évaluation du PTV vous en pensez quoi ? Rappel :A) PTV mini hors voile : marche & vol en configration "svelte"Pilote nu : 65 kg
Vêtements : 3 kg
Provisions : 1 kg
Sellette : 2 kg
Secours : aucun
Equipement : aucun
Total : 71 kgB) PTV maxi hors voile : cross en configuration "bedonnante"Pilote nu : 69 kg
Vêtements : 5 kg
Provisions : 3 kg
Sellette : 8 kg
Secours : 2 kg
Equipement : 1 kg
Total : 88 kgSi la fourchette vous semble trop large, je peux me contenter de la configuration suivante si elle vous paraît plus réaliste :
C) PTV "poulet de batterie" sur sitePilote nu : 65 à 69 kg
Vêtements : 3 à 5 kg
Provisions : 1 à 2 kg
Sellette : 4 à 5 kg
Secours : 2 kg
Equipement : négligeable
Total : 75 à 83 kgAlors ? (J'ai notamment du mal à évaluer le poids des vêtements : je n'ai pas de pèse-personne chez moi...)
Merci à vous, et bonne nuit !
Matthieu